jeudi 3 septembre 2009

finalement, Le Corbusier

C'est vrai que je vous montre relativement peu de cartes postales des œuvres de Le Corbusier.
Non point que j'en manque mais plus sûrement qu'une sorte d'évidence me pousse à penser que vous connaissez suffisamment son travail qui est, il est vrai, loin d'être inédit.
Il faudrait tout de même voir si des œuvres plus anciennes sont oui ou non représentées. La Cité Frugès par exemple.
Alors pour contrebalancer tout cela voici deux cartes postales d'une des œuvres les plus photographiées et éditées, la Cité Radieuse à Marseille.
Commençons.


Cette façade sud de la Cité Radieuse est assez inédite mais soulève plusieurs questions. Original en effet ce point de vue vertical pour un bâtiment en longueur qui nous dévoile le plus facilement sa grille que son pignon même si dans ce cas la grille s'y prolonge de manière implacable.
Une manière d'adoucir la brutalité de la masse en la faisant (oui Claude) fuir exagérément. On pourrait y voir ainsi comme une indépendance de cette façade qui semble se détacher comme un volume à part et faire bâtiment à elle seule. Je m'aperçois d'ailleurs de l'étonnant décrochement produit ici.
La Cité Radieuse est habitée car du linge sèche sur les balcons. Pourtant quelque chose me fait penser que peut-être le bâtiment n'est pas terminé. Ne devrait-on pas de cet endroit voir sur le toit les beaux volumes de l'école ou de la salle de sport ? Comment se fait-il qu'à ce point ils disparaissent écrasés par la fuite du volume ?
Mes amis photographes auront eux remarqué le flou très net (j'adore cette expression !) des derniers étages. La mise au point se barre alors que les lignes sont parfaitement corrigées et restent bien parallèles.
Ciel blanc uniforme et ombres ignorées finissent le cliché. La carte fut envoyée en 1961. Le Corbusier est nommé.
Nous voici sur le toit.



Les ombres ici s'accusent et les nuages arrivent vivifiant le vide des espaces.
Personne...
Personne pour aller et venir sur l'un des plus révolutionnaires espaces de l'architecture du vingtième siècle. Personne pour aller à la salle de sport, prendre le soleil, aller à l'école, marcher, courir.
Nous sommes à genoux sur ce sol, le photographe s'abaisse un peu. Certainement s'abrite-il du soleil dans l'ombre du parapet. (à gauche en bas de l'image). Je me rappelle avoir eu aussi ce geste là-haut.
On devine l'étendue du lieu grâce à une mise au point ici parfaite qui nous emmène au fond de l'image. Monsieur Xénakis n'est-il pas finalement le dessinateur de ce volume ?
Ces deux cartes postales sont éditées par "Voyagence" concessionnaire du service de visite, 31 la Canebière Marseille. Leur logo est un beau dessin.


Mais à quoi servait-il ? Visite pour se loger ? Pour visiter la maison du fada ? On notera l'appellation "unité d'habitation Le Corbusier ".
Il faudra répondre à ces questions.

1 commentaire:

Jérémie Lopez a dit…

J'habite à 10 minutes à pieds de la cité radieuse. Je passe de temps en temps sous ces larges piliers soutenant le bâtiments. Ce monstre de béton est très prisé. Ces premières années furent un échec jusqu'à ce que les gens commencent à comprendre la bonté du bâtiment; depuis, des visites sont organisés pour faire visiter les couloirs, le toit terrasse, les habitats, etc...tel un musée.
Passe à Marseille un de ces jours, je t'y attendrai :p