mercredi 31 décembre 2008

En lisant Claude Parent, le Goetheanum



J'ai commencé à lire l'autobiographie de Monsieur Claude Parent.
C'est lui qui me l'a envoyé. Oui. Merci.
Alors au fil des pages et des références, je vais tenter de trouver dans ma collection des cartes postales en rapport direct avec ce qu'il nous raconte.



Je commence avec cette carte postale un peu défraîchie du Goetheanum de Rudolf Steiner. Il s'agit en fait du second Goethaneum de l'architecte, le premier fut détruit par un incendie. Je vous signale que je n'ai jamais pour ma part visité ce bâtiment autrement que par mes yeux gourmands sur une carte postale en 10X15cm.
Je crois qu'on peut ainsi, par un phénomème de sidération, pourtant bien comprendre la raison de son inclinaison naturelle.
D'abord une masse incroyable, un caillou, un minéral à facettes un peu comme l'agrandissement d'une de ces belles pierres préhistoriques à facettes. Eclatée avec tact aux arêtes. Puis dans cette masse des ouvertures étrangement géométriques, planes et orthogonales alors que les alentours du bâti ne sont que courbes. Contraste.
Voyons aussi que les ouvertures, les percées sont occultées ! La transparence ici, sur cette image est bannie. On entre, semble-t-il par une fente au sol qui malgré sa finesse résiste au poids qui l'assiège. (La grotte ?)
L'ensemble est symétrique. La sensation étrange que le bâtiment nous regarde un peu menaçant comme dans les films expressionnistes. (Pas comme la villa Arpel !)
J'aime voir les minuscules menhirs sur le côté du chemin, petites pierres égarées de leur source, rangées comme des petits soldats sous les ordres de la machine-architecture. Ironie des jardiniers ?
La matière du béton est ici superbe, granuleuse sur le toit semble-t-il et lissée à peine sur les flans de la bête laissant deviner les planches du coffrage. Géniaux coffreurs qui fabriquent de tels moules, chantons leur des louanges !
Mettons les Blockhaus (Bunker), Ronchamp et Sainte Bernadette du Banlay les uns à côté des autres et il ne restera plus qu'à transporter le Goetheanum pour que la filiation soit complète ! 
Alors ces jalons articulent une phrase architecturale qui nous forme. Pourquoi ai-je finalement tiré cette carte postale de sa boîte à chaussures si dans une vibration impulsive, il n'était possible de rapprocher ce bâtiment de mon univers de formes. Cette puissance là est fondatrice et il est toujours signifiant de saisir qu'on ne la vit pas seul mais qu'elle est accompagnée par nos prédécesseurs dont le travail ouvert laisse filtrer leurs références. Leur histoire devient un peu la nôtre, nous n'avons qu'à nous souvenir et à tirer encore un peu le fil qui nous relie à eux.
La carte postale est une édition Photoglob.
Le livre de Claude Parent est une édition Robert Laffont, 1975.
Pour en savoir plus sur Rudolf Steiner si étrange et complexe personnage aux théories éducatives incroyables voyez là :
http://www.ibe.unesco.org/fileadmin/user_upload/archive/publications/ThinkersPdf/steinerf.pdf


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