dimanche 16 novembre 2008

de l'art, de l'architecture et un radar



Les cartes postales de muséographie sont rares. Trop souvent, les musées ne se montrent que de l'extérieur et les éditeurs de cartes postales ne pensent pas que l'intérieur d'un musée puisse être d'un intérêt majeur pour la compréhension du bâtiment. Or avec cet exemple du Musée-Maison de la Culture du Havre nous pouvons aussi comprendre les innovations et la grande révolution que furent l'invention de ce type de lieu. La carte postale en noir et blanc (accentuation géniale des volumes et des masses) des éditions La Cigogne nous montre très bien les qualités étonnantes de cette muséographie : panneaux fins suspendus d'une grande légèreté, suppression des cadres autour des œuvres (je crois reconnaître la magnifique collection de peintures de Boudin l'un des maître havrais de Monet), aucun socle, aucun meuble mais au sol on perçoit les attaches permettant le déplacement aisé des cloisons totalement mobiles, percées du regard vers la totalité du Musée, plafond à éclairage naturel et panneaux là aussi mobiles permettant de choisir sa lumière. Tout cela est magnifique, moderne, et nous rappelle les premières années du Centre Pompidou. Mais tout cela n'existe plus de cette manière... Une restructuration a enfermé les œuvres dans des cloisons solides et les peintures de Boudin sont dans des cadres dorés infâmes petit bourgeois digne du salon des antiquaires. Oui on les a recadrés... Et Beaubourg a suivi la même route. Notre époque a besoin de solidité. Mais reste un très beau musée. Si vous allez au Havre il faut lui rendre visite absolument. Il est magnifiquement situé en bord de mer et sa programmation est très souvent judicieuse et intelligente. Ne manquez pas d'y manger, le restaurant du Musée est très bien aussi.
Pour ce qui est de la cartophilie, la carte postale de l'intérieur du Musée est numérotée et je ne sais pourquoi a été produite une édition limitée. Celle-ci porte le numéro 311, elle est en photographie véritable et elle nomme les architectes qui ne sont pas Auguste Perret mais Messieurs Audigier et Lagneau.
La vue de l'extérieur qui met l'accent sur la sculpture spectaculaire de Monsieur Adam est une édition Cap en Real-Photo. Là aussi les architectes sont nommés et j'aime beaucoup cette image qui nous signale aussi le radar.
Voyons maintenant ce que nous dit le guide :
architectes : Dimitrijevic, Lagneau, Weill, Audigier ingénieurs Lafaille, Prouvé et Sarger maître d'ouvrage Arnould dates 1953-1961.
L'étude de ce Musée date de 1953, inauguré en juin 1961 par Monsieur André Malraux, il a été la première maison de la Culture en France. Il est regrettable que sa situation en front de mer ne le fasse participer à l'animation urbaine du centre. Ses dimensions sont de 45X60m. Fondations en béton armé et structure en profilés d'acier. Flexibilité du volume intérieur : le plafond est composé de panneaux translucides ou opaques de 1m par 1m pouvant être déplacés pour répartir la lumière différemment. C'est aussi cette trame qui permet la disposition variable des panneaux d'exposition. Éclairage zénithal et latéral : un paralum en aluminium qui couvre le bâtiment filtre la lumière et participe à la plastique architecturale de l'ensemble. Sculpture de H.G. Adam.

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