dimanche 8 juillet 2007

Claude Parent et la Grande Motte





Comme il pleut et que souvent les cartes postales sont ensoleillées, j’y retourne et me décide de vous parler encore un peu de la Grande Motte. J’ai beaucoup de cartes postales qui la représentent et j'ai plaisir à vous en montrer quelques-unes. Et puis je cherche aussi dans mes revues et je trouve le numéro 7 de la revue “architecture” publiée en août/septembre 1979 et je vous livre quelques extraits provenant d’un article écrit par Claude Parent pour qui vous savez mon admiration:
... Quelle différence y-a-t'il entre la forteresse et les pyramides sinon sur l’objet social et sur l’esthétique inscrite dans son temps. Les deux formes sont aussi brutalement limitées et prédéterminées. Voilà où conduit un impérialisme lorsqu’il prend en charge ses propres réalités. Les résultats en sont cohérents et dans ce cas-là très appréciables ; les villes du Languedoc Roussillon se tiennent et se proposent aux habitants en dehors de tout laxisme et de tout démagogie. Quand on est le pouvoir le comble est de le renier dans les apparences architecturales. Dieu merci la méthode autoritaire au Languedoc Roussillon a au moins évité le n’importe quoi. (sic!!)
... La Grande motte c’est la grande kermesse du béton.
C’est la rigolade, la fête des vacances rendues obligatoires, imposées dans les dentelles de béton par un architecte parisien “en vacances” qui ne voit qu’à travers les vacances.
Et le tempérament des gens de cette région qui est moins gai qu’il n’y paraît, plus sauvage, plus replié sur des pensées intérieures ne s’accommode pas de la fête continuelle. La gravité, la tristesse doivent être apparentes dans les villes du sud de la France. C’est peut-être la plus grande faiblesse de cette architecture de n’exprimer que les joies des façades. Si les gens du cru y avaient davantage participé et pas seulement par élus interposés, mais directement, dans la pâte, on aurait éprouvé dans ces villes d’autres sentiments plus authentiques moins superficiels que cette jovialité apparente, que cette distraction des vacances.
La population s’y serait mieux reconnue. les étrangers se seraient plus certainement assimilés. La ville aurait vécu plus profondément.
L’aménagement en profondeur d’une région ne tolère ni Luna Park ni Disney Land. Hélas il semble que ce soit la seule voie actuellement ouverte par la complicité objective de la technocratie et de l’argent.
Claude Parent

Oui, oui, oui.
Mais entendre Claude Parent évoquer l’authentique, les gens du cru et leur participation active c’est un peu fort. Nous aurions eu quoi ? Du régionalisme ?
La fonction oblique en tuile romane faudrait voir... Peut-être que la tristesse à laquelle fait allusion Claude Parent nous aurait apporté de magnifiques constructions brutalistes râpeuses et âpres comme je les aime, des bunkers s’écroulant sur le sable, sublimes monuments sauvages d’aujourd’hui.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Effectivement ... bon je retourne retrouver celles que j'ai archivées quelque part. Ton regard m'interpelle et me pousse à retourner voir de plus près les CP que j'ai gardées de ma collection d'ado ... peut-être ont-elles eu une influence sur mon attirance pour l'architecture ? ...ce que je n'aurais pas pensé ... merci donc !

Liaudet David a dit…

être addict à l'architecture cela ne doit pas facile ! Mais c'est heureux que mon blog puisse vous permettre d'avoir une dose !
Bienvenu ici et je m'empresse d'aller pêcher des informations sur votre mode d'addiction. A bientôt donc.