mardi 17 juillet 2007

chef d'œuvre



Aujourd’hui je viens de recevoir le numéro de la revue Architecture Principe de mai/juin
1966 consacrée au chantier de Nevers.
Dire que c’est formidable c’est peu dire.
Le complexe paroissial Sainte Bernadette de Nevers est pour moi un aboutissement et une sorte de mètre étalon contre lequel je mesure toute architecture.
J’aime son brutalisme d’une force incroyable, j’aime son dessin, son intégration niée et érigée en principe, j’aime son volume et sa matière j’aime par dessus tout sa masse terrible, son poids suggéré sur le sol et sur le monde. C’est un bunker mais c’est l’image d’un bunker car il s’agit en fait de deux fragiles coques de béton qui s’adossent. En fait il s’agit d’un point de vue constructif de deux secrètes coques espacées qui forment l’image d’une radicalité puissante et indestructible. Quel écart, presque un mensonge...
Et j’aime ça, j’aime me retrouver sur le mur de l’Atlantique au centre de la France.
Pendant longtemps une carte postale de cette église était une sorte de Graal introuvable et puis j’ai trouvé...
C’est le chef-d’œuvre de ma collection. Le point central. Si je devais garder une seule carte postale ce serait celle-ci.
Deux églises dans mon Panthéon. Oui.
Celle de Royan et celle de Nevers.
Tout doit suivre, l’élan des ingénieurs et la plasticité de la morale.
C’est construit. Pas d’utopie, c’est construit.
Cette revue est magnifique. Les images sont sublimes, construction d’une grotte, d’un rempart en temps de paix, non pour la défense et encore moins pour l’attaque mais pour y vivre le secret de la foi et de sa perplexité.
Je retiens cet extrait:
...La matérialisation d’une forme qui n’est due en premier chef à l’expression ni de la fonction, ni de la technique, ni de la recherche plastique, mais d’une “précipitation” à l’état brut dans une optique de lieu spirituel des principes essentiels implicites de l’engagement du groupe sur une recherche fondamentale en architecture et urbanisme.
Claude Parent.

Tout est là, dans cette précipitation que je crois aujourd’hui interdite, dans cette chimie intime de la pensée plastique maintenant usurpée.
Merci Messieurs Parent et Virilio, Merci.

La carte postale est une édition “les éditions Nivenaises” de Cosne sur Loire.
Pas de date mais une faute d’orthographe au nom de Virilio écrit au revers avec un T.

Les photographies extraites de la revue sont de messieurs Gilles Ehrmann et Patrice Goulet. Bravo à eux pour ces beaux clichés.

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