samedi 3 juillet 2010

47 + 3, Bilbao

Enfin des cartes postales !
Le bâtiment vous le connaissez alors je ne dirai rien d'autre que :
absolument magnifique...
Et que, je fus bien surpris par l'ampleur de la ville.
Pour ceux qui n'y seraient pas encore allés, faites la promenade à pied jusqu' au pont de Calatrava en passant sur l'énorme pont sous lequel se glisse le Guggenheim.
Pour le reste la littérature est riche et certainement bien plus informée que je ne le serais jamais.
Je vous propose par contre un petit jeu.
Je vais glisser entre les cartes postales de la construction de Monsieur O.Gehry, des photographies d'un autre bâtiment bien plus modeste mais ne manquant pas de qualités. A vrai dire, avant d'avoir fait le voyage à Bilbao, je le considérais comme mon petit Guggenheim local, et je continue de le faire.
Je vous laisse deviner où nous sommes et ce qu'il cache.
C'est facile !
Je vous donne la réponse demain !












47 + 3, Madrid

Je poursuis encore avec vous mon exploration des images ramenées de Madrid. Aujourd'hui un petit mélange de choses vues un peu à la volée malheureusement mais tout de même des constructions parfois surprenantes, voir des chefs-d'oeuvres...
Par exemple le CaixaForum de messieurs Herzog et de Meuron.
Ce que j'aime en architecture c'est, et cela n'est pas très original je vous le concède, une certaine habileté à générer des espaces, à imposer brutalement une forme, à inventer plastiquement et à jouer de la situation.
Le CaixaForum rempli absolument toutes ces conditions et au delà de l'image spectaculaire qu'il affiche avec sa façade en collage, ce que je retient surtout c'est l'espace sous la construction, espace public sculpté absolument magnifique.
Dans une époque ou le rez-de-chaussée est souvent ignoré au profit d'un bâtiment-image, ce CaixaForum réussit parfaitement à faire de son inscription sur le sol un élément fort, un petit paysage.
Tenant à la fois de la grotte sombre, du spot de skate, de la fonction oblique ou d'un décor d'un film de Murnau, cet espace nous fait oublier l'extravagance superbe de son jeu de façade.
Je n'ai pu malheureusement entrer dans le bâtiment mais je me garde cette surprise pour une autre fois.
Je vous laisse regarder la géniale invention de ce collage posant contre les murs repris de la construction d'origine une dentelle d'acier rouillée, dentelle à la trame parfois si serrée qu'elle devient défensive.








Je poursuis avec un machin étonnant, les Torres Colon de l'architecte Antonio Lamela. C'est déroutant.
il y a la silhouette lointaine et cette énorme chose qui chapeaute les deux très belles tours accolées par un escalier qui agit comme une cicatrice entre les deux parallélépipèdes.
On a le sentiment que l'on est venu accessoirisé la bâtisse avec un poste de radio Art Déco géant.
J'ai trouvé sur internet des images des tours sans ce chapeau qui à la fois m'irrite et m'amuse.
Mais j'avoue beaucoup aimer ce genre de machin luxueux et luisant. J'aime le doré des glaces, j'aime surtout l'extraordinaire socle sur lequel l'ensemble est posé et sous lequel des adolescents continuent de croire à la tecktonik offrant là une liberté des corps sous la masse imposante comme ça, sous la chaleur épaisse, libres.







Un peu de vrac, ce qui ne veut pas dire moins intéressant. D'abord la ville offre des collages, des reflets.


Et voir ainsi mélanger les Torres Blancas confondues avec la Burj al Arab de Dubaï. C'est ainsi parfois l'architecture. Je vous laisse deviner vers laquelle des deux va ma préférence...
Puis pas très loin de ça, sur le trottoir d'en face en fait, on peut voir ce très beau bâtiment qui abrite le syndicat UGT. L'ouverture des fenêtres est superbe et en sortant du métro pour aller voir les Torres Blancas c'est ce que l'on perçoit en premier.



étrange morceau de ville aussi avec cette place comme un tremplin sur le toit de la station de Métro.


Puis, si vous allez aux Torres Blancas, n'oubliez pas de marcher un tout petit peu et derrière de trouver l'Hôtel Puerta America repris par Jean Nouvel. Chaque chambre est dédiée à un designer ou architecte.
J'aimerais bien y dormir mais je crois que ma banque préférera toujours mes séjours à l'auberge de jeunesse...


Pour terminer avec Madrid, voici comment Quentin Aubé un de nos étudiant envisage (jeu de mot) la ville.
A la fois bandit de grand chemin ou hard-rocker aveuglé, il promène ainsi sa nonchalance qui est aussi chez lui un mode de distance.
C'est son humour et je le trouve souvent très drôle !





vendredi 2 juillet 2010

47 + 3, Reina Sofia

Si Madrid compte beaucoup de merveilles architecturales (Torres Blancas), il faut affirmer que l'une des plus justes est sans aucun doute l'extension du Musée Reina Sofia par Jean Nouvel.
La greffe consiste en un corps étranger, défiant totalement l'intégration et proposant même, si j'ose dire, la déflagration.
Collés par l'espace, eh oui c'est possible, d'une place intérieure publique ménagée par l'architecte, les nouveaux bâtiments rouge et noir citent, à la fois par l'imposant auditorium et par les matériaux, l'industrie automobile et l'électroménager.
Mais ce qui pourrait, exprimé de la sorte, apparaître comme un défaut, une critique, tient ici du miracle tant l'ambition est grande et maintenue.
L'immense visière de casquette rouge percée de trous sur le ciel protège et signe le bâtiment. Elle se dégage aussi en permettant la création d'un des lieux architecturaux les plus émouvants : la terrasse.
Il faut aller là.
On comprend le génie de l'architecte tout particulièrement dans cet espace entre ciel et ville, nous offrant une compréhension du tissu urbain madrilène, la certitude que l'architecte aime la ville et la donne à voir, la révèle.
Vous passerez par un corridor de tôles ondulée en arrivant de l'ascenseur. Il vous faudra descendre dans ce tube aveugle pour que soudain s'ouvre puissamment la ville et l'espace d'un coup fort et émouvant.
Et tout se mêle dans une féerie (oui) de transparences, d'opacités et de reflets jouant la déstabilisation totale, accordant luxe et pauvreté des matériaux en une alternance inventive. Là aussi se révèle l'échelle et la taille du bâtiment, ses canyons de métal vernis et laqués de rouge.
On voit.
Je veux dire que la vue est le sens premier, celui sur lequel Monsieur Nouvel à tout misé : couleur, jeux d'ombres insensés, grilles, lignes et plans.
L'œil cherche parfois sa marche et ses appuis et les reflets renversés de la ville pris dans le rouge du toit déstabilisent encore comme des écrans de projection.
Au sol la place publique nous place devant des panneaux démesurés qui reçoivent les ombres comme des peintures abstraites et la bibliothèque protégée dans un trou devient un spectacle.
Ne pas oublier d'aller dans la somptueuse cafétéria, aménagée à l'envi, dont le spectacle est assuré par le dos de l'auditorium et par l'impossibilité de se savoir dedans ou dehors tant la confusion magnifique est habile.
Et surtout il y a l'espace. Comment sur une parcelle l'architecte réussit ainsi à non pas remplir mais ouvrir est remarquable. Il offre de la ville. La place est libre ouverte à tous. On peut ici venir à l'abri des automobiles, leur échapper, on peut aussi sur la terrasse en faire un spectacle.