lundi 5 avril 2010

Royan pour les oreilles



Cette petite construction de Royan est un peu moins connue que les grandes œuvres de cette ville comme le marché ou l'église.
Il n'en demeure pas moins qu'il signe lui aussi l'inscription de Royan dans les années cinquante.
Il s'agit de l'auditorium, sorte d'estrade pour la musique en plein air.
La voûte permet à la fois la protection du soleil des musiciens mais aussi de renvoyer le son vers le devant de la scène en abritant également des vents marins arrivant par derrière !
Les amoureux comme moi de jolies courbes de béton y trouveront là un bonheur simple dans cette coquille bien dessinée.
Mais qui est l'architecte ?
La carte postale Théojac pour Iris ne nous en informe pas. Sont-ce les architectes de l'îlot d'immeubles messieurs Ferret, Simon et Morisseau ou ceux de la très belle galerie Bottom messieurs Maillard et Jourdain ?
C'est le guide d'architectural Royan 1950 qui nous donne la réponse. Il s'agit de Monsieur Canellas architecte.
Merci Antoine-Marie Préault pour ce très informatif guide !
Le photographe un genou à terre vise dans un cadre fleuri de dahlias pompom l'objet. Certainement une manière de réduire un peu l'espace trop ouvert du devant de la scène.
Voici une autre construction, l'autre église de Royan.
Bien moins spectaculaire que celle de monsieur Gillet, elle me séduit beaucoup moins. Dois-je même avouer que je ne l'aime pas...
Un peu massive à l'extérieur, reprenant certains éléments traditionnels comme le placement du clocher, elle tente dans une courbe de façade répercutée à l'intérieur de jouer dans la cour brésilienne.
C'est un peu court...
Mais c'est aussi vrai qu'elle est à l'image de la ville hésitant entre rationalisme et lyrisme. Disons que là c'est le rationnel qui l'emporte.
En tout cas, la carte postale nous montre l'intérieur et l'extérieur pour le même prix et nous donne les noms des architectes : messieurs Baranton, Bauhain Et Hébrard.
Notons également que le correspondant, en 1982, écrit :
"Cette église nouvelle est notre paroisse située très près de chez nous bien que moderne je la trouve très jolie aussi."
Il nous faut, je crois, nous ranger à cet avis !

dimanche 4 avril 2010

Vincent Ganivet, ma jalousie

Je suis heureux parce que je suis jaloux.
Catherine Schwartz artiste et bibliothécaire (oui les deux !) me donne cette image :


Il s'agit d'un carton d'invitation pour une exposition de Vincent Ganivet au Confort Moderne de Poitiers, exposition que je n'ai pas vue malheureusement.
Evidemment cette invitation, ressemble beaucoup à une carte postale ennuyeuse qui pourrait trouver sa place dans ma collection "boring postcard" et c'est sans doute pour cela que Catherine, habilement y a vu une jonction possible, à raison d'ailleurs.
Elle m'explique que c'est l'atelier de l'artiste.
Bon.
Vous me direz : "et alors..."
Et alors, je suis un garçon curieux et avant de publier cette image je suis allé faire un tour ici sur le site de l'artiste et là.... là.... ah non... mais...
Vraiment je suis tombé de ma chaise !
Je vous conseille vivement d'y jeter un œil.
La série le bel accident est d'une grande beauté car elle pratique l'une des choses que j'aime le mieux : l'intelligence du matériau.
Ici avec des parpaings, simples mais brutaux, l'artiste compose à l'envi de superbes voûtes, volumes tendus comme des arches de pierres sèches, romanes.
Simple de mettre à l'épreuve ainsi un module en le faisant jouer dans ses limites mais aussi en le faisant travailler contre les références constructives et techniques...
Simple ici veut dire d'une remarquable évidence, de celles que l'on découvre à rebours se demandant comment ne pas l'avoir vu soi-même.
Vincent Ganivet donne ainsi une noblesse superbe à ses parpaings, un peu, de loin, comme Mario Botta et l'une de ses villas.
Non vraiment bravo.
Mais là où je le jalouse c'est que l'une de ses séries je l'ai moi-même pratiquée : les fontaines sous robinet.
Je vous laisse aller voir les siennes ( série 169A2) et regardez les miennes !
C'est confondant !




Et je pense à mes étudiants toujours un peu interdits lorsqu'ils comprennent qu'une de leurs pièces a été réalisée par d'autres.
Oui, cela arrive.
Alors il faut toujours toujours s'en réjouir dans une jalousie saine celle de la complicité d'esprit.
Moi, j'ai profité de mon expérience en faisant mon travail et je me plais à penser que Vincent Ganivet en a fait de même avec son expérience. C'est ce qui compte, ce terrain d'entente !
Alors je remercie Catherine Schwartz de m'avoir mis sur la piste de Monsieur Ganivet que je vais suivre d'un œil à la fois perçant mais lointain, ménageant mon admiration et ma jalousie !
Ce terrain d'entente je crois aussi que la sensibilité de Catherine à ma personne lui a certainement permis de l'entrevoir cela ne fait aucun doute.
N'oubliez pas d'aller voir le site internet de Catherine, il est drôle, pertinent et tellement tellement joyeux comme elle.
tu sais l'artiste.... qui fait des voûtes en parpaings que l'artiste qui fait le complément d'illustrations du dictionnaire jalouse.... mais si tu sais, j'ai son nom sur le bout de la langue...

une folie marseillaise

J'ai fait cette folie, j'ai acheté cette carte postale :


Vous vous rappelez certainement d'un article publié sur les cartes postales des intérieurs de la cité radieuse de Marseille vues dans un numéro d'Architecture d'Aujourd'hui.
Il s'agit de l'une d'elles.
Remarquable compromis stylistique, cette image nous donne bien une idée de la manière parfois stupéfiante dont les habitants prenaient en charge leur espace moderne.
On peut voir cela de deux manières.
Soit on se moque gentiment de l'incompréhension de l'habitant pour cet espace moderne, en le faisant passer pour un gentil rétrograde incapable de renoncer à son image d'un petit bonheur champêtre, soit on se dit que au contraire, cela est la preuve magistrale que cet espace fonctionne en permettant la projection du goût de tous dans un espace neutre, ouvert et disponible.
Ensuite... Le bonheur... On peut aussi se le choisir !
Ce qui m'étonne dans cette image au-delà de la présence de ce puits (!) dans un appartement dessiné par Le Corbusier c'est bien la qualité du travail de ferronnerie.
Oui.
Admirons par exemple la jolie petite grille au fond.

Est-ce là l'œuvre d'un habile habitant, ferronnier de métier, démontrant ainsi à tout visiteur ses capacités professionnelles au service d'un décor frais et printanier ou d'un habitant ayant simplement le besoin, le matin au réveil de se retrouver dans une allusion de jardin parfaitement évoqué par un puits fleuri et verdoyant ?
En tout cas la question du choix de cet appartement par l'éditeur de cartes postales reste ouverte.
Rien au dos de la carte ne nous permet de formuler une hypothèse. Ryner éditeur nous donne :
Le carrefour du monde, Marseille la cité radieuse, unité d'habitation, Le Corbusier architecte, Bar-salon et chambre d'enfants.
Pourtant dans l'appellation bar-salon on peut voir certainement une interprétation de l'éditeur car je ne crois pas que cet espace ait jamais été nommé ainsi par l'architecte.
Me trompé-je ?
Ce puits est donc un bar cachant de bonnes bouteilles. Là, devant la chambre ouverte des enfants, les parents venaient boire un Martini ou un Pastis (Marseille...) en regardant d'un œil traînant dans l'espace ouvert les enfants jouer sur la terrasse.
Là, c'est moi qui projette !
Mais comment en effet la sélection des appartements et des prises de vues furent effectuées ?
Un choix ironique, un choix didactique ?
Tout simplement un volontariat des habitants fiers de montrer et de diffuser le décor de leur vie ou la construction par quelques décorateurs de style de vie voulant ainsi se jouer des multiples capacités des lieux ?
Qui se souvient avoir visité à l'époque l'un de ces appartements ?

samedi 3 avril 2010

la nouvelle gare en relief


Sur cette carte postale Lyna nous pouvons voir la nouvelle gare d'Argenteuil-Val d'argent.
Nous, aujourd'hui c'est votre serviteur et son neveu Vivien qui découvrent ensemble la fonction anaglyphe de Google Maps.
Pouvoir à la fois joindre mon intérêt pour les cartes postales, ma passion pour la stéréoscopie que j'utilise depuis au moins 20 ans et l'apprentissage de tout cela avec mon neveu Vivien, confère à cet après-midi un caractère exceptionnel !




Vous pouvez nous voir ici chaussés de nos lunettes rouges et bleues en train de regarder en relief la gare d'Argenteuil qui ne semble pas avoir bougé.


On devine sur ce panneau des travaux à venir en espérant que ceux-ci n'endommagent pas trop ce beau bâtiment déjà signalé comme remarquable par notre guide d'architecture contemporaine en France.
L'architecte est donc Monsieur Dubrulle.
Voyez ici :


On remarquera que le photographe de la carte postale et le photographe du guide d'architecture ont choisi tous deux quasiment le même point de vue, soulignant ainsi certainement à la fois la forme particulière de la construction et aussi la lisibilité de son principe constructif.

un relais, un blog, des camions, un ami

Je suis heureux de vous annoncer la naissance d'un nouveau blog.
Il s'agit de planches de contact, un blog ouvert par Julien Donada, photographe et vidéaste que nous connaissons et apprécions ici.
Alors comme le dernier article nous parle et nous montre dans un ton doux-amer un de ces lieux étranges que sont parfois les relais routiers je vous propose une petite sélection de cartes postales comme signe de bienvenue à Julien Donada et à son blog.
Attention ça commence fort !

Oui ! Il s'agit bien d'une carte postale qui nous donne : relais de Jayat A40 sortie Bourg Nord, D975 direction Tournus...
Pas de nom de photographe et encore moins.... d'architecte !


le même aujourd'hui, admirez le jeu de mot intraitable !




La Charrette à Brive, entre carte postale et Google Earth...
On apprend qu'il s'agit d'un bar-tabac mais aussi d'un Night Club !
Une édition Eliophot.

Hier,


et maintenant.

Le relais du Viaduc à Coutances. Une édition Lumicap pour IRIS. On admirera la mise en abyme possible puisque le présentoir de cartes postales doit proposer cette carte postale !



Sachez qu'aujourd'hui il y a des collectionneurs de cartes postales de stations-services.
Passons à l'intérieur :



Nous sommes à l'hôtel du Croissant à Luçon en Vendée. Pour information, 38 chambres, eau chaude et froide (!), bains et garage chauffé (oui!). Un cliché de Van Eenoo fils.
Dans un décor de nappes à carreaux, le serveur vous attend.



On admirera les œuvres d'art.
L'accueil doit, devait, y être chaleureux à n'en pas douter.
Et le plus fiftie's !



Le restaurant café "Alte Post" de Lauterbach/Saar.
Mais à quoi servait cette machine ?


beaubourg presque


Voici une de ces cartes postales spéciales destinées avant tout aux amateurs d'affranchissements du premier jour.
Cette fois il s'agit du Centre National d'Art et de Culture Georges Pompidou.
La date ?
Facile ! C'est l'objet même de cette édition : 5 février 1977.
Il m'est arrivé d'assister à ce genre d'événements philatéliques. On y voit des bureaux de poste provisoires avec des préposés munis de leur tampon-encreur et de leurs feuilles de timbres attendant les collectionneurs venant avec des cartes postales, des enveloppes et des documents divers pour faire poser le cachet de la poste.
Dans ce genre de moment et de lieu, il y a toujours des éditeurs spécialisés qui vendent des cartes postales ou des enveloppes imprimées avec des images correspondant à l'événement premier jour et cette carte postale à n'en point douter en fait partie.
Nous n'avons pas de nom d'éditeur mais celui du photographe : J. Couturier.
Et nous avons aussi le nom de l'imprimeur : Marchand à Thoissey.
On peut penser à une édition d'un particulier faisant un tirage spécialement pour l'occasion et le vendant sur place. La trame de la photographie (en noir et blanc) est un peu grosse mais la carte ne manque pas de qualité d'impression et surtout c'est un beau document sur le Centre Pompidou quelques jours avant son achèvement car si on regarde bien on comprend qu'il est encore en chantier.


Un chantier presque à sa fin mais des bâches et un encombrement de la piazza ne laissent aucun doute.
Dans notre guide vénéré, on remarque que la façade si célèbre avec sa volée d'escalators en serpent était d'abord prévue avec une colonne d'ascenseurs extérieurs.
Qui sait ce qui a motivé la transformation ?
A noter : l'article et l'image sont identiques dans les deux versions du guide.


jeudi 1 avril 2010

Vous voyez ça ?


Bonjour à vous élèves de l'école supérieure des Arts Décoratifs et bonjour à votre professeur Monsieur Degoutin !