mercredi 4 novembre 2009

aujourd'hui : architecture

Une grande et belle journée.
J'ai rencontré celui qui m'oblige à aller faire mes courses au Carrefour de Sens : Monsieur Claude Parent.
J'ai livré l'auto-bunker et nous avons évoqué notre combat pour le centre commercial et bavardé joyeusement autour des souvenirs des uns et des autres. Nous avons parlé dessins, stratégies et architecture. Et puis... non c'est encore secret...
Bref, nous nous sommes rencontrés !
Passionnant ! Il me faudra plusieurs articles pour tout raconter.
Et puis aussi comme les astres se mettent en place parfois d'une manière concordante, alors que lundi je faisais le plein d'Architecture d'Aujourd'hui, je trouve sur ma table mon courrier du jour avec... le dernier numéro de la revue.
Et surprise... le blog que vous êtes en train de lire y est référencé ! Quelle surprise !
Alors je vous propose de vous montrer que j'ai bien fait de me procurer ces revues et voici un exemple :



Nous sommes à Bobigny. Oui, encore !
La carte postale P.I nous donne "les tours". Elle fut expédiée en 1970 mais elle est bien plus vieille c'est certain.
On y voit effectivement une tour coupée en haut et en bas. On sent un contre-bas.
Je ne sais pourquoi mais sans aucune information, j'ai cru longtemps que cette tour aurait bien pu être de Marcel Lods. Elle me rappelait effectivement dans ses matériaux et dans la lisibilité de sa construction préfabriquée quelques immeubles de l'architecte à Sotteville-les-Rouen.
J'avais abandonné les recherches en attendant d'être plus certain.
J'ai bien fait car hier en passant de l'air chaud dans chacune de mes 200 revues pour un séchage nécessaire j'ai vu passer ça :



Mon sang n'a fait qu'un tour, et j'ai reconnu ma carte postale. J'aime ma mémoire visuelle ! Merveilleux outil !
Pas de doute il s'agit bien de la même construction et pour couronner le tout, elle est de Messieurs Heaume et Persitz !
Monsieur Persitz dont je vous le rappelle je possède des cartes postales trouvées par Claude !
La boucle est bouclée et le sera encore plus quand vous saurez que Monsieur Parent parlera de A.A demain chez Monsieur Chaslin.
Oulala, j'ai le tournis... Quelle journée !

Voici à gauche le numéro d'Architecture d'Aujourd'hui de janvier 1960 et à droite le nouveau numéro.
Dans celui-ci l'étonnante colline de Monsieur de Smedt et un très bel article de Francis Kéré sur l'architecture et la construction au Burkina Faso. Et plein d'autres choses...
Je voudrais aussi remercier Madame Parent pour son gentil accueil.

mardi 3 novembre 2009

un patrimoine dans le coffre


Bon.
Vous vous demandez certainement où je suis passé.
Réponse :
Hier je suis allé en région parisienne mettre la main sur un lot de plus de 200 numéros de la revue Architecture d'Aujourd'hui.
J'ai cassé ma tirelire mais maintenant je peux aller fureter dans ce qui est un patrimoine national de papier pour trouver des réponses et des informations sur mes cartes postales.
Et quel régal cette revue !
Les mises en page, la qualité des photographies, des dessins et des plans et les critiques toujours bien pointues sont des véritables chefs-d'œuvres du genre.
En faisant un séchage systématique de chacune d'elles et en les rangeant, j'ai vu passer plein de choses que je connais déjà dans ma collection de cartes postales !
On en reparlera au fur et à mesure.
Demain est un grand jour... chuuut...

dimanche 1 novembre 2009

pour Benoît

Un peu déçu de ne pas avoir rencontré ma rabatteuse au Vaudreuil aujourd'hui, je reviens avec peu de choses.
Je vous propose ça :


Nous sommes devant le Konsum-Gaststätte "Teepott" à Rostock-Warnemünde en Allemagne de l'est.
Le magnifique toit de la bâtisse offre des courbes bien typées de l'époque qui aime rien tant que les voiles de béton fins et courbés.
On en connaît plein d'exemples.
On devine les tirants qui tendent l'ensemble et le rattachent au sol. Devant, des points colorés se promènent en forme de pantalons, chemises.
Le ciel est bien bleu. C'est animé comme on dit.
Un beau relief de béton (?) décore le premier niveau au sol. Souvent ces bâtiment déçoivent par la manière dont on les ferme. Là aussi. Il suffit de voir ces constructions faites d'une feuille de béton pendant les travaux pour toujours regretter qu'on doive ainsi les clore. Mais il faut bien me direz-vous.
On doit cette architecture à Ulrich Müther. On trouve un bel hommage sur le site de Benoît ici.


samedi 31 octobre 2009

la famille Fontana et la famille Coudert

Dans ma collection j'ai finalement peu de maisons particulières. Parfois un lotissement de pavillons mais il est rare de trouver des cartes postales de maisons individuelles éditées par leur propriétaire ou par un éditeur.
Il existe des exceptions pourtant à cette règle. Dans les années 50 et 60 le Parisien libéré organisait un concours des maisons. Ce concours permettait à ses lecteurs de gagner une maison.
Ce qui était tout de même un beau cadeau...
Ainsi, pour faire la promotion du journal et la promotion du concours avons-nous aujourd'hui des cartes postales représentant ces maisons avec en prime sur la photographie ce qui pourrait bien être les heureux gagnants !
Au dos de la carte un texte invite à la participation des lecteurs au concours et aussi nous livre la localisation et le nom des heureux gagnants de l'an passé !
Pas de nom d'architecte...
Il faut dire que ces pavillons sont bien typés et n'ont rien d'extraordinaire du point de vue architectural si ce n'est, peut-être, une construction solide !
C'est sobre, bien pavillonnaire et cela devait bien faire, je crois, le bonheur des nouveaux propriétaires gagnants du concours !
Voyez la maison de la famille Coudert :



Madame Coudert soigne ses géraniums pour le photographe.

La maison de la famille Fontana :




Monsieur Fontana est fier de sa maison gratuite !

Est-ce que les gagnants avaient des restrictions du genre acheter le terrain, l'obligation de faire visiter la maison, de la laisser photographier etc. ?
Est-ce que la famille Coudert et la famille Fontana habitent encore ces maisons ?
Combien de temps a duré ce concours ? Il doit y avoir d'autres cartes postales ! Ces maisons sont en tout cas une belle représentation de l'idéal pavillonnaire de l'époque, l'image même du rêve de maison qui aujourd'hui encore fait des ravages dans un étalement de lotissement sans issue.

mercredi 28 octobre 2009

le tuyau d'arrosage

Voici une carte postale :


Nous sommes à Quiberon devant le Centre Diététique Louison Bobet. L'architecte est nommé Monsieur Fatus.
Cette carte postale m'intéresse peu du point de vue de l'architecture mais bien plus de la manière dont celle-ci est représentée.
J'ai envie de dire que c'est l'image qui fait l'architecture, c'est au moins elle qui me pousse à la regarder.
Le point de vue fait du mur aveugle du pignon crépi, lisse et gris le dessin type des cellules à suivre sur la courbe bien prononcée du bâtiment.
Ce dernier le photographe le fait venir en butée à gauche comme à droite, à ras du bord. Les volumes de l'entrée s'en trouvent légèrement écrasés mais cela bien évidemment accentue la courbe moderne. Cela accentue également la longueur de la bâtisse, lui donnant un caractère monumental que le pignon aveugle bien au-devant répète à l'envie.
On aimera la succession des poutres dépassant les décrochements du rez-de-chaussée et la lumière qui découpe parfaitement les alvéoles des chambres au fond.
Le ciel est découpé au sens propre comme au sens figuré. Totalement factice ce bleu uniforme laisse voir son collage si on regarde bien comment il effleure les bords construits.
Alors elle n'a rien d'exceptionnel cette architecture mais sa modestie moderniste est bien mise en valeur par la carte postale. Le photographe de chez Artaud éditeur a bien travaillé évitant l'écueil d'une vue frontale qui aurait perdu la courbe et rapetissé l'ensemble.
Le jardinier a laissé le tuyau d'arrosage sur le gazon. Le photographe aussi. Ce tuyau serpente à jamais sur une pelouse grasse et fraîchement plantée. J'aime ces petites choses qui nous disent une présence. Le jardinier derrière le photographe le regarde photographier.

mardi 27 octobre 2009

Carrefour monument historique ? Les médias.

Je reprends le titre de L'Yonne Républicaine qui nous fait l'honneur de sa couverture de samedi dernier. L'article est complet et pose parfaitement les problèmes. Merci à Franck Morales.
C'est bien et important pour notre action.
Hier je me suis rendu à Sens où j'ai rencontré l'équipe fort sympathique de FR3 Bourgogne. Et hier soir à 19h dans l'édition régionale du journal (26 octobre) nous avons eu l'honneur là également d'être le premier sujet ! Je dois dire que la chaîne régionale a su rebondir promptement à ma demande et a su regarder avec nous le bâtiment. C'est heureux de voir cette disponibilité et surtout leur écoute, nous aidant très bien à aller à l'essentiel. Merci .





Ce matin nous devrions pouvoir entendre l'émission que j'ai enregistrée mercredi dernier à la radio Fréquence Paris Pluriel 106.3.
Sur l'invitation de Claude Lothier et de David Chauveau j'ai pu évoquer ce blog et le combat pour Sens. David a su me mettre en confiance et c'est je crois important. J'aime bien parler dans des micros finalement. Et Miles Davis en prime...
C'est bien. Merci David.


La boule orange du micro comme une clémentine géante.

Je ne sais pas pourquoi les choses se précipitent ainsi mais ce que je remarque c'est partout l'intérêt et la curiosité pour la démarche. Cela surprend et intrigue et finalement cela passe. J'espère évidemment que tout cela poussera à une mesure de protection et au moins à un autre regard sur le bâtiment. J'étais très heureux de le revoir hier malgré la tristesse de son abandon. Le monde semble tourner autour de lui dans, au mieux l'indifférence, au pire l'agressivité. Mais nous sommes nombreux, nous sommes forts, nous sommes convaincus et nous sommes libres.
Alors nous sauverons ce centre commercial.

dimanche 25 octobre 2009

la cité des poètes à Pierrefitte

Au moment où j'écris ces lignes, je suis en colère.
La cité des poètes à Pierrefitte est en démolition.
Il s'agit pourtant d'une des très grandes réussites de l'architecture sociale en France. Une fois de plus, une fois de trop, il  semble que nos institutions soient incapables de protéger ce qui est pourtant notre richesse commune.
Comment et pourquoi laisser échapper de telles réussites nationales ?
Voyez ce que vous pouvez faire.
N'oubliez pas.

  La Cité des Poètes à Pierrefitte en Seine-Saint-Denis disparaît...(Le Grand Paris! ) à la suite d'une erreur grave et manifeste des administrations. Pourtant elle est un patrimoine architectural et urbain du XXème siècle, pionnière de l'écologie et d'une haute qualité environnementale pour le logement social. Il s'agit de raser 440 logements livrés en 1993, un petit ensemble urbain qui représente l'excellence du logement social à la Française. Alors que nous sommes en pénurie de logements sociaux...et  que l'Etat a déjà financé ces logements il y a 25 ans , il va les démolir pour en reconstruire d'autres, sans véritable projet de qualité, en quantité moindre!   Les architectes ont fait un projet de restauration qui coûte 1/ 5ème de la seule démolition.
Réagissez avec les architectes et l'association DOCOMOMO FRANCE, en écrivant et en participant même symboliquement à notre recours au tribunal administratif, contre la démolition commencée.
docomomo.france@gmail.com
L'adresse est:
DOCOMOMO FRANCE :
Palais de Chaillot
1, Place du Trocadéro et du 11 novembre 75116 PARIS