mercredi 24 décembre 2008

Merci ArchiGuide

Parfois l'œil glisse sur la carte postale et déchiffre au loin une vibration, une géométrie, un frémissement qui permet de se dire que peut-être, là au fond de l'image se cacherait quelque chose d'intéressant. Mais comment savoir ? Comment reconnaître et entamer des recherches sur une construction représentée sur une carte postale par seulement deux ou trois centimètres carrés ?
Souvent je m'en sors grâce à un site internet génial pour tout ce qui est de l'architecture contemporaine et très contemporaine. Il s'agit d'ArchiGuide.
Les accès par pays, villes, architectes permettent rapidement et grâce également à la richesse iconographique de trouver ce que l'on cherche. C'est encore le cas aujourd'hui.

Voyez cette carte postale de Villejuif.
Au premier plan la verdure d'un parc municipal Pablo Neruda, puis au second l'Hôtel des impôts. C'est la carte postale qui nous renseigne, carte postale la Cigogne expédiée en 1986. Mais derrière cette institution, je remarque des jeux de façades à gauche et à droite qui me semblent particulièrement intéressants. C'est dynamique, sculpté et articulé avec un jeu de volumes en saillie et de vides.
Est-ce vraiment digne d'intérêt ?
Je vais sur Google Earth : rien. Je cherche en tapant Villejuif et architecture contemporaine mais rien. Alors je pense que dans ma liste de favoris figure le site ArchiGuide. En trois coups hop ! Madame Renée Gailhoustet ! Oui !
Il s'agit de logements dessinés par Madame Gailhoustet en deux temps.


Ici à droite construit en 1981.


Ici à gauche en 1988. Petit problème, ma carte est expédiée en 1986 donc soit la construction n'était pas achevée soit notre guide se trompe légèrement, peu importe à ce point-là car les images ne trompent pas elles et c'est bien la même construction.
Voilà donc une carte postale qui du classeur "boring postcard" passera à celui de cartes postales d'architectes et quelle architecte !
Madame Gailhoustet dont j'ai admiré les magnifiques barres à Ivry en compagnie de mes étudiants et de ma collègue.
Il est important de remercier ArchiGuide et la personne qui s'en occupe. Il reste anonyme et c'est encore plus généreux de sa part. Alors merci à vous pour ce travail gigantesque.
Je vous invite tous à aller y voir et à l'encourager.
www.archi-guide.com
pour en savoir plus sur Madame Renée Gailhoustet :
http://www.perspectivesurbaines.com/IMG/pdf_Renee_Gailhoustet_AMC.pdf

mardi 23 décembre 2008

A.U.A et les vacances


Bon, ça tourne en rond et le centre en serait l'A.U.A.
Me revoici avec une carte postale du Village de Vacances Provençal du Comité Central d'Entreprise d'Air France à Gassin dans le Var. Ici plus précisément, la Bastide halte d'enfants. En rangeant les cartes précédentes, je tombe dessus. C'est le ricochet...
Là encore, des matériaux pris pour ce qu'ils sont, des formes fortes et géométriques s'emboîtant avec rigueur. On devine pourtant un peu de tuile romane. L'ensemble coloré est harmonieux mais je crois que la photographie égalise un peu tout cela. La carte postale est une édition de la collection du comité central d'entreprise d'Air France imprimée en Eurolux. Je vous laisse lire l'article de notre guide vénéré :





Piqûre de rappel : Guide d'architecture contemporaine en France par messieurs Amouroux, Crettol et Monnet éditions AA Technic Union 1972. Je le redis encore : une merveille.

V.V.F et l'architecture

Les Villages Vacances Familles ont eu droit à deux beaux bâtiments. Je vous ai déjà évoqué mon goût pour la Chambre d'Amour à Anglet, magnifique fortification de loisir posée sur le sable.
Voici Grasse. On admire sur cette vue aérienne l'ensemble de petites constructions basses aux toits plats faisant furieusement penser à la fois à Monsieur Candilis et aux villages du Maghreb. On devine de la couleur sur les murs et une circulation automobile interdite compensée par un immense parking à l'entrée. C'est immense et étalé ! On regrettera que les toits ne soient pas en terrasse et pas végétalisés comme pour la Font des Horts à Hyères que j'aime également beaucoup. Mais c'est tout de même un bel ensemble. Notre guide vénéré nous indique :
Ces deux unités se divisent en huit hameaux qui s'articulent autour des installations communes : pavillon central, équipements sportifs, salle commune. La structure est en béton armé. Le remplissage en parpaings a été recouvert d'un enduit teinté dans la masse (Polychromie de Max Soumagnac). Les voutains en béton qui couvrent les cellules d'habitation et les voûtes en briques des salles communes ont été laissés apparents.
Architectes : A.U.A
J. Deroche, V. Fabre, J. Perrotet.
Ingénieurs : M. kostanjevac, S. Venturelli
Aménagements intérieurs : A. Tribel
Maître d'ouvrage S.C.I.C (tiens tiens...)
1966.
Donc pas de la caille !
Qui fera une étude sur les choix architecturaux des V.V.F ? Qui était responsable de cela au sein de l'association ? Car le guide nous indique un autre site intéressant à Gassin pour Air France dessiné par la même équipe. il y a là matière à une thèse, études, article, vidéo... Qui s'y colle ?
Je vais jeter une bouteille à la mer et écrire aux V.V.F. On verra bien.


La carte postale de la vue aérienne est une édition Gilletta photographiée par C. Geay, elle est datée de 1971.

La salle de jeu est une carte postale Gilletta également. Mais d'où est prise cette image ? D'ici ? D'ici ou bien d'ici ?


j'apprends à l'instant que l'ensemble a obtenu le Label patrimoine XXème siècle, voici la fiche :
http://www.paca.culture.gouv.fr/dossiers/xxeme_label/notices/06/grasse/village_clavary/village_le_clavary.pdf

Marseille un peu plus


Le 14 décembre je vous parlais d'un groupe urbain constitué d'immeubles, église, centre de congrès. Je ne sais pas pourquoi, alors que je me targue d'une mémoire visuelle infaillible, je ne m'étais pas souvenu de cette carte postale ! Nous revoici donc devant l'ensemble immobilier St-Georges à Marseille, vu de la place du 4 septembre. On comprend mieux en regardant les deux images l'incroyable et difficile imbrication de toutes les fonctions. On aperçoit parfaitement le clocher qui tente de dominer les cheminées du petit bâtiment très ensoleillé. Quelle concentration !
Dommage que plastiquement, il ne se passe pas grand chose. Le petit blason sur le mur aveugle est bien ridicule, ainsi que le dessin de guingois de la croix et l'étrange couleur rose sur un damier courbé ne changent que peu de chose. Reste une impression de puissance due à la masse qui n'est pas désagréable, du moins de ce point de vue mais le piéton lui ?
Je serais curieux de voir l'intérieur de l'église ainsi intégrée, presque discrète.
L'architecte n'est pas nommé sur cette carte postale expédiée le 3 janvier 1970 pour un jeu concours de l'O.R.T.F dont la réponse était semble-t-il pièce 6321 exécutée par Alexandre Lagoya.
Je vous rappelle donc que l'architecte est Monsieur Claude Gros.

Epinay-sous Sénart, encore.


Ce matin j'ai découvert dans ma propre collection des images nouvelles qui auraient dues être dans des messages antérieurs.
Alors je corrige.
Voici une autre carte postale d'Epinay-sous-Sénart dont je parle dans le message du 16 décembre 2008. Le photographe de cette carte postale Combier se place lui aussi un peu en milieu de chaussée laissant apparaître ainsi les canyons des immeubles. Au fond, le centre commercial, preuve de la modernité de l'ensemble. On devine qu'une grande place est faite aux automobiles rangées au bas des immeubles. Pas de parking en sous-sol ?
L'immeuble de droite est beau, ligné de noir et blanc.
J'aime le lampadaire qui semble vouloir éclairer le haut de la tour en face, raccourci photographique !
La carte postale nous informe qu'il s'agit des Nouvelles Résidences, réalisation : S.C.I.C.-Arcueil. Monsieur Maneval n'est ici pas nommé. Appartenait-il à ce groupement ?
La carte postale est une exclusivité M. Coulon.

dimanche 21 décembre 2008

retour sur terre



Ce matin, retour sur terre.
Voici deux exemples assez typiques de constructions des années 60.
Mais aussi deux exemples qui resteront anonymes car je n'ai pu trouver de piste pour leur donner un nom d'architecte.
On commence avec la Cité Champagne à Argenteuil. La carte postale Abeille nous montre l'immeuble en contre plongée ce qui accentue la courbe très longue de la construction. On regardera attentivement le dessin des piliers très beau et soigné ainsi que la rythmicité de la façade aux larges ouvertures plein sud. C'est une belle construction. Mais si on sait que Roland Dubrulle a participé à la restructuration d'Argenteuil, rien ne me permet d'affirmer que c'est lui l'architecte de cette courbe. Si vous avez des idées...


On change de région avec Le Grand Parc à Bordeaux. On change aussi de style. Beaucoup moins intéressant de dessin ces barres se résument en une grille implacable qui n'est elle que fractionnée par des verticales rayées finement qui doivent servir au séchage du linge. L'image est impressionnante et accentue la finesse de la barre du premier plan. On dirait un mur. Le noir et blanc également joue de cette réduction formelle, c'est terrible.
L'image est très forte. c'est une photographie véritable de chez M. Berjaud de Bordeaux. Les voitures nous indiquent la fin des années 50, le début des années 60. C'est l'image du chemin de grue...


Pour finir une nouvelle piscine Tournesol de Monsieur Schoeller, ici à Chantonnay. l'architecte est nommé sur cette très belle carte postale Artaud expédiée le 24 janvier 1979 par Yolande.
La jeunesse de Chantonnay bronze, se baigne, le ciel est bleu et le maître nageur arbore un magnifique chapeau de cow-boy. la soucoupe volante est ouverte. La belle vie quoi...

samedi 20 décembre 2008

conte de Noël

Ce matin, je ne me suis pas lavé.
Ce matin, je suis vite allé à la Poste où m'attendaient deux colis. Vous allez comprendre.
Mercredi, je reçois un message de Monsieur Claude Parent.
Oui, chers amis lecteurs, oui chères amies lectrices.
Monsieur Claude Parent.
Il m'écrit à moi. Oui.
Il me dit des choses si gentilles, si claires et si simples que j'en suis encore tout ému.
Puis il me promet un colis pour Noël. Oui. Pour Noël. Et puis je vais au Mans enseigner. Je raconte à qui veut l'entendre que, oui, Monsieur Claude Parent m'a écrit. Mes élèves et mes amis qui me connaissent bien savent à quel point c'est important pour moi. Ils le voient sur mon visage. Alors vendredi soir lorsque je découvre un avis de passage de la Poste je comprends de quoi il s'agit.
Alors ce matin, j'enfile vite des affaires propres et je fais la queue à la Poste, on me remet deux colis : une grosse enveloppe et un carton.
Dans l'enveloppe tout ça :

Chaque livre est dédicacé avec un petit mot (je garde ça pour moi). Quelle générosité ! Quelle simplicité de la part de Monsieur Parent ! Il aura aussi son envoi. J'ai plein de choses à lire, à apprendre et à rêver.



Deux cartes postales viennent justifier cette relation nouvelle. Elles seront mes piliers, le point central de ma collection. Elles nous montrent la maquette N°1 de Sainte Bernadette du Banlay datée de 1966. La photographie est de Martin-Gambier et c'est édité par le Fonds Régional d'Art Contemporain du Centre. Voyez ce que j'en dis le 9 novembre 2008.
L'autre colis est l'intégrale des films de Jacques Demy offerte par Claude. Oui. Il y a des matins comme ça. Je vais revoir Marcello Mastroianni enceint, je vais revoir Peau d'âne et les Demoiselles, je vais découvrir Lady Oscar...
Mais qu'allons faire de tout cet amour, il y en a, il y en a tant sur terre...
Merci Claude
Merci Claude aussi, je me permets.
Non vraiment, je rêve.
Je vais prendre une douche et me réveiller.
N'oubliez pas d'aller vite voir "Les plages d'Agnès" le dernier film d'Agnès Varda. C'est superbe, émouvant et éclairant. Allez-y vite !