vendredi 28 septembre 2012

Taïwan ? C'est fun !

Voici trois cartes postales qui nous viennent de bien loin.
On les doit à Stéphane Degoutin, un aficionados des cartes postales modernes puisqu'il réalisa lui-même quelques belles pièces dans le cadre Nogovoyages.
Les nouveaux iront voir ici.
Mais regardons maintenant ces trois cartes postales nous montrant un Taïwan résolument moderne. Une fois n'est pas coutume, je vous montrerai d'abord le verso de deux d'entre elles car la manière dont il est organisé est très... novatrice et bouleverse un rien nos habitudes occidentales :



























Voyons l'architecture :


























Comme l'indique le registre en bas de l'image, il s'agit de la Luce Chapel dans l'université de Tunghai.  Même si la photographie est un peu bouchée on comprend bien le principe constructif de ces feuilles de béton extra-fines qui se plient pour former une sorte de tente géante et souple. On trouve facilement le nom de l'architecte Chen Chi-Kwan. La chapelle daterait du début des années 60 !
On trouve de nombreuses images de cette chapelle sur internet et pourtant, je n'en avais jamais entendu parler ! Elle ne manque pourtant ni d'audace ni de fierté tout en offrant l'image d'un objet tenant par un équilibre fragile. C'est une belle réussite je crois de l'Art Sacré moderne. La photo est de Yuyen.
Moins... fragile :



























Le Kaohsiung 85 est... euh... une horreur !
Ce mastodonte maquillé un peu trop à mon goût est un vrai géant ! Plus de 340 mètres de haut ! C'est une vraie ignominie qui, paraît-il, est inspirée par un caractère chinois... eh bien, ce n'est pas lui rendre justice ! On notera que la carte postale en tirant vers le bleu fait fondre la ville à ses pieds en un immense et unique bloc, conglomérat d'immeubles comme asservis par le monstre. Toujours Yuyen comme photographe.
Passons vite...




















Une autre merveille !
Il doit s'agir du collage d'une construction moderne sur une plus ancienne. Difficile de trouver des informations sur cette construction ! Je tombe toujours sur un centre d'ophtalmologie... certainement spécialisé pour les architectes à la vue basse.
Soyons certains que Stéphane saura nous en dire plus sur cet ensemble bien curieux car d'ici, depuis l'image il est vraiment difficile de dire quoi que ce soit sinon une grande joie à l'étrangeté dans l'architecture Fun de Taïwan !
Remercions Stéphane Degoutin pour ce voyage vraiment No Go ! On trouvera quelques signes évidents d'une présence de Stéphane à Taïwan sur son site.
On notera que ces trois cartes postales sont du même éditeur Fun Taïwan Post Card et qu'elles sont présentées sous une petite enveloppe en plastique fin très protecteur que je n'ose pas retirer.

jeudi 27 septembre 2012

Lille et ses Dominicains

Pour ne pas risquer une overdose royannaise et aussi parce que ma boîte aux lettres contenait à mon retour quelques cartes postales inédites, je vous propose de regarder aujourd'hui l'envoi de Pierre Lebrun dont nous connaissons sur ce blog le travail remarquable autour de l'Art Sacré au XXème siècle. Remercions tout d'abord Pierre pour cette donation à ce blog et partons ensuite en visite au couvent des Dominicains de Lille grâce à une belle série de cartes postales récentes de ce lieu. Comme le fait Pierre Lebrun dans son courrier, on regrettera que cette belle série de cartes postales oublie... de mentionner au dos le nom des architectes ! Il s'agit de messieurs Pinsard, Hutchison et Vollmar. 
D'abord l'extérieur :

























Cette carte postale nous met dans le ton. L'appareillage de briques contre le béton fait merveille et le dessin d'une remarquable rigueur n'est pas sans rappeler les pays du Nord. La sobriété dominicaine est en fait une jubilation subtile dont il faut apprendre à regarder les détails. Quelque chose d'absolument parfait, une trame tissée de géométrie et de sensualité des matériaux. La photographie est de Milène Servelle.
Puis deux vues de l'intérieur de l'église toujours photographiée avec délicatesse par Milène Servelle :




































Là encore quel remarquable dessin ! Regardez bien celui des colonnes de béton et comment la voûte fait son travail ! On s'attardera aussi sur le travail de la lumière provenant de l'espace dégagé entre la voûte et les murs. Les points de couleurs sont des vitraux qui ponctuent de percées joyeuses les grands murs roses. Notons aussi la qualité du mobilier religieux qui codifie aussi l'espace.
On retrouve ici les vitraux :



















La photographie une fois de plus de Milène Servelle fait comprendre le contraste entre la courbe élégante des voûtes dont les verres sont striés d'un graphisme tortueux comme une vigne et les rectangles purs des vitraux de couleur dans les murs. Une abstraction lyrique et rationnelle.
Pour finir :



















Le Tabernacle est une œuvre du sculpteur célèbre Henri Laurens. L'œuf parfait nous fait penser à Monsieur Székely. Ici la lumière un rien dramatique accentue la valeur religieuse de l'objet devenu presque surréaliste, dont les ombres forment une paire d'ailes. Cette photographie est de Lionel Gentric.
On peut visiter ce couvent des dominicains de Lille et trouver ces cartes postales sur place. Je crois bien que les amateurs de belle architecture sacrée du XXème siècle devraient y faire un tour.
Merci Pierre Lebrun.

mercredi 26 septembre 2012

Retour de résidence 3

Retour sur l'église Notre-Dame de Royan de Guillaume Gillet, Bernard Laffaille et René Sarger. On commence par les monuments vus depuis le sommet avec ici au premier plan le Temple Protestant et le marché à gauche. Puis une vue du V Laffaille du clocher, la structure intérieure du campanile, les personnes vous donnent l'échelle du toit, un petit tour dans le triforium qui traverse les V des piliers et retour à l'extérieur.










Retour de résidence 2

Poursuivons notre exploration des richesses architecturales de Royan.
D'abord une visite de la villa "grille-pain" par son escalier étonnant et sa cheminée sculpturale :








Le Temple Protestant depuis dedans et depuis dehors :




































































La Villa Boomerang, la plus brésilienne de Royan :










































L'inauguration émouvante de la Galerie Louis Simon du nom de l'architecte qui réalisa entre autres cette gare routière superbe, aujourd'hui lieu d'exposition :



Royan et ses couleurs chatoyantes !


Retour de résidence 1

Le Comité de Vigilance Brutaliste est de retour de sa résidence à Royan.
Accueil parfait de la part de la ville et de tout le service des affaires culturelles, nous avons pu profiter également des visites nombreuses et passionantes des journées du Patrimoine. Il y a maintenant dans cette ville un souffle nouveau et vivant sur son héritage. C'est une grande chance.
Les villas ouvertes aux visites furent un point fort de ce moment et notamment pour moi, la visite d'Ombre Blanche qui restait mystérieuse après 45 ans de fréquentation de Royan ! Aujourd'hui j'en connais un peu mieux les entrailles.
Evidemment, l'objet de notre désir était l'église et ses espaces inconnus comme le toit et le triforium et si, comme nous le rêvions, nous n'avons finalement pas pu y séjourner une nuit, nous en avons plus que largement profité. Des films, des photographies viendront rendre compte de cet événement. Thomas Dussaix a pris plein de notes pour ses futurs dessins.
Sur vos agendas, vous pouvez déjà réserver quelques dates pour le mois d'avril 2013 afin de découvrir à Royan l'exposition que le Comité de Vigilance Brutaliste y présentera. Je vous propose d'abord une petite mise en bouche photographique puis quelques cartes postales trouvées sur place ou récemment acquises.
 La piscine de Foncillon et son entrée spectaculaire. L'ensemble est aujourd'hui en attente d'une reprise...

























Le mur nord du Palais des Congrès :

















La tour de Foncillon menacée par les vérandas et autres ajouts qui viennent briser sa parfaite géométrie :

















Le Temple Protestant  et sa belle flèche. Un des plus beaux bâtiments de Royan :

















Enfin le toit magnifique de Notre-Dame dont les doubles courbures forment un paysage d'une grande beauté. Sans doute le lieu le plus radical de la ville :



mardi 18 septembre 2012

Reiser avait raison

Reiser avait raison.
Alors que le Comité de Vigilance Brutaliste cherchait quelques livres d’occasion sur un vide-grenier, par hasard et par intérêt pour le grand dessinateur Reiser, il entreprit l’exploration de l’album La famille Oboulot en vacances.
Le Comité fut largement surpris et heureux d’y trouver page 39 la page qui suit ! Comment dire la vérité éclatante du jugement de Reiser ? Comment dire l’importance de la lucidité de son trait coulant et fouetté ? Comment rappeler le génie de ce dessinateur qui pourtant a cru trop longtemps ne pas savoir dessiner ?
Mais ce qui est le plus drôle c’est bien que, depuis son lieu de résidence, le Comité de Vigilance Brutaliste peut parfaitement faire le même constat. Ici aussi, dans ce secteur, bien loin du beau centre ville de Royan, la seule architecture digne est bien le blockhaus qui émerge encore. Il offre sa force de promontoire, sa densité réelle et cachée, son histoire trouble et propose un point de vue unique sans pastiche, sans concession.
Le Comité de Vigilance Brutaliste déclare que l’œuvre de Reiser est grinçante et nécessaire.


Vous admirerez le magnifique travail sur l'escalier et sa jonction ferme avec le toit en tuile :


Ici encore on admirera aussi les gouttières-corniches surdimensionnées comme un Bofill halluciné :


Pour finir, vous regarderez ici le traitement des colonnades des balcons avec les colonnes qui oublient simplement de toucher terre ! Le placage dans ce qu'il a de plus... français.