mercredi 26 septembre 2012

Retour de résidence 2

Poursuivons notre exploration des richesses architecturales de Royan.
D'abord une visite de la villa "grille-pain" par son escalier étonnant et sa cheminée sculpturale :








Le Temple Protestant depuis dedans et depuis dehors :




































































La Villa Boomerang, la plus brésilienne de Royan :










































L'inauguration émouvante de la Galerie Louis Simon du nom de l'architecte qui réalisa entre autres cette gare routière superbe, aujourd'hui lieu d'exposition :



Royan et ses couleurs chatoyantes !


Retour de résidence 1

Le Comité de Vigilance Brutaliste est de retour de sa résidence à Royan.
Accueil parfait de la part de la ville et de tout le service des affaires culturelles, nous avons pu profiter également des visites nombreuses et passionantes des journées du Patrimoine. Il y a maintenant dans cette ville un souffle nouveau et vivant sur son héritage. C'est une grande chance.
Les villas ouvertes aux visites furent un point fort de ce moment et notamment pour moi, la visite d'Ombre Blanche qui restait mystérieuse après 45 ans de fréquentation de Royan ! Aujourd'hui j'en connais un peu mieux les entrailles.
Evidemment, l'objet de notre désir était l'église et ses espaces inconnus comme le toit et le triforium et si, comme nous le rêvions, nous n'avons finalement pas pu y séjourner une nuit, nous en avons plus que largement profité. Des films, des photographies viendront rendre compte de cet événement. Thomas Dussaix a pris plein de notes pour ses futurs dessins.
Sur vos agendas, vous pouvez déjà réserver quelques dates pour le mois d'avril 2013 afin de découvrir à Royan l'exposition que le Comité de Vigilance Brutaliste y présentera. Je vous propose d'abord une petite mise en bouche photographique puis quelques cartes postales trouvées sur place ou récemment acquises.
 La piscine de Foncillon et son entrée spectaculaire. L'ensemble est aujourd'hui en attente d'une reprise...

























Le mur nord du Palais des Congrès :

















La tour de Foncillon menacée par les vérandas et autres ajouts qui viennent briser sa parfaite géométrie :

















Le Temple Protestant  et sa belle flèche. Un des plus beaux bâtiments de Royan :

















Enfin le toit magnifique de Notre-Dame dont les doubles courbures forment un paysage d'une grande beauté. Sans doute le lieu le plus radical de la ville :



mardi 18 septembre 2012

Reiser avait raison

Reiser avait raison.
Alors que le Comité de Vigilance Brutaliste cherchait quelques livres d’occasion sur un vide-grenier, par hasard et par intérêt pour le grand dessinateur Reiser, il entreprit l’exploration de l’album La famille Oboulot en vacances.
Le Comité fut largement surpris et heureux d’y trouver page 39 la page qui suit ! Comment dire la vérité éclatante du jugement de Reiser ? Comment dire l’importance de la lucidité de son trait coulant et fouetté ? Comment rappeler le génie de ce dessinateur qui pourtant a cru trop longtemps ne pas savoir dessiner ?
Mais ce qui est le plus drôle c’est bien que, depuis son lieu de résidence, le Comité de Vigilance Brutaliste peut parfaitement faire le même constat. Ici aussi, dans ce secteur, bien loin du beau centre ville de Royan, la seule architecture digne est bien le blockhaus qui émerge encore. Il offre sa force de promontoire, sa densité réelle et cachée, son histoire trouble et propose un point de vue unique sans pastiche, sans concession.
Le Comité de Vigilance Brutaliste déclare que l’œuvre de Reiser est grinçante et nécessaire.


Vous admirerez le magnifique travail sur l'escalier et sa jonction ferme avec le toit en tuile :


Ici encore on admirera aussi les gouttières-corniches surdimensionnées comme un Bofill halluciné :


Pour finir, vous regarderez ici le traitement des colonnades des balcons avec les colonnes qui oublient simplement de toucher terre ! Le placage dans ce qu'il a de plus... français.



mercredi 12 septembre 2012

Sylvain Bonniol visible

la galerie RDV propose une exposition du travail de Sylvain Bonniol, photographe, dans le cadre de la Quinzaine Photographique Nantaise.
Nous connaissons bien le travail rigoureux, clair et surtout parfaitement solide de ce photographe qui sait nous faire voir les instruments scientifiques de l'écoute ou encore les lieux inconnus de l'industrie. Ce qui fait la particularité de Sylvain Bonniol c'est à la fois un choix judicieux et original des objets visés et révélés mais aussi une maîtrise parfaite du cadre qui pour ma part, alors que je l'ai vu à l'œuvre me sidère.
Je vous invite donc tous à vite porter votre regard sur ce travail. Si vous aimez ce blog, vous êtes de la famille qui aimera le travail de Sylvain Bonniol.
Je ne vous montre pas d'image, vous irez vous régaler directement sur le site de l'artiste.

dimanche 9 septembre 2012

le plan "Voisin" postal



Bon, le dire tout net, c'est exceptionnellement inattendu.
Il s'agit bien d'une carte postale représentant la maquette du plan Voisin, œuvre de Le Corbusier. Regardons également le verso.



On lit donc les informations suivantes : Le Corbusier (Charles-Edouard) et Jeanneret (Pierre). La Cité d'Affaires de Paris. Plan "Voisin". Extrait du film "Bâtir".
On note également : (courtesy of M. Le Corbusier) (Cliché Marius Gravot)
Prenons les choses dans l'ordre. Le Corbusier, oui, c'est  bien documenté, on connaît bien ce plan ambitieux et fou d'un Paris partiellement dessiné à la gloire de l'automobile et dont l'architecte chercha des financements auprès des constructeurs d'automobiles. Le constructeur Voisin qui faisait d'ailleurs d'incroyablement belles automobiles a répondu favorablement d'où le titre de plan "Voisin". Corbu aimait ses automobiles et les clichés où l'on trouve une Voisin devant ses constructions sont connus. On pourra aussi remarquer une certaine filiation entre la voiture minimum de Le Corbusier et la voiture Voisin économique qui fut, elle, produite.
Le terme Cité d'Affaires me semble plus étrange car, à ma connaissance ce terme est moins usité. Pour ce qui est du film dont serait tirée l'image (?) la maquette (?) le projet (?) c'est plus difficile... On trouve sur Youtube cet extrait très court:



Et cela ne nous permet pas d'en savoir beaucoup plus sur cette carte postale. Mais... pourquoi depuis un film éditer une carte postale ?
L'éditeur est Fernand Nathan, donc il ne s'agit pas d'une petite édition cachée mais certainement d'une édition plus ample, plus commerciale... En plus on remarque également une série de code 1re- S.-XIII. N°12 ... une première série 23 dont cette carte serait la douzième ? Une série sur l'habitat moderne ? Très étrange. Marius Gravot comme photographe semble bien référencé et connu et il a travaillé beaucoup pour Le Corbusier. On a même la surprise de trouver une photographie de la Fondation suisse avec... une voiture Voisin ! On peut aussi, si on le désire voir le travail d'Alain Bublex sur ce plan Voisin ou encore se promener dedans.



Reste le mystère sur cette édition d'une carte postale. Il faut bien aussi parfois aimer ce mystère... Si seulement nous avions pu avoir cet héritage à Paris dans cette pureté abstraite, irréelle et farceuse.




vendredi 7 septembre 2012

Ginsberg à la barre

C'est vraiment Hard. Vraiment French. Mais ce n'est plus désormais que des cartes postales et des souvenirs. La Cité Pierre Collinet de Meaux a disparu sous la "culture de la démolition", ce mal tout aussi français que le hard french.
Faire de la politique du logement (à gauche comme à droite) c'est faire une politique de la démolition. Car cela se voit, cela est spectaculaire et surtout cela ne résout rien.
Que voulez-vous... j'aime cette architecture de Jean Ginsberg. Je n'y peux rien, j'ai été élevé comme ça en passant par la peinture moderniste et De Stijl, en passant par Donald Judd et les minimalistes américains. Et puis, doucement, tranquillement, aimer les structures pour ce qu'elles sont aussi des espaces, aimer l'architecture comme on aime la sculpture : gratuitement, hors de la trivialité d'usage.
Je sais que ce pas sur le côté est souvent agaçant et difficile. Mais j'aime la Cité Pierre Collinet.
Et sa force d'implacabilité qui plaît, sa grille déterminée, sa rythmicité appuyée.
Dans un espace extrêmement ouvert, certainement l'une des seules vraies victoires et héritages de la modernité, ces immeubles sont bien des barres. Elles barrent et on les habite. On habite des falaises construites. Je le reconnais ce n'est pas simple. Il fallait vouloir habiter une topographie. Il y a pourtant de vraies qualités à cette esthétique. Celle du point de vue, des visées. Au bas, le regard est arrêté par des écrans brutaux et fermes, pureté abstraite. Au pied, l'œil monte sur les façades fuyantes comme un paysage de Superstudio, ce qu'a très bien vu Nicolas Moulin. Des paysages horizontaux basculés et vierges, vides, cités inconnues. Dedans, le regard reconnaît comme un miroir la barre d'en face et la hauteur parfois très grande permet l'allègement de l'ensemble. Presque un vol.
Alors laissez-moi là devant mes images. Laissez-moi croire que c'est aussi une forme, que j'ai le droit d'aimer ces monstres. Ce sont eux qui ont le plus besoin d'amour, toujours.
Regardons cette forme :



Il s'agit d'une carte postale Yvon sans date ni nom de photographe et d'architecte. Seul le nom de la Cité Pierre Collinet est inscrit.
Entre le canyon des immeubles, l'œil va chercher la ville plus loin dans un fatras de couleurs mal disposées. La coloration du cliché rend en effet l'ensemble brouillon pour le lointain ! Au pied des immeubles on devine un chantier et surtout une petite construction comme un morceau témoin de celles plus grandes déjà construites. C'est étonnant... Est-ce bien là une construction témoin ? Regardez, tout est à l'identique même le toit...



Et puis comme un choc :



Plein la face. Ici on ose le mot barre. Quelle image ! Quelle architecture ! Regardez le plan d'aménagement, les circulations, l'espace au pied généreux. Mais j'aime aussi l'ombre longue qui vient de l'immeuble à gauche, ombre qui devait marquer les heures, cadran solaire puissant et sourd.








Au devant l'œil reconnaît la rigueur de la géométrie et une fois encore la coloration accentue la grille et le dessin abstrait. La fracture de l'escalier, ses diagonales soudaines sonnent comme une fissure du bloc, le lieu de son effondrement.
Bien plus proche :



Cette carte postale ne porte pas de date ni de nom d'éditeur mais elle est beaucoup plus récente. Le photographe est nommé : Bruno Sternberger. Peut-être nous dira-t-il si le milieu des années 80 est la bonne période ? Mais il nous donnera également des précisions sur l'édition de cette carte postale, sa diffusion et son origine. Il a choisi un point de vue ouvert qui là aussi révèle le potentiel d'espace de ces cités. Regardez comme les tours sont loin les unes des autres. Une richesse que, certainement, quelques promoteurs auront vue.


jeudi 6 septembre 2012

courrier du jour

Je vous dis tout, je ne vous cache rien.
Je reçois ce matin deux courrier bien différents mais tout aussi sympathiques que je veux vous faire partager.
D'abord, je reçois de la part d'Agnès Chemetov et de César Canet cette carte postale accompagnée d'une invitation pour l'exposition Chacun sa maison, de Paul Chemetov.
D'abord la carte postale :



Nous sommes à Goderville en Seine Maritime. La résidence "la Chesnaie" ouvre toute grande sa façade sur des balcons-alvéoles dessinés par Antoine George son architecte. Aucune rapport évidemment avec Monsieur Chemetov !
La carte postale Combier a bien nettoyé son ciel. C'est son travail ! Mais cette petite modernité de la campagne normande finalement si elle n'est pas spectaculaire a quelque chose de tranquille. Les amateurs d'automobiles admireront sur le parking la petite mais rare aujourd'hui Peugeot 204 cabriolet ici avec son Hard Top !



Mais regardons autre chose plus spécifiquement :



Voici donc le carton d'invitation à l'exposition Chacun sa maison, Paul Chemetov. l'exposition aura lieu à la Cité de l'Architecture et du Patrimoine du 13 septembre au 12 novembre 2012. Il vous faudra y aller ! Il me faudra y aller ! Vous savez que sur ce blog, Nous sommes sensibles au travail de Paul Chemetov et à celui de A.U.A. Allez ici, ou encore ici pour vous en souvenir.
Ne trouvez-vous pas que déjà ce carton est bien alléchant ? Cette maison ferait bien mon affaire...
Une autre maison, un autre correspondant, un autre ami :



Cette carte postale m'est envoyée par Hansjörg Schneider, un excellent artiste allemand dont je vous ai déjà parlé. Sa pratique le conduit à un regard superbe et rare sur l'architecture : une fragilité exacerbée, une tenue du dessin. Allez voir son site ! Ou retournez là.
Voyons ce que Hansjörg nous envoie. Il s'agit de la Mozin House à Liège (1957-58) par le groupe Egau, Charles Carlier, Hyacinthe Lhoest, Jules Mozin. C'est simplement... magnifique et dire que je l'ai loupée lors de notre visite de Liège ! La succession des vides et des pleins, ce jeu de retrait et de balcon, la légèreté de l'ensemble, sa transparence en font une œuvre vraiment remarquable non ? La photographie est de Francis Niffle pour les éditions Plaizier.
Merci Hansjörg pour cette belle découverte !
On retrouve le groupe EGAU dans ce très beau site l'homme et la ville mais aussi dans l'Architecture d'Aujourd'hui avec une gare et un ensemble de logements collectifs. D'abord en 1957, quelques images des logements à Liège, le quartier du champ de manœuvres. On notera que les photographies sont encore de Francis Niffle, ce qui nous permet d'affirmer que la photographie de la carte postale est un cliché d'époque d'où sa coloration. Les photos font une grande place à la construction !













Puis des images de la gare de Liège depuis le numéro de 1959 (janvier) d'Architecture d'Aujourd'hui :