mardi 24 avril 2012

Gaston Jaubert par Claude Parent

Les fidèles parmi les fidèles doivent se rappeler.
Une vigie, un port tout neuf, un béton expressif, une sculpture utile, bref un chef-d'œuvre de l'architecture française par Gaston Jaubert à Fos-sur-Mer...
Non ?
Vous ne vous rappelez pas... ah... alors :



Et là, cela vous dit quelque chose ?
Oui, je sais... Magnifique... Reprenez votre respiration... asseyez-vous... vous voulez un verre d'eau ?
Alors je vous offre un second choc avec cette autre carte postale :



Cette carte Combier nous donne bien toutes les informations : l'architecte est bien Mr Gaston Jaubert et nous sommes en 1974.
Ce point de vue, certes moins spectaculaire que le premier, nous permet d'admirer le reste du traitement du programme. Regardez la franchise du long bâtiment presque aveugle dont seulement une fente noire brise la monotonie. Regardez l'étalonnage des hauteurs, la gestion des vides entre les constructions, et l'utilisation des ombres comme seul motif... Perfection.
Pour compléter cette belle carte postale, je vous offre l'occasion de voir également quelques extraits du livre consacré à Gaston Jaubert et qui est une pure merveille éditoriale. Dans Gaston Jaubert, rythmes et volumes, la reproduction des clichés, la mise en page, servent le travail de l'architecte d'une manière remarquable et juste. Cela permet de découvrir ce travail peut-être un peu oublié aujourd'hui, du moins par un public moins averti comme moi. Et puis, comme ça, l'air de rien, Claude Parent avait en son temps, dans cet ouvrage écrit un article sur Gaston Jaubert.
Alors ne nous privons pas de cet écho entre les deux grands architectes. Bonne lecture.
(je sais, je sais, vous jalousez déjà ce livre...)

Gaston Jaubert, rythmes et volumes
éditeur inconnu
1976
Azur-Offset


cliquez pour lire :





couverture photo Tabourdeau-Bossut















 
Gaston Jaubert et sa vigie photo Marc Garanger



































habitat collectif économique, le plateau, Casablanca,  avec Paul Coldefy, photos Marc Lacroix




















terrasse 28, Paris 16ème, avec Novarina, photo Etienne Hubert





















résidence Guynemer, photo Tabourdeau-Bossut











immeubles pyramides, photos Tabourdeau-Bossut









lundi 23 avril 2012

bouger son corps

Chaque fois que les beaux jours arrivent, je sens l'impérieux besoin de croire que je dois aller à la piscine pour faire bouger mon corps.
Mais étrangement l'automne revient et j'ai oublié...
Alors je me console (et mon corps aussi) en regardant les images des piscines.
Ma collection de cartes postales vous en a déjà montré beaucoup et notamment les piscines Tournesol. Mais en voici trois autres exemples tout aussi aguicheurs mais un peu loin.
C'est sans doute cela mon problème, c'est toujours un peu loin la piscine...
Si un autre courageux comme moi veut s'entraîner...

















... à Antony !
Cette carte postale Lyna nous montre la piscine massive d'Antony. On pourrait deviner un socle en béton remontant et formant les estrades puis, posée dessus, la charpente courbe en lamellé-collé. Cela donne un profil un rien enflé comme une baleine.
On pourrait tout aussi bien aller à Montrouge...

















Les éditions Raymon nous montrent en effet la belle construction au toit spectaculaire mais ne nous donnent pas le nom de l'architecte. Pourtant, elle a fière allure cette piscine ! Bien moderne, bien dessinée, elle permet sur l'un de ses murs d'offrir aux peupliers de belles ombres.
Et soyons fous, allons à...

















... l'hôtel Don Miguel (oui cher collègue !), au Club Méditerranée de Marbella en Espagne. Un gros hôtel comme il y en a plein, au style parfaitement international mais qui offre cette surface bleue fort accueillante. Il semble que les vacanciers soient plus intéressés par les beaux sièges en plastique moulé qui offrent à leurs fesses une belle boule blanche !
Bien trop peu de courageux dans l'eau ! Comment cela se fait-il ?
Le fauteuil boule serait le modèle Pastilli Chair du designer Eero Aarnio.
Pourquoi bouger son corps quand une orangeade à la main on peut regarder les autres faire des longueurs ?


vendredi 20 avril 2012

une voisine moderne

Pourquoi si peu de messages et de cartes postales sur la Belgique sur ce blog ?
Pourquoi dans les boîtes à chaussures, la Belgique est-elle si peu représentée ?
Pourtant c'est tout proche, trop proche ?
Alors quand on pense à la Belgique moderne on pense à cela :






















L'Atomium.
On a raison car il est beau surtout ainsi de nuit vu par les éditions Beatic de Bruxelles. Mais de Bruxelles on pourrait aimer voir cela :







































Cette fois c'est le centre administratif des P.T.T. On aura du mal à définir cette architecture comme belge... Nous pourrions être partout, Allemagne, Suisse, France. La carte Demol ne donne aucun nom d'architecte. Pourtant, cela est beau, cette brillance froide et glaçante, presque acide.
Et là :

















Bruxelles et sa place Schuman et son complexe Marché commun...
Toujours aux éditions Demol. Tellement international, finalement tellement Marché Commun... Et je reste fasciné par ce côté très clair, ouvert, bleu.






















J'aime beaucoup les deux petits bus "Combi Volkswagen" jaunes. De la Poste ?


























Puis...




















Ce building (sic) est celui de la Prévoyance Sociale de Bruxelles, on le doit, semble-t-il, à Hugo Van Kuyck architecte. Ce serait l'un des premiers buildings à murs rideaux de Belgique. La modernité belge s'exprime dans cette carte postale Kruger avec la circulation automobile rendue floue par la vitesse. Américaines, allemandes, françaises, les automobiles là aussi sont internationales. Et j'aime cette image, j'aime cette Belgique moderne.




jeudi 19 avril 2012

un blog avec de vrais morceaux d'architecture dedans

Parfois je suis un incorrigible fétichiste et mes amis nourrissent mon vice...
Au pied de la Cité Radieuse de Marseille, alors que les balustrades étaient en réfection, je ne pus m'empêcher de passer ma main au travers du grillage du chantier pour ramasser un morceau de l'édifice sacré...
Ce fragment marseillais trône aujourd'hui dans ma bibliothèque comme une belle prise même si je suis finalement le seul en le voyant à savoir son histoire. Il ne s'agit que d'un bout de béton. Un caillou.
Mais aujourd'hui la mode est aux galeries et aux salles des ventes qui vendent des morceaux de façades de Jean Prouvé, des luminaires de Chandigarh.
Alors je ne suis finalement qu'un tout petit glaneur bien sage.
Voici le morceau :






















Et voici quelques vues du chantier, moulages des nouvelles balustrades :

















Et comme mes amis connaissent ce vice et qu'eux-mêmes parfois peuvent l'exercer soit en vrai soit dans leurs rêves, ils m'apportent dans de jolies boîtes des morceaux d'architectures que je vénère un peu trop.
Voici ces autres morceaux :



























Devinerez-vous d'où ils peuvent bien provenir ?
Je vous donne un indice mais attention ! Il y a un piège !






















Vous aurez tous reconnu les Etoiles de Jean Renaudie à Givors. Il s'agit d'une carte postale éditée par la Maison du Fleuve Rhône par S.L éditions. La très belle photographie est de Jacques Del Pino qui a su plonger la tête la première dans ce chef-d'œuvre absolu du logement en France.
Je vous donne quelques détails des terrasses :




































Pourquoi toute cette humanité, cette intelligence, cette compréhension d'un espace construit, pourquoi toutes ces leçons d'architecture ont-elles tant de mal à faire école ?
Givors et Ivry sont parmi les plus beaux paysages français. Merci Monsieur Renaudie.
Mais...
Mais ces morceaux d'architecture, ces pépites de béton ne viennent pas de Givors....
Elles viennent en effet du chantier d'Ivry et me furent offertes par Dominique M. qui, lui, chérit Guimard. Je promets à mon ami Dominique que si l'occasion m'en est donnée, je volerai pour lui un morceau de Guimard, une balustrade, un banc, un moellon tourmenté !
Les spécialistes du béton jugeront de la différence de granulométrie des deux architectures mais je me permets d'égaliser cela. Que voulez-vous ? Quand la matérialité de l'architecture prend forme dans des cailloux ainsi chargés d'amitié et de souvenirs, j'ai droit à ma sentimentalité !
Je vous donne deux photographies du chantier d'Ivry prises et offertes par Dominique M.
Et merci, merci Dominique !











mardi 17 avril 2012

à quatre feuilles

Je reviens comme promis sur une des architectures les plus étonnantes mais aussi les moins connues de notre paysage français et provincial : la Faculté des lettres de Reims Croix-Rouge par l'architecte Dubard de Gaillarbois.
C'est en se rendant en visite à cette faculté que Claude et moi avions découvert l'incroyable mais disparu centre commercial de La Rafale qui était un chef-d'œuvre français brutaliste.
Mais, subjugués par La Rafale, nous en avions sans doute oublié cette autre belle construction.
Voici donc à nouveau la carte postale :


et un détail :

L'édition Iris titre amphithéâtre du campus universitaire de la Croix-Rouge mais ne nomme pas l'architecte.
Ce qui fait la qualité de cette architecture c'est qu'elle sait faire de sa fonction son signe. La lisibilité des salles dans chacune des coquilles donne ainsi à l'ensemble à la fois une reconnaissance immédiate mais aussi une certaine, oui j'ose, forme de poésie. A la fois aveuglé et organique, ce trèfle à quatre feuilles sait rendre sa structure visible et d'une grande beauté plastique.
Sans doute que la faiblesse vient du contact avec le sol moins spectaculaire mais sans doute aussi que ce "socle" plus anonyme laisse toute la chance expressive aux coquilles en lamellé-collé.
Je trouve dans la revue Bois d'aujourd'hui de 1974, une publicité pour UHALDE-BERNIER S.A Engineering qui réalisa la structure. On trouve deux images superbes de l'amphithéâtre en construction.



Et voici ce que notre Guide d'architecture contemporaine en France de Monsieur Amouroux nous en dit :





Aujourd'hui la construction a reçu le Label Patrimoine du XXème siècle. Si vous allez à Reims voir la Cathédrale et acheter du Champagne, n'oubliez pas une visite à cette architecture !
Malheureusement ce trèfle à quatre feuilles n'a pas porté bonheur ni à La Rafale aujourd'hui détruite ni au centre commercial de Claude Parent à Reims Tinqueux aujourd'hui défiguré.
Espérons que cet amphithéâtre sera être protégé définitivement.
Je vous donne également quelques clichés pris par Claude au moment de notre visite :





dimanche 15 avril 2012

les 400...

Merci !
Merci à ces 400 premiers signataires de la pétition pour la sauvegarde du centre Thomson-Houston par Messieurs Claude Parent et Paul Virilio, architectes.
Faites tourner l'information encore, rien n'est perdu !
La D.R.A.C Île-de-France est maintenant au courant et informée.
La Mairie de Vélizy-Villacoublay également.
Nous verrons où se situe l'action, le désir de préserver ce patrimoine qui appartient à tous.
Dès demain, je me remets au travail.
Toute action que vous croyez juste est la bienvenue. Ecrivez au Maire Monsieur Loison, écrivez à son adjoint à l'urbanisme, téléphonez, allez sur place, faites des articles sur les réseaux sociaux, envoyez des mails à vos amis...
Merci à tous.