dimanche 3 juillet 2011

Le futur avait raison

Voici une bien belle architecture et une bien belle carte postale :


Nous retrouvons un des lieux préférés de ce blog, "le Renouveau" à Beg-Meil par Monsieur Szekely architecte et sculpteur.
Ici on aime son travail parce qu'il a su donner au réel des formes que l'on croyait disponibles seulement pour l'imaginaire.
Et ce passage, cette transcription qui sont aussi une ambition se réalisent dans des lieux que l'on arpente, visite et vit comme les autres.
En fait, Monsieur Szekely comme Monsieur Haüsermann par exemple ont concrétisé l'utopie.
Chaque fois qu'il me sera possible, par le biais d'une carte postale d'évoquer leurs univers formels, je le ferai.
Cette édition Jos nous offre une belle image du lieu, bien cadrée avec une diagonale douce du terrain qui met au premier plan la grande demi-sphère de l'établissement.
On perçoit bien qu'ici le travail a aussi consisté à jouer des volumes fermés et ouverts alternant des blocs aveugles et des baies vitrées généreuses.
Oui, il s'agit d'une lubie de la courbe, d'une joie des sphères et oui c'est un rien naïf.
Du moins c'est ce que le registre formel pourrait laisser croire. Mais si la révolution de ce genre d'architecture ne tient pas dans une totale refonte de la fonction et de sa forme, elle offre tout de même le sérieux d'une attention à la joie et à l'humour dont trop de fois malheureusement l'architecture semble manquer.
Une jubilation de l'espace.
Lorsque dans l'un de mes livres de science-fiction La planète fantastique, de Steven Caldwell je trouve ce genre d'images ...



... je ne peux que faire le lien entre mes imaginaires et ceux de Monsieur Szekely et de tant d'autres architectes. Il s'agit d'illustrations de Peter Elson.
Je sais que, si je veux vivre un instant la certitude d'un Futur rêvé et désiré débordant mon espace il me suffit d'aller voir Beg-Meil, Sens ou d'autres espaces pour comprendre que construire c'est souvent projeter.
Le futur avait raison.

La planète fantastique
Steven Caldwell
éditions Fernand Nathan 1980

vendredi 1 juillet 2011

petites choses sur la route

Allez... prenons la route vers Saint Nicolas d'Aliermont pour ranger l'exposition.
D'abord on fera un arrêt à Eslettes au club des jeunes du même type que celui de Pitres dans l'Eure vu ici.


On remarquera que le plan diffère un rien mais qu'il s'agit bien du même type de construction assez étrange d'ailleurs mais qui ne manque pas, dans le détail, d'une certaine beauté ;
par exemple les petits plots en métal plié qui reçoivent le toit.


Toit d'ailleurs aussi assez intéressant avec ses plaques de métal et son système d'écoulement des eaux.







La forme générale tient de la pointe pyramidale qui fait saillie et offre en bord de mur un abri.
Ce Club des Jeunes est dans le même état que celui de Pitres dans l'Eure. On sent l'abandon gentil, l'indifférence passive, bref on laisse le temps faire son œuvre puis au matin frisquet on rasera tout ça avec contentement.

Un château d'eau à Dieppe.
Celui-là je le vise depuis longtemps et toujours je poursuivais mon chemin en me disant que j'irais voir un autre jour.
C'est aujourd'hui !






Les amoureux des années soixante-dix se réjouiront de ce monument peint par Vasalery lui-même ! Son nom est d'ailleurs indiqué. Mais le château d'eau manque d'entretien et la peinture si vive et joyeuse s'efface aussi...
Arrivons à Arques-la-Bataille. Là, j'avais repéré ce beau groupe scolaire si moderne.








Une vraie merveille dont il faudra visiter l'intérieur un jour. Je n'ai pas osé franchir le perron... mais déjà la volumétrie de l'ensemble est superbe. Il est protégé... Ouf !



En sortant d'Arques-la-Bataille ne pas oublier de passer voir sa piscine Tournesol toujours active et en bon état. C'est un classique pour nous sur ce blog.
Puis au carrefour vers Saint-Nicolas-d'Aliermont, les plus "Architecture Principe" d'entre nous se régalerons d'un bunker un peu caché. Je vous laisse le trouver.
Enfin nous arrivons à Saint-Nicolas-d'Aliermont. Après la visite du Musée de l'Horlogerie, vous achèterez à la maison de la presse cette carte postale :


Elle nous montre la résidence Myosotis que l'on doit à l'architecte diplômé (sic !) Monsieur Antoine George qui est établi à Fécamp.
C'est certes simple mais de bon aloi.
Bonne route !

le piège de l'ombre



Une carte postale finalement assez banale d'une vue intérieure de piscine.
Nous sommes à Amneville en Moselle et le toit en lamellé-collé offre une belle courbe bien sentie, bien dans le goût économique et spacieux d'une architecture des joies sportives.
L'ambiance est à l'unisson et les enfants sur le bord du bassin regardent ceux dans l'eau comme l'habitude de ce type de cliché.
Mais...
Mais...
Voilà que le soleil passe, un rien rasant, par la grande baie vitrée de la piscine. Il envoie une lumière orangée bien nécessaire qui dessine des ombres longues. Nous serions donc soit tôt le matin, soit tard le soir.
Et puis soudain comme un indice incroyable un jeu d'ombres se détache tout particulièrement du premier plan.
Regardez bien :


Vous avez compris.
Il s'agit du photographe présent par son ombre et celle du pied de l'appareil photographique !
Ne devine-t-on pas également le geste de la main qui se lève tenant le déclencheur ?
Ils sont même deux derrière cet appareil photographique que nos amis Alan, Sylvain ou Julien nous aideront à identifier. Une chambre photographique non ?
Mais regardons encore un peu mieux le déroulement de la scène.


A gauche deux gamins regardent les photographes. Ils attendent. Au bout du plongeoir, un nageur est en plein vol et je crois qu'il ne s'agit pas d'un hasard, ce plongeon est commandité par le duo de photographes qui attendent, déclencheur à la main, le moment subtil du corps suspendu entre l'eau et l'air. On remarque comment l'espace devant les photographes est parfaitement dégagé. Dans le bassin trois nageurs regardent également les photographes. Trois plongeurs ayant effectué déjà pour l'image un plongeon à saisir ?



Mais à droite une petite fille au maillot de bain rouge et au bonnet bleu attend de pouvoir traverser le champ de l'image. Elle a cette position typique de sortie de bain, essayant de se réchauffer en serrant ses mains et ses bras sur sa poitrine.
On peut être certain que "Le Rapport Photographique S.A" à l'origine du cliché doit avoir dans ses archives des clichés successifs de ce moment où une fois le déclencheur est parti trop tôt et une fois trop tard !
Mais cette ombre me saisit tout particulièrement comme un autoportrait assumé du ou des photographes. Il est donc certain maintenant que nos images de cartes postales ne sont pas immanentes et mécaniques, que malgré parfois des images qui semblent intangibles elles sont bien œuvres humaines.
La photographie enregistre certes la lumière mais ce faisant elle dessine des ombres. Dans ma collection de cartes postales, il ne fait aucun doute que ces ombres-ci sont parmi, pour moi, les plus belles et les plus touchantes.

La carte postale fut expédiée en 1981 pour un jeu du "coffre-fort" vers le Luxembourg et R.T.L.

mercredi 29 juin 2011

béton architectonique en Poitou



Lors de mon entretien filmé avec Claude Parent ce printemps, celui-ci m'indiqua son mépris pour le béton architectonique.
Défini comme un module permettant faussement de faire une architecture industrielle, économique, je lui faisais remarquer que malgré l'échec patent de ce genre de construction face à une vraie réflexion pour une architecture industrielle comme celle de Marcel Lods, il n'en demeurait pas moins que parfois, ce béton architectonique avait permis la réalisation de belles façades...
"De belles façades, oui... " avait alors avec raison ironisé Claude Parent.
Je vous en propose un exemple grâce à ces cartes postales du Palais des Congrès de Parthenay.



On trouve bien cet élément répété en façade permettant sans aucun doute une belle rythmicité de l'ensemble, alternant par un jeu du dessin sobre et géométrique les entrées de lumières et la composition spatiale de la dite façade.
l'abstraction est totale, assumée et rigide. Le motif pourrait d'une échelle à une autre être une grille de radiateur, un filtre à café, un moucharabieh moderne, un carrelage de cuisine.
Mais soyons tout de même justes et reconnaissons à cette architecture une belle présence, un rigorisme solide et même une fantaisie moderne.
Dans l'excellent ouvrage architecture du XXème siècle en Poitou-Charente aux éditions Patrimoines et média, on trouve dès la couverture la façade de notre palais des congrès de Parthenay ce qui indique bien sa valeur graphique et symptomatique de l'image du modernisme en architecture.


Puis un article nous indique le nom des architectes : Jacques Maréchal et Léon Le Sauter.
Lisons ce que Gilles Ragot, l'auteur de l'ouvrage nous en dit (cliquez dessus pour une meilleure lecture) :


Il a parfaitement raison !


mardi 28 juin 2011

ici c'est la fête !

Une belle manière de fêter notre victoire : le moniteur
Et cette page vue plus de 1100 fois !
Eh bien.. .merci.

lundi 27 juin 2011

Walter Förderer, Architettura d'Aujourd'hui

Et si les cartes postales permettaient tout simplement d'apprendre à découvrir l'architecture ?
Comment ?
En passant d'une simple image à des articles dans des revues (anciennes) d'architecture !
la méthode est simple :
1 on découvre une construction étrange dans un paysage de montagne...
2 on va sur Archires qui nous permet avec son remarquable moteur de recherches de trouver le nom de l'architecte.
3 on va au sous-sol et on cherche la revue Architecture d'Aujourd'hui qui correspond.
4 on a une bonne mémoire visuelle et on se souvient avoir vu "quelque chose comme ça" dans une autre revue, italienne cette fois, Architettura.
5 on partage découvertes, images avec les lecteurs de ce blog !

C'est parti !
Voici la carte postale en question :


un détail :


Grâce à une édition Darbellay, nous sommes en Suisse à Hérémence dans une rue du village. Au fond de l'image s'élève une construction curieuse et un rien dissonante, l'église St-Nicolas.
Rapprochons-nous !
Vous aurez compris que ce genre de construction mêlant architecture brutaliste, béton dur et bloc sculpture pour former une église ne pouvait que séduire et ravir votre obligé !
Alors lorsque dans la revue Archittetura (N° : 183 1971) je découvris des images de l'œuvre de Walter Förderer je ne pus m'empêcher de penser que j'irais bien y faire un tour !







Et puis, en plus, dans la revue Architecture d'Aujourd'hui (N° : 121 1965) on trouve un article sur l'architecte.
Voici des images de la maquette retouchée par l'architecte Förderer :



samedi 25 juin 2011

Orly tout neuf volume 4


Mais la journée s'achève aussi à Orly et la nuit fait briller les lumières.
Toujours chez P.I édition, le orange du soir baigne l'entrée et le parking.
Va-t-on trouver une place ? Va-t-on retrouver la voiture ?
Et le vol s'est bien passé ?(ambiguïté du mot vol ici !)
Dépêche-toi, l'avion décolle dans trente minutes !
On s'amusera que, finalement un aéroport c'est comme un pont entre deux parkings : celui des autos et celui des avions...
On gare la Dauphine. On gare la Caravelle. Et ce n'est pas un hasard si Renault a emprunté aussi ce nom pour l'un de ses modèles d'automobiles.


Symétrie nominative, symétrie du programme (ranger un engin à moteur pour pouvoir monter dedans).
Aujourd'hui envoie-t-on encore depuis les aéroports des cartes postales ?
Je crois surtout que les téléphones portables livrent des messages à l'envi.
T ou ?
arri V 8h
Love
Lol