samedi 7 mai 2011

fonction oblique à Rouen, presque



Jeudi nous avons vraiment bien avancé les pentes. La fonction oblique est donc déjà opérante sur certains endroits dont la grande pente et son petit "siège".
Et il faut avouer que pouvoir ainsi arpenter cette surface est étonnant. Toujours curieux de voir un espace transformé par cette montée et également toujours aussi joyeux de sentir son corps à l'assaut (ou à l'abandon) d'une pente.
On s'amuse, on grimpe, on glisse, on fait des abdos (si, si...), on s'allonge, s'assoit assez naturellement finalement comme sur la pente douce d'une colline.
Il y a encore du travail.
Hier, Thomas et moi étions chez Monsieur Parent pour tenter de parler de Marcel Lods et de l'industrialisation des constructions.
Nous aurons, si je m'en sors, une vidéo pour l'entendre.
quelques images :

la rencontre de la grande pente et de son siège.


La géométrie du montage.

depuis là-haut, il fait bon s'asseoir.

Thomas presque en haut.

la tête s'enfonce dans le plafond.

l'espace pincé n'est pas terminé.

sur la pente, en haut de l'image la proximité avec le spot du plafond vous donne une idée de la hauteur.

les pieds sur la pente.

au loin, l'église Sainte-Claire et les "Lods".

une vue plongeante du chantier.

la rencontre étrange entre un nid abandonné de pigeons et la fonction oblique. Rencontre provoquée par Jean-Paul Berrenger !

mercredi 4 mai 2011

la fonction oblique à Rouen

Bien bien bien.
Hier nous avons poursuivi la construction des praticables à l'oblique. Mais suite à une décision de baisser la hauteur du grand tremplin nous avions oublié que cela occasionnerait obligatoirement une descente de la structure et donc... que nous risquions de nous manger les bastings.
Cela fut un peu difficile car nous avions coupé les planches en longueur mais aussi préparé les angles.
Après avoir réfléchi longuement devant cette difficulté, et sous l'impulsion de Jean-Paul et Marc qui ne rechignent pas au travail, j'ai décidé que nous devions tout reprendre...
C'est dans ces moments-là que l'on sait si on travaille avec des personnes disponibles ou pas !
Car cela n'était pas un mince travail de tout re-dimensionner, recalculer.
Enfin aujourd'hui nous avons monté de nouveau ce grand tremplin avec sa nouvelle hauteur. Il est presque terminé. La pente est déjà belle et l'espace dessous est très surprenant. Je vous donne quelques images de ce montage.
Il faut vraiment redire la grande patience de mes compagnons du devoir oblique : merci Marc, merci Jean-Paul.
Et Thomas, dans la tranquillité d'une sorte de tapis volant fait d'une bâche bleue en plastique, continue dans un silence discret à peine perturbé par nos tracas à faire ses très beaux dessins.
Tranquille, je vous dis, tranquille.

ajustement des pieds par Marc.

la maquette toujours sous les yeux est vraiment une référence.

Jamais je ne me serai autant soucié des angles !

L'articulation des deux pentes.

Marc installe avec précision le basting de pente.

Jean-Paul et Marc posent le sol-plafond du praticable.

bientôt totalement fermé.

Marc m'a fait fabriquer cet outil en carton pour des écarts parfaits.

Le bras de Jean-Paul au repos...


lundi 2 mai 2011

Taizé ? Réconciliation.

D'abord il y aurait un toit superbe.
Des triangles en caissons emboîtés formeraient le lieu, la protection.
Viendrait un enceinte forte, presque massive, la protection.
Comme généreuse et en même temps cachée sous l'auvent de la toiture une entrée, la protection.
Et puis autour les herbes folles sur un terrain sec s'éparpillent et résistent.
C'est sévère ou solide.


L'église de la Réconciliation de Taizé date du début des années soixante et serait de Monsieur Denis Aubert, architecte. Mais je n'en suis pas certain.
Ce qui est certain c'est que cette église est celle de la réconciliation franco-allemande puisqu'elle fut construite dans ce sens.


Voyez comme son intérieur sait mêler une économie décorative à un grand sens de l'espace. Tout cela produit encore une sensation spatiale assez réussie et l'énorme mais gracile chandelier tendu depuis le plafond accentue encore cette sobriété.
On retrouve le caissonnage superbe et on aperçoit les vitraux comme des petites saignées de lumière dans le mur.
Un peu plus près et en couleur :


Le Chœur est très bien mis en valeur par le photographe qui joue lui aussi de l'économie décorative et compose son image d'une belle manière. Voyez comme le pan de mur rouge vient répondre au rectangle brodé de la nappe, voyez comme la ligne noire du cercle du chandelier compose et rythme la hauteur.
La simplicité est parfois incroyablement plastique !
La réconciliation franco-allemande pour moi c'est ça :


On pourra penser ce que l'on veut de la portée symbolique et politique de ce geste mais il m'avait à l'époque profondément ému. (Et encore aujourd'hui)
Parfois, il faut savoir user de symboles.
J'aime la tension du bras de François Mitterrand qui va chercher celui de Helmut Kohl. La différence des tailles des deux personnes aurait pu rendre cela ridicule mais l'aspect monolithique de ces deux silhouettes qui se contactent de la sorte prend une force profonde et digne.
Je pense alors toujours à mon grand-père (deux fois prisonnier, deux fois échappé, battu, repris) je sais qu'il était vivant encore en 1984, qu'il a vu cette image, qu'il l'a comprise, qu'il l'a admise. Il voulait que j' apprenne l'allemand. J'ai essayé pour lui, je n'ai pas réussi.
Mais cette photographie, cette église, cette réconciliation sont profondément inscrites chez moi et même, elles me sont indispensables. Une protection.



Les deux cartes postales en noir et blanc sont de chez Combier éditeur. Celle en couleur est une édition les Presses de Taizé.
Pas de date ni de nom de l'architecte.



dimanche 1 mai 2011

presque rien et pourtant

Aujourd'hui nous allons évoquer un architecte certainement très peu connu.
Mais le hasard des cartes postales nous permet de parler de lui et surtout de démontrer que les images parfois savent nous faire croire que des espaces sont intéressants.
Regardez cette carte postale de "La Buissonnière" à Brion-St-Innocent.


Une énorme terrasse joue avec le paysage du lac et des montagnes. Cette terrasse semble incroyablement large et il est certain que le point de vue y est spectaculaire. Mais ce qui rend encore plus attachant cet espace c'est l'éparpillement des jouets des enfants. Ce petit chaos vite corrigé par les deux parcs et la femme qui s'occupe des enfants vient bien souligner la sensation d'une terrasse généreuse.
Faisons un inventaire des objets et des personnes sur ce lieu :


Mais ce qui me fait aussi réagir c'est la hauteur du parapet qui ne permet pas aux petits enfants de jouir de la vue ! Pour eux c'est une muraille de Chine ! Il va de soi qu'il est question ici de sécurité sans aucun doute. Mais je me souviens de ma première impression sur le toit-terrasse de la Cité Radieuse de Marseille. Le mur (je ne vois pas d'autre mot) qui entoure et protège du vide m'avait semblé sur-dimensionné et ne permettant pas aux enfants de l'école de voir le paysage. Sauf que... Le Corbusier avait placé tout de même quelques "objets" permettant aux tout petits de voir par dessus en grimpant sur des marches ou des pierres de béton.
Ici, Jo Maire, l'architecte de cette maison de repos pour les mères et les enfants n'y a pas songé.
J'imagine donc sans peine, les petits portés dans les bras par les adultes pour pouvoir ensemble regarder ce paysage. J'imagine même quelques femmes téméraires posant les pieds des enfants en appui sur le bord, maintenant les bambins sous les bras et se régalant du lac et des montagnes dans un air pur et vivifiant... (l'imagination tout de même !)
Je n'ai pas trouvé de belle image de ce bâtiment nous permettant de voir le travail de Jo Maire mais la seule image que j'ai trouvée laisse apparaître un travail sérieux et mais sans plus.
Alors je cherche dans mes classeurs et bien rangée je trouve cette carte postale :


Nous sommes à Tresserve à la maison de convalescence et de repos "la Savoie". Il faut croire que Monsieur Jo Maire s'était spécialisé dans les maisons de repos dans sa région.
Vous voyez c'est un rien sérieux mais comment en dire plus depuis cette image ?
Pourtant par deux fois, l'architecte a bénéficié semble-t-il de paysages superbes. Est-ce alors pour lui simplement l'occasion d'exprimer une forme de modestie ?

vendredi 29 avril 2011

le design, les cartes postales, le TGV.

Hier, j'ai fait des remerciements à mes correspondants.
Il en existe encore un qui me fait très souvent des envois copieux et que je dois remercier. Il s'agit de Dominique M. qui aime particulièrement Guimard.
Pourtant ce que nous allons découvrir ici est vraiment plus contemporain avec une série de cartes postales d'un éditeur de mobilier de bureaux : Bulo.
Vous savez que sur ce blog on aime bien aussi le design et cette série va nous permettre d'aborder aussi quelques-uns de ces créateurs. En plus, cette série a quelque chose de remarquable. On pourrait la croire un rien préventive. On peut facilement s'imaginer dans quelques décennies se délecter de ces images comme nous nous délectons aujourd'hui de cartes postales nous montrant du mobilier des années 50 ou 60.
Je crois que le mobilier photographié sans animation, sans les corps qui le font fonctionner est toujours un rien étrange, vide puissamment... inutile. Comme si malgré tous les efforts des photographes (ici très bons) il était impossible de ne pas finalement s'étonner de telles images, de tels lieux.
Cela résonne même parfois comme des photographies de Thomas Demand...
Allez, on regarde :

H20 collection design : Claire Bataille et Paul Ibens, photo de Bart Van Leuven

M2 la quadrature du cercle, design ? photo de Bart Van Leuven

H2O collection design : Claire Bataille et Paul Ibens photo de Steffen Jänicke
On reconnaît je crois dans ce cône de verre, l'architecture de Jean Nouvel.
FriedrichstadtPassagen Berlin.

H2O collection design : Claire Bataille et Paul Ibens photo de Rafaël Coolen

Bibliothèque du film, Paris
H2O collection design de Claire Bataille et Paul Ibens photo de Marie-Claire Bordaz

Kreon Antwerp
M2 collection design ? photo de Bart Van Leuven.

Vadobag Tilburg
H2O collection design de Claire Bataille et Paul Ibens photo de Bart Van Leuven

Mais il existe d'autres designers qui passent par la carte postale. Voici un exemple un rien curieux également :



je vous mets aussi le verso :


Moi qui aime tout particulièrement Konstantin Grcic, j'y trouve beaucoup de plaisirs mélangés.
D'abord pour les objets eux-mêmes qui sont d'une pureté superbe et d'une très grande délicatesse (et épouvantablement onéreuse...) puis l'image qui, en les réunissant forme une suite un rien urbaine et très de Stilj. J'aime moins les tables basses et leur panneaux de verre.
Puis le verso nous offre des dessins très secs à la Ikéa avec les dimensions. J'aime cette sécheresse technique. Il restera une carte postale vraiment surprenante.
Terminons pour aujourd'hui avec un autre designer :

Alors...
Roger Tallon bien sûr !
La carte postale Combier nous donne beaucoup d'informations sur ce beau train orange mais ne nous dit pas qui dessina cette merveille ; d'ailleurs j'ai un doute sur le dessin extérieur. Je suis quasiment certain que Roger Tallon aménagea les rames mais est-il le designer de la motrice ?





jeudi 28 avril 2011

j'ai reçu.

Tout de même, c'est bien comme cela que l'on utilise une cartes postale. On la choisit, on pense à son correspondant, à ce qui lui ferait plaisir et on ajoute un mot gentil au verso de la dite carte.
Je vous communique aujourd'hui quelques cartes postales reçues de la sorte, envoyées par de très sympathiques lecteurs de ce blog.
On commence très fort :



Ces deux cartes postales de l'église de Firminy me furent envoyées par Djamel Derdiche. Merci. Le format carré est assez rare et permet de voir la très belle réalisation de l'achèvement de cette église de Le Corbusier que nous, Claude et moi, avons eu la chance de voir en chantier et d'en toucher le sommet !
Quel moment !
La carte postale nous donne le nom des deux architectes : Le Corbusier (1960-1965) et José Oubrerie (1968-2007). On devine bien sur cette carte postale les deux tonalités du béton. La base laissée à l'abandon pendant des années est plus foncée et le chapeau nouveau est plus blanc.
Quel dessin tout de même ! Et quel travail remarquable cette reprise !
Le format plus traditionnel nous montre l'intérieur et sa constellation de lumière. Une vraie merveille.
Un autre ciel de nuit :


Pas besoin de vous dire où nous sommes grâce à cette belle carte postale envoyée par Patrick Bellenfant. Merci. La ville derrière les bateaux offre ses volumes. Il s'agit d'une carte Abeilles-carte qui nomme bien M. Balladur comme architecte.
En vacances :


Fabien et Florian ont bien profité de la belle architecture des Arcs et ont pensé à leur professeur de gravure, collectionneur de cartes postales. Ils ont fait une belle croix bien marquée pour se situer dans ce paysage. Merci à vous deux.
Un peu différent :



Ces deux cartes postales nous sont envoyés par Julie Desprairies. Merci. Elles sont étonnantes non ?
Nous sommes en Hollande (Friesland) et il s'agit d'une digue terminée en 1932. Un rien Martin Parr...
Merci, merci encore à tous pour ces envois généreux.
On poursuit demain avec une chose curieuse...

lundi 25 avril 2011

de l'eau en réserve

Amusons-nous.
Voici quelques cartes postales dont le seul point commun est une forme de rétention de l'eau sous forme liquide ou... solide.
D'abord de la belle et majestueuse architecture :


Arrivée récemment dans ma collection, cette carte postale du château d'eau de la Guérinière de Caen.
Nous le connaissons déjà un peu. Ici les éditions Glatigny nous en donnent une superbe vision.
Elle nous donne également le nom de l'architecte dont nous apprécions tant le travail : Monsieur Guillaume Gillet.
C'était magnifique non ? Aujourd'hui le dessous de la galerie est encombré de boutiques inutiles. Allez, un bon nettoyage et hop !
De Guillaume Gillet à Royan, la transition est aisée vous en conviendrez, alors :


Ce très beau et élégant château d'eau est bien à Royan mais n'est pas de Guillaume Gillet. L'éditeur Berjaud de la carte postale nous donne comme nom : J-J. Dartenuc, architecte.
Quelle forme ! Cela jaillit de terre comme un geyser de béton. Étrangement, dans l'ouvrage l'invention d'une ville, Royan année 50 il n'est pas fait mention de cet architecte pour la construction de ce château d'eau.
Maintenant de l'eau un peu plus froide :


J'ai acheté cette carte postale As de Coeur il y a bien longtemps et deux choses m'intéressaient alors dans ce cliché de Monsieur S. Deschamps.
En premier lieu, la "muraille de neige" qui forme un véritable canyon et vu sa hauteur une architecture superbe.
A n'en pas douter il s'agit bien là d'un lieu extraordinaire ! Comment fut-il constitué ? Regardez comme la lumière rasante offre une matière superbe à la neige sur ce mur.


L'autre chose c'est l'automobile au fond de l'image. Une Talbot Rancho. Cette voiture, je l'adorais quand j'étais jeune. Mélange un rien inutile de camionnette, de 4x4, de véhicule de baroudeur du dimanche, on aurait dit un gros jouet. Elle était faite par Matra et elle était le précurseur de bien des autos dites cross-over d'aujourd'hui. J'en possède une version téléguidée.
(on ne se moque pas s'il vous plaît )


Mais...
Mais ce qui est étonnant c'est que très récemment j'ai trouvé cette autre carte postale :


Alors !
La carte postale est une édition de la collection de l'hôtel Refuge du col de l'Iseran. La photographie est toujours de S. Deschamps et la carte s'appelle encore "muraille de neige, dans les lacets du col début juillet."
On retrouve la très belle Rancho en contre-jour...
Je crois qu'il ne fait aucun doute qu'il s'agit certainement de l'automobile de Monsieur Deschamps ! Heureux homme !
Il devait se servir de son auto sur le cliché pour donner l'échelle de cette muraille. J'imagine que la Talbot Rancho a dû maintenant disparaître. Pourtant, j'irais bien refaire un jour le chemin à l'envers.
Je m'égare.