samedi 23 avril 2011

Centre Pompidou plein de vues

Et nous revoici devant l'esplanade du Centre Pompidou.


Mais cette carte postale est à bien des titres exceptionnelle.
D'abord parce que le Centre lui-même vient juste d'ouvrir, on peut même se demander vu le nombre de personnes s'il ne s'agit pas du jour de l'ouverture au public !
L'autre chose vraiment étonnante c'est que le Diatope de monsieur Xenakis est en construction à droite de l'image.
A moins qu'il ne soit... en démontage !
Enfin, pour les amateurs de photographie il convient de vous dire que cette carte postale des éditions CCI du Centre Pompidou est un cliché de Robert Doisneau. Oui. La carte est bien datée de 1977.
Finalement à part une ponctuation du rouge assez forte voire même un rien exagérée (pantalon, Escalators, Diatope, chaperon rouge au premier plan) rien dans cette image ne révèle le photographe.
Il est un piéton de Paris comme les autres, il est dans la foule des curieux et c'est sans doute cela qui en fait un témoignage émouvant.
Et encore :



Cette carte postale Yvon d'une vue aérienne nous montre le Centre Pompidou dans sa toute jeunesse également. On y retrouve le Diatope de Monsieur Xénakis et d'autres choses assez intéressantes.
Par exemple qui peut me dire ce que cache l'objet gonflé jaune à l'endroit même de la fontaine Stravinsky ?


S'agissait-il du chantier de la dite fontaine pour permettre à Niki de Saint-Phalle et Tinguely d'y travailler ?
On voit aussi très bien le chantier du quartier de l'horloge. Ce lieu d'ailleurs mériterait d'être un peu mieux regardé aujourd'hui.


On devine également sur la façade du Centre Pompidou le logo de l'exposition Paris-Moscou. Cela nous permet de dater la carte postale de l'année 1979 car l'exposition eut lieu entre mai et novembre.


Donc... le diatope était encore debout au moins jusqu'en mai !
Enfin il faut souligner une fois de plus la force incroyable de ce Centre dans le paysage parisien.

Suite à la demande de Claude, je vous ajoute un agrandissement de l'atelier de Brancusi :



jeudi 21 avril 2011

navet intergalactique mais écran fantastique


Nous sommes nombreux je crois à aimer l'architecture moderniste et prospective parce qu'elle n'a pas peur de son rapport à la science fiction.
Je fais partie de ceux qui aiment le travail de Claude Parent aussi parce que certains de ses dessins sont comme des épreuves d'un futur, la concrétisation d'un idéal que souvent seule la science fiction et les aventuriers des formes savent rêver et inventer.
Alors lorsque je tombe sur une série de premiers numéros de la revue l'écran fantastique sur un vide grenier je ne peux m'empêcher de les acheter et d'un œil réjoui me repaître des monstres, des vaisseaux et des architectures fantastiques.
Et me voici bien récompensé car dans le numéro 11 de 1979 à la page 121 je tombe sur cette image et sur cet article :



Mon sang ne fait qu'un tour et je reconnais immédiatement l'objet architectural au premier plan.
Il s'agit du Yad Kennedy, un mémorial en hommage au président John Kennedy. L'architecte de cet objet curieux est David Reswick. L'éditeur de cette carte postale nous dit seulement le nom du bâtiment et le lieu de l'édition : Holy Land !


Mais il est évident que malheureusement la bonne (?) architecture ne fait pas forcément le bon film et l'Umanoide (Humanoide) de Georges B. Lewis est un sacré navet !
On pourra bien à loisir y trouver l'influence de Georges Lucas. Il s'agit même d'une sorte de plagiat intergalactique réjouissant. On peut même finir par aimer ça et rire tout à loisir.
Je vous conseille tous les extraits sur You Tube c'est, euh... une expérience à ne pas rater.
Je cherche dans les décors d'autres références architecturale et je me demande si le premier bâtiment tout de béton visible dans les premières minutes du film ne serait pas le somptueux monument aux morts de la Brigade Neguev de Dani Karavan. Il y aurait une logique puisque les deux constructions sont en Israël.
Au moins ce film nous permet de voir ces constructions...



Le problème avec les navets c'est que, on a beau savoir que ça fait mal au ventre, on ne peut s'empêcher d'en manger. Alors soyez prudent !

mardi 19 avril 2011

du logement, des formes.

Voici trois exemples bien différents de ce qu'il était possible de produire comme logements en France.
On commence avec le plus simple sans aucun doute :


Nous sommes à Harfleur-Beaulieu (sic) en Seine Maritime au-dessus du groupe H.L.M. La carte fut expédiée en 1959 et les petites barres basses sont pour certaines encore en construction. Il s'agit du logement social dans sa définition la plus ... basse. La densité est grande, c'est très serré !
On remarque que la voisine, Le Havre de Monsieur Perret ici n'a pas de prise.
Certainement que ces constructions ont eu un mérite, celui minimum d'une certaine qualité de vie offrant l'eau courante, un chauffage décent et une pièce d'eau...
On remarque plus à gauche un ensemble de pavillons aux toits plats qui semble, vu d'ici, d'une veine plus moderniste. Il me faudra à mon prochain passage au Havre aller voir ce qu'il en est exactement. Les logements des cadres ? Au loin on devine les usines pétrochimiques. La carte postale est une édition Galf.
Sans aucun doute beaucoup plus beau :


Quelle ambiance !
Nous sommes au pied de très célèbres immeubles de Monsieur Fernand Pouillon à Boulogne-Billancourt. Il s'agit de l'opération "point-du-jour".
Au-delà du document exceptionnel que représente cette carte postale Lyna pour Abeille-cartes, on notera un effet photographique étonnant. Une zone de netteté est visible sur la façade puis disparaît laissant le flou sur le haut de l'immeuble visé.
On peut tout de même aisément se rendre compte de la très belle facture de l'ensemble. La façade creusée par les balcons est comme un pan de transparence généralisée.
Comme si l'immeuble était tout simplement ouvert.
C'est limpide.


Et au pied de l'ensemble la vie : bus, autos, station-service.
Un détail m'intrigue. A chaque coin en haut de l'immeuble semble être suspendu quelque chose.
Un éclairage urbain ? Un éclairage de l'immeuble ?
La carte postale n'est pas datée et ne donne pas le nom de l'architecte.
Une très belle carte postale :


Nous sommes à Vigneux dans l'Essonne devant la Croix-Blanche.
La carte postale Combier d'une grande qualité éditoriale nous donne le nom de son architecte : M. Sautelli.
Il s'agit plus certainement de Monsieur Santelli. L'éditeur a mal orthographié le nom de l'architecte !
Regardez le dessin des grilles, regardez le jeu des tours entre elles, formant des masses au rythme bien senti. C'est très sculpté et le jeu des vides et des pleins, des espaces ouverts et fermés forment un paysage, c'est certain.
J'aime tout particulièrement les pans gris quasiment aveugles et seulement ponctués de petites ouvertures qui viennent en contraste avec la grille très ouverte des autres pans.


Le dessin est parfois sophistiqué laissant monter du bas vers le haut un jeu de lignes brisées dont je n'arrive pas à déterminer ce qu'il signifie. Alternance des types d'appartements ?
Reste un magnifique paysage urbain construit par l'architecture. Pourtant le parking au pied des immeubles marque là une faiblesse. La minéralité cinétique de l'ensemble aurait pu trouver sur son sol l'occasion d'un vrai travail du paysage.
Mais quelle carte postale !
En m'appuyant sur la bonne orthographe (ouf !) je retrouve une autre carte postale de Vigneux-sur-Seine :

On devine derrière de petits ilôts d'ailleurs eux-aussi très bien dessinés, les tours de la Croix-Blanche.
La carte postale des éditions Combier nous offre un beau vert de gazon au premier plan et forme un horizon avec les tours au loin. La carte un rien mal colorisée est datée de 1969 et nous donne bien Santelli et non Sautelli comme architecte. Comme quoi le même éditeur, à quelques années d'intervalle peut faire une erreur de nomination !




lundi 18 avril 2011

maintenant des classiques à la française

Quelques constructions françaises de grande tenue.
Quelques formes architecturales parmi les plus belles.
Toutes de noir et blanc vêtues.
Simplement pour vous les faire partager avant que je ne les disperse à nouveau dans des classeurs différents.
Marseille :


Chez Mireille éditeur, expédiée en 1958 les quais du port. D'un peu loin certes les magnifiques immeubles de Monsieur Pouillon.
On devine pourtant de si loin les creux puissants des façades, leur rigueur permettant leur présence sans heurt et sans faiblesse non plus. Du très grand art.
Maintenant :


Le centre hélio-marin de Vallauris grâce à une carte postale Lyna et un cliché de J. Cellard. Ce bâtiment d'une grande beauté est dû à Pierre Souzy.
Quel beau jeu de verticales et d'horizontales ! Et l'effet de gradin du bâtiment central comme collé à la grande barre nous donne la sensation de deux constructions jointes.
Paris, le Musée d'Art Moderne :


Aujourd'hui dans un état d'abandon qui est un scandale surtout pour ce qui est des bassins et des terrasses ce lieu est pourtant lui aussi l'un des plus beaux de Paris.
La colonnade d'une pure abstraction, les décrochements successifs des volumes et la justesse de ses proportions font de cet ensemble un bâtiment rigoureux et presque froid.
Aujourd'hui à gauche se déroule le Palais de Tokyo dont j'aime mieux taire son réaménagement qui tente de me faire croire qu'une friche aux puces du Design serait de l'architecture et j'essaie avec difficulté de jubiler parfois des accrochages. Le dernier ayant retenu mon attention étant les sculptures de Monsieur Ganivet qui avaient le mérite, elles, de montrer une réflexion architecturale.
De l'autre côté, le Musée d'Art Moderne offre encore sa belle collection malgré le barrage des caissières d'une humeur toujours déplaisante qui vous poursuit dans les halls d'expositions...
Allez vite :
Metz... à nouveau...
Et cette fois c'est très beau.


On reconnaît l'église Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus par Monsieur Expert, architecte et les vitraux sont de Monsieur Untersteller.
Les éditions d'art Poll nous montrent l'église avant la construction de sa flèche qui lui offre une aiguille aiguisée dans le ciel.
J'ai eu la chance de visiter cette église qui est une splendeur pour tous les amoureux comme vous d'architecture, d'Art Sacré et de béton.
Elle est l'alliance subtile d'un héritage gothique et d'un hangar à dirigeables.
Une petite chose :


Ce joli petit immeuble est au Havre.
Rien d'extravagant j'en conviens mais c'est juste bien dessiné, sans faute mais aussi sans trop de fantaisie.
La carte postale Cap ne nous donne pas le nom de l'architecte et nous indique seulement que nous sommes place Clémenceau en 1955.
Pour finir :


Je reste toujours très admiratif de ce très beau vaisseau de béton souterrain : la Basilique St Pie X.
La carte postale Doucet nous donne plein d'informations : Consacrée le 25 mars 1958, forme ovale, longueur : 200m, largeur : 80m, hauteur : 10m, contenance... 20 000 personnes.
Les architectes de cette réussite française sont messieurs Vago, Le Donné et Pinsard.

dimanche 17 avril 2011

arlequin 7


Sylviane était heureuse.
Toute sa jeunesse elle avait rêvé de Cannes, des acteurs, de la vie de cinéma.
Et aujourd'hui, elle était là, un verre de jus d'orange à la main sur l'un des balcons de l'hôtel Splendid à Cannes.
Elle savait que dans cette ville on peut mettre un maillot de bain un rien boudinant et garder en même temps tous ses bijoux en or.
Elle avait demandé la même coiffure que Charlotte Rampling.
Elle savait que dans cette ville, les photographes aimaient bien d'un coup de flash puissant faire ressortir la carnation un rien étrange des corps bronzés d'avance à Paris.
Mais Sylviane s'en moquait. Elle était bien là, elle.


Ah si les copines de St-Michel-sur-Orge pouvaient la voir, elles seraient bien jalouses !
Elle avait dit, Sylviane, que rien ne l'arrêterait, qu'elle voulait cette vie de luxe sur la Côte. Elle avait bien réussi finalement et parfois même elle se demandait si c'était bien elle, là sur le balcon.


Elle avait rencontré Roberto alors qu'elle était serveuse au Bowling du complexe Charras. Il ne lui avait pas plu tout de suite mais il était revenu plusieurs fois avec l'équipe technique du tournage d'un Soap italien. Roberto était un simple assistant décorateur à ce moment là, rien de plus mais cela avait suffi à Sylviane pour imaginer toute une vie.
Roberto était venu la chercher trois fois à 2 heures du matin à la fin du service de Sylviane. Et puis ils avaient tous deux épuisé les distractions du complexe Charras : patinoire et piscine. Sylviane ne voulait pas trop s'afficher avec Roberto au bowling car, après tout, c'était son lieu de travail.
Mais le tournage finissait bientôt et toute l'équipe italienne allait repartir. Sylviane ne crut pas avoir ce courage de tout laisser tomber ici. Pourtant elle le fit car elle sentait bien que sa vie, sa vraie vie, celle partagée avec les stars des magazines qu'elle achetait pourrait bien débuter comme ça.
Et voilà Sylviane quelques mois après à l'auberge du Val de Saône "chez Berthe" pour un mariage étonnant.


Elle croyait facilement Sylviane que le luxe, le vrai, c'était de grandes salles, beaucoup d'invités et une pièce montée un peu ridicule. C'était comme ça : Sylviane ne connaissait pas bien l'échelle des valeurs.
Et si Roberto était devenu l'accessoiriste préféré de réalisateurs ce n'était que pour des émissions de la télé italienne. Mais qu'importe pour Sylviane. Elle profitait de son mariage. Et Roberto des serveuses...
Sylviane, elle disait toujours qu'elle aimait la vie, le soleil et les chiens.
Sylviane aimait beaucoup, beaucoup de choses.
Ses nouvelles amies disaient d'elle qu'elle était toujours heureuse. Et c'est vrai qu'il lui suffisait que Roberto, le soir très tard, lui raconte qu'il avait aperçu sur le plateau de l'émission Claudia Cardinale pour que Sylviane croit avoir partagé quelque chose avec elle.
Pourtant elle sentait bien Sylviane que Roberto était toujours un peu loin, un peu en retard, un peu fatigué, un peu distant.
Sylviane voulut ignorer longtemps cette impression.
Mais l'année dernière, Sylviane en entrant à l'hôtel Noga Hilton compris que Roberto ne s'occuperait plus d'elle.


Elle vit l'hôtel de jour pour la dernière fois.
La nuit tomba.


La petite automobile américaine un rien prétentieuse de Roberto s'arrêta devant l'hôtel. Il n'était pas seul.
Sylviane si.
On ne la retrouva pas. Jamais.
Certains affirment pourtant qu'ils l'ont vue à Saint Michel sur Orge. Elle aurait changé de nom.

Hotel Splendid
édition Aje

St-Michel-sur-orge
Résidence la Source
architectes : Paul Guesdin D.P.L.G à Vanves
Edouard Hartane D.P.L.G à St-Mandé
édition Combier

Courbevoie, complexe Charras
abeille-cartes éditeur

auberge du Val de Saone
Seveux
Photo studio André.

French Riviera, Cannes Le Noga Hôtel
édition Prestige Mar

Palais Croisette, Cannes
édition Binucci, Photo Scoop






Royan, promenade autour du marché

Si nous allions ce matin faire nos courses au marché de Royan ?
Voici une petite sélection pour ce faire.
On commence avec une carte postale qui nous met dans l'ambiance puisque tout simplement le marché n'est pas... construit !


Cette carte postale Elcé datée de juillet 1956 (Claude avait un mois !) nous montre une vue de la Nouvelle Ville. En bas de l'image, le terrain de construction du marché et d'ailleurs aucun signe de sa future construction à part quelques tas de gravats et une palissade (?)


Le portique lui-même n'est pas encore construit et donc pas encore démoli. La plus belle Ville du Monde est donc en chantier et toute neuve.
Attention le voilà !
Notre beau marché.


Une magnifique carte postale Théojac en photographie véritable nous le montre superbement blanc de lumière.
N'est-il pas l'un des plus beaux marchés qui soient ?
Et en couleur :


Cette carte postale Yvon expédiée en 1983 nous donne même le nom des architectes : M. Simon et M. Morisseau. On remarquera l'état de la coquille toute grise en attente d'une nouvelle peinture. Et les lecteurs de bandes dessinées regarderont la camionnette Tintin du vendeur de journaux.


Et avec toutes les beautés architecturales de Royan :


La carte Tito présente en effet les grandes constructions de la cité balnéaire : le marché, l'église, le casino et le front de mer.
Faisons un bilan : le marché est restauré, le casino est détruit, le front de mer est défiguré et l'église on s'en occupe avec L'A.D.E.R, Association de Défense de l'Eglise de Royan.
Bref... un bilan patrimonial mitigé qu'il faudra reprendre en main.
Sauvons ce qu'il reste de Royan.



mardi 12 avril 2011

PLOT HR en fonction oblique




Ce message étant écrit et expédié sur le lieu même, voici des nouvelles presque en direct de ce qui avance au PLOT HR .
La maquette finale est terminée et sera sans doute exécutée. Cela ne fut pas simple. Reste d'ailleurs des interrogations comme l'utilisation possible de l'espace généré sous la grande pente mais vu sa faible hauteur au mieux on pourrait y dormir...
La question d'une ouverture sur le grand tremplin fut discutée également mais je reste sur l'idée que, visuellement, cette grande pente sera une vraie intrigue dans le lieu.
On rectifiera peut-être au montage...
Hier Monsieur Parent m'indiqua que " la longueur c'est l'idéal pour la fonction oblique..."
Et que, suite à sa récente visite de Sainte Bernadette du Banlay ce dimanche, il avait pu à nouveau éprouver lors de la messe que la montée est plus belle que la tribune, les fidèles s'y rangeant d'emblée.
On verra si ici au PLOT HR, les... fidèles s'y rangent également !
On verra également notre méthode de test des pentes possibles avec une chaise et une planche !
C'est rudimentaire mais cela parle suffisamment !
En prime un numéro d'équilibriste de Thomas Dussaix !