dimanche 13 mars 2011

la France qui se lève tôt.

Réunies parce qu'elles furent achetées ensemble ce matin de bonne heure sur un vide-grenier à Pitres et sans aucune autre raison valable voici quelques cartes postales.
Commençons par le Paris que j'aime :


Cette édition E.C nous montre la Seine et la dalle de Beaugrenelle, l'un de mes "spots" préférés de la capitale.
On y trouve bien la Tour Perspective mais pas encore la Tour Totem. On admirera la cheminée qui est presque aussi haute sur cette image que la Tour Eiffel !
En bon provincial admiratif, j'aime toujours autant passer en voiture sur les quais en bas à gauche de l'image lorsque j'arrive à Paris. La carte postale est datée de 1978.
Toujours Paris :


Un peu étrange cette carte postale du Forum des halles est aujourd'hui une page d'histoire, la destruction du jardin ayant commencé...
Ici l'éditeur a fait un bien curieux travail d'impression qui se veut sans doute un peu artistique et original. On le doit aux éditions Betula et il s'agit d'une photo peinte de Irène Jonas un peu dans le goût des premières cartes postales en couleur sans doute. C'est un rien... décalé.
Partons pour Vénissieux :


Voici l'hôtel de ville et le centre communal d'action sociale par Monsieur Bornarel architecte.
Bon.
C'est bien une architecture... administrative.
Mais voici :


Ce gros bisou bien marqué d'Antigone n'est certainement pas un chef-d'œuvre de la carte postale !
Pourtant l'éditeur, les éditions du Soleil, font leur travail d'information en nous donnant bien le nom de l'architecte de ce lieu si particulier : Ricardo Bofill.
On apprend aussi que le photographe qui a survolé le quartier est D. Paysan.
Ce qui est amusant c'est que le cachet de la Poste permet de réunir deux lieux d'architecture originaux puisque la carte postale fut expédiée de La Grande Motte avec un cachet qui nous montre le Palais des Congrès !


Pour finir une petite découverte ce matin à Pîtres. Il s'agit d'un bien curieux petit bâtiment qui ne manque pas de caractère. On pourrait y voir une salle de réunion pour la jeunesse, un centre aéré, une petite salle communale. Malheureusement aucune information sur sa destinée passée et future (il semble un peu abandonné).
L'ensemble côté rue manque complètement d'ouvertures mais peut-être que l'autre façade est ouverte. On dirait aussi un club des jeunes, mais les années Zup chez Payot ne nous renseignent pas sur cette possibilité.
Tout tient dans la forme du toit et sa couleur.
Un petit, tout petit bonheur architectural...







samedi 12 mars 2011

pièces d'eau

Voilà une carte postale très émouvante qui va nous permettre, en suivant le fil de l'eau, de regarder quelques cartes postales de piscines.
La piscine c'est à n'en point douter pour les architectes un beau programme et ici nous rendons hommage très souvent à Monsieur Schoeller, l'inventeur de la piscine Tournesol.
Mais voici :


L'un des lieux les plus remarquables de l'architecture du vingtième siècle se donne à voir sur cette carte postale Ryner, la piscine sur le toit-terrasse de la Cité Radieuse de Marseille.
On voit ce que nous serions plus prompts à nommer une pataugeoire se remplir d'eau et d'enfants !
Ils ont d'ailleurs pour certains d'entre eux l'air de porter un uniforme de type scout et l'autre un fusil sur l'épaule.


Qui sont-ils vraiment ? Les enfants de la Cité Radieuse ? Des visiteurs ?
Mais où sont les adultes ?
Beaucoup de garçons aussi. Où sont les filles ? Ici :


Cette piscine est sans doute l'une des plus belles calanques de Marseille !
Aujourd'hui on ne peut plus faire ce genre d'image tout simplement parce qu'on vous interdit de photographier les enfants... bêtise contemporaine...

Je trouve soudainement bien étrange la manière dont l'eau jaillit du petit toit ! Comme une petite cascade !
Quel beau document tout de même ! Regardez la vie éclaboussée en flaque sur le béton.
On notera la précision de l'éditeur qui donne le nom de Le Corbusier et nomme l'endroit " Unité d'Habitation, cité radieuse". Il s'agit d'une photographie véritable sans date malheureusement.
Une autre échelle :


Magnifique non ?
Il s'agit du très beau (mais très détruit !) plongeoir de la piscine de Brive la Gaillarde par Georges Jean architecte. Vous trouverez ici toute la documentation nécessaire sur cette beauté.
La carte postale Elcé rend parfaitement hommage à la construction et à l'ambiance qui devait y régner.
Les corps qui attendent de plonger, la pin-up qui regarde le plongeur, tout cela produit une image magnifique dans un superbe noir et blanc.




Au verso Annie, Micheline, Marcel ont écrit à Jean-Claude : "cherche nous sur le tremplin"
C'était le 11 juillet 1960... j'espère qu'ils se sont trouvés !
Pour Claude :


Nous sommes à Montargis.
Quelle ambiance !


Peut-être que Claude est sur cette image ! (il devait être tout petit !)
Là aussi le plongeoir est superbe et j'aime tout particulièrement la silhouette suspendue dans les airs !


Il s'agit d'une édition C.F.M en photographie véritable mais sans date. Vu les maillots je dirais début des années soixante. Mais il nous manque le nom de l'architecte.
De l'extérieur :


Plus massive, cette piscine pourrait vue de là être bien autre chose : un entrepôt, une usine, une gare...
Nous sommes à Lyon devant la piscine Garibaldi. On voit ici que l'ensemble est massif, puissant et un rien génie civil. Admirons les voûtes et le goût pour la lisibilité constructive.
Peu ou même pas du tout de décor, l'ensemble tient par son très beau dessin des masses.
Nous devons cela à Monsieur Colliard dans les années trente. Là aussi la carte postale est d'une très grande qualité, là aussi il s'agit d'une véritable photographie par "Real-Photo", superbe.
On pourrait conclure que les piscines sont des lieux pour voir et être vu. Autant de spectacle sur les bords que dans les bassins et cela quelle que soit l'époque, surtout autour des plongeoirs.

vendredi 11 mars 2011

Je suis ici

J'ai posé ma chaise longue sur la plateforme d'atterrissage.
Le vent fait tourner les pages de mon livre.
Je maintiens ma casquette avec ma main gauche.
Le ciel est bleu et j'entends à peine le ressac de la mer sur les deux pylônes en contrebas.
Hier j'ai grimpé en haut de ma grue, je l'ai fait tourner et tourner et tourner jusqu'au vertige.
Je riais fort. Je suis seul.
Personne.
Plus personne devrais-je dire.
Même là-bas sur la terre, sur la falaise, il y a bien longtemps que je ne scrute plus l'horizon pour espérer y voir une silhouette.
Parfois je descends le long du cylindre, je prends le Zodiac et je fais un tour sur la terre ferme. Toujours rapidement.
Je pique de la bouffe, je remplis les jerricanes d'eau douce même si la pluie m'en fournit.
Au début, j'avais peur. Le silence. Et maintenant cela me rassure.
Je tente encore avec la radio d'écouter le monde disparu. Ça grésille un monde disparu, c'est tout.
Ne me demandez pas comment je suis arrivé là. C'est aussi pour moi un mystère comme pour quelle raison je suis le dernier. Enfin je crois.
J'ai dû beaucoup fauter pour une telle punition.
Mais si j'y trouve une certaine beauté, un luxe même...



... Arrête de regarder comme ça tu vas t'user les yeux...
Tu t'inquiètes bien trop pour eux, moi je suis certain que tout va bien, Alan est avec eux.
Et puis ils ont voulu y aller là-haut, hein ! Personne pour les obliger !
Quels idiots tout de même, croire faire de l'alpinisme en lisant un livre !
Et sans préparation !
Va plutôt me faire un café...
Qu'est-ce que tu écris ?
Une carte postale ?
C'est démodé non ?
Quel guignol !
Et mets bien une croix pour dire où ils se sont perdus !
Mais non je rigole, je rigole...
C'est quoi ton bouquin déjà ? le Mont ana ... quoi ? analogue ? le Mont Analogue ?
Ça veut rien dire...
Ah les guignols... non mais quels guignols...


Centrale nucléaire de Penly
plateforme pour creusement du puits de rejet en mer
photo de D. Poidvin

Sites et paysages de France
le Mont-Blanc (4807m) et sa Chaîne
édition France-couleurs

jeudi 10 mars 2011

Parking provençal

Comment faire ?
Voici l'exemple encore bien typique d'une difficulté de jugement, de prise de position.
Port-Grimaud.
Véritable chef-d'œuvre de pastiche de village provençal aux allures de Venise de récupération, Port-Grimaud ne signe rien moins que le déclin du modernisme, l'espoir mis dans la révolution des formes pour la révolution des vies.
C'est faire semblant.
Faire semblant est-ce faire architecture ?
Tout ici pourrait, devrait me hérisser le poil. Tout ici devrait me faire faire un pas en arrière.
Collages affolants de matériaux de récupération pour établir un style dont on ne devine que trop bien l'inspiration provenant d'un folklore de boîte de biscuits, cette construction est bien une invention de l'imaginaire de la ville provençale.
Cela sent les essences de lavande de l'Occitane, le touriste en goguette cherchant l'authentique dans une tuile romane trop cuite, l'usure d'une porte.
Port-Grimaud est inutile à l'architecture sinon pour dire les soubresauts de son histoire.
Reste certainement un parking ravissant pour bateaux de plaisance en plastique.
Et puis Brigitte Bardot pieds nus y a chanté...Alors...



Alors pour poursuivre notre début d'exploration des côtes françaises, voici quelques cartes postales de Port-Grimaud, preuve que je ne suis pas rancunier :




Les trois cartes Combier nous donnent les informations suivantes au verso :
"Cité lacustre réalisée par la Société Etige suivant un projet de François Spoerry, architecte D.P.L.G, vue typique (sic!)"
Aucune des trois cartes n'est datée, mais ce que vous voyez est bel et bien "moderne" !


Enfin une carte postale aux éditions Rella en Rellacolor qui donne également des informations :
"conçu par François Spoerry, architecte D.P.L.G., ce village situé au fond du Golfe de St-Tropez est la première cité lacustre de France."

On notera donc que les éditeurs nous donnent systématiquement le nom de l'architecte et signalent de la sorte que l'image que nous voyons est bien une réalisation récente et une invention totale.
C'est vrai que... ce n'est pas très clair !
Vous relirez sans doute avec plaisir (si si) l'article publié ici et surtout ne loupez pas le texte de Monsieur Amouroux !

Rouen à l'oblique de Claude Parent, 3

Hier, j'ai entamé la partie gauche du PLOT HR.
C'est la plus difficile car elle donne accès à la fois sur l'extérieur et sur les pièces aveugles du fond.
Comme j'ai orienté dans la longueur le premier praticable, j'ai décidé de maintenir cette orientation.
Je décidai aussi de prévoir une zone plane permettant une circulation jusqu'au fond pour les poussettes et chaises roulantes.
Il me fallut vite revoir les angles et réaliser avec un morceau de carton une sorte de pantin me permettant de mieux lire l'espace et les assises.



Hier, j'avais fait une très jolie banquette... dont on ne pouvait pas se sortir une fois assis !
Mais aujourd'hui j'ai mis en place mon plan décapotable permettant à la fois de monter sur la grande pente et aussi d'avoir accès à ce qui pourrait être la salle de projection vidéo. Ce petit détail mobile me plaît beaucoup.
Alan Aubry en visite et entre deux photographies me conseilla la construction d'une banquette. J'ai presque suivi son conseil en fabricant une sorte de dossier amovible que l'on peut promener sur la pente et glisser dans les fentes du sol. On peut également inverser son sens pour jouer avec les angles de l'assise. Pour le moment son dessin n'est pas très heureux mais l'idée est bonne je crois.



Vous verrez également une table qui pourrait bien, elle aussi, gagner en mobilité soit en se pliant sur elle-même soit en étant à son tour totalement amovible.




Vous verrez sans doute plein de petit défauts d'écarts ou de planéité mais rien n'est définitif.
J'ai aussi envie de tenter l'oblique non plus dans la longueur du PLOT HR mais dans sa largeur... Une autre maquette à faire !
Bonne visite.
(au fait, Vive le Commandeur Parent ! Honneur et Gloire !)





mercredi 9 mars 2011

Leningrad, c'est son nom.



Je tiens à Léningrad.
Je tiens à ce nom.
J'aime faire semblant de ne pas savoir qu'il s'agit de Saint-Pétersbourg.
Certainement que je rêve d'une manière un rien naïve à une histoire un peu désuète de film d'espionnage, de KGB froid. (comme on dit "buffet froid")
Pourtant l'histoire n'est pas drôle. Je veux dire l'Histoire.
Alors sur certaines cartes postales, je regarde toujours ce nom de Léningrad comme un monde perdu et lointain et le frisson qui me parcourt n'est pas toujours dû à la neige sur les images mais bien plus certainement à l'effroi possible d'une visite.

Léningrad.

Voici trois cartes postales de l'hôtel Pribaltiyskaya. Il est comme l'image de cette U.R.S.S disparue : gigantesque, bodybuildée et massive.
Il brille aussi de reflets métalliques d'aluminium et d'or sur la coupole du centre de conférence. On place le semblant de richesse où l'on peut.
Il pourrait bien être une préfecture, un ministère.
Regardons la première carte :


Cette édition Aurore Art Publishers est datée de 1984. Elle est pour nous très intéressante car elle nous donne le nom des architectes et la date de construction (1979) : N. Baronov, S. Yevdokimov, V. Kovaliova et aussi N. Panfilov comme ingénieur.
Elle nous donne toutes ces informations en deux langues, anglais et russe ce qui vous l'avouerez est étonnant.
Cette autre carte :


On s'est décalé vers la... gauche.
On comprend un peu mieux l'établissement et son gigantisme. Regardez comment on pouvait passer sous la salle de conférence.
Vraiment magnifique.
Mais comme souvent mon œil glisse sur les deux seuls petits personnages perdus sur l'esplanade. Et aussi le jet d'eau poussé par le vent et qui fait une flaque.
Que font-ils là tous les deux ? L'enfant et l'adulte ?
Des clients ?
Pour ceux qui n'auraient jamais vu le dos d'une carte postale soviétique je vous le montre c'est très très organisé, il ne fallait pas déborder j'imagine !


Pour finir :


Il s'agit de l'autre versant et je trouve la lumière superbe. Tout devient or chatoyant.
Mais toujours personne sur la place.
Pourtant les bus sont bien rangés, certainement que les touristes aussi...

mardi 8 mars 2011

Rouen à l'oblique de Claude Parent, 2

Hier j'ai fait une première maquette qui m'a permis de faire au moins des choix de volumétrie.
Mais ce matin, et après une nuit de réflexion bien améliorée par les conseils de Claude, je reprends tout.
D'abord pour faire plus simple je choisis une échelle facile le 1/10ème comme cela les calculs sont rapides. Cela nous fait une maquette de 1m10 de long tout de même...
Puis je réfelêchis à ce PLOT qui est une grande vitrine très ouverte sur l'extérieur et surtout je regarde ma maquette et je trouve que la structure en bois pourrait bien être un élément intéressant. Je décide donc de faire une construction plus ouverte laissant le loisir de voir la charpente.
Je me souviens aussi de la très belle et malheureusement anonyme construction déjà publiée ici.
Monsieur Parent n'en est pas l'auteur mais ses principes la sous-tendent à n'en point douter.
Il est donc possible de rejouer cela aussi.
Donc, je me remets au travail en tentant d'associer les principes et modèles de notre architecte tout en jouant d'un modèle constructif moins connu mais bien efficace pour notre lieu.
Et voici les images du début de travail :