samedi 17 avril 2010

Goulet (Turpin) sans Claude Parent

On sait sur ce blog les relations particulières qui lient la Société Goulet-Turpin et Claude Parent.
On sait que c'est cette société qui commanda les magnifiques centres commerciaux, pionniers du genre, à notre grand architecte (Sens, Reims, Ris-Orangis...).
Mais voilà que sur une carte postale bien marquée de son temps, au coin d'un petit immeuble de Coulommiers, je trouve l'enseigne Goulet sans Turpin.



On devine une petite épicerie de quartier, un marchand d'oubli.
Des cageots, des caisses de bouteilles sont rangés le long du mur derrière une Simca.
A gauche, une église qui justifie le nom du lieu, place de... l'église !
En allant me promener par écran interposé je retrouve l'immeuble mais l'épicerie a disparu.


L'immeuble a été ravalé et les arbres ont grandi. Toujours aussi peu d'enfants sur les jeux.
Mais le satellite me dit aussi que Coulommiers a de la chance car elle possède un quartier réalisé en jardins-gradins de messieurs Andrault et Parat.
On les devine bien sur le plan et comme un bonheur n'arrive jamais seul, on peut descendre et les apercevoir du niveau du sol.


Vraiment, Google Earth merci...

jeudi 15 avril 2010

Kittiwake Cards a very nice editor

Suite au retour de Claude Lothier de Boston, suite à sa remarque faite sur l'erreur d'attribution du bâtiment de Boston et suite à son contact pris auprès de l'éditeur Kittiwake Cards, ce dernier envoie à Claude quelques cartes pour le remercier de cette précision bien nécessaire.
Nous nous faisons, ce jour l'écho de ce remerciement.
Voici donc une partie des cartes postales envoyées par cet éditeur.
Il nous faudra répondre...
On remarquera de manière générale plusieurs choses sur l'édition. D'abord le choix du format légèrement supérieur au 10x15 cm traditionnel en Europe. Cela fait de belles images mais bigrement difficiles à ranger !
Ensuite le choix du mat qui, lui, emmène les photographies vers une classe de type : travaux artistiques, comme d'ailleurs le choix un peu démodé du bord blanc. Là aussi il est question d'une édition de qualité supérieure voulant jouer dans la cour de la photographie artistique.
D'ailleurs vu la qualité des cadrages et des prises de vue cela est souvent justifié. On notera au dos un texte toujours assez long qui raconte l'image. Ce texte situe l'objet et le commente avec donc parfois de petites fautes d'attributions.
Reste un formidable effort de qualité et de choix éditoriaux que je ne vois nulle part en France depuis la disparition des éditions Prestige.

Leonard P. Zakim Bunker Hill Freedom Bridge by the Swiss engineer Christian Menn...

Bates Hall, McKim Building, Boston Public Library, Copley Square

Bird's-eye view of Boston as seen from north in 1877

Trinity Church, Copley Square,
remarquez l'effet de maquette très curieux !

Colombus Avenue and Berkeley street, South End
Designed by architect Charles Bulfinch, the south End is the largest Victorian neighborhood in the United States. High above the South End's quaint streets rises the John Hancock Tower- the tallest building in the New England. Designed by I. M. Pei and completed in 1976, the Hancock towers 790 feet above Copley Square.

from boring to gripping


Je vous laisse deviner où nous sommes.
Avouez que c'est difficile de le dire non ?
Une Dauphine, une Ford nous sommes à l'Ouest. Oui.
En France ?
Non !
Allez, cherchez encore.
Disons qu'il s'agit pourtant (et comme nous allons le voir) d'un pays de très grands et célèbres architectes....
Un pays un peu secret...
Eh oui ! Alan ! Bravo ! tu devais reconnaître cela immédiatement ! Oui nous sommes en Suisse.
Difficile de le voir tellement cette carte postale semble nous proposer une image si typique des Boring Postcard. Nous pourrions vraiment être dans beaucoup d'endroits du monde au milieu des années 60.
Pourquoi diable le photographe a choisi ce lieu ? Pourquoi l'éditeur a envoyé son photographe ici ? Pourquoi Rémy a-t-il trouvé que c'était bien là une image représentative de Genève Carouge et a acheté cette carte postale ?
Cette indifférenciation (oulala ! quel mot !) du lieu, cette attention au cadrage sur un petit tunnel, cette distance prise avec les immeubles et la ville au loin, cette couleur gris bleu magnifique et généralisée sur l'image, tout cela en fait une superbe carte postale, une image d'une époque où la route, l'automobile, la vie moderne avaient un intérêt à l'image.
La ville ?
Genève donc.
La rue ?
l'avenue J. Vibert
Le lieu ?
Le quartier des Tours à Carouge.


Et ces tours justement... Lorsque l'on fait sa petite promenade sur Google Earth on les voit mal mais on comprend immédiatement par leur dessin et leur puissance que l'on est devant quelque chose d'important. Il faudra d'ailleurs un jour écrire sur ce phénomène qui fait que l'image d'un bâtiment selon son point de vue et son environnement le fait basculer lui aussi de l'ennui à l'intérêt.
La carte postale nous les propose comme des blocs forts et un peu durs, massifs alors que les images de proximité vous les ramènent en ne perdant rien de cet aspect vers la complexité d'un dessin et surtout une modernité affichée héritière de Le Corbusier.
Ensuite on cherche et on trouve que ces tours sont de 1958 !
Que les architectes sont messieurs Archinard, Barro, Brera, Damay, Mégevand, Schwertz et Waltenspühl. Ouf !
On trouve également des informations sur leur probable classement et sur aussi leur récente restauration.
Les suisses aiment aussi cette architecture. Les suisses la protègent. J'aime la Suisse même si, oui, la mer est un peu loin...
Pour finir disons que je n'ai malheureusement pas trouvé d'informations plus précises sur la conception des tours.
Et aussi disons que l'éditeur de cette carte expédiée lors du Salon de l'Automobile de Genève de 1965 est Jaeger à Genève.
J'oubliais... pourquoi Genève est-elle si peu photographiée sur Google Map et Google Earth ?

mardi 13 avril 2010

Arcueil, à l'œil et à la loupe



Bon, un coin de banlieue en photo véritable chez André Lecomte éditeur.
Des nouvelles du temps maussade sur Arcueil.
Pourtant, la carte postale nous dit le ciel bleu paisible.
Mais mon œil regarde surtout la boutique au coin, en bas de l'immeuble H.L.M Paul Vaillant.
La Laiterie Parisienne...
Je pense à cette France-là, que j'aime aussi.
Le coloriste ou la coloriste de l'éditeur ont choisi du jaune pour la robe de la jeune fille à l'entrée de la boutique.
Un point de couleur vive ici.
C'est bien.
Et à l'aide de mon compte-fil, une loupe, je regarde aussi les autres demoiselles qui attendent à l'entrée du magasin.



Mais on devait bien y vendre autre chose que du lait dans cette boutique ?
Qui se souvient ? Une épicerie, une boulangerie ?


Il me semble que j'arrive à lire William Saurin sur la vitrine...
Perdu au milieu des allées un tout petit bambin esseulé.


Nous sommes avenue du Général Malleret dans les années cinquante.
C'est loin à tous points de vue sauf celui magique de l'agrandissement comme Raymond Roussel et son roman "la vue".
L'œil fait le verbe.

dimanche 11 avril 2010

Group Ludic, le sous-marin



Vous reconnaissez maintenant ce lieu.
Oui nous sommes bien devant le village-vacances "les pins de Corduouan" à la Palmyre en Charente Maritime, juste à côté de Royan.
La carte postale nous offre un nouveau point de vue sur le beau bâtiment de messieurs Villeminot et Champrit et surtout devant le formidable espace de jeux pour les enfants créé par le fameux Group Ludic dont nous avons déjà évoqué les réalisations ici et ici aussi.
Lisons ce que nous disent au verso Maud et René :
" Je t'envoie le" sous-marin", un des jeux du village où nous sommes. Les enfants entrent par un tube, passent sous la terre et ressortent par un autre tube..."
Voilà, tout est dit.
Une merveille colorée, joyeuse et certainement inoubliable pour plein de gamins !
Si vous voulez voir l'intérieur allez ici, c'est superbe aussi.
J'imagine que ce type d'expérience doit être bien difficile à réaliser aujourd'hui...
Notons que le Groupe Ludic est nommé mais avec cette orthographe Group-Ludic.
La carte postale est une édition Artaud expédiée en 1972.

Un gamin prêt à descendre dans le sous-marin.

Ici l'entrée principale....

...et la sortie du tunnel !

samedi 10 avril 2010

la moutarde me monte au nez


Voici une carte postale qui pourrait bien être une forme de typologie du genre.
Une sorte d'absolu dans sa forme, son édition, sa construction.
Quelque chose d'abouti et de complet.
Bref, une sorte d'étalon pour ce blog.
On y voit la Cité Billardon de Dijon photographiée remarquablement et éditée avec un soin superbe par les éditions du Globe.
Le point de vue à hauteur d'homme cadre la construction dans une perspective noble sur un ciel gris uniforme à la mode de la photographie objective allemande.
Le vide sidérant d'animation et de situation fait flotter sur l'ensemble une sensation étrange d'isolement.
Comme posée là par hasard au milieu de nulle part, la cité offre sa façade sud à l'objectif photographique en révélant la grande beauté sévère de sa grille.
L'objet architectural a eu droit à de nombreuses publications et même à un regard patrimonial (label du XXème siècle) avant... d'être détruit !
Oui... La France.
Si seulement il avait été en pierre de taille !
L'architecte de ce qui fut une sorte d'unité d'habitation de la Bourgogne est Monsieur Beck. On trouve un très long article dans Architecture d' Aujourd'hui N° 58 de 1955. Je vous en livre une partie :











Enfin on notera que Mathieu Pernot dans son ouvrage le grand ensemble, nous propose en une double page, une de ses photographies de destructions.



On y voit la Cité Billardon soufflée par l'explosion.
On constate aussi que dans cet ouvrage aucune carte postale de la Cité n'est montrée.
Il nous faudra savoir si cette pièce manquait au photographe dans sa collection ou s'il a fait le choix d'un montage par pagination.
Cette dernière et ultime image d'un lieu remarquable au moment de sa destruction a le mérite d'être, j'ose, édifiante...

le grand ensemble
Mathieu Pernot
édition Le Point du Jour
29 euros

la ballade d'août 75

Un peu comme une carte postale sonore de 1975.
Merci Charlélie Couture.