lundi 14 décembre 2009

Rock église

Une nouvelle fois l'architecture religieuse du siècle passé nous procure des frissons.
voyez :




Magnifique non ?
Alors Où sommes-nous ?
J'attends...
Allemagne ! Non Benoît...
Suisse ! Non Alan...
Belgique ! Non Joachim...
Angleterre ! Mais non Sylvain...
Nous sommes en... Finlande à Helsinki devant l'église Temppeliaukio achevée en 1969 et dessinée par les architectes Timo et Tuomio Suomalainen.
Tout simplement tellurique, le dôme semble surgir d'un cratère ou au contraire remplir une cavité pour Dieux du Nord.
A la fois très construit, voire sophistiqué, l'ensemble joue avec la rudesse du sol et de la roche acceptée comme décor et comme raison d'être. Encore une crypte.
Il semble aussi que le cheminement soit particulièrement étudié car on entre par un couloir avant de voir surgir la coupole très lumineuse. Bien évidemment on pense aux dolmens, aux tumulus (i ?) et aux tombes des guerriers de la Saga.
L'objet ne laisse rien dire depuis l'extérieur, il s'en protège derrière un muret de pierres sèches qui m'a fait croire un moment que l'église était construite sur une ruine.
Autant vous dire que j'adore ça.
Vous pouvez en savoir un peu plus en allant là si vous parlez anglais.
pour ce qui est de l'édition et par ordre d'apparition :
1 édition PR Suomi Finland sans date ni nom d'architecte
2 carte postale sans nom d'éditeur mais qui nous donne en 6 ! langues le nom de l'église et nomme les architectes Timo et Tuomo Suomalainen
3 carte postale sans nom d'éditeur mais nous donne le nom du photographe Kaarlo Valkonen et nomme les architectes, elle parle aussi 6 langues !
4 édition Kuultokuva, Helsinki, la photographie est de Harri A. Leino et les architectes sont nommés.


dimanche 13 décembre 2009

Bull Ring Centre

J'ai finalement peu de cartes postales provenant de l'autre côté de la Manche. Pourtant, je n'en suis pas très loin...
Il semble que les normands aillent peu en Angleterre et que les cartes postales passent au dessus de nos têtes.
Mais je trouve tout de même ces deux cartes postales du Bull Ring Centre de Birmingham.




Lorsque j'ai acheté ces deux cartes postales j'ai tout de suite eu l'impression que les prises de vue avaient été effectuées le même jour et je partais à la recherche d'un élément commun me le démontrant.
Est-ce que le monsieur à la casquette et à la pipe assis au premier plan pouvait avoir bougé ? Est-ce qu'une des voitures aux couleurs vives pouvait avoir roulé un peu ?
Seule la présence du marché installé sous la bretelle routière me permettait de justifier cette impression. Et aussi l'ombre des arbres et l'état du ciel. Mais pour le ciel... on connaît le talent de retouche des éditeurs...
Reste un beau morceau de ville à l'enchevêtrement complexe. Une sorte de long bâtiment passe au-dessus de la route et établit la liaison avec la Rotunda, la tour ronde d'un bel effet dans ce paysage. Elle est posée sur un socle très ajouré à la forme curieuse qui doit tenter son inscription dans le plan de la ville. Il faudra voir cela sur Google Earth.
Si on regarde par exemple le morceau de ville au-dessus de l'homme à la pipe, c'est vraiment une imbrication de volumes très peu claire dont on n'arrive pas à lire les fonctions et les liaisons.




Il semble bien que tout cela ait disparu sous un nouveau centre commercial bien surprenant :



Les deux cartes postales sont des éditions J. Salmon en Salmon Cameracolour ! Et elles appartiennent bien à la même série.
Il y a fort à parier que :
" Coco, tu prends l'Austin aujourd'hui et tu vois ce que tu peux faire pour le Bull Ring Centre, essaie d'y aller maintenant, y a le marché cela sera plus animé, dépêche-toi Coco, il y a une éclaircie..."
Pour en savoir plus, vous pouvez aller là.
Il semble que l'architecte de ce centre soit Monsieur James A. Roberts.

samedi 12 décembre 2009

Edouard François, par le train

Voici ce que je peux voir de la fenêtre de mon train en arrivant à la gare Saint-Lazare avec le retard habituel de ce train qui a fait de son absence de ponctualité une légende. Il faut le savoir, l'aller et retour Rouen Saint-Lazare c'est au moins 40 minutes de retard cumulées en une fois... et pas pour permettre au conducteur, à vitesse réduite, d'offrir aux passagers de beaux points de vues sur l'architecture...
Bon allez :

jeudi 10 décembre 2009

un timbre à 2, 20 francs

François Chaslin nous indique le décès de Monsieur Claude Vasconi.
C'est une bien triste nouvelle.
Il évoque pour ce faire l'édition d'un timbre à 2,20 francs pour célébrer le bâtiment Atelier 57 METAL. (Boulogne Billancourt)
Alors je cherche dans mes classeurs et je trouve :




Il s'agit d'une carte postale philatélique éditée à l'occasion du timbre pour former avec le cachet de la poste un "entier" philatélique.
L'éditeur est Empire Philatélique. On nous dit aussi que le document est la propriété " Vasconi", Photo Laure Vasconi.
On remarquera que du point de vue du document que l'image du timbre et l'image de la carte postale sont quasi similaires comme c'est souvent le cas pour ce genre de cartes postales destinées presque exclusivement aux collectionneurs.
On y voit un beau bâtiment aux vagues successives d'un noir mat, difficile d'ailleurs de comprendre de quoi il est constitué pour son plan et sa structure. Il demeure ainsi dans sa sévère ombre très mystérieux et, seul le dessin de ce toit sculptural est lisible. La façade sur rue reflète son environnement, là aussi sous le mode du glaçage charbonneux. C'est beau.
On remarquera que la façade sur rue propose une grille différente (carrés) par rapport aux volumes suivants (rectangles) mais là aussi on ne peut interpréter cette différence.
Le bâtiment remplit quasiment l'image ne laissant qu'une bande de ciel blanc dans lequel le timbre et le cachet de la poste se posent presque naturellement. On pourrait croire à une volonté.
En tout cas il s'agit là d'un beau bâtiment parfaitement édité. Ce qui est rare pour de l'architecture contemporaine.
Claude Vasconi c'est aussi le forum des halles dont j'ai déjà beaucoup parlé ici. Il faut se dépêcher de l'aimer, de le regarder et de le documenter.
il faudra faire une dernière campagne d'achat de cartes postales sur place et surveiller à quel moment on arrêtera de les trouver. Il sera intéressant de voir ainsi, aussi, le bâtiment nous échapper sous les mâchoires des déconstructeurs et disparaître en seconde mort des tourniquets.
Alors, pendant quelques années ce lieu de Paris sera sans représentation, trou noir d'images, car il y a beaucoup à parier que les éditeurs ne nous proposent pas de cartes postales du chantier. D'ailleurs nous proposeront-ils dans 3 ou 4 ans des cartes postales du nouveau bâtiment ?
En attendant les éditeurs de cartes postales nous proposaient ça il y a encore peu de temps en 2008.

édition OVET, photographie de Dagli Orti
Verra-t-on le forum des halles de Monsieur Vasconi monter d'un niveau sur l'image et se glisser sous le nouveau projet dans une tentative nostalgique d'un PARIS disparu ?
Et puis en hommage, la nuit tombe et tombera pour toujours sur le Forum :

éditions Chantal, cliché A. Choisnet, architectes C. Vasconi et G. Pencreac'h nommés.

édition OVET, photo Jacqueline Guillot, pas de date ni d'architecte nommé.

mardi 8 décembre 2009

Audace, Monsieur Korady et Monsieur David architectes

En écoutant en boucle (mon mode d'écœurement) la chanson d' Ultravox, the Voice, je me décide malgré une fin de journée un peu morose de vous montrer ce qui vient d'arriver aujourd'hui.
Ça :


Nous sommes devant la maquette de l'église Saint-Jean de Dole.
Les églises contemporaines ne sont pas rares en carte postale ni d'ailleurs les maquettes mais avouez que là tout de même c'est palpitant, non ?
Regardez comme la maquette nous dit bien la paraboloïde hyperbolique du toit, la résille de la charpente !
Somptueux non ?
Suis-je le seul à jubiler d'un tel document ?
La carte postale des éditions de l'Est est très prolixe puisqu'elle nous donne : architectes messieurs David et Korady, sculpteur : monsieur Calka, 1er prix de Rome, professeur à l'école des Beaux-arts de Paris.
On a aussi le nom du photographe Monsieur Géo Gaignou.
La carte postale est en véritable photographie.
Je me souviens bien de ma surprise de voir surgir cette église à ma gauche lors d'une promenade dans la région et d'avoir pu y pénétrer grâce à d'aimables paroissiens venus y préparer la messe et qui nous ont ouvert l'église.
J'y avais d'ailleurs trouvé ces autres cartes postales :










Oui ! C'est beaucoup ! il faut croire que les paroissiens, les architectes et les éditeurs aimaient bien cette église qui, il me semble me rappeler a obtenu le Label Patrimoine du XXème siècle.
C'est mérité.
Audace technique, audace formelle c'est un beau bâtiment bien marqué par les interrogations mécano-techniques de son temps avec aussi ce lyrisme sans crainte, cette joie presque naïve d'une forme pour elle-même. Ça monte vers le ciel en tendant la grille des forces de la charpente qui dans son "caissonnage" propose un effet superbe et chaleureux.
Comment dire ?
Il s'agit d'un art de l'espace de la technique et de son audace mise au service d'un rituel. C'est époustouflant d'ambition.
Il faut au pied de la bâtisse voir la double courbure vous mentir en permanence en contre vagues et puis à l'intérieur la fascinante régularité perturbée du bois. Comment une grille peut-elle être gauchie avec cette solidité et cette tension ? Tout tient dans ce duo.
J'imagine leur fierté... Ils pouvaient.
Et le couvreur ! Il doit encore en parler à ses enfants !
J'avais trouvé aussi dans l'église un petit guide de l'histoire du bâtiment et on peut y lire et voir cela :





Mais il semble que Monsieur Korady fut un amoureux de ce genre d'architecture.
Voyez :



Nous sommes à Grisy-Suisnes, devant l'église Notre Dame des Roses à Brie-Comte-Robert.
Là aussi, l'architecte se jouait de la double courbure mais il coiffait cela du fidèle clocher. Je n'ai que cette carte postale et je la garde jalousement. On retrouve bien les éléments de Dole, triangles et courbes d'ardoises. Si j'avais un classeur sur l'audace Monsieur Korady y serait bien représenté.
Je note que ces deux réalisations de monsieur Korady ont droit à un petit article dans notre guide d'architecture contemporaine en France par messieurs Amouroux, Crettol et Monnet.
C'est bon signe.

lundi 7 décembre 2009

de vieilles connaissances

Pas de découverte mais des constructions ou des architectes que nous avons déjà évoqués ici. Et puis après tout, pourquoi se priver d'un autre point de vue sur un bâtiment déjà publié ?
Alors, sans chichi, hop !



Cette carte postale André Leconte est bien de son époque. En photo véritable (mon œil...) on a droit pour le même prix à quatre vues de Bobigny avec blason végétal.
Comme rangées dans un album photo, les images sont posées sur un fond de toile de jute des plus... marron beige.
C'est un peu moche, oui.
Mais au dos, surprise on trouve plein d'informations : Bobigny-Drancy (hésitations dont les spécialistes de la géographie de la banlieue sauront tout me dire).
Bobigny : les Tours ; rues de Beyrouth et de Prague. Drancy : rue d'Amsterdam ; groupe de Bobigny.
Architecte, Mr Aillaud.
Micheline écrit à Jocelyne et nous dit que les pompiers lui donnent le bonjour, chanceuse Jocelyne...




Et puis :


édition Subira Casanova, Valencia expédiée en 1967

Nous voici en Espagne à Grandia (valencia) devant l'église de San Nicolas que nous connaissons depuis le message du 11 mai 2009.
Nous apprenions alors que les architectes étaient Gonzalo Echegaray y Comba et Eduardo Torroja Miret avec une date de construction de 1962.
Là, le point de vue nous permet de mieux apprécier le campanile et la forme générale de l'église.
Finissons avec un grand architecte :


édition Cap en Mexicrome expédiée en 1974

Nous sommes à Deauville devant la piscine de Monsieur Taillibert.
Ensemble magnifique aux courbes de béton tendues et pétrifiées.
A la fois totalement étrangère à son environement néo-normand-anglo-poutres, la piscine offre par sa hauteur limitée, son jeu de courbes et sa blancheur un paysage maritime à elle seule. Depuis l'intérieur et grâce à l'utilisation du plexiglas Roger Taillibert offre aux nageurs une vue totale sur l'extérieur, une prise directe avec son environnement.
Un chef-d'œuvre.
Deux cartes postales de l'intérieur de cette magnifique piscine. Et comme toujours au bord du bassin, les hommes ont les mains sur les hanches et non le contraire quoique...

édition Sapromos, Deauville, sans date, architecte nommé

édition Combier en Cimcrome, Architecte nommé.

renouveau RATP

Parfois, il y a des objets éditoriaux bien curieux.
Par exemple cette carte postale :


Nous sommes Gare Denfert-Rochereau devant la passerelle en 1999. Tout cela je le sais parce que c'est ce que nous dit la carte postale.
Mais quelque chose dans le point de vue étrange sans vrai centre, dans l'attention portée à ce type d'objet architectural et dans le lieu même emmène l'image vers une photographie plus ambitieuse.
Nous pourrions être devant un non-lieu si cher à l'art contemporain et à la photographie plasticienne avec un jeu subtil entre image anodine et extrême sophistication du doute.
Est-ce une vraie Boring Postcard mal fichue ou une carte postale se jouant à merveille du code et de la référence, dans un grand goût pour la diagonale, l'anguleux qui ne nous donne pas à voir son sujet ?
Car que voyons-nous ?
Un morceau d'une passerelle qui s'enfonce étrangement dans un bâti ancien, un bout de lampadaire collé dessus, une rame de R.E.R qui file dans un flou miraculeux, un panneau d'informations qui s'accroche au coin inférieur gauche nous donnant l'heure de départ 12h55.
L'image est ainsi rayée, zébrée de lignes et se repose dans un aplat de bleu.
Que faire d'une telle carte postale ?
Nous avons le nom du photographe : JF Mauboussin.
Certainement que celui-ci nous donnera le vrai sens de cette image qui pourrait être promotionnelle pour nous dire que la R.A.T.P a investi dans une nouvelle passerelle. Je trouve sur internet un photographe du même nom qui produit des clichés pour la R.AT.P. Il pourrait donc bien être question d'un cliché officiel réalisé par LE photographe de la R.A.T.P. Est-ce qu'un tel poste existe vraiment ?
Le verso s'amuse aussi avec un faux cachet de la Poste en rouge qui donne Denfert-Rochereau renouveau et la date du 15 12 99. C'est précis. Que s'est-il passé à cette date ? La construction de cette nouvelle passerelle ?
Dernière indication la signature RATP/PRO et Foi-Conseil.
Tout cela signe un document de communication dont on ne peut connaître la destination exacte, ni la diffusion.
Et peut-être une série de cartes postales dont il me faudra trouver les sœurs...