samedi 14 novembre 2009

Grenoble, les trois tours

L'immeuble résidentiel photographié seul comme objet unique d'une carte postale est assez rare.
On photographie plus volontiers le quartier.
Seuls, quelques immeubles certainement curieux, originaux et suffisamment marquants ont donc droit à des clichés serrés.
Le 24 août 2007, je publiais une carte postale de Grenoble nous montrant un coin du paysage de la ville avec au fond les belles tours de messieurs les architectes Anger, Pivot et Junillon.
Le point de vue jouait alors sur l'inscription moderniste des tours dans un paysage plus pittoresque.
Voici que je trouve cette autre carte postale :



Ici, pas de doute, les immeubles modernes sont l'objet de la carte postale. Le photographe comme souvent génère un premier plan vert et boisé toujours je crois pour modérer la modernité mais aussi pour dire peut-être la réalité d'un quartier paysagé et luxueux où l'habitat en hauteur libère le sol pour les pelouses, parcs et... parkings .
En tout état de cause ces tours sont superbes. De véritables sculptures cinétiques, des ruches en loggias.
Malheureusement on devine mal le travail de jonction des tours sur le sol et l'éloignement ne permet peut-être pas tout à fait de jouir de la belle grille des façades.
Mais tout de même cette carte postale est le signe d'un intérêt pour l'architecture moderne et pour l'image qu'elle renvoie de la ville de Grenoble qui se voulait à juste titre une ville à l'avant-garde surtout quand les jeux olympiques rejoignaient les jeux immobiliers.
Je trouve dans la revue Architecture d'Aujourd'hui d'octobre-novembre 1962 une double page nous livrant maquettes et plans.
Je vous les offre également :








une belle série sur l'Atomium

Parfois on connaît parfaitement une construction et les éditions de cartes postales qui l'accompagnent.
Les cartes postales rangées dans les boîtes à chaussures semblent toujours vouloir nous donner la même image de ce bâtiment.
Et puis soudain, il arrive qu'une série inédite vous offre l'occasion de regarder à nouveau cet objet.
C'est le cas avec cette très belle série sur l'Atomium de Bruxelles, série trouvée cette semaine.
Toutes ces cartes postales sont en véritable photographie (echte foto). Au dos elles nous donnent : Copyright Huub Murré, Ottenhome Loodrecht, druck't Sticht- Utrecht.
La qualité d'édition est superbe avec un papier solide et brillant. J'ai cru au début qu'il s'agissait non pas de cartes postales mais de photographies provenant d'un album, impression appuyée également par les points de vue et les cadrages très originaux.
Le noir et blanc est aussi d'une très grande qualité.
Aucune des cartes n'est écrite.
Admirez :





mercredi 11 novembre 2009

Rouen chantier Le Havre chantier

Voici deux villes voisines toutes deux martyrisées par les bombes alliées.
Des champs de ruines qu'il a fallut rebâtir.
Voici deux cartes postales montrant les travaux en cours.
Commençons par l'embouchure du fleuve avec le Havre :




Nous sommes devant le Bassin du Commerce et les nouveaux immeubles dans une superbe édition Bellevues en véritable photographie.
Voyez comment le photographe essaie d'apporter du pittoresque avec sa ligne de barques au premier plan, rejetant ainsi la reconstruction à l'horizon.
Une ligne de terre, une ligne de barques, une ligne d'eau une ligne de baraquements, une ligne d'immeubles, une ligne de ciel.
On devine parfaitement les baraques sur le quai en face avec le linge qui sèche. On perçoit aussi, toutes grues dehors l'effervescence d'un chantier gigantesque qui ne sait pas encore qu'il rentrera dans le patrimoine mondiale de l'UNESCO.
Au dos une date au stylo hésite entre 1950 et 1956. Tante Jeanine écrit à Suzanne dans une orthographe relative : "tu peut voir ma petite Suzanne le changement aux Hâvre. Ses l'amérique 10 étage et les loyers a 45 mil par année. Bons baiser."
Oui l'Amérique et pour pas cher ! Mais est-on en 1950 ou 1956 ? le chantier était-il aussi avancé en 1950 ?




Rouen est un peu plus construite. On pourrait même d'un regard furtif ne rien voir du chantier. Pourtant l'œil rapidement lit bien que tout cela est neuf et inachevé.
La rue Jeanne d'Arc continue encore de monter vers la gare en bleuissant les toits.
La photographie au bromure est colorisée à grands coups de pochoirs malhabiles, des roses, des jaunes et des bleus pour l'ardoise.
La volumétrie a peu changé finalement depuis.
Mais il faudrait courageusement à la loupe lire rue par rue, façade par façade et faire monter le doute de cette pérennité.
Au moins 50 ans depuis...
une édition Lapie, service aérien.


c'est aussi Claude Parent.

Sainte Bernadette a toujours été bonne pour Claude Parent.
Imaginez que, avant d'avoir à réinventer la grotte à Nevers avec Monsieur Virilio, il avait dû se mettre au travail pour dépouiller la vraie grotte, celle de Lourdes.
Si les petites choses font les grands architectes alors Monsieur Parent est un grand architecte.
Regardez avec quelle minutie du détail, quelle douceur et quelle subtilité à la limite du vide, il a su redonner du merveilleux à cette grotte lieu fétichisé s'il en est.
édition d'art Roland 1948


Elcé 1958

Tout est en discrétion humble faisant du creux dans la roche l'œuvre et l'architecture.
Seule maintenant la foi habite ce lieu comme dans les absides romanes presque froides, nids de pierres noircies de fumée.
Tout juste 10 années séparent ces deux cartes postales : 1948, 1958.
La grille saute laissant le passage et redonnant aux pèlerins une circulation des yeux, des jambes et j'ose des genoux si on en croit le pénitent au premier plan de la carte postale Elcé.
Vous pourrez bien me dire que les différences sont faibles entre l'image du haut et celle du bas.
Oui et c'est bien ce qui honore le travail de l'architecte.
Pas de pompe, pas de fanfare tonitruante, rien qu'un travail de retrait, presque de rangement pour permettre enfin à ceux qui voient de voir sans barreau, sans dentelle, sans meuble. La grotte redevient cet écran de projection à espoir, chacun y envoyant son désir et sa compassion sans retenue et sans les ombres d'objets inutiles.
Même la très vilaine sculpture de la vierge y retrouve finalement sa candeur.
On admirera la simplicité de l'autel, géométrie simple aussi qui dit son utilité et ne se pare que des gestes de la liturgie.
C'est touchant, émouvant.



Cette dernière carte postale en couleur chez Edlux éclaire la grotte et la fait voir dans son espace.
Une simple estrade fait comprendre au corps qu'il franchit un lieu pour quitter un paysage. On entre ici par cette petite marche. La nature est laissée sur les parois, dégoulinant d'humidité dans les anfractuosités verdies par les souffles. Ici je retrouve la peau du béton de Nevers imprimée des bois de coffrage. Pour le pèlerin les deux lieux sont à la fois ouverts et fermés. Il faut peu de chose pour le recueillement, la simplicité d'une forme, la réalité d'une matière et la vérité d'une pensée de l'espace.
Sans nul doute que Messieurs Parent et Virilio ont compris cela à Lourdes.

mardi 10 novembre 2009

le ciel ? bleu !

Aujourd'hui j'avais envie d'air.
Et puis rien de bien particulier ne m'a fait travailler ou réagir. Alors, à la queue leu leu voici des cartes postales :



Nous sommes à saint Cyprien Plage devant la résidence Port Cypriano.
Non, rien de bien extraordinaire dans cette carte postale Théojac-Iris à part peut-être la solitude monobloc du bâtiment comme posé seul sur le front de mer. D'ailleurs où est-elle la mer ? A gauche ou à droite ?
Point rouge d'un polo qui marche sur un trottoir, rue vide offrant un beau gris étalé de bitume et toutes fenêtres noires d'ombres dures.
J'aime.
Que les terrasses avec leurs toits ondulées doivent offrir un repos bien mérité...
La construction est bizarrement articulée et cassée deux fois. De quoi certainement briser une monotonie spéculative.
Pas de nom d'architecte, expédiée en 1972 avec comme le dit le correspondant : du soleil, la mer, la montagne...
Et puis :



Nous voici à Autrans, altitude 1050m devant les gîtes familiaux de l'OCCAJ.
Un groupe de petites constructions de deux étages et d'un rez-de-chaussée se partagent un terrain gazonné. L'herbe est haute, les arbres bien frêles, cela sent le neuf, le nouveau.
Les façades sont jolies, bien dessinées. Rien d'extraordinaire, non certes pas mais c'est honnête et moderne. Le bois et le béton au crépi un peu lourd font bon ménage. Les balcons généreux doivent offrir une belle vue. Où sont les voitures ?
Je trouve cela même très contemporain, c'est dû au bardage de bois qui est à la mode aujourd'hui et qui plaque les nouvelles constructions d'un air de développement durable. La carte postale fut envoyée en 1990 mais je la soupçonne d'avoir au moins 15 ans de plus...
une édition Cellard.
Pour finir :



Une carte multiple dont seule la case en bas à droite m'intéresse. C'est elle qui m'a fait acheter cette carte.
Regardons de plus près :


Joli non ?
Imbrications des volumes simples, blancheur des murs et ouvertures maximum font un bel ensemble.
Mais Enseada c'est quoi ? Et qui a dessiné cette petite et jolie chose ?
La vue sur la mer depuis l'étage panoramique doit y être superbe et moderne. Au pied une terrasse est pleine de chaises rouges. C'est l'été. Transparence de l'air.
Oui, j'irais bien là. J'irais bien m'alanguir mollement au bruit croisé du ressac de la mer et du moteur d'une coccinelle WW.
Une édition Estica sans date.


lundi 9 novembre 2009

Wachturm

Il paraît que c'est la fête à Berlin aujourd'hui.
Alors complétons le décor de notre nostalgie avec l'aboutissement total de la nécessité d'images.
Voici :




Oui. On trouve à Berlin des cartes postales vous permettant de construire avec des ciseaux et de la colle le modèle de tour d'observation du mur...
Je l'ai fait.
Sur le message précédent, vous pouvez voir l'un des modèles.
On admirera le plan qui nous permet de suivre la vie palpitante des surveillants allant des toilettes à l'escalier, de l'escalier au bureau, du bureau aux toilettes et des toilettes sur le toit. Il s'agit d'un des rares exemples d'architecture préfabriquée en béton ayant eu autant de succès...
Très loin, oui très loin des très beaux bunkers du mur de l'atlantique.
L'éditeur de cette... curiosité est Karte BWTT BerlinerLuft.
Il nous indique au dos en allemand et anglais :
Of the 302 watchtowers that stood along the 155 kilometer border strip, only three still remain in Berlin Today. The 12 meter tall, 4,2 x4,2 meter wide "opering site" watchtower pictured here also controlled 18 other watchtower. The tower is made of prefabricated concrete elements and has 4 floor; the third floor was used as an observation site and included panoramic windows, a control panel used to monitor to the border area, and a lever for the spotligth on the roof.




89-09

Les cartes postales qui suivent sont toutes d'époque et ne sont pas des ré-éditions pour touristes que l'on trouve actuellement en masse à Berlin.
Elles étaient déjà des cartes postales pour touristes avant 1989 et déjà en masse...


Carte d'orientation de Berlin avec mur de séparation, points de contrôle et voies d'accès.
Foto : Landesbildstelle Berlin.
Pas de date.

Berlin Postdamer Platz pour Shikkus Herst.U. Verlag Schröning and Co + Gebrüder Schmidt 1 Berlin 30 Tél 2 61 11 19.

Berlin Bernauer Strasse. Andres + Co verlag Berlin. Anco

Berlin Die Mauer Kunst und Bild D-1000 berlin St telephon 030/2517015 Nachahmung verboten Foto Paul Swart

Berlin Peter Fechter Memorial and Axel Springer Building. Anco Lux. Hans Andres Verlag Berlin.
Recevez mes plus affectueuses pensées en Christ. Je passe de bonnes vacances avec ma mère. J'espère que le Seigneur vous bénit et vous garde. A bientôt. Ici vous voyez le "mur de la honte" qui partage Berlin et le secteur russe.


Berlin mur à créneaux, vu du district Mitte à Berlin Est foto : Landesbildstelle Berlin

Defot Kunst und Bild 1 Berlin Tel. 030/251 70 15 Nachahmung verboten

Berlin Why ? Edition Lubecck Schikkus 1 berlin 30 tel. 2611110

Berlin Mauer Wall Graffitti Kochstasse.