lundi 25 août 2008

Le Mans, le week-end 1





Invité chez une amie à passer un week-end au Mans, pour y voir autre chose que mon école, j'ai enfin pu y faire une virée architecturale assez fructueuse.
Même si je ne vous montre pas cette fois-ci de carte postale, vous verrez que mes centres d'intérêts restent bien ceux que vous connaissez. Il fallait prendre le guide d'architecture contemporaine en France mais je l'avais oublié. J'avais le souvenir d'une page consacrée à l'université et aux bâtiments de Andrault et Parat. Ils sont toujours là habillés d'une peinture évoquant Walt Disney, les bonbons anglais et les mauvaises pâtisseries. Mais ils sont là, en bon état et superbes.
Laissons le guide parler :
caractéristiques : 1600 chambres individuelles, 2 restaurants universitaires; Les chambres sont réparties en 10 bâtiments; Chaque bâtiment comprend deux unités de 69 chambres sur 4 niveaux. Reliefs en béton banché de Philolaos.
Le parti architectural retenu permet de profiter pleinement du site. Pour dégager les vues et intégrer les bâtiments au paysage, on a édifié des petites constructions étagées le long des pentes et qui se développent autour d'un forum occupant le sommet du terrain. On a particulièrement étudié les cellules des étudiants. La surface de chaque chambre est utilisée d'une manière rationnelle. Les différentes zones d'activités ont été précisément délimitées. Dans l'ensemble, l'idée de cette cité avait pour idée directrice l'organisation de la vie des étudiants en leur offrant non seulement une chambre mais aussi un cadre de vie contemporain.
C'est vrai que le site est superbe avec un point de vue sur le Mans remarquable. Nous nous sommes promenés sans voir âme qui vive. Mais qui est ce Philolaos ?
Nous avons aussi aperçu d'autres bâtiments et notamment une barre assez élégante accrochée à un trèfle de brique très réussi. Ces constructions sont-elles également de Messieurs Andrault et Parat ?
Comment ne pas évoquer aussi aux Ardriers la piscine Tournesol réhabilitée (mot qui peut vouloir dire défigurée) de Monsieur Schoeller ? Pourquoi faire disparaître les hublots ? Les bâtiments qui y sont maintenant accolés ne sont pas non plus très intéressants. La soucoupe semble enterrée maintenant. Et les grandes baies vitrées font penser aux vérandas des pavillons alentour...
On se consolera en se disant qu'elle est encore là même si c'est au sacrifice de quasiment toutes ses particularités.

mercredi 20 août 2008

Constantin Melnikov à Paris





Vous savez que mon goût est orienté entre autres vers les architectures brutalistes et disons de la seconde moitié de notre XXème siècle. Mais quand il vous arrive deux belles cartes postales d'architecture de l'avant-garde soviétique on ne doit pas résister.
Voici donc :
une carte postale éditée par A.N. Paris qui nous présente l'Exposition des Arts Décoratifs, le pavillon des Républiques Soviétiques. Pas de nom d'architecte ni de date mais une superbe image. Les travaux ne sont pas terminés et des messieurs regardent le photographe de la carte postale. Qui sont-ils ? l'architecte Melnikov ? J'aimerais bien je l'avoue mais il doit plus sûrement s'agir des constructeurs ou des entrepreneurs. Mais les grands chapeaux, les casquettes généreuses et les imperméables donnent à tout cela une belle ambiance. On regardera aussi les échelles encore sur le signal.
L'autre carte postale est une édition S.P n°60. Un peu plus d'informations ici. Nous avons la date, 1925, le nom de l'architecte orthographié avec deux F et c'est l'U.R.S.S qui est aussi nommée. On admirera l'escalier en oblique avec son toit constructiviste en diable donnant tant de dynamisme à l'ensemble. C'est somptueux, fragmenté, dessiné et complexe. C'est l'oblique qui domine et cela grâce aussi au point de vue qui rend tout pointu et fuyant. J'aime ça.
Voici des extraits du texte qui est consacré à cette construction dans l'excellent ouvrage "Ville et révolution, architecture et urbanisme soviétiques des années 20" par Anatole Kopp aux éditions Anthropos 1967 :
Tout est neuf dans le pavillon de Melnikov. La conception même qui n'est pas destinée à présenter des marchandises encore inexistantes, qu'à présenter la révolution elle-même ; on peut presque dire, à la faire sentir. La technique adoptée (en collaboration avec l'ingénieur Gladkov) utilise le bois à l'extrême limite de ses possibilités de l'époque et affirme le matériau au lieu de le camoufler sous le plâtre et le staff comme dans tous les autres pavillons de l'exposition. Le dynnamisme des formes suggère d'une manière frappante l'élan révolutionnaire, leur simplicité est suggestive de l'austérité de L'U.R.S.S sans pour autant exprimer la pauvreté.
On trouve dans ce pavillon cette interpénétration des espaces intérieurs et extérieurs qui marquera tout le courant de l'architecture moderne et qui, chez Melnikov est obtenue par le passage oblique de l'escalier à travers le pavillon ; on y trouve de grands pans de verre d'une expression quasi industrielle, tout ce qui plus tard deviendra la recette de toute architecture d'exposition : la circulation obligée suivant un itinéraire qui correspond aux thèmes illustrés à l'intérieur, les graphismes et les photomontages dus à Rotchenko, les textes explicatifs écrits par Maïakovski, etc.
J'ajoute des images tirées de cet ouvrage et un lien superbe sur you tube.
http://fr.youtube.com/watch?v=AeMHI7CJkXM

samedi 16 août 2008

La rafale sur Tournesol 1





Notre passion pour la Rafale de Reims nous emmena, suite à un coup de téléphone à Monsieur Weil son architecte vers un centre commercial et une école par lui construits à Nangis en Seine-et-Marne. Mais notre guide nous emmena aussi à Nangis pour une autre merveille : une piscine Tounesol de Monsieur Schoeller. (voir article samedi 13 octobre 2007 et suivants)
Ce matin, je reçois une carte postale expédiée en 1976 rassemblant les deux architectures dans une vue aérienne des éditions Guy. Même si la piscine est mise en avant, on devine bien le centre commercial au fond de l'image. Lors de notre visite à cette ville on nous informa que cette piscine était le prototype du genre et dans le même temps qu'elle serait bientôt détruite...
Cela a-t-il eu lieu ? Le centre commercial était lui en parfait état. Même s'il n'a pas la puissance brute de La Rafale à Reims, il constitue un bel ensemble, rythmé, dynamique et parfaitement original qui mérite qu'on s'y attache.
Je vous donne deux articles publiés dans notre guide d'architecture contemporaine en France page 337 où la ville de Nangis a droit à deux articles :
Piscine architecte Bernard Schoeller 1972
Piscine découvrable bassin de 25X12m Diamètre 35m 1000m2 couverts au sol. Fondation béton armé. Coupole polyester (munie de 126 hublots) sur charpente métallique. Coût : 1 300 000 F. Construite par la SERI (filiale Renault)
Pour tenter d'atténuer le sous équipement considérable en France en matière de piscine (1M2 de plan d'eau pour 185 habitants), il faut doubler la surface des plans d'eau tous les 7 ans. Dans ce but le VIème plan a fixé la construction de 1000 piscines, dont la conception a fait l'objet d'un concours. C'est le prototype dit "Piscine Tournesol" de l'un des cinq architectes lauréats qui est ici construit.
groupe scolaire "les rossignols"
architecte C.Damery, P. Vetter, G.H. Weil, I. Rouveau
1970
L'unité de conception de ce groupe scolaire est affirmée par la structure composée de poutres-chéneaux reposant sur des poteaux rectangulaires.
A proximité immédiate un centre commercial a été conçu par les mêmes architectes à partir des mêmes éléments structuraux.

La rafale sur Tournesol 2





Voici quelques photographies prises par Claude Lothier lors de notre visite de Nangis. On regrettera cette couleur saumon insupportable qui recouvre tant de bâtiments aujourd'hui. On regrettera aussi la possible destruction du prototype des piscines Tournesol.

La rafale sur Tournesol 3





Toujours aussi magnifiques ces soucoupes volantes. Merci Monsieur Schoeller.
Quelques vues de détails intérieurs prises par Claude Lothier. Si le sujet vous intéresse ne pas oublier de lire "les années ZUP architectures de la croissance , 1960 1973" aux éditions Picard.

vendredi 15 août 2008

En veux-tu en voilà




Au Vaudreuil, la ville ancienne qui côtoie le Val de Reuil que Jean Renaudie aurait dû construire, j'ai rencontré mon amie la rabatteuse. Celle-ci me promit de belles trouvailles pour l'automne et m'invita à regarder, on ne sait jamais, dans le cageot plein de cartes postales. Ce que je fis.
Je trouvai quelques vues intéressantes de la région, vues un peu ennuyeuses, boring dirait Monsieur Parr. Mais quoi c'est de l'architecture et je propose de vous faire partager ce cadeau (eh oui un cadeau) que m'a fait ma gentille amie. Voilà.
Nous avons donc :
Sotteville-lès-Rouen la rue Garibaldi avec les immeubles Bourgogne et Champagne que je crois tous deux de Marcel Lods qui fut chargé de la reconstruction de la ville. La carte est une édition J. Kettler expédiée en 1980.
Rouen Mont-Saint-Aignan le centre commercial dans une édition Greff. C'est la ville universitaire de Rouen. Si vous passez devant ce centre commercial c'est sans doute que vous vous rendez à la Galerie Du Bellay, qui propose toujours d'excellentes expositions d'artistes contemporains. Voyez le lien ci-contre. La carte fut expédiée en 1987 pour un jeu concours dont la réponse était : l'amitié est une âme en deux corps. Oui c'est vrai. Et parfois plus...
Et enfin un autre point de vue du centre commercial Colbert aux éditions J. Kettler. Au fond on aperçoit le cinéma l'Ariel où j'ai vu les Tati en excellente compagnie.

marcher sur les pas de mon père




Petit à petit, suite à des conversations récentes, j'apprends que mon père, à son retour d'Algérie s'offrit avec un copain un tour en Italie avant de devenir un jeune époux. Ce voyage le mena à Turin. Alors, évidemment je me demande ce qu'il a vu que j'aurais pu voir aussi. Et comme les coïncidences se multiplient, je trouve ce matin un numéro de la revue Aujourd'hui de Juillet 1961, avec un article sur l'exposition internationale du travail à Turin. Juillet 1961 c'est exactement la date de ce voyage de mon père. Le Palais des expositions est celui de Nervi dans lequel nous nous sommes trouvés enfermés avec les étudiants en juin...
(article du 5 juillet)
Je pense donc que mon père a dû visiter le palais de Nervi et j'imagine la Dauphine noire au toit rouge comme les taxis parisiens de l'époque déposant les deux jeunes hommes à côté du monorail dont je n'ai rien vu. Pourtant, aucune photographie dans nos albums de ce voyage étonnant. Mais l'ami est toujours vivant et peut-être que lui a quelques images de ce périple. Est-ce en souvenir de ce monorail que notre père nous en offrit un en jouet lorsque mes frères et moi étions petits ? Je suis certain en tout cas que cette modernité a dû lui plaire à mon père. Il aimait tant les romans d'anticipations. Je vous donne quelques images tirées de cette revue. Pas de carte postale, pas encore mais...