mercredi 23 février 2011

Sonacotra en plastique

En essayant de trouver une carte postale pour chacun des articles de notre guide vénéré, je ne croyais pas possible de trouver pour la Sonacotra de Fos-sur-Mer une carte postale des Tétrodons de l'A.U.A.
Pourtant :


Il n'y a pas si longtemps je vous proposais un article sur les préfabriqués et voici qu'à nouveau grâce à cette image, on trouve une sorte d'échantillonnage de modèles allant de l'Algéco aux Tétrodons justement.





Ce qui est intéressant, au-delà de l'architecture si typée de ce genre de cellule et habitat en plastique c'est que le guide, selon les éditions, nous propose soit un dessin du projet soit une photographie des Tétrodons.





Je vous propose donc les deux versions. On remarquera également le changement d'attribution des constructions ou disons une plus grande précision dans la version nouvelle.


On peut se demander ce que sont devenus ces modèles d'architectures minimales et plastiques.
Et si aujourd'hui avec les containers on semble vouloir retrouver ce type d'habitat modulaire, il est à remarquer qu'ici l'expérience est aboutie et même esthétique.
J'entends Monsieur Chaslin qui nous donne de mauvaises nouvelles des containers du Havre transformés en logements d'étudiants.
Et si on rapatriait les Tétrodons de Fos-sur-Mer au Havre ?

La carte postale est une édition LaCigogne en H Color sans date.


lundi 21 février 2011

Toujours du nouveau


Toujours du nouveau c'est le titre d'un dépliant de cartes postales réalisé par Thierry Mouillé en 2002.
Je viens, suite à un grand rangement, de le retrouver sous un livre de Pincemin... Rien à voir.
Vous savez que sur ce blog on aime bien quand les artistes contemporains se servent des cartes postales pour diffuser leur travail, voire le constituer en une édition d'artiste.
C'est le cas ici.
9 cartes postales détachables et un revers faisant porte-folio nous montrent des photographies de zones abandonnées, d'aires d'autoroutes, de lieux un rien vains.
Ce regard nous est familier et il semble que la photographie contemporaine aime ainsi à investir ces lieux laids, quotidiens et improbables certainement à la fois pour nous autoriser à les voir mais aussi finalement parce qu'ils sont là, simplement dans leur réalité.
Cela aussi une nouvelle fois s'amuse du pittoresque et rejoint un rien des préoccupations de boring postcards où de photographies allemandes dites objectives.
Mais...
On pourrait vite passer sur ce nouveau jeu si l'artiste Thierry Mouillé ne jouait pas avec nous dans une mise en abyme des lieux les uns dans les autres en utilisant une fenêtre ou plutôt un écran de projection bien particulier : le panneau d'affichage.
Ainsi chaque photographie (carte postale) nous montre un de ces lieux indifférents avec en position centrale ou inscrit dans le paysage un beau panneau d'affichage sur lequel est affiché... un panneau d'affichage qui, lui, est systématiquement plié, détruit ou inopérant.
Comme pour nous informer de la mort future de celui qui est debout.
Parfois les uns derrière les autres, reprenant les motifs, les panneaux se succèdent comme des petits soldats de la communication et de la publicité. Ils polluent.


Mais leur jeu est ici d'une grande vanité et c'est bien là que se fonde sans doute le regard politique (oui je sais...) et social de l'artiste.
Il ne semble pas que Thierry Mouillé ait désiré ici raconter d'histoire, il ne semble pas non plus qu'il nous narre un voyage.


La succession semble hasardeuse et souligne ainsi vraiment le manque de particularité de ce genre de zone qui ravit Philippe Vasset.
D'ailleurs ce qui m'enchante assez c'est que des micro-signes disent tout de même un certain territoire et même signent un pays : la France.


Seule une carte postale semble prise ailleurs, en Grande Bretagne sans doute car on reconnait un taxi... londonien.


L'autre chose importante c'est qu'il s'agit à n'en point douter d'un montage et non de photographies d'installations d'affichages dans le réel.
L'artiste aurait-il rêvé mais pas pu obtenir son effet ?
Est-ce au contraire un travail qui se joue sur une perception et ne réclame en fait aucun passage à l'acte dans le réel ?
On ne peut rien en dire car l'objet éditorial reste muet sur les intentions de Thierry Mouillé.
Nous avons comme information qu'il s'agit du 75ème numéro de la Collection Cardinaux, imprimé le 20 décembre 2002 sur les presses de l'imprimerie Mégatop (sic !) à Naintré.
Tirage de 400 exemplaires dont 15 signés par l'artiste. (pas celui-ci malheureusement)
Le logo du Ministère de la Culture et de la Communication laisse penser à une action culturelle.
Chaque image porte le même titre : Thierry Mouillé, Toujours du nouveau, 1999-2002.
Avec en plus, un copyright Artel, la fondation mouvante.
Tout cela est bien mystérieux.




dimanche 20 février 2011

Dalida passe, impair et manque.

édition Berjaud, expédiée en 1963

Royan.
Le casino dans sa splendeur colorée et transparente donne à voir ses lignes courbes.
Comme il devait être beau ce moment où, prenant le petit escalier courant le long de la façade, on découvrait sur le toit la conche de Royan, la mer bleue et les voiliers au loin.
Ecrasé, broyé, détruit.
Plus rien.
Mais je m'accroche à ce nom flottant sur une banderole : Dalida.


Ce nom de chanteuse que j'ai toujours entendu comme le départ d'une chanson dalida, dilida, dada di, me ramène à une époque un peu joyeuse, un peu conformiste.
Dalida.
Ce casino a donc entendu les enfants du Pirée, Gigi l'amoroso.
La chanteuse, épuisée après le concert est sans doute descendue sur la plage dans une robe longue et fluide.
Dans la nuit juste éclairée par les lumières de la ville au loin, elle a retiré ses chaussures à paillettes, les a laissées pendre par leurs brides fragiles à sa main gauche.
Puis d'un geste délicat elle a remonté sa robe le long de ses chevilles pour que l'eau de la mer ne mouille pas le tissu fragile.
Remuant sa tête en arrière pour libérer ses cheveux, elle a souri en prenant une respiration profonde.
Profiter si peu de la ville mais y poser tout de même une effluve délicate d'un parfum parisien se mélangeant subtilement à l'air marin.
Ses pieds nus laissent dans le sable une empreinte légère.
Mais il faut reprendre le chemin de l'hôtel. Demain il faudra chanter sur la scène de Biarritz.

Collection maison de la Presse, expédiée en 1966.

mercredi 16 février 2011

Venez voir grandir Evry avant...

Nous avons déjà évoqué ici, ici ou encore ici la Ville Nouvelle d'Evry.
Voici à nouveau que les cartes postales nous permettent de voir l'importance architecturale de cette cité dont il faudra réveiller les potentiels patrimoniaux avant qu'il ne soit trop tard...
Commençons :


Il s'agit là d'un exemple typique de cartes postales maximum éditées pour les collectionneurs de timbres et de cachets postaux.
Tout est à l'unisson et le jeu consiste à avoir un rapprochement entre les trois éléments le plus serré possible.
A l'occasion de l'édition d'un timbre sur les villes nouvelles, l'éditeur Empire Philathélique nous offre ce cliché dont on connaît également l'auteur : Club Interjeunes-Evry (?)
Un club photo de la ville ?
On voit très bien en tout cas sur ce beau document le travail de moulage de béton réalisé par Bernard Lassus que nous avions déjà vu là.
Cette architecture se place pour moi entre un jardin-gradin d'Andrault et Parat et les étoiles de Renaudie.
En tout cas il est question d'une vraie et belle réflexion sur le logement collectif mettant en jeu le plan, le semi-collectif et une certaine forme de décoratif qui ne manque pas de poésie.


On retrouve cette construction sur cette autre carte postale éditée par Raymon et expédiée en 1980. Il s'agit cette fois d'une "vraie carte postale" et au dos le cachet de la poste tout en datant l'envoi en 1980 nous dit aussi : "Venez voir grandir Evry"
L'éditeur ajoute à Evry le terme de ville nouvelle.
Bien que manquant un rien de netteté, l'image dit bien la beauté des gradins, le jeu de la polychromie.
Encore :


Ici aussi on retrouve notre construction comme perdue dans les champs fleuris et j'imagine le photographe couché par terre, visant la touffe d'herbes folles pour installer la modernité dans un jardin. C'est Alphonse Allais qui rêvait des villes... à la campagne !
On reconnaît à gauche de l'image un ensemble de jardins-gradins de messieurs Andrault et Parat.
Et d'encore plus près :


Toujours chez Raymon éditeur, cette nouvelle carte postale nous offre cette fois les jardins-gradins à proximité de la sculpture et des aménagements superbes de Gérard Singer qui se nomme le déambulatoire si j'en crois l'excellent site Evry-daily-photo.
On y voit les enfants et les vélos, on y voit les jardinières pleines de fleurs.
Evry est une expérience, Evry est une chance pour l'histoire de l'urbanisme en France, la démonstration par l'exemple qu'une ville nouvelle doit tout à la fois inventer et apprendre à aimer cette invention.
Espérons que les politiques locaux, dans des gestes iconoclastes de marquage, ne cassent pas cet héritage.
En fait espérons qu'ils ne gèrent pas... comme ils disent si souvent.
On ne gère pas un patrimoine, on le défend.

mardi 15 février 2011

une bible... communiste ?




Je reçois ce matin un livre que j'attendais depuis longtemps, depuis en fait que j'avais découvert les photographies de Frédéric Chaubin dans une revue de mode.
Ce livre CCCP, Cosmic communist constructions photographed est pour les amateurs de brutalisme architectural et de fantaisies monstrueuses une sorte de bible.
Chaque page est l'occasion de rester bouche bée, incrédule, et nous met au bord de la crise de nerfs tant la jubilation et l'émerveillement sont grands.
Les édifices sont rangés par catégories et on parcourt ainsi le vaste empire soviétique à la rencontre de constructions réellement effrayantes, subjuguantes comme le sont souvent les monstres.
Nous en avions déjà évoqué quelques-uns ici, ici ou encore ici.
Mais l'autre découverte c'est aussi la grande poésie de certaines constructions qui offrent une liberté formelle, décorative et inventive très surprenante.
Les photographies de Monsieur Chaubin sont d'un registre documentaire simple et mettent parfaitement en avant la sensation de rencontre. Pas d'effet, pas de jeux artistiques mais pas non plus de dureté froide, d'objectivité vaine et cynique.
On est ainsi parfois les pieds dans la neige devant la réalité du désastre avec des contre-jours et même des reflets sur les vitres.
Tout cela rend le voyage abordable, nous donne l'incroyable sensation de le suivre comme si nous étions derrière lui à chaque instant, surpris et heureux de rencontrer les lieux pour ce qu'ils sont aujourd'hui.
C'est aussi la qualité de ce livre qui n'est pas seulement un livre d'images et sa préface nous offre une analyse et une critique historique bien senties.
Deux très petits regrets : des photographies vraiment coupées en deux par la mise en page et un index des architectes manquant.
Mais... cela n'est vraiment rien et ce livre est sans aucun doute un événement, un de ces ouvrages qui font date, que l'on se doit d'avoir parce qu'il est bien plus qu'un constat, presque l'invention d'un genre.
Alors je cherche dans ma collection quelques points communs avec l'ouvrage de Monsieur Chaubin et j'en trouve, grande honte, finalement très peu !
Alors on n'hésite pas et on se fait ce cadeau car en plus c'est un livre tout à fait abordable car édité par Taschen. Vite, comme moi commandez-le !
Voici :
on peut sur une carte faire aussi le voyage.

le ministère géorgien des autoroutes :

le Palais des Nations de Tachkent et sa carte postale :



le nouveau musée du Fort IX en Lituanie, cela doit vous rappeler quelqu'un...

le terminal portuaire de Leningrad et ses cartes postales :



le théâtre dramatique Fiodor Dostoïevski, Veliky Novgorod :

le parc de loisirs à Douchanbé qui aussi nous rappelle quelque chose...

l'hôtel "Ouzbékistan", Tachkent :

un mémorial en Lituanie :

lundi 14 février 2011

la Réserve de Patricia



Patricia qui enseigne l'anglais à de futurs jeunes architectes m'a offert il y a peu cette très belle photographie de la Réserve à Agadir au Maroc.
Il ne s'agit donc pas d'une carte postale.
On y voit un superbe bâtiment tout en courbes posé sur la plage grâce à de magnifiques pilotis.
C'est d'une grande beauté lyrique que je trouve bien brésilienne.
Mais je n'avais aucune information sur cet objet architectural.
On remarquera tout de même la très belle qualité du document à la photographie équilibrée.
Il me fallait apprendre.
J'ai donc entrepris de trouver une carte postale de ce lieu et cela fut fait :


Cette carte postale Cap en Real-Photo et Bromocolor nous dit bien également que nous sommes à la Réserve à Agadir et... et... et... nous donne les noms des architectes !
Messieurs Duhon et Bassières.
Mais cela ne nous dit pas la fonction de la construction.
Un restaurant ? Un bar ?
Un club-house pour les marins chics ?
Mais la transparence de la façade nous permet de pénétrer le bâtiment et d'y voir là aussi de bien belles choses...


Dans un numéro d'Architecture d'Aujourd'hui de septembre 1955, je trouve deux hôtels dessinés par Monsieur Duhon.
C'est bien dans l'époque.
C'est franc, moderne et blanc.
Voyez :








Nous nous rappelons également que Mr Duhon et Mr Zevaco ont travaillé ensemble : rappelez-vous cela ici.

dimanche 13 février 2011

Le Corbusier concret


Comme pour le message précédent : une forme de symétrie.
Il semble que l'architecture de Le Corbusier pousse les photographes à couper leurs images en deux. Ici nous sommes à Rezé-lès-Nantes dans la maison radieuse et comme nous l'indique la carte postale Gaby plus précisément dans la chambre des enfants.
Oui..
C'est un peu... dur.
On pourrait sans difficulté se croire soit dans la cabine un peu grande d'un bateau, soit dans une chambre d'internat ou de résidence universitaire.
D'abord l'espace semble parfaitement symétrique avec une égalité de surface gauche-droite accentuée par la cloison coulissante un rien fine.
Personne n'habite là c'est évident.
Rien ne traîne, rien ne remplit les meubles et les lits ne sont couverts que d'un couvre-lit au motif très 50.
On ne peut pas bien saisir si la partie de droite est aussi une chambre ou s'il s'agit d'une banquette. Imaginons trois personnes, trois enfants dans un tel espace...
Oui c'est possible.
L'un est sur le toit en train de courir avec ses camarades.
L'autre est dans la rue intérieure et fait des courses pour le repas du soir.
Le troisième est en bas de l'immeuble et observe timidement la voisine du quatrième étage. C'est le plus âgé, il a la chambre de gauche.
Finalement le soir, ce dernier ferme la cloison et fait ses devoirs pendant que les deux autres juchés sur leur lit lisent l'île au trésor et le dernier numéro du journal de Tintin.
Parfois cela se chamaille un peu mais il suffit au grand frère d'entrouvrir la cloison, de balancer un coussin sur ses frères pour obtenir à nouveau un semblant de silence.
De toute manière, il part en apprentissage à Nantes aux Chantiers navals l'année prochaine.
Et puis partout une belle lumière inonde la chambre.
Pas de papier peint, pas de tapis, une sorte de tranquillité formelle, presque un abandon décoratif.
Regardez comme le dessin des lits est incroyablement simple et beau.
Cette carte postale est bien aussi une carte témoin comme je crois qu'il s'agit d'un appartement témoin. Un lieu laissé vide pour les visites des futurs locataires et des curieux.
Je pense qu'aujourd'hui cet endroit doit être habité, rempli, décoré.
Des trous de punaises pour des posters des Spice Girl, des chaussettes sous les lits, des briques de Lego sur l'armoire.
C'est normal.
C'est concret.
C'est la vie.

Il faut noter que le nom de Le Corbusier n'est pas donné par l'éditeur.

samedi 12 février 2011

Le Corbusier abstrait



Nous voici de retour à Ronchamp, chez Le Corbusier.
Et voici une carte postale éditée par la Société Immobilière de Notre Dame du Haut.
Nous avons déjà publié cet éditeur de cartes postales et une nouvelle fois ici ce qui est surprenant c'est la très grande qualité du document.
Qualité qui place cette carte postale autant du côté du champ documentaire que du champ artistique.
Le cadrage d'une grande beauté plastique et d'une grande radicalité formelle dépouille le bâtiment jusqu'à son essence même.
Dans une approche presque intime avec la surface du mur, le (la ?) photographe coupe par la verticale l'image en deux comme avec une lame.
Laissant à gauche la blancheur d'un crépi épais descendant tout droit et à droite une courbe au sol, celle de l'estrade, il installe au fond le seul volume architectural reconnu : la chaire du prêtre pour les cérémonies en plein air.
L'ensemble des masses compose ainsi une abstraction dont finalement seul, dans un flou à l'horizon net, le petit morceau de paysage reste l'élément figuratif.
Mais une fois de plus comment déterminer qui décida de cette composition ?
Car s'il ne fait ici aucun doute que la prise de vue est une séquence possible d'une promenade à Ronchamp, on peut tout de même se demander si c'est l'architecte ou le regard sur son architecture qui produisent cette abstraction.
Le photographe est debout, il ne fait pas de manipulation particulière ni de torsion incroyable pour obtenir cette image. Il est dans une forme de "réalisme" de la rencontre avec Ronchamp. Autrement dit, il montre, à hauteur de regard de pèlerin, ce qu'il est possible de rencontrer et de comprendre de cette architecture.
Mais par définition, le cadre est limité et les angles droits aux quatre coins de la carte postale obligent à des choix.
Comment dire à celui qui n'a pas vu Ronchamp et comment permettre à celui qui l'a vu de se reconnaître en train de visiter ce lieu ?
Il s'agit bien là de la mission d'une carte postale.
Ronchamp est insaisissable par l'image tout simplement par ce qu'elle est une fabrique à images.
La complexité formelle de ses courbes, le jeu inouï de ses matériaux, les séquences de vides et de pleins en font une œuvre mouvante dont on ne peut saisir à son pied ni son plan ni son élévation comme il est impossible au promeneur sur un chemin inconnu de savoir à l'avance ce qui se trouve derrière la montée.
Et le Corbusier offre alors toujours comme des points nécessaires à un rétablissement de l'équilibre une forme géométrique simple permettant aux sens de se ressaisir et d'offrir au corps un lieu pour se tenir.
Qui osera me dire voyant cette carte postale que l'on peut ici comprendre l'espace réel du lieu ?
On ne peut que saisir ce désir de dessin et de composition, admettre que ce lieu est le lieu de cette expérimentation plastique exactement comme il est difficile en regardant la surface complexe d'un coquillage de deviner les courbes intérieures de son colimaçon.
C'est Ronchamp.
Mais il me reste aussi, devant la multitude des images éditées de Ronchamp, à dire que le photographe de cette carte postale a su au moins ne pas tricher. C'est dans cette honnêteté du regard qu'il a compris le lieu. Il se pose finalement au pied de la machine à images, ramasse les dessins de l'architecte en s'étonnant sans doute lui-même dans le cadre de son appareil d'une construction inventive permanente.
On pourrait nommer cela une photogénie.


jeudi 10 février 2011

Valérie Herran n'a pas résisté.

Valérie Herran est une lectrice assidue de ce blog et nous offre souvent des commentaires avisés sur les architectures modernes.
Hier, une jolie surprise postale m'attendait.
Dans une enveloppe à bulles un petit paquet de cartes postales envoyées par Valérie Herran firent ma joie matinale.
Je vous en propose quelques-unes.
On commence avec une carte postale à vues multiples très dans le courant Martin Parr. On voit et devine comment les éditeurs de cartes postales pouvaient mélanger les genres architecturaux pour tenter de cerner l'image d'une ville. Ici c'est Valence qui voit son "célèbre kiosque des amoureux de Peynet" associé au... supermarché Casino !
Il s'agit d'une édition Italcolor.


Viennent ensuite deux cartes postales de l'abbaye de la Rochette, Belmont-Tramonet, à Pont-de-Beauvoisin.



On perçoit assez mal l'ensemble mais on devine à ces détails que celui-ci tente de conjuguer un mélange de sobriété classique (arcades et matériaux) avec des élans modernes comme ce traitement d'entrée et ce pignon en béton (?) appelé le mur des cloches.
Les éditions Jansol nous donnent le nom de l'architecte : Monsieur Mauletti.
Je ne trouve rien sur internet ni dans mes ouvrages à propos de cet architecte.
Passons à la montagne :


Cette carte postale nous montre la station du Corbier.
On y retrouve sa barre assez belle et son tripode qui fait l'objet d'un court et dur article dans notre guide vénéré.


Il est étonnant d'ailleurs que le nom de l'architecte J.C. Bouillon ne soit nommé nulle part sur internet alors que son tripode vient d'être restauré par un autre architecte qui, lui, voit son nom très souvent donné : Monsieur Maucourt.


On trouve sur les sites de skieurs jugeant les stations de ski avec toutes les qualités requises qui sont les leurs cette phrase amusante : "Le Corbier, pour moi on peut pas faire pire.
Pour ce qui connaisse, je suis sur que Le Corbier c'est pour abréger le nom de
l'architecte le CORBusIER (c'est un gars qui voulait raser intégralement Paris dans les années 30 pour faire des grandes tours)"

Il s'agit certainement du complot international des architectes modernes... faites gaffe les mecs...
Il faut croire que la blancheur de la neige altère non seulement le regard mais aussi la faculté de jugement...
Le ski wahou c'est trop cool, fun, grave Mec....
Poursuivons...


Le Grau du Roi et ses floralies II qui pourraient bien être aussi de Mr Balladur. Si on retrouve sur la façade le jeu des courbes et contre-courbes, on ne peut s'empêcher de trouver cela juste un peu triste et bien moins marqué par la fantaisie joyeuse de la Grande Motte.
On s'en rapproche un peu plus avec cette carte postale multivues de Port Camargue et sa superbe capitainerie du port.



Encore un peu ?
Pour finir du très beau, du très classique :

L'hôtel de ville de Villeurbanne.
Nous reste à remercier pour ces beautés postales et cette promenade, Valérie Herran. Merci.
Me reste à bien tout ranger dans mes classeurs.