lundi 31 mai 2010

Paul Andreu, multiples



Je ne vous ferai pas l'article sur la beauté, la justesse et la perfection fonctionnelle de cet aéroport Charles de Gaulle de Monsieur Andreu.
La fortune critique est riche, les articles foisonnants et... je suis un peu fatigué.
Vous trouverez facilement toutes les informations sur le net.
Alors juste comme ça la carte postale et toutes ses vues agrandies pour se réjouir encore et encore de sa beauté.
La carte postale est une édition Pi en concession exclusive de l'Aéroport de Paris. Pas de date mais nous sommes forcément après 1974.






Pour finir, regardons dans notre guide et amusons-nous de la permanence du texte critique et du remplacement de la photographie de chantier de la première édition par une photographie de l'aéroport terminé sur la seconde édition.



dimanche 30 mai 2010

l'habit ne fait pas.

Voyez :


Vous connaissez cet endroit.
Regardez bien les fenêtres.
Non nous ne sommes pas dans une brasserie de la gare, dans un relais-château.
Nous sommes bel et bien dans une des constructions les plus stupéfiantes du siècle dernier, un machin moderne superbe ne manquant pas d'humour.
Alors ?
Stupéfiant et humour ?
Vous ne voyez pas....
Regardez bien les photos sur le mur... arrondi.
Bravo !
L'Atomium !
Cette carte postale nous montre en effet l'intérieur totalement décalé du restaurant juché dans l'une des sphères du monument bruxellois.
La carte postale fait partie d'un dépliant Photolook nous montrant trois restaurants au "style et ambiance différents où l'art culinaire, le service et le cadre vous séduiront grâce à la compétence et l'expérience réunies de Jean et Sylnano " (sic ! )
Sauf que... l'ambiance des trois restaurants est partout la même et que je vous les épargnerais bien.
Fauteuils Henri quelque chose, velours rouge ou gris pour que les taches de vin se voient le moins possible, bougeoirs argentés n'éclairant rien, nous passerons sur le parasol à l'intérieur du restaurant.
On admirera la photographie du lieu sur le mur ici :


Et surtout on observera que les propriétaires ont cru bon de rappeler à leurs clients où ils se trouvaient en leur proposant une maquette de l'Atomium à l'intérieur de la salle.


On ne sait jamais quelquefois qu'ils oublieraient...
Et puis comme signature de sa présence, dans un acte manqué, le photographe laisse la signature de l'éclat de son flash dans l'argenterie. Malgré l'agrandissement, malheureusement il reste sans visage mais la lumière de son matériel signe sa présence.


Et comme un bonheur n'arrive jamais seul voici la carte postale montrant l'extérieur :


La boule rouge dit bien où nous sommes. D'ici et de là, de l'intérieur vers l'extérieur, troublant jeu d'indifférence au genre du lieu, un peu comme le Capitaine Nemo dans son sous-marin ultramoderne décoré en grand style bourgeois. Comment vous dire la joie profonde pour moi de voir ainsi dans l'édition même ce jeu de situation, cette manière de dire l'important de l'image, son centre en quelque sorte. A grands coups de peinture rouge imaginaire, recouvrir le lieu, lui donner un peu plus de localisation. Enfin, une carte postale auto-située...


Voyez cette dernière carte postale :


Toute l'équipe au complet avec au centre ceux qui pourraient bien être Jean et Sylvano.


Et toutes ces toques dressées comme des petites architectures de tourelles voulant protéger la grande cuisine s'alignent au pied de la molécule de fer toujours et encore superbe.
J'irais bien y manger dans ce lieu ultra-belge fait d'écarts géniaux, de jeux d'images.
Merci Claude pour cette découverte.

mercredi 26 mai 2010

architecture pour l'attente

Aujourd'hui c'est circulez il n'y a rien à voir.
Tout partout est construit pour le flux, le passage.
Les designers du métro font des sièges anti-SDF en supprimant les bancs pour que ceux-ci ne s'y allongent plus.
Mais parfois, au détour d'une carte postale, on trouve des espaces d'attente, des lieux conçus pour que l'on puisse là passer les quelques minutes, heures parfois qui nous séparent d'un événement à un autre.
L'arrivée de la tante de Marseille (jeu de mot oui oui), du cousin d'Amérique ou encore du supérieur hiérarchique qui vous dira dans un rendez-vous attendu ses quatre vérités...
D'abord :


Cette carte postale Graphokopie Sander nous montre le foyer de la maison de la Culture Nationale de Rathenow.
Des fauteuils confortables, des luminaires bien brillants donnant une lumière un rien égale et indifférente, le brillant d'un sol entretenu et le vide sidérant du milieu de l'image indiquant bien que là, normalement un passage actif se fait pour rejoindre l'escalier.
Plafond et colonnes simples jouent ensemble un air de rigueur sérieuse mais réchauffée par un malheureux caoutchouc et cette lumière provenant du fond de l'image.
Personne...
Mais ce qui est étonnant c'est que je possède deux exemplaires de cette carte postale. je note à chaque fois au dos que le correspondant est un homme et qu'il est question de vie militaire...
La ville Rathenow est même orthographiée Ratenove. Une ville sous garnison française après guerre ?
Mais voici notre paquebot qui arrive à l'heure :



Que dire ?
Magnifique non ?
Nous sommes dans le hall d'entrée de la Gare Maritime du Havre. Nous sommes en édition de luxe Estel en photographie véritable.
Quelle merveille éditoriale ! Photographie parfaite se jouant de toutes les sources de lumière, Lieu superbe où le plafond en caissons fait briller la géométrie du pavage. Sobriété du décor dans un grand chic à la française.
Mais quand photographier un lieu tel qu'une salle d'attente avec cette lumière sans qu'il n'y ait personne de présent ?
Après le bateau, attendons l'avion :


Là aussi, comment dire...
Beauté simple d'un vide sans appui, là aussi plafond aux caissons superbes d'une grande simplicité mais à la plastique redoutable, j'aime également les peintures (céramiques ?) aux graphisme bien typé.
Tout suit : mobilier aux banquettes moelleuses, dessin des ouvertures et des guichets et le comptoir central...
Regardez bien on nous observe :


J'aime l'état d'abandon de la jeune femme au premier plan. Il est... 11h08. La correspondante indique le 29 août 1961 et qu'elle se trouve devant le bas-relief ultramoderne (sic). La carte postale, une édition Ryner, est datée par le tampon de la poste mais également par la correspondante qui ajoute même l'heure... 11h... soit huit minutes avant l'heure indiquée sur la pendule. Le hasard !
Le même lieu en couleur :


Les petites vitrines centrales sont remarquables aussi, petites boîtes de verre.
Il semble que l'architecte soit simplement Monsieur Pouillon ! Malheureusement la carte postale Ryner ne nous le précise pas.
En tout cas, il est certain qu'un aussi bel espace pourrait bien être de ce grand architecte.
Aussi beau ?
Oui, je trouve !


Évidemment ici ce n'est pas tant l'espace architectural qui est remarquable mais bien son aménagement.
Nous sommes dans le hall d'entrée de la clinique Manhes à Fleury-Mérogis.
Les sièges de Bertoia font ici merveille. Et puis le superbe comptoir d'accueil traité comme un Rietveld. Oui...
J'ose...
Mais si, regardez bien ce très beau volume. Et tout est à l'avenant, plafonnier-boules, plafonniers-carrés répartis comme au hasard de ce plafond. La jeune femme est souriante et le rouge des pots de fleurs font l'éclat du lieu comme ça.
La lumière de l'entrée écrase le paysage extérieur.
J'aime beaucoup cette image.
Et moins, beaucoup moins... design :


Dans une saturation épouvantable de matériaux riches et disparates, dans un goût qui mélange le pittoresque au plus délirant ridicule, dans un espace qui déclare haut et fort son incapacité au silence visuel ou même le flou d'un bouquet de fleur réussit à être laid, des femmes descendent un escalier.
Où est Marcel Duchamp ?
Elles ne sont pas nues, en maillot de bain, elles sont observées par l'amie qui attend dans l'humidité moite de ses cuisses et de ses fesses chauffées par le cuir épais d'un fauteuil en cuir hideux.
Au loin, un groupe de jeunes adolescents maigres et attentifs au jeu du photographe et à la plastique disponible des jeunes femmes attendent au bar en sirotant une limonade trop chère.
Je voudrais apporter ma solidarité là encore aux plantes vertes obligées de faire bonne figure dans un environnement aussi factice où la fontaine électrique balbutie un gazouillis de chasse d'eau.
Que dire de la malheureuse reproduction d'un tableau sur le mur de droite, certainement le prétexte culturel du propriétaire y voyant l'image même d'un bonheur déclarant à la fois sa classe sociale et son incompréhension des choses de l'art.
L'hôtel Royal de Bénidorm. N'y allez pas. Où, au contraire, allons-y rire de notre monde perdu entre son désir fou du bonheur simple d'un maillot de bain deux pièces et son joyeux problème de temps libre !
J'adore !

du sport du sport du sport

D'abord du ciel, il semble presque petit, un élément comme les autres, pas plus.
Il semble même un peu perdu au milieu des terrains dédiés au tennis, football, course etc.
On devine sa capacité d'accueil pas tellement par sa taille propre mais par la taille de son parking !
Au loin, la ville bleuit tranquillement.
La ville c'est Lyon.
L'objet : le Palais des Sports.


La carte Combier n'en fait pas la vedette de cette prise de vue aérienne et l'inscrit au milieu du stade municipal et de la piscine.
Le toit plissé comme un moule en papier pour pâtisserie délicate est pourtant bien reconnaissable et beau.
Toujours d'un peu haut (avion) :


Le point de vue d'ailleurs souligne bien que le beau morceau de ce bâtiment est son toit. La vision depuis le sol est moins spectaculaire car on est alors devant un cylindre qui d'ailleurs pourrait bien être, si j'en crois la vue satellite, un ovale !
Ce qui expliquerait le léger décentrement du point haut du toit vers la droite.
Reste un bien bel exemple de cette architecture alliant la radicalité de sa forme à sa fonction tout en se jouant des qualités constructives modernes de son époque avec ici un toit magnifiquement complexe à peine visible juché sur ce qui se constitue comme une place fermée.
Une sobriété technique rêvée en lyrisme fonctionnel.
L'éditeur de cette merveille est Cellard de Bron qui nous donne également la liste longue (!) des architectes :
Messieurs Weckerlin, Bellemain, Duthion, Gachan, Guillot, Maître, Zimmerly, et Hugon.
Ouf ! En espérant n'oublier personne...
Mais.
Mais depuis mon satellite Google Earth, je remarque en cherchant mon palais des Sports une autre merveille cachée pas trop loin, une autre soucoupe volante : une piscine Tournesol de M. Schoeller !
Nous sommes à la Mulatière, rue de Verdun.
Je ne résiste pas à l'envie de vous la montrer.



Et pour finir faisons un retour également par le Palais des Sports et voyons comme depuis le sol parfois, la réalité nous joue de jolis tours de plusieurs tonnes !

mardi 25 mai 2010

le pilote, le photographe et la caravane

Vous entendez ?
Écoutez bien.
Ça ronronne et c'est un peu difficile de parler par-dessus le moteur.
Alors ?
On vient de prendre un sacré virage sur l'aile gauche, tout en appui.
Pourtant il faut sortir l'appareil photographique.


Nous sommes dans l'avion de Combier et on survole Royan.
Hier, j'ai fait mon Royan Rattrapage et en rangeant les cartes postales j'ai découvert un point commun entre d'eux d'entre elles, un attelage caravane et automobile identique et au même endroit.


Ne dirait-on pas des voitures Norev ?
Pas de doute il s'agit bien de la même campagne photographique.
Il nous faudra trouver le témoignage de ces pilotes photographes de cartes postales quelque part.
On peut trouver les noms suivants au dos des cartes postales de Royan :
A. Bouclaud, R. Durandaud, Ray. Delvert, monsieur Grafoulière, Michel le Collen, Alain Perceval, monsieur Beaujard, messieurs Lang-Cipha, monsieur Heurtier, monsieur Henrard et monsieur Meauxsoone.
On remarquera que certains sont nommés "pilote-opérateur", d'autres "pilote-photographe" et d'autres photographes seulement. Cela voudrait dire que le manche de l'appareil coincé dans les genoux, le photographe-pilote sortait l'appareil photo et faisait le cliché ! Cela devait être un rien acrobatique !
Parfois même le nom de l'aéroport de Bordeaux-Mérignac est nommé et certaines maisons d'édition comme Combier ne citent que rarement le nom du photographe...
Y avait-il une bataille de l'air des photographes de cartes postales, tous attendant et cherchant le bon spot ? Ou bien au contraire, tous copains, se racontant le soir venu de retour à Mérignac leurs exploits au bar des pilotes ?
Pour ce qui est de la caravane sur le parking, on reconnaît bien les si typiques caravanes Hénon
à double essieu. Quel gabarit tout de même !
Je vous propose une petite sélection de cartes postales de caravanes histoire de...


Caravane l'Escargot type "La Baule" 280, le dos de la carte est couvert d'un texte descriptif et publicitaire que je vous épargne. Les plus assidus auront reconnu le cul d'une Renault Frégate.
Encore une carte publicitaire pour la marque Eminent et le revendeur Muller si je comprends bien...


On est plus près du mobil-home que de la caravane !
Les artistes contemporains aiment les caravanes et en voici deux exemples. On commence par une photographie d'Alan Aubry que l'on connaît bien ici sur ce blog.


Pris depuis la portière vu le flou du goudron, le morceau de paysage bien serré laisse rêveur...
Tout tient dans une incroyable collection de lignes horizontales et la nomination Münsteriand et Dominant...
Je ne sais pas ce qu'Alan y voit, j'avoue... Mais c'est un bien étrange et beau cliché édité par Carted à l'occasion des 10 ans des iconoclasses de la galerie Duchamp à Yvetot.
Pour finir :


Cette carte postale éditée par la Maison des Arts d'Evreux nous montre une pièce de Marc Hamandjian nommée Base avancée d'exploration terrestre installée à l'occasion de l'exposition L'art du temps dans les jardins de la ville en 1998.
Marc adore les caravanes, les Ds, les attelages et la blancheur radieuse des cités utopiques.

lundi 24 mai 2010

Royan Rattrapage

Beaucoup de retard sur les nouvelles cartes postales de Royan arrivées dans mes classeurs.
Alors je vous propose un rattrapage géant.
Sans trop de commentaires car vous commencez à savoir mon indéfectible amour pour la ville balnéaire la plus sublime, magnifique, grandiose de France.
(oh oui bon ça va, je sais...)
Allez on y va !
D'abord le Royan d'avant Royan, celui des baraquements d'après-guerre. Il s'agit de la Cité commerciale proche de la rue des gardes.



Deux vues assez rares de tache verte, grand esplanade plantée au cœur de la ville.


Puis deux vues aériennes qui nous permettent de comprendre le plan de la ville. On voit parfaitement le marché et les nouvelles galeries.


On retrouve notre Cité commerciale.


le marché le voici, magnifique sous le soleil.


Allons voir l'église.


La carte postale nous rappelle bien le nom des architectes : messieurs Gillet, Laffaille et Sarger orthographié Sargir... et monsieur Hebrard.
Entrons à l'intérieur :


Tout est dit de la beauté constructive du lieu. Béton en V système Laffaille entrecoupé de fentes de lumière.
Vraiment un de mes lieux préférés.
Et puis un jour j'aurai cette chance moi aussi, comme ce photographe d'aller voir Royan depuis le clocher de l'église. Un incroyable point de vue que l'on doit à l'éditeur Berjaud.


Redescendons sur terre et reprenons le boulevard Aistide Briand.


On admirera la décoration florale très années cinquante !
Au fond on devine le dôme du marché.
Et le casino :


étrange point de vue mettant au centre une fontaine ! On devine une grue sur le casino qui serait donc encore en construction.
Tournez manège au rond-point de la poste.


les très belles boutiques de la plage ne sont pas encore encombrées par les ajouts des commerçants... Il faudra bien faire un jour aussi ici le ménage !
Pour finir, reprendre de l'altitude :


Royan dans sa splendeur; le casino est là, le portique est là.
Comme j'aimerais y retourner...