samedi 17 avril 2010

explorama



Explorama c'est le titre de la nouvelle installation de Marc Hamandjian au F.R.A.C Haute Normandie.
Marc Hamandjian depuis quelques années maintenant nous propose des dispositifs de voyages réels ou fantasmés où importe autant l'image du voyage (son récit) que le véhicule qui permet de voir.
Le dispositif souvent met en place un objet de design relooké à l'envi jouant du bricolage le plus subtil au collage le plus brut.
Nous avons ainsi pu voir une Renault 4 véhicule lunaire aux hublots à la Hergé, un scooter Vespa devenu une draisienne streamline à la Loewy, des Golf emportant dans l'espace des caravanes occultées.
Toujours, jusque-là, ce goût pour une atmosphère rétro-futur mêlant les références de la science-fiction la plus débridée et populaire à l'analyse fine des moyens médiatiques dans un jeu humoristique, ironique et léger.
Je suis client.
Explorama soudain apparaît comme un virage pris un peu durement.
Des véhicules construits d'après des dessins de l'artiste hésitent entre modules lunaires, sièges Bauhaus ou matériels d'adaptation au handicap physique.
On pense aussi aux agrès des gymnases.
Le spectateur est invité gentiment à prendre place pour observer une projection vidéo, zapping d'images au montage difficile à saisir comme si votre grand frère jouait avec la zappette derrière vous sans vous demander votre avis.
C'est parfois agaçant, souvent drôle et relativement inquiétant.
Bien évidemment, il semble toujours amusant de tenter de retrouver soit une lecture narrative soit de saisir nos propres influences. (j'ai pu voir Star Wars !)
Chacun y va de ce qu'il croit saisir et aussitôt cela lui échappe, l'image sautant vers une autre.
Les engins sont soit à votre disposition soit en train de décoller ou d'atterrir suspendus dans l'espace du bâtiment et j'éprouve un sentiment de dilution.
Mais il est vrai que cet espace est difficile car son volume joue étrangement avec sa galerie supérieure.
J'aurais, si j'ose, Marc, préféré un rassemblement plus serré jouant du code par exemple des salles de jeux vidéo et de leur jeux alignés en rangs bien ordonnés.
Les cercles auraient formé en plus un tunnel, je crois, d'un bel effet, trouvant là une échelle architecturale, créant un lieu.
Mais on s'amuse toujours à voir qu'un écran, quel que soit son contenu, génère le désir d'un siège et du confort même au risque de l'abrutissement inutile d'un flot d'images.
Orange Mécanique est un peu loin mais heureusement.
Reste le fantôme du maître des lieux, celui qui diffuse et choisit, le pupitre n'offrant qu'un vide dont on ne sait s'il nous autorise à jouer ou nous contraint à subir.
C'est, je crois, finalement dans ce fantôme que tient la pièce. Dans cet espace vide du pupitre de celui qui dirige le flot sans que, à aucun moment on ne puise ni le rencontrer, le déranger ou encore le contraindre à cesser.
C'est là que peut-être pourrait se former la violence de cette installation faisant de l'artiste un démiurge, une sorte de chef d'orchestre.
A nous, à vous, de décider si le concert vous cloue dans votre siège, ici, siège récupéré sur des Renault Espace... Tout est dit.
Ne manquez pas de venir voir Explorama et de voyager ainsi assis et encerclés.
du 13 mars au 16 mai.
F.R.A.C Haute Normandie
3 place des Martyrs de la Résistance
Sotteville-lès-Rouen
ouverture au public du mercredi au dimanche
de 13h30 à 18h30.
Le voyage est gratuit pour tous !








Goulet (Turpin) sans Claude Parent

On sait sur ce blog les relations particulières qui lient la Société Goulet-Turpin et Claude Parent.
On sait que c'est cette société qui commanda les magnifiques centres commerciaux, pionniers du genre, à notre grand architecte (Sens, Reims, Ris-Orangis...).
Mais voilà que sur une carte postale bien marquée de son temps, au coin d'un petit immeuble de Coulommiers, je trouve l'enseigne Goulet sans Turpin.



On devine une petite épicerie de quartier, un marchand d'oubli.
Des cageots, des caisses de bouteilles sont rangés le long du mur derrière une Simca.
A gauche, une église qui justifie le nom du lieu, place de... l'église !
En allant me promener par écran interposé je retrouve l'immeuble mais l'épicerie a disparu.


L'immeuble a été ravalé et les arbres ont grandi. Toujours aussi peu d'enfants sur les jeux.
Mais le satellite me dit aussi que Coulommiers a de la chance car elle possède un quartier réalisé en jardins-gradins de messieurs Andrault et Parat.
On les devine bien sur le plan et comme un bonheur n'arrive jamais seul, on peut descendre et les apercevoir du niveau du sol.


Vraiment, Google Earth merci...