lundi 15 juin 2009

Claude Parent en revue


Vous pourriez crier au scandale, vous étonner, dire votre agacement.
Vous auriez raison car cet article ne vous présentera pas de carte postale mais des images extraites de la galerie des Arts N°96 Août 1970.
Mais vous me connaissez maintenant. Et dès que vous aurez vu la couverture, vous aurez compris la raison de ce chemin de traverse et bien au contraire vous serez heureux de partager mon enthousiasme pour ces images.
André Parinaud dans son éditorial entièrement consacré à la Biennale de Venise fait un éloge appuyé à Monsieur Claude Parent. Il en fait le seul vrai héritier de 68 (Paul Virilio doit encore en rire) mais très à propos évoque la qualité de l'œuvre vénitienne et son subtil mélange de collectivité et d'individualisme :
"Que voyons-nous à Venise ? Une remise en question de l'idée même de l'œuvre, de l'idée même de l'art, mais sur un plan positif et non dérisoire. Celui qui entre dans le pavillon français tente d'abord vainement de découvrir une œuvre à "regarder" mais il sent très vite qu'il habite une œuvre, qu'il la vit exactement comme s'il était au centre d'un tableau cubiste ou d'une sculpture de Moore en train d'escalader les formes, d'en apprécier la réalité avec ses pieds, son dos, ses mains, sa colonne vertébrale, sa respiration, sa tête et son cœur."
C'est très juste et c'est exactement ce que j'ai ressenti lors de ma visite des architectures de Monsieur Parent ou de celles de Madame Zaha Hadid et de Monsieur Libeskind. Le corps en action, éveillé et arpentant un paysage bien plus qu'une construction.
L'article sur 8 pages (!) nous informe des principes de l'architecture-principe (oui) et des constructions en cours et réalisées avec une abondante et superbe iconographie. Des photographies de Vera-Cardot, Longechal et Béranger. C'est simplement superbe et informatif. C'est la première fois que je vois une image en couleur de Venise, ce point de vue de la Maison de l'Iran ou l'intérieur de la maison d'André Bloc.
Si vous partagez mon goût pour l'architecte, procurez-vous cette revue.

Voici le supermarché GEM de Reims-Tinqueux, celui qui est actuellement défiguré.

Voici la Maison de l'Iran à la Cité Universitaire avec son bel escalier.

Voici le supermarché de Ris-Orangis, qui mériterait lui aussi une protection. Si quelqu'un m'aide j'assure !


Voici le pavillon français, tout en fonction oblique. Magnifique. Je ne le verrai malheureusement pas à Venise Samedi prochain...
Mais cette couleur rose, Monsieur Parent, cette couleur rose ? Un effet photographique ? Une réalité déterminée par quoi ?