samedi 30 août 2008

le syndrome de Gulliver






Il y a des livres et des œuvres autour desquels on tourne sans bien comprendre si on est mû par une force centripète ou centrifuge. Je crois que la force a changé de sens pour moi et que je suis dorénavant très proche du centre. Ce point est l'œuvre du duo Schuitten et Peeters, les cités obscures, aux éditions Casterman.
Je suis sensible au dessin précis, serré et lisible. Et puis dans cette œuvre fictionnelle tout est argument à s'emparer du bâti. On y retrouve des influences sans honte (de Little Nemo à Jules Verne) et on sait qu'on y aime l'architecture. Les deux volumes que je me suis procuré parlent de Bruxelles et de Paris. On prend le temps au début de l'album de nous donner quelques clefs sur l'urbanisme de la capitale belge et c'est effrayant. Bref on nous guide. C'est bien aussi. J'avoue être un peu moins sensible aux trames romanesques qu'aux dessins mais j'y retrouve mon goût pour les mondes parallèles allant de la Quatrième Dimension de Pawlowski à Lost en passant par l'incomparable Mont Analogue dont j'ai presque atteint les rives avec mes amis Philippe, Alan, Jacques et Thibault.
Mais en lisant (regardant, scrutant, épiant) Brüsel (c'est ainsi que le duo d'auteurs orthographient le nom de cette ville imaginée) j'ai retrouvé un thème que nous connaissons tous : la balade hors d'échelle, le syndrome de Gulliver. Marcher, arpenter la ville comme des géants. Ce jeu primaire et enfantin est aussi, je crois un vrai plaisir des architectes. Pouvoir déambuler à l'intérieur des maquettes, s'y projeter et pour certains penser la ville comme telle, une énorme maquette dans laquelle on fait vivre les gens. Cela finit mal parfois et Gulliver, comme j'aime à le rappeler, éteint l'incendie du Palais en urinant de sa haute position. On reste coi devant la dimension incroyable de l'objet intime qui arrose...
Alors voici quelques images nous donnant à voir cette atitude. Il existe même des lieux pour cela : les parc de loisirs offrant à nos pas la réduction de nos villes.
Un exemple : des cartes postales dont je sais peu de choses. On y voit des visiteurs arpenter la réduction de bâtiments ; Je dirais que nous sommes en Hollande, oui c'est cela la Hollande. Voyez comme il peut être plaisant d'être Dieu... Les cartes ne sont pas datées mais nous sommes au début des années soixante non ?
Ensuite quelques extraits de la bande dessinée Brüsel de Messieurs Schuitten et Peeters. Voyez comme il est plaisant de bien s'asseoir sur le Flat Iron et de déambuler dans la modernité en carton.
Puis une carte postale dite cart'com pour un programme de films Le mythe de l'Architecte au cinéma en 1995 au Musée des Monuments Français, programme qui avait l'air alléchant. Nous avons ici une image tirée du Tombeau Hindou de Fritz Lang. Je crois que le Taj Mahal n'est pas loin.
Et pour finir, encore le cinéma avec une carte postale étonnante mélangeant King Kong et Cologne !! Elle s'appelle King Köln (sic!) éditée par Thierhoff Verlag expédiée en 2001 par un ami(e) mien(ne) qui séjournait à Aix la Chapelle. Mais il (elle) n'a pas signé(e)... Si tu te reconnais... (on dirait Alan)
Qui est hors d'échelle, le singe ?
Il me faudrait des cartes postales des œuvres de Julian Opie.
Mon Korecktor dort tograffe ére venu de vacance. Merci a lui pour le travaille...(Merci clôde)

une cité obscure, cela éclaire





Voici donc quelques images des albums parus chez Casterman des cités obscures de Schuiten et Peeters. Nous verrons plus loin que certaines influences nous concernent déjà un peu...
ici le Flat Iron par exemple. mais si nous regardons les images de l'hôpital, il semble bien que nous ayons déjà vu ça. Allez cherchez bien sur ce blog vous allez trouver. Un indice : l'architecte porte un nom éloquent. C'est troublant non ?

King Köln et Fritz Lang


Kenzo Tange aujourd'hui aussi



Revoici, d'un peu loin le grand Kenzo Tange.
Nous sommes à Nishi-Ginza grâce à une carte postale éditée par Nippon Beauty Card Center. Pas de date.
C'est le futur.
Car, finalement, est-ce qu'une telle vue existe réellement ? Tout cela sent l'improbable, le rêvé, l'anticipé. Blade Runner au ciel bleu.
L'immeuble pour le Shizuoka newspaper est construit en 1967.

le marché du matin






Ce qu'il y a de bien sur les foires, hormis les cartes que l'on peut y acheter, c'est de rencontrer des amis dans la même errance que moi.
Ce matin, j'ai pu partager mes recherches avec Olivier qui me garde sous le coude un gros ouvrage sur Ricardo Bofill, ma rabateuse fidèle a qui j'ai pu enfin rendre l'appareil avec une carte de moulin et de lavandières (eh oui!!) et un de mes anciens professeurs des Beaux-Arts de Rouen les bras chargés de vieux numéros de la Vie Scientifique. Chacun y va de son petit bonheur à deux balles...
Pour ma part et pour ce qui nous intéresse tout particulièrement ici un joli lot de cartes postales. Je vous propose pour le moment :
A San Francisco le toujours spectaculaire Transamerica Building ici collé au Hollyday Inn. Pas la peine de vous dire ce que j'en pense... C'est le grand frisson. J'aime la manière aussi dont l'Hôtel est connecté au sol avec cette passerelle en béton. C'est publié par Smith Novelty Co en Mirro-chrome. Pas de date mais nous savons que la Transamerica Pyramid (Building) a été construite par William Pereira entre 1969 et 1972. Haut c'est haut, 260 mètres. Pour ce qui est du Holiday Inn nous avons à faire avec John Carl Warnecke & Associates. C'est brutalement international. Mais la photographie nous leurre, nous donnant l'impression que l'hôtel est bien plus haut qu'il ne l'est. Regardons sur cette autre carte postale de San Francisco toujours chez Smith Novelty and Co. On perçoit clairement la différence de hauteur ! Cette aberration est impossible avec la stéréoscopie qui restitue parfaitement les proportions puisqu'elle redonne la profondeur de champ.
Voici, toujours un hôtel de San Francisco, le Hyatt Regency Hôtel. En voyant cette image, j'ai eu vaguement le souvenir de scènes de film catastrophe où des personnages passés au travers des ascenseurs bulbeux...
Tout de même cet espace intérieur a l'air incroyable... Il semble que chaque niveau propose une coursive. La sculpture au centre se nomme Eclipse mais l'éditeur ne nous donne pas le nom du sculpteur. Mais je le trouve facilement, il s'agit de Charles Perry. Typique d'une époque, ce volume évoque le formidable Naum Gabo. Pour en savoir plus allez là :
www.isama.org/hyperseeing/07/07-01.pdf
Tout est dit. J'espère un jour trouver une carte postale de l'extérieur de cet hôtel. Mes amis Jonathan et Jennifer Hart doivent avoir séjourné dans ces deux lieux.
Mais je me souviens avoir une autre image de sculpture qui pourrait bien être aussi de Charles Perry. Nous sommes à Lausanne-Ouchy avec une édition Perrochet. Bien évidemment, au-delà de l'aspect un peu désuet d'une œuvre d'art "moderne" j'aime ce genre de structures. Et je fais les rapprochements nécessaires pour les faire glisser vers mon intérêt pour les formes architecturales de cette époque où mathématiques, sérialité, géométrie construisaient de concert (Iannis Xénakis et Le Corbusier) de la plasticité pour un volume, du design, de la peinture ou encore de l'architecture. Je trouve (vraiment merci internet) rapidement là encore le nom du sculpteur : Angel Duarte et je trouve cela sur un lien déjà connu de moi mais oublié qui nous parle des paraboloïdes hyperboliques. Tout se rejoint. Pour résumer, nous partons de San Francisco et arrivons à Lausanne. J'adore faire ça. J'apprends. Merci à tous ces gens qui, sur la toile nous offrent toutes ces informations.
www.mathcurve.com/surfaces/paraboloidhyperbolic/paraboloidhyperbolic.shtml