mercredi 18 novembre 2009

collection Hansjörg Schneider

Avec sa merveilleuse carte postale corrigée, Hansjörg m'a aussi envoyé une belle série de cartes postales que je partage avec vous.
Nous commencerons avec une série sur Berlin.
Voici :

Cette incroyable image est d'actualité car elle montre la Potsdamer Platz avant même la construction du mur !
On devine bien les croix de la ligne de démarcation. La carte postale ne donne ni date ni nom d'éditeur. Elle est en véritable photographie. On sent encore très bien les ruines de la guerre.
Voici une autre carte bien intéressante :


Berlin Springer-Haus mit Ostberliner Fernsehturm-Krüger verlag

On reconnaît bien l'immeuble d'Axel Springer Verlag présent sur la carte postale du mur publiée dans le message 89-09. Mais même avec ma loupe je ne vois pas le monument pour Peter Fechter. La carte d'Hansjörg serait donc antérieure au martyre du jeune homme.
On poursuit :


Berlin-Haupstadt der DDR-Bild und Heimat Reichbach-Farbfoto: Kraemer

Le centre des sports et de détente au carrefour de l'allée Lénine avec la rue Dimitroff. Je dois dire que cela a l'air bien intéressant comme architecture... Notamment la partie à droite très technique à la polychromie avancée mais je ne trouve pas le nom de l'architecte. Le point de vue surélevé nous montre surtout le toit et place l'ensemble dans un horizon plus large. La moitié de la carte postale n'est que du ciel.
Voici maintenant deux cartes postales un peu particulières puisqu'elles sont des éditions du travail de Christian Helmle un photographe ami d'Hansjörg.

copyright Christian Helmle. Abhörstation Teufelsberg, Berlin, 2005


Copyright Christian Helmle. Geschäftshaus Landsberger Allee, Berlin, 2005

Celui-ci m'indique que le photographe a publié un livre intitulé Weisse Elefanten qui regroupe des bâtiments ayant perdu leur vocation initiale.
Les verso des cartes postales nous donnent le nom de l'artiste, Christian Helmle évidemment sa date de naissance 1952, le nom de l'ouvrage Weisse Elefanten, la taille et la matière des oe--œuvres, pigmentdruck sur Aluminium (50x65 cm) en 5 exemplaires.
L'ensemble date de 2007 et est édité par Kunstmuseum Thun et l'artiste.
On hésite entre destruction future et construction en cours. Les points de vue finalement sont assez proches d'une édition de cartes postales banales mais tout tient dans l'état du bâtiment qui trouble cette sensation. L'éclairage aussi, très anglé et étrange comme une lumière d'hiver en fin de journée donne une transparence à l'image. J'aime les points des feux de signalisation et du feu stop de la voiture.
Puis :


Cette édition luxueuse nous montre une maquette pour la Glashaus de Bruno Taut de 1914. On sait que la maquette est réalisée par W. Knoll, I. Frels, M. Hechinger.
La photographie est de H. J Heyer et B. Miklaust.
C'est une édition Gebr. König Postkartenverlag.
Des billes de verre cernent le socle de cet objet entre flacon de parfum de luxe et obus décoré.
Il s'agit d'un pavillon construit pour l'industrie du verre. C'est en tout cas un étrange collage, un socle de béton bien marqué, un rien sévère, comme un monument aux morts sur lequel est posée une résille de pavés de verre hésitant entre orthogonalité et cylindre. Le tout chapeauté d'un dôme conique à la pointe évasée et coloré avec les restes de la sécession Viennoise. On pensera bien évidemment que Sir Norman Foster a vu cela pour sa tour de Londres en prolongeant l'obus de plusieurs étages.
Ce mélange de perfection technique et structurelle et de matériaux clinquants de joaillerie industrielle est curieux, fou et fantasque.
Pour finir Hansjörg connaît mon goût pour la carte postale ennuyeuse.
il envoie ça aussi.

Mais sur cette carte postale de Dörphof, Hansjörg m'indique que, quelque part sur cette vue ses parents occupent une maison.
En tout cas, on voit que partout la Boring Postcard a sévi mais quand elle permet d'évoquer la famille tendrement, on peut lui accorder une utilité bien pratique et familière.


revolving flatiron Building

Je viens juste de terminer l'article précédent et la silhouette jaune et bleue de la postière s'éloigne.
Voici ce qu'elle a déposé dans ma boîte, une série de cartes postales envoyées par Notre ami Hansjörg Schneider.
Quand je vous disais que ce blog deviendrait franco-allemand.
D'abord je commencerai par la carte postale retravaillée par notre artiste.
Vous avez déjà eu une petite idée de son travail si vous êtes venus au Mans voir l'extraordinaire et passionnante exposition Persistante Perspective organisée et pensée par Claude Lothier.
Vous avez aussi lu les articles sur mon retour de Berlin et vu l'atelier d'Hansjörg Schneider.
Vous avez aussi jeté un œil sur son site grâce au lien à droite dans la gare de triage.
Bref, vous connaissez tout de cet artiste qui pose son regard incisif au sens propre comme au sens figuré sur l'architecture. Tailles, incisions, découpages et dessins forment l'univers de cet artiste.
Voici ce qu'il m'envoie :

:


Cette vision courbe et cubiste est simplement réalisée avec un découpage en cercle d'une carte postale. Mais une chose me trouble, une chose bien anodine mais qui dit bien la préciosité du travail d'Hansjörg :
Pas de trou de pointe de compas...
Mais comment fait-il ?
On remarquera que les cercles sont tous basculés vers l'extérieur et "ouvrent" le bâtiment troublant ainsi sa finesse. Il semble aussi vouloir s'écrouler en gros morceau, pris d'un tremblement.
La carte postale d'Hansjörg est une édition Gebr. König Postkartenverlag, dans la série 69 reinhart Wolf, New York 1980.
Je vous propose quelques autres vues du flatiron dont il doit exister des centaines de modèles tant l'immeuble est iconique.
Voici :

Une édition Rotograph Co N.Y imprimée en Allemagne (Germany) ! Et expédiée en France en 1906 !



une édition HHT and Co qui nous donne :
The Flatiron Building at the jonction of broadway and fifth Avenue at 23rd street, was the first great steel structure reaching the height of 300 feet. While others have risen to double the height and more, the flatiron building will always be one of the New York City. The Flatiron Building is part of New york's attractive scene.
Pas de date mais nous sommes au début du siècle, regardez aussi le logo de la marque HHT :




Pour finir :

Une carte postale Battman Studios en noir et blanc mais bien contemporaine envoyée en 2000.
On admirera l'accentuation de la perspective qui tire le haut de l'immeuble vers le bas arrière d'une façon incroyable.
Merci Hansjörg.

Jan Wils architecte hollandais

Je continue avec vous l'épluchage des revues Architecture d'Aujourd'hui.
Cette fois-ci nous sommes grâce à ces deux cartes postales en Hollande au dessus et au pied d'un hôtel.
L'hôtel de Wageningse Berg.

édition Aero-Photo Nederland en véritable photographie

D'abord en avion, nous survolons la bâtisse qui nous donne à voir un peu son plan : une courbe courte centrée sur une demi-rotonde, l'ensemble est soutenu par deux tours qui agissent comme des serre-livres et bloquent la courbe aux extrémités.
Tout est ouvert dans cette direction mais vers quoi ?
On comprend que les chambres occupent les deux étages supérieurs et qu'au rez- de-chaussée le restaurant et le bar prennent leur place. Mais à quoi bon cette terrasse inutile pour les chambres du premier niveau avec donc une vue sur le toit du restaurant ?
Chaque chambre a son balcon et l'ensemble bien que moderne n'est pas non plus extravagant. Tout tient dans cette courbe et dans les ouvertures généreuses. Les petits décrochements des volumes géométriques créent aussi un dynamisme serein et sobre. Les abords de l'hôtel semblent encore en chantier.
Descendons sur terre :

édition H. Truin, Arnhem en véritable photographie



La courbe est bien accentuée par le point de vue, les clients sont dedans dehors, et bien cachées derrière un muret deux femmes rient de se faire photographier.
Dans le numéro 61 d'Architecture d'Aujourd'hui de septembre 1955 je trouve un petit encart sur cette construction.
On sait donc que l'architecte est Jan Wils qui édifia aussi un autre hôtel en Hollande à Zandvoort. Mais désolé je n'ai pas de carte postale !