dimanche 13 février 2011

Le Corbusier concret


Comme pour le message précédent : une forme de symétrie.
Il semble que l'architecture de Le Corbusier pousse les photographes à couper leurs images en deux. Ici nous sommes à Rezé-lès-Nantes dans la maison radieuse et comme nous l'indique la carte postale Gaby plus précisément dans la chambre des enfants.
Oui..
C'est un peu... dur.
On pourrait sans difficulté se croire soit dans la cabine un peu grande d'un bateau, soit dans une chambre d'internat ou de résidence universitaire.
D'abord l'espace semble parfaitement symétrique avec une égalité de surface gauche-droite accentuée par la cloison coulissante un rien fine.
Personne n'habite là c'est évident.
Rien ne traîne, rien ne remplit les meubles et les lits ne sont couverts que d'un couvre-lit au motif très 50.
On ne peut pas bien saisir si la partie de droite est aussi une chambre ou s'il s'agit d'une banquette. Imaginons trois personnes, trois enfants dans un tel espace...
Oui c'est possible.
L'un est sur le toit en train de courir avec ses camarades.
L'autre est dans la rue intérieure et fait des courses pour le repas du soir.
Le troisième est en bas de l'immeuble et observe timidement la voisine du quatrième étage. C'est le plus âgé, il a la chambre de gauche.
Finalement le soir, ce dernier ferme la cloison et fait ses devoirs pendant que les deux autres juchés sur leur lit lisent l'île au trésor et le dernier numéro du journal de Tintin.
Parfois cela se chamaille un peu mais il suffit au grand frère d'entrouvrir la cloison, de balancer un coussin sur ses frères pour obtenir à nouveau un semblant de silence.
De toute manière, il part en apprentissage à Nantes aux Chantiers navals l'année prochaine.
Et puis partout une belle lumière inonde la chambre.
Pas de papier peint, pas de tapis, une sorte de tranquillité formelle, presque un abandon décoratif.
Regardez comme le dessin des lits est incroyablement simple et beau.
Cette carte postale est bien aussi une carte témoin comme je crois qu'il s'agit d'un appartement témoin. Un lieu laissé vide pour les visites des futurs locataires et des curieux.
Je pense qu'aujourd'hui cet endroit doit être habité, rempli, décoré.
Des trous de punaises pour des posters des Spice Girl, des chaussettes sous les lits, des briques de Lego sur l'armoire.
C'est normal.
C'est concret.
C'est la vie.

Il faut noter que le nom de Le Corbusier n'est pas donné par l'éditeur.