dimanche 31 mai 2009

Stella Matutina


Elle fait partie de ces églises que j'aimerais beaucoup voir de visu. Elle est dans notre guide favori.
J'ai trois cartes postales de cette église à vous proposer. 
Voici :
Chez Abeille-cartes en photo véritable Saint-Cloud-Montretout (j'adore ça !) l'église Stella Matutina. La correspondante nous dit : "...j'ai été acheter une carte en faisant les courses. C'est l'église avenue Foch. Elle est finie, elle est jolie..."
Nous serions donc en 1966 ? C'est vrai qu'elle est jolie. Il faut remercier Monsieur Alain Bourbonnais son architecte.

Quasiment le même point de vue mais d'un peu plus loin voici une autre Abeilles-cartes, même descriptif, pas de date et maman caresse Kario. Il s'agit d'une vue en noir et blanc colorisée. On admirera l'Ami 6 qui pointe son museau, cela nous donne bien le ton de l'époque.

Enfin et toujours chez l'admirable éditeur Lyna, voici encore notre Stella Matutina prise cette fois sur un autre angle. Expédiée en 1976 pour un jeu sur France Culture, émission Allegro la carte porte un tampon de l'O.R.T.F.
Voyez aussi ce que nous dit notre guide :

Beaucoup d'églises modernes ont joué ainsi des angles, du pointu comme si accentuer les pentes et les coins des toits traditionnels formés un jeu plastique contemporain. Hypertrophier une caractéristique pour le tirer dans la modernité. Les clochers deviennent des pointes de flèches très ardues. C'est surprenant comme dérive mais souvent aussi très efficace.

un gros mimi


En préparant un article, je trie et range un peu. Je m'aperçois que finalement je possède beaucoup de cartes postales du même quartier Beauregard de Poissy dans les Yvelines. Comment se fait-il qu'on en trouve autant ?
La proximité certainement avec ma région, le fait aussi, peut-être que, comme Elbeuf avec Cléon et la Régie Renault, Poissy soit une ville de l'automobile avec SIMCA. (Société Industrielle de Mécanique et Carrosserie Automobile, je crois).
La plupart de ces cartes sont dans un classeur "boring" mais voici qu'une d'entre elles est dans un classeur d'architecte car elle nous donne en son verso le nom de l'architecte Monsieur Stopskof Gustave.
Donc elles iront toutes bien sagement se ranger là où il faut.
Commençons avec celle qui nomme l'architecte car elle est intéressante à plusieurs niveaux. D'abord elle nous donne la solution pour ce qui est de l'architecte. Ensuite Alice l'expéditrice nous donne son étage et le lieu de sa cuisine.


C'est donc aussi une carte postale située. Vient le supermarché au pied de la tour, un supermarché "Famiprix" ? Difficile à lire.
Mais ce qui me tracasse c'est l'étrange sculpture totem au pied de la tour.


Je suis certain d'avoir déjà vu ça mais où ? J'ai tenté le sculpteur Székely mais non. Stahly non plus... Tout de même, j'ai déjà vu ça.
Reprenons de l'altitude grâce à cette carte postale Combier.


L'architecte est nommé, la date est donnée : 1960. On comprend le... magnifique plan de la cité, hymne à l'orthogonalité. La grande tour au milieu agit comme un campanile, un signe urbain.
Depuis cette tour est photographiée cette vue :

"un gros mimi mon petit bidou de ton papa qui pense bien à toi, amuse-toi bien dis."
C'est déjà ça. une carte postale Arlix en bromocolor.
Voici le centre commercial aux arbres encore chétifs.


Un penseur de Rodin sur un banc attend. Les couleurs sont euh... d'époque. Mais c'est un beau dessin non ? C'est chez Lyna pour Abeille-cartes. Lyna c'est magnifique.
Finissons là.


La carte postale Combier nous donne comme titre la Cité Beauregard. Aucune date. Ciel un peu fabriqué et colorisation au pochoir. Superbe.

le nez creux


Il y a barre et barre.
Celle que nous venons de voir à Saint Etienne a subi un sort funeste.
Celle que je vous propose est d'une autre trempe. Celle du luxe, celui qui fait tenir debout.
Nous sommes à Funchal (Madeira) au casino Park Hôtel.
Lorsque j'ai acheté cette carte j'ai failli passer à côté me disant qu'il s'agissait là encore d'un hôtel monstrueux, de ceux qui "bétonnent" (vocabulaire Thalassa) nos bords de mer. Mais je ne sais pas, un rien, un frémissement m'ont fait mettre cette carte dans ma besace.
Et là, je cherche et je trouve... Oscar Niemeyer !
Cet Hôtel est signé de l'un de mes architectes favoris ! Comment se fait-il que je ne l'aie pas connu plus tôt cet hôtel ?
Il est toujours debout, magnifique et inabordable. Il vient d'être restauré. Ce qui m'intéresse là à nouveau c'est comment l'indifférence relative d'une image me conduit à une profonde palpitation !
L'image serait trompeuse ou encore l'architecture ne dirait pas forcément ce que l'on attend d'elle. Finalement cet hôtel n'est peut-être pas si intéressant que ça d'un point de vue architectural mais le nom de l'architecte suffit à le rendre moins ennuyeux qu'il ne semble. Ce vrillement est la raison de ce blog.
Si je me mets du côté de Monsieur Niemeyer je pourrais arguer : une courbe légère s'inscrivant dans la sinuosité du paysage et dégageant la vue sur mer à tous les résidents. Un jeu de terrasse contredisant cette courbe, un bâtiment sur pilotis libérant le sol, une franchise de la grille et une longueur de serpent diminuant l'impact dans le paysage...
Question de point de vue sur l'image et mes connaissances.
la carte postale est une édition Ribeiro par Hans Huber KG en Allemagne...


Voici encore Oscar Niemeyer au Havre. Là je connais bien. Mais voici une grande image projetée sur le pot de yaourt comme le nomment les havrais. On dit aussi volcan si on travaille au service culturel de la Ville.
Une grande image dans la cité, une grande image pour faire un brun de fantaisie, une projection géante sur des murs comme un écran pour des images qui bougent, tout cela n'est pas neuf. Le son et lumière au service du spectacle car tout devient spectacle (il paraît qu'on dit ça) même les architectures camouflées derrières des images. La peur du vide.
Grande image, petite image d'une carte postale La Cigogne qui nous dit : Espace Oscar Niemeyer, Maison de la Culture du Havre, projection relatant l'histoire du Havre lors de "juin dans la rue". Expédiée en 1985, le Havre était encore communiste mais pas encore classé Patrimoine Mondial de l'Unesco. Quand les uns s'en vont, on voit ce qui prend la place. Le volcan est aujourd'hui de la blancheur immaculée d'un yaourt nature.

cliquez

Juste comme ça, un petit rappel.
Si vous cliquez sur les images elles s'agrandissent !
N'oubliez pas ça pour bien profiter du paysage.

la muraille de Chine est tombée


Du coin en bas à droite part une fuyante faite de buis taillés. La pente ainsi accusée laisse pourtant une Renault 16 prendre de la vitesse.
Une barre immense et haute soulignée de fines lignes rouges est un barrage au ciel. Les trottoirs sont larges et généreux et pourtant peu de monde les arpente. Nous sommes à Saint Etienne dans le quartier du Montchovet, sur le boulevard de Fraissinette. C'est charmant ça comme nom.
Cette barre si j'ai bien suivi est détruite. C'était l'une des plus grandes d' Europe et 4 explosions l'ont réduite à rien. 
La même histoire partout. Les quartiers difficiles.
Ce bâtiment avait reçu le baptême avec ce nom qui dit beaucoup : la muraille de Chine.
Une frontière longue, infinie et immuable. Et boum. 
Une édition la Cigogne en H Color expédiée en 1972.

encore Lille


Ce matin je trouve ça.
J'aime immédiatement. J'aime les grilles.
Quelque chose de soviétique, de puissant un rien terrorisant.
Il s'agit de la cité administrative de Lille. On ne rigole pas, on n'a pas le droit. C'est de l'architecture idéale pour les méandres administratifs. Le dossier passe du second étage, bureau 12 au sixième étage bureau 5. Entre deux une copie est faite au rez-de-chaussée et deux pages sont perdues là sous la ronéotype puis ça remonte, pas l'original du dossier archivé au sous-sol mais la copie à l'étage 7. Il reçoit un avis défavorable au bureau 9 car il manque les pièces justificatives feuillet 2b et alinéa 6. Ça redescend pour contrôle et retour au second étage bureau 12. Le bureau est fermé, le dossier est déposé sur le coin du secrétaire bureau 13. 
Pendant ce temps les deux feuillets sont retrouvés, ils repartent au bureau 12, non au douzième étage au bureau 6. Erreur fatale. 
A 14h le dossier incomplet et les deux feuillets se croisent sans le savoir dans l'ascenseur des étages pairs. Puis finalement à la cafétéria du sixième étage le dossier se retrouve complet autour d'un décaféiné.
Mais c'est trop tard la date est passée. On devra revenir.
C'est une architecture de Monsieur Albert Laprade. La carte postale est une édition Iris en mexichrome expédiée en 1970.