jeudi 31 juillet 2008

cités et jardins, la double pente





Afin de poursuivre la série sur le pavillonnaire, j'ai cherché dans ma collection des exemples de l'étalement de ce type d'urbanisme. J'habite dans une ville assez caractéristique du genre qui n'a eu comme logique d'urbanisme que la constitution de lotissements souvent en cul-de-sac et qui produisent un enchevêtrement où l'espace public et l'espace privé deviennent difficiles à situer. (Saint Pierre-lès-Elbeuf)
Les champs agricoles et les parcelles maraîchères, voire les cours de fermes deviennent des terrains à bâtir des pavillons identiques, c'est à dire marron sur les bords. Et comme les normands aiment bien leur chez-eux, ils montent des haies de thuyas à 3m autour créant ainsi de véritables canyons verts, qui représentent une incroyable fermeture du paysage un bétonnage d'un autre type. C'est épouvantable. Le pire c'est que cela gagne encore du terrain. A proximité, il suffit de parcourir la plaine de Criquebeuf qui se bouche ou encore plus spectaculaire, les sorties de Pont-de-l'Arche devenues un parfait registre de la teinte marron brun faux chêne que l'on retrouve dans les intérieurs des maisons. Une collection de maisonnettes de promoteurs cernées de remparts de thuyas. C'est grave. Voyez la magnifique et si parlante série de photographies que Monsieur Alan Aubry a consacré à ce phénomène (citadelles). Entre ces parcelles, et parfois sur les plus beaux terrains (Saint Pierre-lès Elbeuf) les mairies laissent se monter les boîtes à chaussures commerciales quand il ne s'agit pas de boîtes à chaussures pour les loisirs. Comme le boulodrome de Saint Pierre-lès-Elbeuf magnifique et si représentatif d'une architecture en déliquescence. Il est inutile et en plus il est laid. Il ne sert qu'à occuper le terrain pour empêcher les gens du voyage d'y venir deux fois par an. Le chanteur qui lui a donné son nom a eu la lucidité de mourir le jour de son inauguration. Qu'il en soit ici remercié.
Je n'ai malheureusement pas de cartes postales du phénomène saint-pierrais. Il faudra les faire. Alors je vous montre :
Une carte postale promotionnelle des maisons DBF à Vélizy-Villacoublay dont les prix en francs font rêver puisque la Castelaine, la plus grosse est à 146.000 francs !!! existent-elles encore au village des florélites à Montlhéry ces maisons ?
Admirons le style, l'intelligence du dessin et le remarquable attachement à la modernité. Et puisque c'est sans concession, c'est aussi sans architecte !
Puis à Quimiac plage le lotissement des Lagerstroemias nous montre un style empreint de régionalisme avec pierres apparentes dans les coins et couverture bleue en ardoise. C'est un peu mieux, disons que ça sent le solide et l'investissement. Le parasol jaune et orange est obligatoire ! L'architecte est nommé, c'est Monsieur Grou. C'est une carte postale des éditions Chapeaux. A Sotteville, que vous visiterez surtout pour son centre ville dessiné par Marcel Lods, vous ne manquerez pas d'aller voir ce qu'est devenu la Résidence (sic!) "Le clos de Sotteville". Il s'agit là aussi d'une carte promotionnelle de la Maison Familiale à Saint Etienne-du-Rouvray. On nous apprend que ce modèle a été conçu avec le concours de Messieurs Godin et Pougnet architectes. Je crois que malgré cette indication cette carte restera dans le classeur cartes postales ennuyeuses...
Poursuivons avec une vue de Houplines dans le nord et la Résidence Baccara. C'est calme, fleuri. Le photographe de chez Combier a beaucoup aimé le bitume. L'absence de clôture fait un peu respirer l'ensemble. Est-ce encore le cas aujourd'hui ?
La carte fut expédiée en 1979 par André qui habite là. Beaucoup de triangles dans cette composition...
Tu la voyais pas comme ça frérot
doucement ta vie t'a mis K.O...

mardi 29 juillet 2008

un peu en marge




Je vous propose deux cartes postales de ma collection qui sont un peu en marge.
Pourquoi ?
D'abord parce que l'une d'entre elles est une édition contemporaine spéciale pour cartophile dont l'existence même est d'être un objet de collection. Une diffusion restreinte inaccessible, jamais sur des tourniquets de maisons de la presse, les cartes de l'Aventure Carto sont des objets de collections. Mais cela n'enlève rien à leur charme et leur originalité (au contraire c'est je crois le but recherché). Il est souvent question chez cet éditeur de la campagne et des gens qui y vivent. Le bleu de travail est de rigueur, ça sent bon le coin de la rue bref comme diraient nos politiques des vrais gens. C'est une manière sympathique et sans dédain aucun de rejouer la folie des cartophiles pour les cartes animées et les vieux métiers d'autrefois. Celle que je vous montre est magnifique par son sujet et son point de vue. C'est l'aboutissement de la Boring Postcard de Martin Parr, une sorte de Stephen Shore à la française. ( Oui c'est fort...)
Il s'agit du supermarché Intermarché fondé en 1989 par M. et Mme Blanchard à Le Faouët dans le Morbihan. La carte est datée de 1995 et la photographie de Yvon Kervinio fondateur je crois de l'Aventure Carto. Merci à lui de produire de telles images. Il faut continuer à nous montrer ces grands moments d'architecture. Vite Monsieur Kervinio une belle série sur les zones commerciales, vite, je suis preneur.
L'autre carte n'est en fait pas une carte postale mais du même format elle joue de la ressemblance. A noter le premier plan de verdure si délicat et le traitement de l'image qui m'a laissé croire longtemps à une image peinte prévisionnelle et non comme c'est le cas à une réelle photographie. Il s'agit donc de la promotion du clos de la Noe à Melleville et Guichainville près d'Evreux.
Des maisons de 5 et 6 pièces avec jardin de plus de 550m2. Visitez la maison modèle tous les jours du jeudi au dimanche de 14h à 19h. Financement P.A.P ouvrant droit à l'A.P.L financement exceptionnel. Une réalisation Europe Maison. Sur l'image les modèle AlezanV et VI.
C'est beau. C'est de l'architecture de France, c'est tranquille. Ici comme ailleurs on doit y vivre et y mourir d'un ennui heureux.

dimanche 27 juillet 2008

l'aveu est la tentation du coupable






Parce que certains d'entre nous ont dû récemment aller dans cet endroit refaire une carte grise, parce que ce matin je trouve encore une carte postale de ce même bâtiment je vous propose de regarder un peu mieux les cartes postales qui lui sont consacrées.
On peut d'ailleurs s'étonner de la variété des points de vue et de l'édition d'images pour cette préfecture de Créteil. Y a-t-il autant de gens qui le considèrent comme un élément important du paysage urbain pour qu'il soit ainsi non seulement photographié, édité mais acheté et envoyé ?
Il faut reconnaître que la carte postale éditée par La Cigogne en HColor nous en donne une image impressionnante, nimbée d'or. Cette couleur due je crois à cette mode des vitres dorées et de bronze dont on recouvrait les bâtisses dans les feues années soixante-dix. Cette qualité qui a quitté la Tour des M.M.A du Mans depuis peu mais qui recouvre encore au moins un immeuble à Rouen qui me le fait aimer tout particulièrement. Elle a fière allure cette préfecture. Par contre le point de vue de P. Viard sur la carte postale Lyna (je le répète j'adore Lyna) est moins flatteur mais plus proche du souvenir lointain que j'ai du lieu. (Oui j'y suis allé il y a longtemps). Pourquoi diable autant de place faite à la route, au passage clouté et à l'ombre de l'arbre ? Encore un désir de verdure mal calculé ? Mais j'aime bien l'accélération de la Renault 11 rouge et de la Renault 5 blanche...
La sculpture ?
La dernière carte postale, celle achetée ce matin, nous restitue la préfecture dans son volume et avec son lac aux reflets dorés donc. C'est une édition Franck expédiée en 1975. Elle nous indique aussi la longueur 180m, la largeur 18,90m la hauteur 40,10m la surface au sol 11260m2 ce qui est précis et semble porter une fierté de la construction. Elle nous donne également le nom de l'architecte Monsieur Badani. La carte la Cigogne est un peu plus précise et dit : œuvre de l'atelier d'Architecture et d'Urbanisme Badani et Roux-Dorlut, architecte Monsieur Badani.
Voyons notre guide révéré :
page 307 du guide d'architecture contemporaine en France (je t'aime tant mon guide...)
architecte en chef : D. Badani
architectes assistants P. de Lapparent, K. Mestoudjian
ingénieur : B.E.T, Lepetit
caractéristiques : élément d'une cité administrative comprenant : Palais de Justice, archives départementales, hôtel de police, hôtel des finances. Issue de la réforme de la région parisienne et la création en 1964 du département du val de marne. Terrain 5ha bâtiment principal R+7 (bureaux). Bâtiments bas annexes (conseil général, services techniques et généraux et résidence du Préfet). Surface utile 17000m2. Ossature béton précontraint ; fondations spéciales. Climatisation totale. Cloisons intérieures mobiles.
Dans le programme de cette préfecture se manifestait la volonté d'ouvrir les bâtiments au public, d'en favoriser l'accueil et au-delà de modifier les rapports entre administrés et administrants. Si l'accueil a été effectivement renouvelé (hôtesses, indications lumineuses, espaces d'attente aménagés, accélération des procédures de délivrances de documents, création d'un S.V.P administratif téléphonique) l'architecture générale du bâtiment par une mise en forme, ses dimensions, ses matériaux, trahit la volonté de puissance de l'autorité, la volonté d'édifier un monument et non de mettre en volumes architecturés un "service".
Voilà qui est dit... Et les éditeurs de cartes postales aiment bien les monuments.

samedi 26 juillet 2008

a priori




Je me pose souvent cette question devant mes cartes postales : ce qui procède du choix.
D'une certaine manière mon goût pour l'eccléctisme.
Car, par exemple ce choix de cartes postales achetées en même temps révèle sûrement un intérêt pour l'architecture mais aussi pour l'image, sa représentation. Ce que je veux dire c'est que je ne procède pas tant par goût pour une architecture ou un architecte, encore moins un style mais bien plus par un certain univers produit par l'image (donc la photographie). Je n'oublie pas que j'ai démarré cette collection par la confirmation de Martin Parr. Celle des boring postcard. Mais bien vite je retrouvais mes amours de jeunesse pour l'architecture et ne pouvais m'empêcher de transformer cet ennui par du gripping (école Tom Phillips). Alors des fois je suis perplexe devant mes cartes et je ne sais plus si c'est l'architecture, la photographie, le souvenir du lieu, sa nostalgie (le lieu même du collectionneur de cartes postales) que je regarde et dans laquelle je plonge (Royan).
Par exemple cette carte postale de Aime 2000 à la Grande Plagne nous montre un immeuble assez typique de l'architecture de montagne des années 70, sorte d'écho au bétonnage si jubilatoire des bords de mer. J'ai un a priori négatif sur cette architecture de Michel Besançon. Je ne la connais pourtant que de visu. Mais la plasticité de la construction seulement appréhendée par cette image me fait penser au pire. Mais je suis certain que si j'arpentais ce bâtiment, disons si je pouvais pénétrer l'image et échapper au point de vue obligé du photographe de cartes postales je pourrais avoir une autre idée de cette construction. Notons la trop souvent nécessité du premier plan fleuri (artificiel souvent) de la carte postale d'architecture moderne qui tend à adoucir la radicalité des constructions. Ce que ne font jamais mes deux éditeurs favoris Lyna et Raymon qui même souvent accusent la brutalité des lieux. J'aimerais tant discuter avec ces photographes de cartes postales... Qui commandite le point de vue ?
Encore du jardin sur cette image en noir et blanc si parfait des immeubles à Freisdorf. Ce noir et blanc si parfait, au ciel si délicat accuse la perfection de la fin du chantier du quartier et en même temps il produit une impression de perfection formelle (accusation du dessin) il durcit l'ensemble, l'attriste. Même le jardinet n'y peut rien. Et j'aime ça parce que je peux traverser cette image avec les Becher. Il s'agit donc de filtres que je m'applique. Je ne regarde pas seul.
Je sais également que les cartes postales sont des papillons que j'épingle.
Parfois ces papillons sont absolument complets et semblent passer tous les filtres que je m'applique. Par exemple cette dernière carte postale de Stockholm, du Gren Center. Que ce soit le programme architectural ou l'édition même, cette carte est le prototype de ce que je recherche. Une modernité affichée, assumée sous un ciel bleu prometteur d'un avenir radieux, une sorte de pittoresque (qui mérite d'être peint) de l'architecture contemporaine. Ici pas de premier plan fleuri en contre-point, pas de décor, le bâtiment seul dans sa forme et sa plasticité. Le vide même d'usagers du lieu est souhaité, ce qui va à l'encontre de la carte postale dite animée des cartophiles. Les autos sont les bienvenues, elles. Le ciel bleu est toujours à l'opposé de la photographie objective qui aime tout particulièrement l'objectivité du gris uniforme comme si la météorologie était toujours douteuse, comme si avoir vu était toujours avoir vu dans le neutre. Cette neutralité (impossible) se joue donc dans la nuée. On la fabrique comme on peut.
La carte postale de Aime 2000 au massif de la Grande plagne est une édition AS en couleurs naturelles (évidemment...) non datée mais le bâtiment de Michel Besançon architecte est de 1968.
La carte postale du Hochhaus à Freisdorf est une édition Zeitz envoyée en 1962.
La carte postale du Gren Center de Stockholm est une édition Ultra imprimée en Suède et photographiée par T. Lindeberg. L'architecture est de Messieurs Sune Lindström et Alf Byden et date de 1962.

mardi 22 juillet 2008

même très beau






Donc on continue et voici à nouveau le lien pour lire la lettre de Monsieur Rudy Ricciotti :
http://rouenperspectives.hautetfort.com/media/01/00/2037434705.pdf
Qui publiera la première carte postale de la superbe médiathèque ?
Puis-je le faire ?

ça va être beau





Pas de cartes postales aujourd'hui mais l'actualité rouennaise m'a conduit jusqu'aux travaux de la médiathèque en chantier. Ce bâtiment de Rudy Ricciotti ne verra peut-être pas le jour puisque dans sa puissance municipale toute neuve Madame la maire a décidé de faire arrêter les travaux qui seraient trop ruineux pour la ville. Je vous invite à lire la lettre de Rudy Ricciotti à ce sujet et à évidemment soutenir ce projet que Rouen mérite.
Une belle architecture c'est toujours bon à prendre à Rouen. Je ne polémiquerai pas sur les raisons politiques d'un tel choix qui ressemble plus à une stratégie de la terreur pour obtenir un financement autre que celui de la ville de Rouen, mais tout de même stopper un chantier à ce degré d'avancement c'est un peu euh... Oui vraiment très euh... sinistre (comme disent les italiens).
Voyez les photographies, quelques-unes, pour vous donner une idée de l'ampleur de l'engagement des travaux et imaginez ça abandonné pendant des mois à pourrir dans un quartier...
Cette médiathèque va ouvrir, elle sera belle.
Soutenons Monsieur Rudy Ricciotti.

jeudi 17 juillet 2008

tel père presque tel fils



Piano et Rogers sont des architectes italiens, surtout Rogers...
Rogers qui est le fils de son père.
Qu'est-ce que je raconte ?
Oui Rogers de BBPR (Torre Velasca) est le père de Richard Rogers du Centre Pompidou. Il a 21 ans lorsque son père réalise la Torre Velasca. Comment regarde-t-il cette tour et comment Rogers regarda le Centre, je ne sais.
Mais voici que Claude m'envoie cette très intéressante carte postale du Centre Georges Pompidou. C'est intéressant pour le cadrage sur la place qui accentue la dégringolade d'escalators que j'ai tant aimé découvrir enfant. Cette carte est aussi intéressante car il s'agit d'une édition Cart Com que vous connaissez tous. C'est je crois une piste à explorer que ces cartes gratuites qui souvent proposent des images amusantes. Pourquoi pas en architecture ?
C'est donc une édition Cart Com avec un copyrigth à G. Meguerditchian le photographe certainement qui a fait ce beau cliché. Pas de date mais à la louche je dirais... 1988, 89 ?
On peut voir la pendule qui décomptait les secondes jusqu'à l'an 2000 et qui distribuait des cartes avec ce décompte imprimé dessus. Le génitron ? Je rêve d'une collection de toutes ces cartes... Folie, folie. mais qu'est devenu le génitron ? Remettons-le en marche pour l'an 3000 ! Chiche ! Cela ferait une belle pièce pour le Palais de Tokyo, une pièce si irrévérencieuse...

distinti saluti della Torre Velasca





En direct d'Italie, histoire de replonger dans Milan, voici la sompteuse et étonnante Torre Velasca.
N'est-elle pas impressionnante ainsi photographiée ?
Ce point de vue nous fait échapper au toit qui n'est pas mon morceau favori. Il s'agit d'une carte postale éditée par S.A.F à Milan d'où la carte fut envoyée le 11 novembre 1963 par Marco pour Gino. Pour ceux qui débarquent sur le blog allez voir le message du 6 juillet.
Je vous rappelle la Tour est une œuvre de Gianluigi Banfi, Lodovico Belgiojoso, Enrico Peressutti, et Ernesto Nathan Rogers qui sont connus sous l'acronyme BBPR et elle est de 1954.
Admirez le bel emballage de mon correspondant italien.

mardi 15 juillet 2008

Pirelli, Fiat et Ponti




Peut-on dire d'un immeuble qu'il est carrossé comme une automobile ?
Marcel Lods aurait aimé répondre oui.
La voici de retour la belle Pirelli. Et au pied ce que j'ai pris pour une Peugeot 404 mais qui ressemble aussi à une Fiat. Avis aux spécialistes. Si c'est une Fiat elle est sûrement chaussée de pneus Pirelli...
Avez-vous vu comme cette tour passe du gris au bleu selon les éditeurs de cartes postales ? Mais que se passe-t-il sur la façade de la tour sur la première image ? En finition ?
Cette carte éditée par S.A.F à Milan nous raconte :
Grattacielo Pirelli, forse il più alto grattacielo d'Europa in cemento armato (piani 33 altezza m.126) progettato da G. Ponti (1958) ; La stazione Centrale, (architetto Stacchini 1931) costruzione in pietra del Carso; fronte di m.220.
Pas nécessaire que je vous traduise, pour moi c'est simple cela fait quinze jours que j'écoute Angelo Branduardi et je parle maintenant parfaitement l'italien. L'autre carte est une édition Passoni. Pas de date.

le mensonge, ce rêve pris sur le fait





Georges Candilis est un architecte important.
Mais voici que s'entrechoquent dans ma collection deux de ses réalisations. Une, considérée à juste titre comme un événement urbanistique et architectural du XXème siècle, Le Mirail à Toulouse, l'autre, plus modeste est la réalisation de villages-vacances au bord de mer, Port Barcarès.
Les deux œuvres témoignent, je crois, d'une véritable attention au programme, aux exigences humanistes et à une forme qui serait le résultat serein mais implacable de ces deux nécessités. Je n'ai vécu ni dans l'un ni dans l'autre et je ne me suis promené ni dans l'un ni dans l'autre. Je sais aussi que l'histoire (les escaliers du politique) parfois entraîne les volontés acquises vers des utopies regrettées. Je crois que c'est malheureusement le cas au Mirail comme dans beaucoup de villes nouvelles.
Je vous laisse lire le texte de notre guide favori, il est long mais juste et déjà pessimiste alors qu'il est écrit en 1971...
"Caractéristiques : Sur concours national lancé en mars 1961. 800 ha. 100 000 habitants. 25 000 logements. Implantation des immeubles en Y. Trois quartiers actuellement achevés ou en voie de l'être.
Le tissu urbain de Toulouse ne pouvant plus accueillir l'excédent de population dû à l'accroissement démographique, à l'éxode rural et à un fort dynamisme industriel, la création d'une Z.U.P au mirail fut décidée en 1960. Date à laquelle d'autres opérations d'urbanisme débutaient également à Nîmes-Pissevin et à Caen Hérouville-Saint-Clair par exemple. Moment où la Z.U.P apparaissait comme la panacée pour régler des problèmes de croissance urbaine à long terme, pour affirmer sa puissance vis-à-vis des autres métropoles aussi. Moment où les élus locaux croyaient avec certitude pouvoir prévoir l'avenir à partir de quelques données statistiques. L'opération du mirail était la plus importante que l'on n'avait jamais étudiée jusqu'alors. Elle devaient abriter 100 000 personnes et créer un équilibre avec la ville ancienne. Le projet adopté après concours contrastait singulièrement sur le papier avec la médiocrité des "grands ensembles" que l'on construisait alors (et encore aujourd'hui). Il proposait : un complexe urbain complet, avec des équipements administratifs, commerciaux, scolaires, universitaires, de loisirs ; une implantation linéaire des immeubles, articulés entre eux ; un brassage social ; la recréation de la rue comme espace vivant, actif, grâce à une dalle piétonne et la séparation des circulations hommes-voitures ; branches des immeubles aboutissant chacune à un groupe d'équipements ; rues intérieures aux immeubles ; appartements comportant une zone de jour et une zone de nuit différenciées en niveau. Dix ans plus tard, alors que les trois premiers quartiers (Bellefontaine, Reynerie, Mirail) sont achevés ou en voie de l'être, quelques questions se posent : la masse de problèmes posée par la création d'une ville nouvelle est-elle actuellement surmontable ? Les conditions économiques qui guident toute étude sont-elles suffisantes et permettent-elles de créer un espace de qualité ? L'entassement contraignant de textes administratifs n'atteint-il pas un seuil critique et n'a-t-il pas abouti à codifier un style architectural ? Une équipe d'architectes aussi importante et expérimentée soit-elle, peut-elle prévoir le déroulement de la vie de 100 000 personnes ? Peut-on déterminer avec certitude le mode de vie, le type de rapports sociaux, les conditions économiques qui existeront trente ans plus tard et mettre en volumes architecturés l'idée que l'on s'en fait ? D'ores et déjà des déficiences sont apparues au Mirail ; les équipements collectifs n'ont pas été créés en même temps que les logements, les petites boutiques sont concurrencées sinon éliminées par un supermarché implanté à proximité, les rues intérieures sont parfois murées par les occupants. La vie de la ville nouvelle est ainsi privée de certaines possibilités : le Mirail peut devenir cité dortoir. La victoire aux élections de 1971, d'une municipalité désireuse de faire participer largement les promoteurs privés à la réalisation de l'opération, n'est pas sans ajouter une interrogation supplémentaire."
Voilà qui est dit. Comment vit-on au Mirail aujourd'hui ? Laissez moi vos témoignages.
La carte postale est une édition Cely sur laquelle le correspondant a noté : le mensonge, ce rêve pris sur le fait. Merci Brigitte.
C'est une vues multiples comme on dit. Mais est-ce que les cinq garçons souriants en contre-jour sont encore habitants du Mirail ? Ont-ils eu la chance d'aller en vacances à Port-Barcarès autre lieu construit par Georges Candilis ?
Et notre guide nous informe encore : caractéristiques : 42 000 lits au total, 1ère tranche en cours 18 000 lits dont : 9700 lits en immeubles et villas, 6000 lits en villages de vacances, 1500 lits en hôtels, 800 lits en camping, caravaning.
Progression de densité d'occupation du sol différenciant ainsi plusieurs choix d'habitats.
Encore à l'état embryonnaire, cette unité touristique s'est déjà singularisée par deux attractions "vedettes" ; le Lydia, bateau échoué ; le musée des sables présentant une soixantaine de sculptures en plein air. La première de ces attractions n'a apporté aucune solution au problème des loisirs pour soirée de vacances, pas plus que la seconde n'a défini la place de l'art dans un espace urbain. Deux gadgets pour une station dont l'architecture se réfère à celle de Leucate, distante de quelques kilomètres seulement.
La carte postale est une édition S.L en lyoncolor.
Je vous rappelle : guide d'architecture contemporaine en France de Messieurs Amouroux, Crettol, Monnet chez tecnic-union,1972.
merci messieurs merci.

lundi 14 juillet 2008

intérieur disparu



Les cartes postales du casino de Royan ne manquent pas et heureusement puisque c'est tout ce qu'il nous reste pour admirer ce chef-d'œuvre de l'architecture des années cinquante .
Merci à ce maire de Royan qui en décida la destruction, bêtise, bêtise pour rester poli.
Mais les cartes postales de l'intérieur de ce bâtiment sont encore plus rares et je viens justement de trouver une carte nous le présentant. J'en profite pour vous montrer mes deux esseulées.
Je commence avec la couleur : une édition moderne "Théojac" en mexichrome qui nous montre la belle polychromie du plafond de la Rotonde. Elle nous donne aussi une vision de la transparence de cette construction. Admirons au passage les lampes si 1950.
L'autre est une carte postale Elcé en véritable photo au bromure non datée. Le point de vue un peu différent nous permet de voir la mezzanine qui court sur le pourtour et aussi de remarquer une sorte de tente au-dessus de ce qui devait être une scène provisoire.
Les architectes de cette merveille disparue furent Claude Ferret, Pierre Marmouget et Adrien Courtois. Je tairais le nom du maire qui ordonna la destruction...
Et si on le reconstruisait ce casino... Mais commençons par redonner à ce qui reste de cette splendide ville le lustre auquel elle a le droit, démonter le bordel marchand sous le front de mer, restaurer le palais des Congrès, restaurer la maison Prouvé et surtout arrêtons les conneries. Le Havre a obtenu un classement au Patrimoine Mondial de l'Unesco pourquoi pas Royan ?

le rangement



J'ai rangé un peu et j'ai pu rassembler ces deux cartes postales éloignées l'une de l'autre. Une dans le classeur "piscines et campings" l'autre dans l'un des classeurs d'architectes.
J'aime beaucoup la vue intérieure. La structure du toit si visible, la pose de la jeune fille qui parle avec des amies, l'ambiance lumineuse produite par la large ouverture tout autour du bâtiment, tout cela fait une belle carte postale que l'on doit aux éditions Mage. Ce stade nautique municipal Auguste Delaune est beau. On doit cette architecture à Messieurs Bouillard et Marcos, c'est écrit dessus. On peut avoir beaucoup de très précieux renseignements sur la page suivante :
http://www.archistructures.org/r_drancy_piscine.htm
Merci à ce site.
La carte postale de l'extérieur est une édition Raymon que j'aime tant mais qui manque un peu d'informations, pas de date, pas de nom d'architecte.

Saint-Dié en fête



Comme je vous l'annonçais hier dans l'article consacré à la Tour de la Liberté je peux vous montrer des cartes postales de la salle des fêtes de Saint-Dié.
Nous avons donc : une édition Yvon expédiée en 1986 qui nous apprend que Jean-Luc Lahaye est un homme de cœur. Pas de nom de l'architecte. Puis nous avons une autre carte Yvon imprimée par Draeger en procédé 301 qui, elle, nous donne le nom de l'architecte, Monsieur Bertrand. Vous le savez j'aime beaucoup ce genre de toits et admirez les points d'appui triangulés. Je n'ai malheureusement pas trouvé grand-chose sur cet architecte. Si vous avez des pistes.

dimanche 13 juillet 2008

Monsieur Ricciotti à Rouen

Parce que je suis encore pour quelques jours rouennais,
parce que la gauche peut vraiment être stupide,
parce que j'aime l'architecture et celle de Monsieur Ricciotti particulièrement,
parce que Rouen mérite enfin cette belle architecture et surtout le Rouen du quartier Grammont,
je vous demande de lire cette lettre de l'architecte marseillais.
Oui à l'achèvement des travaux de la médiathèque.
http://rouenperspectives.hautetfort.com/media/01/00/2037434705.pdf

Royan attention chantier




Le Palais des Congrès vu du ciel nous laisse derrière lui admirer la ville la plus belle du monde en chantier. C'est un point de vue assez rare et c'est ce qui me décida à l'achat. On peut avec cette vue plongeante voir la structure du toit du Palais qui n'est pas encore abîmé par la paroi de verre en façade. (excusez-moi Monsieur le Député Quentin). Vivement le retour à l'origine, battons-nous pour cela.
En plus on peut voir Notre-Dame en chantier ! Regardez bien les détails c'est passionnant. A la place des arbres bien vert acide sur la gauche, il y a aujourd'hui une belle barre sur pilotis très élégante. la ville se construit doucement. On aperçoit également à gauche le bel immeuble Taunayde Louis Simon architecte qui pourrait être au Havre.
je vous rappelle que les architectes du Palais des Congrès sont Messieurs Ferret, Bruneau, Courtois et Marmouget. Merci Messieurs.
La carte postale est une édition Bourgogne par Combier Imprimeur Macon. Elle est datée du 13 avril 1968. J'avais 5 mois...

Lourdes et si légère



Autre bâtiment que l'on trouve régulièrement mais ici dans une version bien plus rare car d'un format panoramique magnifique mais difficile à ranger pour moi : voici à nouveau l'intérieur de l'Eglise Saint Pie X de Lourdes. Je vous en ai déjà parlé et je ne m'étendrai pas à nouveau sur l'incroyable beauté de cette structure qui rend nécessaire une visite dans la ville sainte. Les architectes sont : Pierre Vago, Pierre Pinsard et André Le Donne.
La carte est une édition Combier (très bel éditeur) sans date. J'ajoute un petit détail, quand c'est beau c'est beau.

la Tour de la Liberté





Il y a des bâtiments que l'on retrouve régulièrement dans les boîtes à chaussures. C'est le cas pour cette Tour de la Liberté située à Saint-Dié-des-Vosges. cette construction a une histoire assez curieuse puisque construite pour le bicentenaire de la révolution française et installlée dans le jardin des Tuileries, elle fut démontée et remontée à Saint-Dié où elle abrite une collection de bijoux. C'est une chose assez rare la migration des architectures mais celle-ci avec ses deux ailes est toujours prête à décoller. Le bâtiment fut aussi construit en faisant tout spécialement attention aux personnes handicapées et propose donc une rampe d'accès toute en douceur.
Cet ensemble me fait beaucoup penser à quelque satellite ou vaisseau spatial déployant ses panneaux solaires. les architectes sont Messieurs Normier et Hennin.
Je vous propose une carte postale éditée par La Cigogne photographiée par P. Rainon qui ne nous donne ni date ni nom d'architecte. Puis une carte postale éditée par Europ-Pieron photographiée par G. Lynde qui elle nous nomme les deux architectes. Elle nous montre également à gauche un bâtiment qui m'évoque quelque chose. Je dois vérifier mais il me semble que je possède une carte postale de cette autre construction. Enfin pour finir, voici une carte éditée également par Europ photographiée par Y. Noto-Campanella. Là également les architectes sont nommés.
Existe-il une carte postale de ce bâtiment au jardin des Tuileries ?