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vendredi 31 août 2012

Monsieur Taillibert et ses programmes sportifs

Roger Taillibert fait partie de la Great Team de ce blog. Nous évoquons le plus souvent possible l'œuvre magistrale et puissante de cet architecte et nous allons une fois de plus voir que les cartes postales ont su lui rendre à leur tour un témoignage vibrant en publiant, certainement sous la pression de son architecture spectaculaire, de nombreuses images.
Commençons :



Nous reconnaissons ici les très belles coques de l'ensemble du centre sportif de Chamonix. Depuis cette carte postale Cap dont le cliché est dû à Monsieur J. Lang (certainement pas l'ancien Ministre de la Culture !)
On admire le dessin du plan, la succession des triangles qui s'emboîtent selon le programme, la parfaite maîtrise de ce jeu plastique et l'audace fine des coques blanches de béton qui réussissent l'exploit d'une intégration jouant... d'une rupture avec son environnement fort : la montagne.
Ne dirait-on pas depuis cette hauteur, une œuvre découpée dans du papier, comme un pliage japonais ?
Une autre "collerette":



Les amateurs du sport que je crois on appelle foutebôle auront reconnu le stade du Parc des Princes. Les éditions Chantal (grand éditeur) nous livrent là une bien belle carte postale nous permettant d'observer le principe constructif et plastique de ce très beau stade dont la reconversion prochaine en première "place de lecture publique" est maintenant avérée.
On regardera là aussi l'extrême finesse du squelette. Si nous comparons le volume global à la quantité de matière (béton) nous sommes bien dans un rapport qui se rapproche de celui des travaux en papier ou en tissu. Ici, les forces remplacent les matériaux. Le dessin des arcs qui forment en succession les gradins du stade est remarquable également. D'une grande élégance, élancé, ce dessin donne l'image
dynamique d'un déploiement comme une sorte d'accordéon, de pliage ouvert. Nous trouvons de superbes photographies de Gilles Ehrmann dans le numéro 164 (1972) de l'Architecture d'Aujourd'hui :









un dessin technique :




Nous poursuivons avec une carte postale vraiment étrange :



Cette édition Cap nous montre quoi ?
Elle nous montre l'entrée de la piscine de Deauville qui est également un autre superbe morceau de Roger Taillibert. Mais pourquoi diable ce cadrage ? Pourquoi, alors que la piscine déploie des formes audacieuses si souvent d'ailleurs représentées en carte postale vouloir faire cette image un rien... inattendue sur une partie certes importante mais qui ne dit pas grand-chose de cette piscine ?
Regardez comme tout est cerné dans un immense cadre sombre, on devine à peine la piscine à l'arrière plan... Une carte postale qui cherche à être moins servile à l'audace de l'architecture... ? Mais, me direz-vous, il s'agit là aussi de l'architecture de Roger Taillibert et cette image ne fait que rendre compte d'un des moments de cette piscine. Sans doute que le passage par cette entrée sombre permettait de créer une sorte de sas contrastant avec la "révélation" de l'espace même des bassins. Peut-être... On notera que l'architecte est nommé sur cette carte postale expédiée en 1968. On retrouve ce volume de l'entrée ici :


La carte postale Yvon expédiée en 1973 nous montre un peu mieux la couverture de la piscine en l'opposant étrangement à la sculpture qui semble fuir l'image. On préférera aller là pour retrouver au mieux la beauté de cette architecture.

mardi 31 janvier 2012

Organique canadien

J'aime apprendre et découvrir et une boîte pleine de cartes postales vaut bien un autre moyen.
Voici un exemple avec ces deux cartes postales pour le coup très contemporaines :



Nous sommes... oui pardon ! C'est écrit dessus !
N'est-ce pas là un étrange bâtiment ?
Il est bien maniéré cet ensemble de courbes qui se tordent entre elles, se stratifient, et jouent à la fois de références organiques et animales un peu, un tout petit peu, comme Franck Lloyd Wright.
L'architecte s'appelle Douglas Cardinal et son très beau site internet nous montre d'autres constructions encore plus étonnantes notamment son église Sainte Marie.
On pourra s'amuser du collage des tipis posés dans ce décor et reconnaître qu'au moins l'architecte n'a pas singé cette architecture.
Mais étrangement ce musée me rappelle une autre construction sur le sol canadien qui tout en étant vraiment différente du point de vue de son programme joue elle aussi de certaines références formelles végétales et conchycoles.
Le très beau stade olympique de Monsieur Taillibert à Montréal :



Mais une série de cartes postales peut raconter l'histoire de l'une des icônes de l'architecture canadienne.
On pourrait commencer par le dessin grâce à cette carte postale "les messageries dynamiques Inc." Superbe non ? Et rare de voir ainsi une architecture représentée par son dessin.



Puis :



Toujours chez le même éditeur la maquette comme sous la neige ! Vraiment un beau document.
On poursuit ?



Ici le stade est encore en construction car la tour n'est pas achevée. L'éditeur "messagerie de presse Benjamin" devait avoir hâte de vendre des images !



Au fond on reconnaît le village olympique vu ici.
Enfin dans toute sa gloire avec son toit en textile recouvrant le stade et se repliant si nécessaire dans la tour :



Certainement l'un des plus beaux bâtiments du pourtant très prolixe Monsieur Taillibert.
Sans doute que le sol canadien aime à se couvrir ainsi d'étranges animaux de pierre et surtout de béton croyant naître de la terre elle-même, de certaines légendes et d'une modernité toute nord-américaine.
Tant que cette hésitation produit d'aussi curieuses constructions...

lundi 4 juillet 2011

la forme est mouvement

Il m'arrive encore de vouloir joindre une carte postale à un article de notre guide d'architecture contemporaine de Monsieur Amouroux.
Voici un exemple :


Nous sommes devant l'école nationale de ski et d'alpinisme à Chamonix grâce à cette carte postale Cap-Théojac en Mexichrome pour Iris.
Le photographe est resté curieusement derrière le porche d'entrée ce qui nous permet seulement de deviner les très belles formes de cette école.
Une tour un rien trapue s'enfonce entre de très beaux tripodes de béton blanc.
On devine tout de même depuis ce point de vue un travail de qualité à la manière dont se "cale" la volumétrie sous ces auvents spectaculaires.
L'ensemble est dû, et c'est notre guide qui nous en informe, au très grand architecte Monsieur Taillibert.
Mais laissons la parole plus informée et plus lyrique à Monsieur Amouroux et profitons une fois de plus des informations de ce guide :



Nous retrouvons notre école de ski dans le n°168 d'Architecture d'Aujourd'hui en 1973.
Les photographies (anonymes !) sont absolument superbes et donnent bien l'ampleur du dessin de Monsieur Taillibert.






lundi 7 décembre 2009

de vieilles connaissances

Pas de découverte mais des constructions ou des architectes que nous avons déjà évoqués ici. Et puis après tout, pourquoi se priver d'un autre point de vue sur un bâtiment déjà publié ?
Alors, sans chichi, hop !



Cette carte postale André Leconte est bien de son époque. En photo véritable (mon œil...) on a droit pour le même prix à quatre vues de Bobigny avec blason végétal.
Comme rangées dans un album photo, les images sont posées sur un fond de toile de jute des plus... marron beige.
C'est un peu moche, oui.
Mais au dos, surprise on trouve plein d'informations : Bobigny-Drancy (hésitations dont les spécialistes de la géographie de la banlieue sauront tout me dire).
Bobigny : les Tours ; rues de Beyrouth et de Prague. Drancy : rue d'Amsterdam ; groupe de Bobigny.
Architecte, Mr Aillaud.
Micheline écrit à Jocelyne et nous dit que les pompiers lui donnent le bonjour, chanceuse Jocelyne...




Et puis :


édition Subira Casanova, Valencia expédiée en 1967

Nous voici en Espagne à Grandia (valencia) devant l'église de San Nicolas que nous connaissons depuis le message du 11 mai 2009.
Nous apprenions alors que les architectes étaient Gonzalo Echegaray y Comba et Eduardo Torroja Miret avec une date de construction de 1962.
Là, le point de vue nous permet de mieux apprécier le campanile et la forme générale de l'église.
Finissons avec un grand architecte :


édition Cap en Mexicrome expédiée en 1974

Nous sommes à Deauville devant la piscine de Monsieur Taillibert.
Ensemble magnifique aux courbes de béton tendues et pétrifiées.
A la fois totalement étrangère à son environement néo-normand-anglo-poutres, la piscine offre par sa hauteur limitée, son jeu de courbes et sa blancheur un paysage maritime à elle seule. Depuis l'intérieur et grâce à l'utilisation du plexiglas Roger Taillibert offre aux nageurs une vue totale sur l'extérieur, une prise directe avec son environnement.
Un chef-d'œuvre.
Deux cartes postales de l'intérieur de cette magnifique piscine. Et comme toujours au bord du bassin, les hommes ont les mains sur les hanches et non le contraire quoique...

édition Sapromos, Deauville, sans date, architecte nommé

édition Combier en Cimcrome, Architecte nommé.

mardi 14 juillet 2009

grincer des dents

Je vais tenter quelque chose.
En partant d'un détail rejoindre le paysage : le paysage nucléaire.
Il y a dans ces deux mots accolés tout l'effort à faire. Comment ce qui est de l'ordre de la plus minuscule particule peut côtoyer ce qui est de l'ordre du paysage ?


Partons de cette carte postale nous montrant le Centre de Production Nucléaire du Bugey (Ain) en cours de construction.
On nous dit aussi : construction 2/3, 2X925 MWe Filière REP (sic).
Mon œil a glissé il y a longtemps sur cette image de chantier. La forêt de grues, le béton frais, le bordel et le rangement associés me font toujours jubiler. J'aime les chantiers et cet état intermédiaire qui donne souvent à voir les structures des bâtiments. Mais là mon œil a aussi glissé à gauche, en bas de l'image. Regardez avec moi :


Vous reconnaissez cela ?
Il s'agit des petites cabines de chantiers dont je possède une version jouet sur un camion Majorette ! (voir article du 16 mai 2009)
C'est drôle non ?
Mais au-delà de ce détail me revient également que Monsieur Claude Parent a participé activement à la réflexion sur le paysage nucléaire. Et là j'entends grincer des dents...
D'ailleurs dans quelques-unes des Revues françaises de l'Electricité on trouve des textes de Monsieur Parent à ce sujet. Il y établit avec application la différence essentielle entre paysage et architecture.
Ce point de vue plaçant la réalisation d'espace à l'échelle du paysage est déjà présente dans son architecture en fonction oblique. Cette envie de créer le paysage au lieu de l'intégrer lorsque le programme est si vaste et l'utopie si grande est une nécessité. Mais c'est aussi, de tout temps une réalité historique de ce que l'on nomme la monumentalité. Donc, il est bon parfois de le redire. La masse est porteuse non pas d'un contresens paysagé mais bien d'un paysage. Dans un autre numéro de la Revue Française de l'Electricité on peut lire cela :


cliquez pour agrandir

Sur la page opposée on retrouve Bugey et ces incroyables tours de réfrigération magnifiques et en dessous un dessin de Monsieur Claude Parent.




Il est aussi question du rapport à l'industrie et de la marge de manœuvre des architectes. Il faut avouer que la lecture des types est un peu difficile, j'entends leur originalité. Mais l'effort est louable dans la mesure justement de l'étroitesse de cette marge de manœuvre.

Roger Taillibert

Paul Andreu

Claude Parent

Claude Parent

Claude Parent

collectif : messieurs Andreu, Dubuisson, Homberg et Parent.

collectif : messieurs Andreu, Dufau, Parent, Willerval

On devine une masse identique que chacun des architectes essaie de sculpter de manière différente et souvent subtile.
On retrouve aussi les belles maquettes de bois qui ne sont pas sans évoquer celle de Sainte Bernadette de Nevers. Sont-elles aussi réalisées par Monsieur Follenfant ? Le programme nucléaire offre à Monsieur Parent un registre formel qui lui convient parfaitement : échelle du paysage, traitement de volumes clos et masses tendues. On peut aussi y retrouver un versant quasi mystique et tellurique dans le contenu même des constructions. L'étrangeté scientifique et son secret renforce l'impression de puissance. C'est sourd.
On ressent cela très bien lorsque l'on perçoit au loin les centrales, un mélange de fascination (pour certains presque morbide) et une inquiétude devant une forme dont finalement on ne connaît pas réellement la nécessité des fonctions. Cela ressemble à des bunkers... Et c'est bien plus protégé.
Mais oui, les centrales nucléaires sont des paysages merveilleux au sens premier du terme générant une sensation inquiétante entre le Château de Kafka ou un tumulus celtique. J'ai eu la chance de voir il y a longtemps les tours de Bugey avec leur panache de vapeur. C'est tout bonnement fantastique quoi que l'on pense de l'énergie nucléaire. C'est fantastique.
J'ai dans mes classeurs "génie civil" deux autres cartes postales de centrales nucléaires.


Voici Flamanville en vue aérienne du 5/2/1985 chez Combier en photo Savary avec cette phrase : Le cœur sent ce que l'œil ne voit pas !
La réponse idéale (ici pour un jeu-concours).



L'autre carte postale nous présente Paluel ; une carte postale EDF-Paluel que j'avais dû acheter lors de ma visite à cette centrale.
Revue Française d'Electricité N° 259 1977, N°266 1979, N°269 1980
Les dates échelonnées prouvent la persistance du travail de collaboration d'E.D.F et de Monsieur Parent.


dimanche 30 novembre 2008

la petite fabrique de cartes postales


Il faut le dire, je ne m'attendais pas à cela.
Natacha m'avait dit de venir manger et qu'il y aurait une petite surprise... Eh bien...
Au rendez-vous, étaient présents Alan, Stéphanie, Marc, Cécile, Natacha et les enfants. Déjà j'étais ravi de voir tout ce petit monde réuni. Merci Natacha pour cette réunion d'amies et d'amis.
Et puis je fus pourri gâté.
Me voici propriétaire d'une magnifique petite machine me permettant d'imprimer des photographies en cartes postales ! C'est formidable ! Il faut la voir marcher c'est superbe. Le papier glisse dedans dehors un coup le jaune et hop un coup le rouge et hop un coup le bleu et hop un dernier coup pour le noir. La qualité est incroyable !
Merci Stéphanie et Alan.
Ma première impression arrivera dans votre boîte aux lettres bientôt ! En plus d'être petite et superbe cette machine à imprimer peut être mobile, elle peut voyager...
Que de perspectives !




Mais ce n'est pas tout. Marc et Cécile m'offrirent de magnifiques volumes. Deux numéros de "Architecture d'Aujourd'hui" qui manquaient à ma collection et dans lesquelles j'ai trouvé de quoi nourrir ce blog, un livre de Roger Taillibert "construire l'avenir"qui s'annonce palpitant et une revue américaine "Progressive Architecture" au titre bien senti. Natacha ne s'est pas trompée en m'offrant, oui, "Architecture portative" et le catalogue de l'exposition du Musée Malraux au Havre "Brasilia, Chandigarh, Le Havre" croisement de regards de photographes sur ces trois villes que je rêve d'arpenter.
C'est trop.
Merci à tous. Me voici avec des heures de lectures, de découvertes et de quoi les partager avec ma petite entreprise d'éditeur de cartes postales !
Et pour finir des petits mots gentils sur deux cartes postales.



Brasil Turistico, Congresso Nacional, sur laquelle Marc a écrit One More ! Dois-je vous rappeler que l'architecte est Niemeyer ?
Admirons les petits soldats de plomb bien rangés que je collectionnerais bien aussi. Je dois aller là un jour.


Natacha me laissa un petit mot sympathique au dos d'une carte postale représentant le Gemeentemuseum de La Haye par l'architecte H.P. Berlage en 1924. Cela donne bien envie d'aller voir.
Je vous le dis, pourri, gâté et bien entouré d'amis fidèles. Merci.