mardi 15 septembre 2009

NOGO VOYAGES

A la radio des gens parlent du regret des cartes postales et de l'absence de ce type de regard sur la banlieue.
A la radio des gens disent qu'ils en éditent et que oui, elle est belle la banlieue.
A la radio parfois on entend exactement ce que l'on a envie d'entendre, on sent poindre une communauté de pensée.
A la radio.
Alors je ne paraphraserai pas le très lucide texte que l'on trouve sur le site de ce groupe d'actifs de la ville, d'arpenteurs joyeux et de fantaisistes parfois si sérieux, le groupe NOGO VOYAGES.
Quand c'est bien dit, c'est bien dit.
Et n'oubliez pas d'aller voir le reste des projets, attitudes et remarques sur leur très beau site.
Pour un peu pallier cette absence de cartes postales de la banlieue, ce qui veut dire absence de regard, voici la preuve qu'il est possible.



Grigny.
Un couple assis sur l'herbe du terre-plein entre des barres. on promène le chien. Espace étrange, canyon libre qu'on occupe comme un pique-nique. Les autos sagement garées et au loin, dans une perspective un peu brisée l'église si pointue, Notre-Dame-de-Toute-Joie. Comme c'est bien dit. Espoir inouï. En plus on connait bien l'architecte sur ce blog : Monsieur Claude Balick. Elles sont belles les églises de la banlieue.
Une carte Estelle expédiée en 1981.


Massy.
Chic costume pour lire le journal et viser le photographe. Les lambris du centre commercial réchauffent le ciel bleu pourtant. On fait les courses et la petite fille tout juste au bord rêve du tour de manège promis.
Quelque chose d'une pagode chinoise, d'une modernité hollandaise. Pierre naturelle au sol et gazon encore entretenu. Il faut voir aussi la terre. Draeger, le grand, a imprimé cette carte postale Yvon. Elle est expédiée en 1970 par Charlette.



Les Mureaux.
En vues multiples, la résidence Georges Bizet. Le blason de la ville nous dit le désir d'une inscription dans une histoire locale presque une féodalité moyenâgeuse. Les tours montent dans le ciel. Les arbres bien jeunes font des petites touffes devant un terrain tout juste retourné. Je vous disais la terre...
La résidence est si grande qu'on multiplie les images pour peut-être permettre plus certainement la reconnaissance du lieu. Pas de croix, ni de signe sur cet exemplaire. Elle est neuve cette carte postale du grand éditeur de la banlieue : Lyna.
Monsieur J. E. Pinet qu'on connaît un peu sur ce blog est à nouveau le responsable de ces clichés.
Allez, Monsieur Pinet, faites-nous un signe...


Villefontaine.
Je ne sais rien de cette ville.
Rien. Alors je regarde les images. Une fontaine moderne au filet d'eau un peu maigre malgré la massivité des volumes. En haut d'un talus de verdure des fresques un rien maladroites parlent du sport et de la jeunesse, graffiti officiel d'une mairie soucieuse de sa jeunesse et qui prévient ainsi la tentation du graffiti sauvage. C'est touchant aussi.
Un peu en retrait de la fontaine qu'on devine au loin, un petit commerce sous des arbres et devant une place bien vide. Je perçois pourtant une personne au polo jaune derrière la haie. Enfin au bout d'une impasse des constructions modernes qui ne manquent pas, je crois, d'intérêt. Une dalle ?
Au dos la carte postale nous indique "Villefontaine, une ville avec un futur, le quartier des roches".
Espoir de petits princes de la communication locale ou réalité désirée et vérifiée aujourd'hui ?
Ce futur n'est pas ici qualifié et son présent ? Pourquoi attendre ? Lech Zorawski le photographe de cette carte postale nous dira cela un jour.