dimanche 22 août 2010

si...brutal


Oui finalement j'aime ce genre d'objets architecturaux.
Je sais que pour ce faire, il me faut certainement une certaine dose d'aveuglement historique mais je ne peux résister à ce type de formes dures, brutales et sans concession oscillant en permanence entre une sculpture et une architecture.
L'échelle est certainement la cause pourtant de mon désarroi devant ce genre de construction. Trop monumentale pour ne pas être sérieuse et donc grave et trop petite pour être des architectures brutalistes et utopistes. Surtout, trop réelle !
Mais...
Formellement comment effectivement pourrais-je ne pas aimer ces blocs atterris ici, comme posés contre tout, écrasants et puissants sans politesse.
J'aime.
J'aime aussi leur fermeture, leur inaccessibilité apparente, leur froideur imperturbable. On les sent construits pour des siècles, peut-être d'ailleurs sont-ils des reliques d'un temps très ancien, morceaux abandonnés dont ne sait quelle civilisation ancienne.
Regardez comme les jeunes pionniers aux uniformes impeccables sont littéralement menacés par ce monument à Novorossiisk.
Posé à champ sur la grève, le porte-à-faux triangulaire me fait rêver... oui.
Comme dans les photographies de Nicolas Moulin, un morceau d'architecture mystérieuse abandonnée et à la fonction inconnue semble nous menacer.
C'est sourd.
La puissance politique tient ici dans une volonté de faire image et l'image est violente, forte et sans détour.
La carte postale est datée de 1988 (!) et nous donne le nom de la sculpture "the Small Land", le nom du sculpteur V. Tsigal et le nom des architectes messieurs Ya. Belopolsky, V. Kananin, V. Khavin.
Retour à Varna :


Bunker sculpté, signal puissant sur un promontoire traité en colline pour le supporter, le monument à l'armée soviétique doit être... incontournable !
La massivité de l'ensemble dit la massivité du message.
Ne tergiversons pas s'il vous plaît !
Comme on dit aujourd'hui : c'est du lourd.
Mais je ne peux là aussi m'empêcher de penser et imaginer cette forme à une proportion encore plus gigantesque la transformant en une cité d'une civilisation perdue.
Fragment mégalomane d'un récit de science-fiction.
Colossal.
Pour ce qui est de l'objet architectural, je ne peux pas vous donner le nom de l'architecte et pour l'objet postal l'écriture cyrillique ne me permet pas de vous en dire plus.
la carte postale fut expédiée en 1985.



1 commentaire:

Anonyme a dit…

Waow.
Sublime "Small Land". C'est juste dommage que ce ne soit pas un bâtiment. On l'imaginerait volontiers deux ou trois fois plus grand, pour contenir les vestiaires d'une piscine dont le bassin se trouverait en-dessous (à l'emplacement du trait noir de l'ombre)