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samedi 10 mars 2012

photo véritable architecture

Deux très belles cartes postales de la Cité de l'Abreuvoir à Bobigny par Emile Aillaud architecte :


Avouez que la prise de vue et le cadrage de cette carte postale Guy pour Leconte éditeur sont curieux.
Nous sommes devant la Place des Nations-Unies mais nous sommes surtout devant une bicyclette !
Parfaitement au milieu bas de l'image, cette bicyclette est visée ostensiblement par le photographe. Pourquoi ?



Pourquoi ne pas avoir attendu que ce vélo soit déplacé ?
Pourquoi ne pas avoir cadré soit un peu plus à gauche soit un peu plus à droite ?
Pourquoi ne pas avoir mis tout simplement le vélo dans son dos ?
Pourquoi également ne pas avoir reculé pour donner également un peu plus de place à l'architecture qui touche ici les deux bords de l'image ?
La seule réponse possible est une volonté ferme de viser ce vélo. Il anime la place, lui donne un caractère villageois. Il pourrait même être celui du photographe. Mais plus certainement, vu l'antivol sur la roue avant, celui de la dame qui s'éloigne vers la boulangerie elle-même signalée par une flèche bleue au stylo-bille par le correspondant pour "donner une idée".



Mais pourquoi mettre son vélo si loin du supermarché et de la boulangerie alors que l'on en devine d'autres bien garés pile poil en face ?
Auriez-vous une idée ?
Une autre carte postale :



Certainement beaucoup plus rare, il s'agit d'une carte-photo c'est-à-dire d'un tirage photographique sur un papier copiant le dos des cartes postales et réalisé le plus souvent à de très petits nombres par des particuliers ou des petits revendeurs. La carte date des débuts de la construction car on devine des éléments de chantier à gauche de l'image. Le tirage est très doux, presque blanc et l'ensemble, je trouve, est d'une grande qualité.
La tour placée au centre est bien encadrée par les deux petits arbustes, seuls points sombres avec les fenêtres de cette photographie.
Il y a là quelque chose de tranquille.


dimanche 5 février 2012

poésie de façade

Plein de vues de Chanteloup-les-Vignes et de son ensemble "Les Pierreuses" par l'architecte Emile Aillaud par l'intermédiaire de deux cartes postales "La Cigogne".
Les images multiples étant par définition plus petites sur les cartes postales, nous aurons sans doute du mal à lire l'architecture d'Emile Aillaud. Mais finalement nous retiendrons comme le destinataire rêvé de ces cartes postales les portraits géants des poètes français qui remplissent les murs aveugles de l'architecture.
On peut voir cela ainsi et se mortifier que, de ces noms célèbres, ne reste finalement qu'une image pour des murs vides... On peut aussi, sans doute, se rappeler qu'à une époque l'intégration par tous les moyens des expressions artistiques (Peinture, Sculpture, Littérature, espace de jeux) faisait partie des programmes architecturaux dans un désir sans doute généreux de partage de ces connaissances.
Difficile de mesurer si la visibilité de la tête de Baudelaire donna envie aux habitants de Chanteloup-les-Vignes de lire ses poésies. Souvent réduits à des localisations simplifiées et plus... humaines, les noms des poètes servent surtout à s'orienter et à se différencier :
"J'habite à Baudelaire."
"On se retrouve à Rimbaud, passe prendre les gamins chez ma tante à Valéry."
"J'ai garé la deuche à Nerval."
Mais je ne veux pas paraître cynique. J'aime ces grands portraits, j'aime l'attention portée à ces espaces publics libres des autos. Et ces visages sévères que l'on doit à Fabio Rieti ont le mérite de n'avoir rien à vendre. Ils regardent les enfants jouer sur les places. Et qui sait, sans doute, tout de même, le visage adolescent de Rimbaud aura éveillé la curiosité de quelques-uns. Un seul, je dis bien un seul enfant qui aurait rencontré la poésie grâce à ces images serait la justification à les peindre et, aujourd'hui à les préserver.



La place de l'Eté Vert, au centre de la place du Pas, le Pied par le sculpteur L. Rieti.

Sur la place de la Coquille, les portraits de Gérard de Nerval et de Stéphane Mallarmé. On remarque une erreur d'attribution des portraits par l'éditeur qui a confondu Mallarmé avec Hugo !

ici Paul Valéry et Arthur Rimbaud :

Puis Charles Baudelaire et... Victor Hugo ! (sans barbe oui !) Les portraits sont des céramiques par Fabio Rieti.

deuxième carte :

le groupe scolaire Roland Dorgelès :

la Place du Pas :

les immeubles :

et à nouveau le groupe scolaire :


samedi 10 décembre 2011

Aillaud color color

Aujourd'hui nous ne ferons pas de découverte mais nous tournerons encore un peu au pied des belles tours d'Emile Aillaud à Nanterre.
Il semble que la production de cartes postales concernant cette architecture soit bien fournie et que les photographes et éditeurs aient trouvé là un "spot" intéressant et certainement aussi un marché car cet ensemble de logements par le nombre de ses habitants suffit à lui seul à justifier l'édition de cartes postales.
Alors réjouissons-nous simplement une fois encore de la polychromie, de la forme, de la poésie de cette architecture qui tente de rivaliser, de s'arc-bouter au paysage et plus certainement même à l'inventer.
Voyons :

Dans un premier plan touffu, presque chargé, dont les verts se bouchent un peu d'ombres, on devine un jardin trop planté.
Surgissant d'un peu au loin mais tout de même avec vigueur, voici les tours de Monsieur Aillaud. Elles tentent dirait-on de faire le lien entre le ciel et la terre et on ne sait plus si les couleurs montent ou dégringolent.



La photographie est de J.-N Duchâteau, photographe chez Raymon et grand marcheur de banlieue parisienne. La carte postale est éditée en Raymoncolor.
A gauche on devine les constructions également polychromes de Monsieur Kalisz.



Voyons encore :


Plus serein, plus clair et aussi sans doute plus ennuyeux, le premier plan de cette carte postale Lyna en Lynacolor qui nomme l'architecte. Un petit parc au cercle fleuri, des constructions basses un peu ternes vues d'ici servent de promontoire, de socle à l'horizon hérissé des tours de Monsieur Aillaud. Pas de doute ici, c'est le bleu du ciel qui est visé, c'est l'ambition colorée des tours.



On admirera en effet, comment ici le blanc et le bleu se rassemblent pour tenter à la fois d'alléger les tours (désir de disparition ?) et les magnifier en faisant vibrer les tons. En fait, comme des nuages percés de fenêtres.
On reconnaîtra là le beau travail de Ralf Walter le photographe que nous commençons à bien suivre sur ce blog.
Il y a encore certainement d'autres très belles vues de ces tours, d'autres qui nous feront encore croire à la beauté de cette architecture.

mercredi 15 juin 2011

les Courtillières : plusieurs histoires.

Une carte postale :


La perspective de l'avenue de la Division Leclerc est bordée d'arbres qui disent bien que les objets lointains sont plus petits que les objets proches.
Rien à faire, c'est ainsi, il ne s'agit pas d'une imprégnation culturelle mais de la réalité objective de la perspective. Il fallait bien la découvrir et non l'inventer.
Cette perspective fait aussi que l'immeuble du premier plan n'est pas en entier dans l'image alors que le suivant offre toute sa hauteur...
Mais surtout cette édition Godneff a le derrière entre deux chaises. Cette carte postale est à la fois en couleurs et en noir et blanc !
Certainement déstabilisé par la polychromie des immeubles de Emile Aillaud, l'imprimeur n'a pas su comment faire pour sortir les immeubles du gris du ciel !
Cela produit une étrange image où le vert, le jaune délavé et le bleu d'une grande pâleur n'arrivent pas bien à briser le cliché en noir et blanc.
un détail :


une carte postale :


"Immeuble très courant ici à Pantin, tout va bien, il est 10h25, je vais chercher le pain."
C'est Lucette qui nous le dit le 15 septembre 1962.
La poste de Pantin par l'intermédiaire de son cachet postal nous dit : " Pantin-Piscine moderne-eau chaude naturelle"
Le photographe des éditions Raymon cadre les immeubles de Monsieur Aillaud dans toute leur hauteur. Non, l'arbre n'est pas aussi haut que l'immeuble. Je le répète plus les objets sont loin plus ils sont petits donc par un jeu optique appelée perspective l'arbre au premier plan semble plus grand que l'immeuble derrière lui.
Là aussi la polychromie de la carte postale a bien du mal à se sortir de la polychromie du paysage urbain.
Un détail :


Une carte postale :

En octobre 1972, les éditions Lyna pour Abeilles-Cartes retrouvent l'avenue de la Division Leclerc. Finalement que raconte cette carte postale ?
Rien d'autre qu'un espace à traverser par une droite infinie qui fuit à l'horizon ?
Comme si, finalement, alors même qu'une carte postale sert à se situer, à affirmer son point d'ancrage, dire ici que la route permet de passer vite à l'ombre minuscule et à l'ombre majuscule des arbres et des immeubles.
Une carte postale :


Il s'agit d'une bien particulière carte postale puisqu'il s'agit d'une publicité pour un livre sur les Courtillières.
Le livre s'appelle aux Courtillières, Histoires singulières et exemplaires. C'est aux éditions CREAPHIS, il s'agit d'entendre les témoignages de ceux qui vivent là.
Mais que nous dit l'image qui est une photographie de Pierre Gaudin ?
Coupée en trois parties, la photographie nous offre le serpent de Monsieur Aillaud pris entre le ciel et un jardin ouvrier. Ciel et jardin à égalité, immeuble réduit à une bande dont on devine à peine la courbe.
Mettre les grands ensembles à la campagne ? Resserrer l'urbain dans un paysage bucolique ?
Faire croire à la proximité de la nature ?
Dire que, aux Courtillières, on jardine et donc définir les habitants comme étant à l'origine de cette poésie jardinière du premier plan. Dire aussi que cela finalement camoufle l'architecture ?
Dire que vivre ici au premier plan de l'image c'est diminuer le fait de vivre au deuxième plan ou que, l'un et l'autre se vivent en même temps ?
Cadrer c'est toujours mentir car c'est toujours réduire.
Alors nous pouvons nous aussi regarder :



Je peux aussi construire une fiction. Si je cherche sur Google Earth un point de vue similaire, je peux viser depuis l'avenue de la Division Leclerc à la fois les jardins ouvriers et les Courtillières. Et est-ce vraiment un hasard si mon point de vue en face à face nous offre à la fois la verdure des jardins et le panneau annonçant la "réhabilitation des Courtillières " ?
Je crois que les espaces urbains savent bien nous dire au-delà des clichés de tous types, la réalité brutale de ce qui les compose.
Dans un ouvrage à la mise en page d'une grande clarté, ensembles d'habitations économiques en Europe chez Eyrolles éditeur par Giulio Segoloni on retrouve les Courtillières. Les photographies, les plans se partagent les espaces des pages.
C'est beau : architecture, composition, photographie.
Difficile de croire que, aujourd'hui, cet ensemble soit devenu ce qu'il est.
Aurait-on le droit de dire que, parfois, la belle architecture cela se mérite ?








vendredi 3 juin 2011

images de France : les multi-vues

Il existe un type de cartes postales peu aimé des collectionneurs : les multi-vues.
Sur une même carte postale, des fenêtres s'ouvrent et donnent à voir divers aspects de la ville en regroupant et associant les intérêts locaux.
Si cela offre effectivement l'occasion de mieux saisir les "atouts" de la ville en question cela divise également la taille des images... et donc la jubilation de lire les photographies.
Mais nos puissants scanners nous permettent tout de même de regarder et d'aimer ces cartes postales. Je vous propose une petite sélection de cartes postales toutes sur le même type et toutes chez le même éditeur : Raymon. La série s'appelle "images de France".
Brunoy :



Brunoy détails :



Neuilly-sur-Marne :


Neuilly-sur-Marne détails :



Bagnolet :



Bagnolet détails :




Grigny :


Grigny détails :





jeudi 19 mai 2011

la cité dans les nuages


Il fut décidé de mettre en couleur.
Il fut décidé de mettre l'habitant au centre de l'architecture.
Il fut décidé de penser beau, étrange et poétique.
Il fut décidé de penser le logement.
Il fut décidé d'inventer un lieu, un ici.
On pourrait de loin, le bras tendu, le doigt pointé dans les nuages dire "j'habite là".
Alors les cartes postales ne font rien d'autre que montrer cela. Le bleu similaire du ciel et de l'architecture. Une coopérative du ciel bleu.
Et quand, dans le ciel son bleu manque, ce sont les tours qui l'offrent toujours égal, étendu, déchiré par des dégringolades de vert.
On notera que sur les dessins de Fabio Rieti (?), le ciel est le plus souvent blanc...
Parfois un rien frotté de rose.
Sans doute que le ciel est incertain, alors à quoi bon lui donner une couleur, une seule !