dimanche 15 janvier 2012

Italie rationaliste (fasciste ?)

Catherine Schwartz nous fait encore l'honneur d'une donation.
J'ai décidé cette fois de faire un petit tri et de vous proposer déjà la partie italienne de cette donation. Ce qui est particulier c'est bien que ces quelques cartes postales nous offrent un aspect inattendu de l'Italie, une Italie rationaliste et moderne.
J'aurais aimé être plus précis sur les origines de ces architectures mais il semble difficile de trouver des informations sur ces constructions. Alors nous nous contenterons de leurs beautés plastiques souvent accusées par une photographie en noir et blanc qui durcit les géométries, fait ressortir les volumes purs de ces architectures.
On commence :



Tout est écrit sur la photographie de cette carte postale : nous sommes à la gare Termini de Rome.
Nous avions déjà vu cette construction mais cette vue intérieure est superbe et dit bien le désir de rationalité de l'espace, presque sa froideur mécanique. Une rue intérieure dessert les quais et la ville comme une saignée construite qui relie le mouvement du voyage à la fixité de l'urbain. Et puis l'animation de la photographie nous plonge dans une Italie que nos yeux usés sur Fellini ne peuvent que trouver cinématographique. Il s'agit d'une édition S.A.F.





Partons pour Bari :



Superbe non ?
L'immeuble Motta du Corso Cavour donne toute la définition possible d'une architecture pure, dure et classique. Sa modernité provient de sa sécheresse décorative et seuls les volumes et leurs ombres sont le sujet de cette architecture.







Regardons comment depuis la rue le dessin de la façade se transforme et offre un jeu graphique d'une grande lisibilité. la nuit ajoute au spectacle et nettoie encore l'image et la ville. Une ambiance incroyable.
Toujours à Bari :



Ce qui pourrait se traduire par l'hôtel des nations est une architecture qu'on pourrait bien retrouver un peu partout en Europe mais également dans les colonies françaises à la même époque. Il semble que cette construction daterait des années trente, période où le fascisme italien affichait un goût certain pour des constructions souvent (eh oui...) d'une grande beauté formelle et d'une incroyable modernité comme le quartier Roma EUR. L'architecte de cette "albergo delle Nazioni" serait Alberto Caza Beni. Il semble qu'aujourd'hui l'hôtel comporte un étage supplémentaire dont j'ignore s'il s'agit d'un agrandissement récent où une volonté de l'architecte.
Et Milan ?


Nous voici sur le Corso Sempione devant un gratte-ciel de l'architecte Bottoni. Vous aurez compris combien j'aime cette image et je sais que derrière vos écrans, fidèles lecteurs et lectrices des "Wahou" jaillissent !
Puissance, rigueur, sans concession, ce gratte-ciel offre une image parfaite d'une forme de modernité que j'aime car elle n'offre aucune fantaisie sauf le mouvement des rideaux devant les ouvertures encaissées. Le photographe de cette carte postales fait aussi jouer la masse sombre de l'arbre à droite avec la grille de la façade nous dégageant entre les deux masses le canyon de la rue. Quelle composition !
Même la finesse de la ligne électrique du tramway participe à l'image de l'éditeur Mulio. Quelques détails suivent.
On se doit maintenant de remercier Catherine pour cette promenade dans une Italie un peu particulière. Merci.