mardi 6 octobre 2009

Monsieur Ursault architecte, père et fils

Dans le message précédent j'évoque le nom de Monsieur Ursault architecte.
Ce nom résonnait à mon oreille.
Je savais que cela avait à voir avec Royan...
Eh bien je n'avais pas tort car c'est l'architecte de ce qui fut l'une des plus belles Postes de France.
Mais petit retour en arrière:



Je retrouve cette carte postale des chalets de Brigueil-le-Chantre chez Combier bien rangée dans les classeurs !
Cette fois, l'architecte est nommé: Pierre Ursault. Mais ce Pierre est le fils d'André... l'architecte de la poste de Royan !
Vous me suivez ?
Revenons à Royan :



Vue du ciel, en photographie véritable chez Flor éditeur. Carte postale expédiée en 1959 qui permet d'apprécier pleinement l'implantation de la Poste dans le plan d'urbanisme et de constater qu'elle était stratégiquement placée pour faire spectacle. A la pointe des bâtiments du front de mer, elle s'y colle, dégageant le trottoir et offrant un passage couvert serpentant et guidant les clients. C'est elle, en quelque sorte qui dit : la mer ou la ville.
Je me souviens bien, enfant, passant là dans la voiture, j'espérais toujours qu'un coup de volant nous fasse aller à gauche pour remonter la ville, oui, par la mer... Mais trop souvent nous filions droit et longions les beaux bâtiments par l'arrière. Il y avait toujours une course à faire. Je me souviens également d'une boîte aux lettres disposée de façon à ce que le conducteur sans descendre de l'auto puisse jeter son courrier par la vitre ouverte. Je savais donc que lorsqu'il y avait une lettre nous avions un espoir de filer... par le front de mer !
Je vous propose un petit film de deux images seulement :



Environ une minute trente sépare ces deux images. Pourtant l'une est en couleur et l'autre en noir et blanc. Mais pas de doute, il s'agit bien du même moment. Le policier est là, le vélo contre la poste aussi, le linge qui sèche, l'arbrisseau au premier plan.
Avons-nous un cliché couleur tiré en noir et blanc ou deux prises de vue avec deux appareils différents ?
En tout cas la pendule situe dans le temps ce micro-film (?) et j'aime beaucoup la dame, foulard sur la tête, assise sur la capote du cabriolet américain. Je laisse les amoureux de voitures anciennes se régaler de ces Simca, Renault et Peugeot.
La poste, elle est là encore dans sa légèreté, sa transparence. On voit bien comment sa forme utilise la ville, presque crée le dessin du carrefour.
La carte postale couleur est une édition Cap envoyée par Claude en 2002 ! Elle est bien sûr beaucoup plus ancienne...
La carte en noir et blanc est une édition Cap envoyée par... Claude le 2 aôut en 2002 et écrite ce jour à dix-huit heures quarante cinq c'est lui qui précise ! Elle est bien sûr beaucoup plus ancienne !
Celle-ci :


Carte postale Iris- Théojac nous offre des couleurs lumineuses. Il y a encore au loin un policier qui fait la circulation mais nous ne sommes pas au même moment. Plus de linge, de vélo...
La Simca Aronde vient se payer l'arbre au premier plan que le photographe n'a pas su évacuer à moins qu'il ne se soit placé là pour profiter d'un premier plan ombrageux.
On devine en tout cas les volumes de la Poste de Monsieur Ursault qui n'est pas nommé ici.
Pour finir la catastrophe, l'horreur, le dégoût :



Cette carte postale sans honte nous propose "la nouvelle poste".
Qui a osé ?
Qui ?
Coller ainsi un camembert stupide sur l'un des plus beaux bâtiments de Royan.
Qui ?
Je veux un nom.
Qui ?
Mais que s'est-il passé dans notre beau pays pour qu'à ce point on soit aveuglé.
Je sauverais peut-être la pendule genre O.R.T.F mais vite cassons cela et remontons notre belle Poste. Et le Casino. Et chassons les restos épouvantables sous le front de mer. Et remontons le portique. Et ré-ouvrons la façade du palais des Congrès. Et arrêtons d'outrager Royan.
Bon...
Une énigme maintenant :



Cette carte postale du marché de Royan chez Artaud Frères nous indique sur son verso Monsieur Ursault comme architecte...
Je pense qu'il y a méprise car les architectes sont messieurs Simon, Morisseau, Sarger et Laffaille.
Si c'est bien le cas, c'est une des rares cartes postales de ma collection avec une telle erreur d'attribution !






double pente

Dans le dernier message j'évoquais le toit double pente comme une double peine. Laideur et inutilité.
Mais en même temps, j'entends s'élever les voix majestueuses des montagnards du cru me moquer et me dire que dans les beaux pays enneigés, il ne faut pas accumuler le poids de la neige, son humidité et le froid.
Oui.
Mais il est alors possible parfois, c'est tenté au moins, de faire de cette pente un élément soit constructif, soit esthétique.
De, en quelque sorte, le justifier autrement que par un attachement traditionnel qui peut avoir ses raisons.
Comme nous étions à Super-Besse restons-y encore un peu :



Voici le centre d'accueil permanent du centre de Vacances de la ville de Besse, Chalet du C.U.C.
Une édition du Lys qui ne mentionne pas d'architecte.
C'est spectaculaire non ? Ce toit métallique bien glaçant presque effrayant. Les ouvertures très petites et comme découpées dans les plaques d'acier (?) sur un volume gigantesque donnent à l'ensemble un air un rien défensif. J'aime assez d'ailleurs que ces ouvertures semblent un peu posées au hasard et rythment bien et étrangement ce toit.
C'est presque dommage l'édicule qui vient se coller contre et brise ainsi le volume. Petit édicule, lui bien ouvert. La neige, le ciel bouché, tout cela me fait un peu peur.
On quitte un peu la montagne pour se retrouver en Lozère aux portes des gorges du Tarn, dans un relais hôtel du col de Montmirat.



Là le toit descend, descend, descend...
Il ne s'arrête qu'au sol venu et forme un beau triangle qui se veut très dynamique et certainement moderne. Ce qu'il réussit assez bien grâce à des détails comme la façade en retrait, des ouvertures généreuses et parfaitement bien ordonnées, des matériaux francs et bien traités.
Bref, s'il n'y a pas ici de désir de faire un coup architectural, l'ensemble est bien dessiné. La prise de vue, un peu en contrebas accentue ce jeu du toit qui fait à lui seul le bâtiment. Il s'agit d'une carte postale Apa, en Apacolor !
Un peu plus original et ambitieux :



Nous sommes à Saint-Gervais au Logis Savoyard. Ici aussi le toit fait l'architecture et les décalages successifs forment des balcons. On les a décrochés en lignes comme si le toit venait en écho régulier sur la façade. C'est bien tenté. On peut percevoir que le bâtiment se colle à la pente et joue aussi de niveaux avec elle. Tentative de suivre le paysage, de descendre avec lui. Bien.
L'architecte pose même ainsi une terrasse offrant certainement une belle vue dans la cime des arbres. Ce n'est pas si mal.


Ce qui est étrange c'est que, malgré les pentes bien accentuées, le toit est finalement... plat recevant des panneaux solaires !
Et puis j'aime bien cette image car on peut presque la lire dans les deux sens nous donnant là aussi une architecture bien amusante :



Voici deux modèles semblant jouer d'un autre principe de construction. Une charpente qui descend là aussi jusqu'au sol et en appui direct sur des petites culées de béton recevant le poids de l'ensemble.
On voit bien ici :



Nous sommes à nouveau dans le Tarn aux grottes de l'Avenn Armand, devant le bar et souvenirs. Encore une édition Apa en Apacolor expédiée en 1976.
J'aime bien.
Cette manière de dire ouvertement et clairement le procédé de construction, de le jouer presque comme un décor, la base libre formant un espace autour de la bâtisse bien rythmé, espace ni dedans ni dehors. Il doit s'agir là d'un procédé d'entreprise, charpente en lamellé-collé montée sur place. On observera les fenêtres très hautes, debout.
Exactement pareil :



Ici nous sommes à Brigueil-Le-Chantre dans la Vienne. Étape verte, Le "Club House" du village Vacances. On retrouve bien le procédé et il semble au loin décliné à d'autres constructions. Ici la structure est également dégagée à l'étage et un balcon s'y loge dans le creux du toit. On admirera le toit rose... Et le fait que le toit ne descende pas de la même manière à gauche et à droite, offrant d'un côté un raccord de nivellement et formant la terrasse. C'est un rien pataud, le pignon est peut-être un peu trop fermé et sa surface toute de bois est un peu triste. Il semble que cela soit une œuvre de Monsieur Pierre Ursault architecte qui n'est pas un inconnu.
Nous finirons avec un chalet moderne enfin... neuf !



C'est le Châlet Sunset (!) à La Clusaz. District de la région de Paluel, Cany-Barville. Cliché photo Fix pour Combier édition.
Il s'agit certainement là aussi d'un lieu de vacances pour la Ville de Cany-Barville.
Peu de choses à dire...
Du bois, du bois, du bois en enrobage. Je crains que cela ne camoufle une structure bien plus pauvre en béton. Les fenêtres encaissées comme prises dans l'enrobage dans des huisseries blanches bien dissonantes font un peu pitié.
C'est une image de chalet. Regardez la prise au sol et la juxtaposition à l'envi des matériaux qui arrivent, semble-t-il les uns après les autres. Tout est écrasé sur le sol, comme si on appuyait sur le toit en permanence. Pourtant, là, la neige n'est pas encore tombée...