vendredi 4 mars 2011

la main rouge


Sur l'esplanade de la Défense, parfois à Courbevoie, parfois à Puteaux, il a cherché encore et encore comment il allait photographier cette sculpture de Calder.
Non pas qu'il aime tout particulièrement l'art moderne et encore moins l'architecture moderne mais c'est simplement son job.
Et puis ce vent...
Il est venu de bonne heure ce samedi pour que la place soit vide mais il ne pensait pas que cela serait vide à ce point.
Alors il attend un peu, tourne autour de la sculpture en se demandant qui pourrait bien de toute façon acheter une carte postale de ce monstre rouge dont il n'arrive pas à cerner le sens.
Au loin, un trio semble arriver. Deux hommes et une femme se dirigent vers les tours.
Non finalement ils ne passeront pas là devant son objectif.
Alors que les tôles d'acier peintes lui semblent d'un dessin indéterminé et abstrait, soudain dans le cadre de son appareil photographique il voit surgir une main rouge gigantesque posant trois doigts sur le parvis et surplombant les tours.
Il se dit que cette main tente vainement d'enfermer les tours, de les saisir, de les emprisonner.
Il trouve cela un peu vain car elles ne veulent pas partir ces tours, elles sont plantées là pour un moment.
Il y a la Tour Général, la Tour Crédit Lyonnais, la Tour Atlantique.
Alors il se dit que cela serait une belle idée, que certainement Calder avait aussi vu cela, que l'échelle humaine de ce point de vue faisait de sa sculpture une architecture en retenant d'autres.
Il a appuyé sur le déclencheur.