dimanche 6 juillet 2008

les deux tours 4





Une lame bien affutée qui mérite que Claude prenne son très beau Rotring multi-fonctions et son carnet Moleskine pour un dessin rapide mais élégant.

les deux tours 3





Voici la Pirelli.
En contre-jour souvent.
Le Lumix corrige ce qu'il peut.
Le mieux c'est que vous alliez voir.
Et en première mondiale, Claude dessine la Tour Pirelli. Même lui n'a pas vu cette vidéo...

les deux tours 2



Un expresso chez Baldassarre et ça repart. (même deux, c'est si bon...)

les deux tours






C'est amusant. Comment puis-je aimer à la fois la Tour Pirelli de Gio Ponti et la Tour Velasca de BBPR ?
C'est simple. Je vous explique.
Chez Ponti, j'aime la tour, chez BBPR j'aime l'image. (merci à la leçon de Las Vegas).
En fait, non ce n'est pas si simple.
Bon, il y a l'évidence d'un dessin, la qualité constructive, la plasticité de la Tour de Gio Ponti. On ne peut pas ne pas l'aimer si on est sensible à une certaine forme de perfection, délicatesse et de rigueur. C'est bien l'architecture que j'aime ici.
Pour la Tour Velasca c'est l'événement, le fait même qu'elle existe, qu'elle dépasse justement tous les registres de la laideur pour atteindre l'étrangeté. Je vous rappelle que ces deux tours sont contemporaines. La Tour Velasca comme la Tour Pirelli sont des icônes architecturales. L'une (devinez laquelle) pour son grand classicisme, sa position historique moderniste l'autre parce qu'elle est inclassable oscillant entre un bidule raté, un monstre presque humoristique, et une force de surgissement. Finalement l'une hurle, l'autre se fait discrète. Sur le toit du Duomo nos étudiants comprenaient très vite ce qui dans le paysage pouvait être la Tour Velasca alors qu'ils cherchaient un peu plus la Pirelli (celle qui fait bip ! merci Thomas).
Mais voilà, au pied de l'ouvrage, les idées s'embrouillent. La Velasca est belle, sans aucun doute. Il suffit de subir son attachement au sol, de regarder vers son sommet et d'observer son encorbellement, d'admirer la qualité du matériau et les lignes légèrement brisées de ses verticales pour succomber à ce monument. Je comprends que le toit vert en double pente qui fait de cette tour un étrange mélange entre un beffroi du nord et un immeuble futuriste de Jules Verne puise rebuter. Mais voilà, c'est aussi cela qu'il faut aimer. Et puis il y a le tableau de chasse. Je suis aussi comme ça. Je me la suis faite la Velasca. Je l'ai épinglée. Il y a aussi de ça dans la constitution du goût : le glissement qui va de la découverte de l'existence d'un tel bâtiment au cheminement qui vous y amène au pied. Comme si en constater l'existence était une manière d'en constituer une esthétique. Il faudra pour en convaincre enregistrer les "Wahouuu" que je produis régulièrement au pied de ce genre de monstre.
Alors il existe des cartes postales de ces deux Tours de Milan. Je n'en possède aucune. je vais combler ce vide en dépensant quelques euros sur un site spécialisé. Donc, une nouvelle fois, des photographies miennes pour vous contenter j'espère.
Mais je ne veux pas oublier Hansjoerg Schneider qui me fit découvrir la Pirelli grâce à une magnifique pièce que cet artiste allemand a réalisée et que nous (Claude et moi) avions invité pour l'exposition historique (oui vraiment) "Persistante Perspective" en 2004 à l'Ecole Supérieure des Beaux-Arts du Mans. Je vous invite donc vivement à aller voir le site de Hansjoerg Schneider que vous trouverez dans mes liens.
Si vous allez au pied de la Velasca, ne manquez pas de prendre un expresso absolument délicieux dans le bar à son pied.
http://hansjoerg-schneider.de/index.php?lang=de&main=01-projects&sub=00-ikonen&bild=2