jeudi 31 juillet 2008

cités et jardins, la double pente





Afin de poursuivre la série sur le pavillonnaire, j'ai cherché dans ma collection des exemples de l'étalement de ce type d'urbanisme. J'habite dans une ville assez caractéristique du genre qui n'a eu comme logique d'urbanisme que la constitution de lotissements souvent en cul-de-sac et qui produisent un enchevêtrement où l'espace public et l'espace privé deviennent difficiles à situer. (Saint Pierre-lès-Elbeuf)
Les champs agricoles et les parcelles maraîchères, voire les cours de fermes deviennent des terrains à bâtir des pavillons identiques, c'est à dire marron sur les bords. Et comme les normands aiment bien leur chez-eux, ils montent des haies de thuyas à 3m autour créant ainsi de véritables canyons verts, qui représentent une incroyable fermeture du paysage un bétonnage d'un autre type. C'est épouvantable. Le pire c'est que cela gagne encore du terrain. A proximité, il suffit de parcourir la plaine de Criquebeuf qui se bouche ou encore plus spectaculaire, les sorties de Pont-de-l'Arche devenues un parfait registre de la teinte marron brun faux chêne que l'on retrouve dans les intérieurs des maisons. Une collection de maisonnettes de promoteurs cernées de remparts de thuyas. C'est grave. Voyez la magnifique et si parlante série de photographies que Monsieur Alan Aubry a consacré à ce phénomène (citadelles). Entre ces parcelles, et parfois sur les plus beaux terrains (Saint Pierre-lès Elbeuf) les mairies laissent se monter les boîtes à chaussures commerciales quand il ne s'agit pas de boîtes à chaussures pour les loisirs. Comme le boulodrome de Saint Pierre-lès-Elbeuf magnifique et si représentatif d'une architecture en déliquescence. Il est inutile et en plus il est laid. Il ne sert qu'à occuper le terrain pour empêcher les gens du voyage d'y venir deux fois par an. Le chanteur qui lui a donné son nom a eu la lucidité de mourir le jour de son inauguration. Qu'il en soit ici remercié.
Je n'ai malheureusement pas de cartes postales du phénomène saint-pierrais. Il faudra les faire. Alors je vous montre :
Une carte postale promotionnelle des maisons DBF à Vélizy-Villacoublay dont les prix en francs font rêver puisque la Castelaine, la plus grosse est à 146.000 francs !!! existent-elles encore au village des florélites à Montlhéry ces maisons ?
Admirons le style, l'intelligence du dessin et le remarquable attachement à la modernité. Et puisque c'est sans concession, c'est aussi sans architecte !
Puis à Quimiac plage le lotissement des Lagerstroemias nous montre un style empreint de régionalisme avec pierres apparentes dans les coins et couverture bleue en ardoise. C'est un peu mieux, disons que ça sent le solide et l'investissement. Le parasol jaune et orange est obligatoire ! L'architecte est nommé, c'est Monsieur Grou. C'est une carte postale des éditions Chapeaux. A Sotteville, que vous visiterez surtout pour son centre ville dessiné par Marcel Lods, vous ne manquerez pas d'aller voir ce qu'est devenu la Résidence (sic!) "Le clos de Sotteville". Il s'agit là aussi d'une carte promotionnelle de la Maison Familiale à Saint Etienne-du-Rouvray. On nous apprend que ce modèle a été conçu avec le concours de Messieurs Godin et Pougnet architectes. Je crois que malgré cette indication cette carte restera dans le classeur cartes postales ennuyeuses...
Poursuivons avec une vue de Houplines dans le nord et la Résidence Baccara. C'est calme, fleuri. Le photographe de chez Combier a beaucoup aimé le bitume. L'absence de clôture fait un peu respirer l'ensemble. Est-ce encore le cas aujourd'hui ?
La carte fut expédiée en 1979 par André qui habite là. Beaucoup de triangles dans cette composition...
Tu la voyais pas comme ça frérot
doucement ta vie t'a mis K.O...