samedi 26 mai 2012

Un chef-d'œuvre Edmond Lay menacé !

Mathias Cisnal qui est à l'origine du très beau site sur Mériadeck m'indique que ce quartier serait menacé avec des destructions et des restructurations importantes.
Il semble même que la Caisse d'Epargne de l'architecte Edmond Lay qui est une pièce maîtresse de notre patrimoine pourrait passer à la trappe suite à son rachat par de nouveaux propriétaires.
Doit-on encore et encore espérer au mieux le scénario d'un classement ou d'une protection en catastrophe de ce patrimoine se réaliser ? Pourquoi toujours attendre l'urgence et la menace ?
Mais que se passe-t-il donc dans notre beau pays ?
Sont-ils tous aveugles ?
Voyez ici un article envoyé par Mathias Cisnal, allez sur son site et mettons rapidement nos énergies pour préserver ce qui est l'une des plus belles réalisations françaises : la dalle Mériadeck et sa Caisse d'Epargne par Edmond Lay.

http://www.sudouest.fr/2012/05/24/la-croix-est-sa-banniere-723585-2780.php

http://meriadeck.free.fr/Meriadeck/Accueil.html


Pierre Dumas porte le voile

Nous avons déjà bien parcouru l'œuvre du prolifique Pierre Dumas sur ce blog ici ou encore ici voire ici également.
Il fut sans doute l'un de ceux qui marquèrent le plus par des églises modernes nos paysages. Et comme j'aime tenter d'être complet, je vous propose à nouveau des cartes postales nous montrant ses églises.
On verra que le béton en voile mince et courbe fut sa spécialité, on verra qu'il aimait les courbes, leur dessin, leur volume. On verra qu'il a bien travaillé.
On commence avec un complément stupéfiant de la série de l'église Sainte-Thérèse-de-l'Enfant-Jésus en construction à Belfort. On retrouve là grâce à une carte postale l'extraordinaire exploit technique de ce toit tout en courbes et d'une finesse inouïe qui d'ailleurs se refuse sur le cliché à donner son épaisseur :
















Quelle merveilleux document que cette carte postale Lapie qui nous dit : "Le voile de béton après Décoffrage."
C'est l'éditeur qui met le D majuscule sur décoffrage sans doute pour accentuer la magnificence de ce moment constructif !
On pourrait presque regretter que l'église ne soit pas restée ainsi, ouverte totalement comme un suaire protecteur donnant une image de fragilité, de tension et de sécurité.
Le chantier est encore bien vivant et le bois des coffrages est partout sur le sol nous rappelant ainsi que toujours les architectures de béton sont d'abord des architectures de bois de coffrage. Quelques détails :







































































Dans un autre pays, en Suisse on trouve à nouveau Pierre Dumas comme architecte de cette église Saint Hubert au Noirmont :
















La carte postale des éditions Deriaz Baulmes nous donne à voir la construction depuis le ciel. On devine donc un ensemble composé d'un corps d'église et d'un campanile bien éloigné qui forment ensemble une place sur un plan carré.
Le choc est fort entre cet ensemble architectural et le reste des habitations de cette ville. Mais l'architecte en n'occupant pas totalement la parcelle a su conserver l'effet aéré de l'espace urbain offrant une modernité dont l'espace libre agit comme une transparence urbaine. Le contraste est alors plus fort et plus spectaculaire et les courbes douces mais néanmoins fermées de l'église lui donnent un aspect massif comme un beau rocher dont on voudrait jouir de la beauté.
Difficile depuis ce point de vue d'en dire plus. Là encore, le béton se courbe dans tous les sens et le campanile dans sa rigueur géométrique fait contrepoint à ces lignes.
Pierre Dumas donne encore toute la mesure de son talent. Je vous promets que, dès que possible, je vous donnerai d'autres vues de cette église ! On notera pour finir que l'éditeur nomme Pierre Dumas et le situe à Fribourg...