dimanche 27 septembre 2009

solstice d'automne




Vendredi fut une bien belle journée.
Le matin, voir à Versailles la galerie des architectes de Xavier Veilhan dans le parc du château.
Voir en facettes numériques grandes ou petites des architectes contemporains tout de bronze juchés sur des socles penchant nous dominant d'une hauteur un rien aristocratique.
Et puis au bout, tout au bord du grand escalier, dominant la perspective des jardins, assis et costumé, épée dans les mains, Monsieur Parent est là.
Tranquille, le regard à l'horizon, son socle n'est pas oblique.
J'ai parfois des doutes sur le travail de Xavier Veilhan mais comment être objectif devant une telle réalisation ? (D'ailleurs cela n'aurait pas de Sens...)
Me glisser sous l'assise de l'architecte, à la fois abrité et exposé à mon tour. Il faut savoir que les architectes ont dû se prêter au jeu d'un appareillage assez complexe d'enregistrement en trois dimensions par un faisceau laser les balayant.
Il s'agit donc d'une sculpture stéréoscopique qui me rappelle les expériences de sculptures à partir de clichés stéréoscopiques réalisées dans les années 20.

image provenant du magnifique catalogue Paris en 3D Booth-Clibborn Editions

Etrangement et en même temps logiquement, la constitution d'un point de vue multiple autour d'un sujet n'est pas sans rappeler les "on dit" sur le cubisme. J'ai vu, mercredi au Musée des Beaux-Arts de Rouen une sculpture de Lipchitz qui est bien dans ce goût d'une constitution des corps par facettage...
Les grands chevaux du carrosse de Xavier Veilhan visibles dès l'entrée sont bien, eux, futuristes. Les italiens les auraient reconnus comme les leurs sans difficultés. Ils ont aussi quelque chose d'une belle moto Suzuki, comme sculptée pour et par la vitesse.
Allez-y, toutes les sculptures du parc sont accessibles gratuitement.
Et puis l'après-midi j'avais rendez-vous avec Stéphane Degoutin de NOGOVOYAGES dont je vous ai déjà signalé le travail remarquable.
Partages sans failles de nos préoccupations, centres d'intérêts et références. Ça fuse ! C'est superbe de sentir une telle proximité de point de vue.
Mais Nogovoyages est en avance car, eux, ont édité des cartes postales. Je vous propose quelques exemples sortis du petit porte-folio rouge simple et pourtant si élégant qui les réunit.

Nanterre. Tours "Nuages" à côté de La Défense, vues depuis le parking.

Créteil. "Les Choux"- trois des quarantes-deux tours de la ville nouvelle de Créteil.

La Défense

Access Road, La Défense

Le Palais d'Abraxas, Noisy-le-Grand. Construite en 1982, cette tour de logements sociaux est une icône de l'architecture postmoderne.

Drancy. Premier grand ensemble de logements sociaux en France, construit dans les années 30. Utilisé comme camp de déportation Nazi, puis à nouveau comme logements sociaux après la guerre.

Noisy-le-Grand. Parkings et bureaux sur dalle.

Emerainville-Pontault-Combault RER Station. Rampe de sortie ouest de la gare.

La Grande Borne, Grigny. "Ananas", sculpture de la place publique dans l'ensemble de la grande Borne à Grigny.

Nationale 20 Towards Paris. La nationale 20 relie Paris avec la frontière espagnole.

La Défense. Passerelle piétonne dans le labyrinthe tridimensionnel de la Défense.

Ivry-sur-Seine. Centre commercial et ensemble de logements "les Pyramides", de 1975.


La Défense. Dernier immeuble restant antérieur à l'opération d'aménagement de la Défense.

Les commentaires sont ceux de l'édition. Le verso des cartes postales nous indique également grâce un dessin la localisation des images avec en référence toujours les Halles de Paris. Sont indiquées aussi les coordonnées de nogovayages : www.nogovoyages.com et la phrase : "Nous sommes simplement des touristes."
On regrettera et c'est un tout petit détail, l'absence du nom des architectes. Mais mes lecteurs auront eu vite fait de les retrouver. N'est-ce-pas ?
Les cartes postales sont parfois des boring postcards, parfois des cartes postales très proches de celles éditées par les maisons habituelles. Mais aussi, on retrouve bien ce jeu d'ambiances, jouant d'espaces vides, de brutalité froide ou du si fameux "non-lieu" si cher à l'art contemporain. Mais toujours cela est contredit d'abord par l'objet même de la carte postale, objet populaire et pauvre ainsi que par un détail, un cadrage, un piéton qui passe qui ramènent
l'ensemble dans notre quotidien, notre hauteur de piéton, sans finalement ni état d'âme désolé ni prise de positions politiques ou sociales par trop usitées et vaines.
Ici, on aime les lieux, on aime les montrer pour ce qu'ils sont. C'est ce qui fait leur beauté simple et étonnement jubilatoire.
Pas de cynisme, le ciel est bleu comme sur les "vraies" cartes postales, non pas pour les enjoliver mais tout simplement parce que ce jour-là il faisait beau.
Alors je suis totalement jaloux de cette édition. Il me faudra m'y mettre. En attendant, il vous est possible de commander ces cartes postales ici.
Faites-le.



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