dimanche 8 juin 2008

notre époque dégueulasse




Disons que si, comme moi vous aimez une certaine forme de franchise architecturale, une certaine brutalité sans égard, une forme pleine et sans détour, bref si vous aimez l'architecture sans camouflage, la vraie, la dure celle qui cogne un peu sous le soleil, celle qui vous dit ce qu'elle est tout de suite et sans détour et que parfois ça peut faire un peu mal, vous devriez être dans le même état que moi tout-à-l'heure, lorsque dans la boîte à chaussures, le lieu imagé des pieds rangés, j'ai déniché cette carte postale.
J'ai encore des frissons.
Il s'agit de l'hôtel Valbievre sur la RN 446 à Jouy-Saclay. On y fait des séminaires, banquets et réceptions.
"Un hôtel formidable mais beaucoup de travail. Le stage s'annonce bien. Il suffit de tenir le coup jusqu'à vendredi ! J'espère que tout va bien à Rouen. Si vous le pouvez passez un petit coup de fil à Isabelle pour savoir si tout va bien. Elle n'avait pas le moral quand je suis parti. Je vous embrasse bien fort tous les deux. A samedi ou dimanche. Claude (sic)"
Mais voilà notre époque n'aime pas la franchise et préfère les faux-semblants, le camouflage, le genre. Bref la laideur. Voyez ce qu'est devenu ce bâtiment revu et corrigé par on ne sait qui. Faux toit en pente, fausse corniche, fausse façade. Il doit s'agir d'une fausse intégration également !
Pourquoi ne pas aimer les formes simples, les matériaux pour ce qu'ils sont ? Combien de mètres carrés gagnés pour un tel saccage ? Y-a-t-il des poutres imitation chêne en polystyrène à l'intérieur ?
Mais qui est l'architecte ?
Heureusement les cartes postales sont là pour nous restituer la vérité constructive. Celle-ci est une édition Yvon imprimée chez Draeger toujours aussi beau. Elle est datée par Claude du quatre avril 1978.
Sur la platine disque passe Sinfonia de Luciano Berio dirigeant le New York Philarmonic. Cela saute un peu ce qui ajoute bien des choses en somme. Disque CBS Music of our time sans tricherie. Un chef-d'oeuvre.

Aucun commentaire: