Mais la Suisse qui raffole des montagnes fausses en béton formant des abris anti-atomiques n'est pas en reste avec parfois, des églises qui font du moins depuis leurs images un sérieux coup d'œil à ces objets architecturaux et militaires.
Nous dirons au moins que, ces églises offrent des volumes de béton fermés, tendus, arrondis sur les bords, repliés sur eux-mêmes et dont la pénétration ne semble vouloir être réservée qu'à ceux qui ont compris où se trouve l'entrée.
J'ironise, mais bien entendu, j'aime aussi beaucoup cela !
Voyez ces deux exemples :
Nous sommes en Suisse à Sarnen devant l'église St-Martin. Eglise... Oui !
La petite croix modeste (et donc belle) est bien plantée sur l'édifice. Nous admirerons comment les volumes se forment au gré de courbes douces mais bien closes sur elles-mêmes. Elle semble imprenable cette église comme si elle contenait un trésor incroyable ou un danger nucléaire imminent !
On ne sait si elle se défend de l'extérieur ou tient à nous préserver de ce qu'elle contient ! Ernst Studer serait l'architecte de cet objet de culte. La carte postale est une édition Reihnard expédiée en 1967 par un correspondant qui indique que la Suisse est belle et très moderne comme le prouve ce monastère bénédictin.
Une autre ?
L'éditeur nous annonce : Bruderklaus, Kirche Birsfelden. Cette église est de Hermann Baur, architecte. Le noir et blanc accentue encore l'effet un rien clos de l'ensemble même si, évidemment, il ne s'agit bien là que d'une impression. Nous avons largement déjà évoqué cette question du "rendu" photographique comme constituant la définition d'image d'un bâtiment. Cette qualité parfois pose même la question de sa lecture et démontre bien que seule la visite, l'utilisation et le déroulement des espaces dans le réel permettent une vraie vision architecturale. Ici, depuis cette carte postale, cette église semble réduite à un cylindre haut et fin, un autre plus trapu relié à des boîtes de béton. Tout cela extrêmement clos, fermé. Or la subtilité de ce type de construction vient bien du génie du plan offrant au regard une impression immédiatement contrariée par le déploiement des espaces dès que l'église est "parcourue" fabriquant ainsi une sorte de "machine spatiale" propre à évoquer par les jeux d'ouvertures une expérience spirituelle. Regardez donc sur ce site les autres images de cette église pour comprendre un peu mieux cette église de Hermann Baur.
On trouve une double page dans l'Architecture d'Aujourd'hui de 1961( l'architecture religieuse ) consacrée à cette église. En voici quelques extraits, les photos sont de R. Spreng :
2 commentaires:
La belle église de Biersfelden a servi de modèle, quant à son plan, à l'église calvadosienne de Cahagnes, conçue par H Baur, très légèrement postérieure. Mais elle n'est pas aussi aboutie dans son parti "brutaliste" en raison des contraintes esthétiques locales. Il a fallu troquer le moellon apparent contre le béton banché prévu à l'origine. En revanche beaux vitraux de Chappuis.
Alain Nafilyan
merci Alain pour vos précisions.
continuez à nous informer de cette façon !
bien à vous.
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