Et vous l'êtes avec moi.
Il y en a d'autres et pas des moindres. Je reçois en effet un courrier contenant des cartes postales militantes de la part de Monsieur Richard Klein que nous connaissons bien sur ce blog pour être entre autres l'un des responsables de la publication de l'ouvrage de référence pour ce blog : Les années ZUP, architecture de la croissance, chez Picard éditeur. Richard Klein est enseignant à l'école d'architecture de Lille.
Qu'il puisse lire ce blog est déjà un honneur (et une responsabilité quant à sa tenue !) mais cela devient aussi un plaisir quand on reçoit ainsi de belles cartes postales de défense du Patrimoine.
Quel Patrimoine ?
La Villa Cavrois de Mallet-Stevens !
Regardons...
Cette première nous raconte une histoire. Le dessin est de Laurent Zimmy pour B.A-ba un journal d'architecture. Au crayon léger la date de 1998 est notée dans un coin... On voit la Villa Cavrois de Mallet-Stevens sous une neige épaisse puis elle finit dans une boule à neige sans doute moyen ici rhétorique de dire que bientôt il ne pourra plus être question de voir la Villa que de cette manière !
Une autre :
Datée de 1993, celle-ci est due à Philip Bernard. Ce beau collage moderniste confronte le dessin de la Villa à son état au moment du collage et joue de la comparaison avec un paquebot pour cette architecture. L'ensemble penche et sombre dans un bleu maritime et d'oubli. On entend la sirène ! Je trouve cette image superbe.
Puis...
Voici le paquebot !
On devine une image au temps de sa splendeur, sans doute une image de presse. Quelle merveille non ? Et dire qu'il aura fallu la manifestation d'un soutien à cette architecture pour que ce patrimoine soit sauvé... après des années d'effort ! Et encore, il semble bien que des difficultés soient encore présentes.
Pour plus d'informations sur ce sauvetage, l'avancement des travaux et le programme allez vite ici sur ce site : http://www6.nordnet.fr/mallet-stevens/sommaire_general.htm
Si nous étudions ces cartes postales militantes et que nous commencions à les comparer avec d'autres (suivez mon regard...) on pourrait trouver les différences suivantes : ici pas de destinataires forcés, le champ de l'adresse reste ouvert, les images ne sont pas celles de l'objet dans son état actuel mais jouent soit de l'affiche soit de la BD pour raconter les menaces. Une association revendique l'édition et se pose en défenseur du lieu, il n'y a pas d'espace pour le timbre. Pour le reste le vocabulaire postal est présent : titre, noms des illustrateurs, des photographes, barre verticale centrale, format même, disent bien une carte postale. On commence maintenant à avoir vu ici un ensemble de cartes postales militantes qui forment presque un corpus dans ma collection. Elles ne défendent pas toutes un patrimoine avant destruction puisque certaines évoquent même littéralement celle-ci, mais parfois aussi évoquent une histoire urbaine, célèbrent une Labellisation, racontent la ville, sont des œuvres d'artistes. Il pourrait y avoir là un sujet d'études, de réflexion sur ce média pétitionnaire ou festif prenant "image" d'un média populaire de correspondance. Le jeu, le second degré, mais aussi la présence physique du carton aident certainement à ce passage à l'acte de défense que parfois la signature sur un formulaire A4 photocopié n'encourage pas... Il faudrait mesurer la portée de ce type d'actes militants sur les institutions. Je me souviens à Dijon de mon émotion à revoir les cartes postales pour sauver Sens dans le dossier de la DRAC Bourgogne.
Je me souviens que cela fut indiqué comme important mais pas "primordial" dans la décision de son inscription...
Merci en tout cas Monsieur Klein pour cet exemple.
Pour finir, un peu de communication et il s'agit bien là aussi d'une carte postale !
Et n'oubliez pas de lire aussi le livre consacré à la Villa Cavrois et à Mallet-Stevens écrit par Richard Klein et publié chez Picard éditeur.
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