Nous évoquions il y a peu une Italie rationaliste au parfum parfois inquiétant.
Nous allons à nouveau découvrir un de ses architectes qui a su "jouer habilement" avec le fascisme italien grâce à une carte postale superbe de Trente (Trento en italien).
Voici :
Il s'agit de la Poste de Trente de l'architecte Angiolo Mazzoni. La photographie est magnifique, l'éditeur serait DI A. Campassi Torno. Ce qui me surprend c'est que mon œil rapidement a su déceler dans ce décor à la fois une construction moderne et en même temps quelque chose de totalement classique. Il est curieux finalement de sentir que l'on peut avec si peu d'informations faire basculer les informations d'une image vers son époque. Car tout de même vous reconnaîtrez que l'exercice de l'architecte à faire référence est ici bien mené. Alors ?
D'abord il y a une façade comme nettoyée, rincée, apaisée qui aurait su tout en maintenant un dessin global faire taire un rien un bavardage décoratif. Le traitement très "lisse", la puissance des volumes parfaitement maîtrisée donnent aussi à penser une modernité classique. Le décor se résume à l'appareillage des pierres sculptées en pointe qui assoient la Poste sur la place : une sobriété vraiment moderne mais aussi un peu sage. Je pense à De Chirico.
Et la carte postale me ravit également par son vide et la triangulation effectuée par les silhouettes humaines de ce décor de théâtre. D'abord la statue vue de dos qui semble nous présenter l'architecture et qui est épargnée par l'ombre menaçante sur le sol. Puis, un cycliste blanc de lumière est parfaitement posé à l'intersection des constructions. Enfin deux ombres masculines donnent l'échelle de la scène et semblent admirer l'architecture. On sent la chaleur.
La carte postale fut expédiée en 1938 et ne nomme par Mazzoni l'architecte.
Même période en France :
Le décor Art Déco du Pavillon de la Grande Source à Vittel par l'architecte Bluysen. La carte postale Real-Photo nomme bien l'architecte. J'aime ce grand espace bien assis par sa colonne centrale. J'aime aussi la géométrie des fenêtres qui découpe de manière moderniste les arbres du parc.
De l'architecte Bluysen, je peux aussi vous montrer ça :
Nous sommes au Touquet-Paris Plage devant le casino de la forêt. Depuis ce cliché un peu bouché, je n'ai plus rien à vous dire.
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