Il suffit de regarder cette carte postale des éditions Combier !
Nous sommes en avion et cette photographie véritable permet de saisir l'avancement du chantier de la plus belle ville du Monde.
Évidemment vous me direz que cette carte postale peut bien être antérieure à la date d'affranchissement mais franchement on ne doit pas être bien loin.
Regardons en détail de la mer vers la ville.
D'abord le portique et les immeubles attenants ne sont pas achevés et aujourd'hui cette ouverture correspond à la situation actuelle suite à la destruction du balcon sur la mer.
Un peu plus à gauche et on retrouve encore le front de mer qui n'est pas terminé. Si on se tourne vers l'église on ne la trouve pas !
On voit parfaitement son emplacement mais rien ne laisse présager sa présence, aucun signe de chantier.
Le boulevard Aristide Briand est lui bien construit et apparaît dans sa globalité avec tous ses aspects. Il forme une sorte de colonne vertébrale au chantier de la reconstruction.
Mais au bout...
...le marché n'existe pas encore !
Il y a même à sa place encore des maisons qui ne sont pas tombées.
Pour le reste, tout un ensemble de petites constructions qui évoquent le Royan d'avant-guerre dont on pourrait avec patience établir leur maintien ou leur disparition programmée par le nouveau plan d'urbanisme.
La ville se réveille doucement de son traumatisme et en profite pour faire peau neuve, celle d'un modernisme avoué et affiché qui fera sa grandeur, sa désaffection et son retour.
Une ville prise dans l'histoire de l'architecture, une ville à sauver à nouveau.
Mais pour dire la joie de vivre à Royan, pour dire le ciel ensoleillé et l'unisson d'un bonheur de vacances quoi de mieux que son auditorium ?
Sa courbe comme une oreille brésilienne moderne doit avoir une fonction sonore, envoyer la musique vers les auditeurs tout en protégeant du soleil les musiciens.
Sur la placette vide seulement occupée par une silhouette bleue en appui, des barquettes de fleurs font semblant de s'épanouir.
Au font, le front de mer, superbe sans l'envahissement des terrasses illicites en regard des lois de l'architecture moderne, donne à voir sa polychromie audacieuse, sa géométrie aboutie.
Comme si ici, dans le cadre d'une carte postale Elcé, Oscar Niemeyer côtoyait Auguste Perret.
Nous sommes cette fois aux alentours du 27 juillet 1962 à 10h.
Le cachet de la Poste fait foi et histoire.
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