Et de quelle manière !
Ce que vous allez voir est pour moi tout à fait exceptionnel, comme une sorte de Saint Graal, d'aboutissement de collectionneur.
J'avance avec un vocabulaire bien lourd car peut-être que certains d'entre vous peu sensibles à l'architecture de la ville de Royan ne vont pas bien comprendre mon enthousiasme lorsqu'ils découvriront la carte postale en question.
Disons que, comme pour la maison Prouvé vue ici, il y a des points de vue de Royan impossibles comme si les photographes et les éditeurs de cartes postales s'étaient donné la consigne de ne pas faire de cartes postale de tel ou tel endroit de la ville.
Et donc le collectionneur cherche cherche cherche encore cette image qui pourrait à quelques mètres près le rendre heureux.
Il en va ainsi de cette carte postale, attention.... voilà :
Oui, je sais c'est peu spectaculaire.
Pourtant...
Sur cette carte postale des éditions Lapie apparaît enfin l'une des constructions emblématiques de la ville de Royan, peut-être même l'une des plus photographiées, étudiées, regardées : la villa Ombre Blanche de Claude Bonnefoy, architecte.
La voici d'un peu plus près :
Elle est à elle seule la quintessence de la villa années 50 à Royan, offrant en un seul bâtiment l'ensemble des particularités du style royannais.
Pilotis, façade creusée en retrait, toit en pentes inversées, blancheur et polychromie bien sentie, tout cela dans une villa sur le bord de mer, au centre de la conche de Royan, affichant contre les restes du Royan d'avant-guerre sa modernité d'une manière presque ostentatoire.
C'est en quelque sorte LA villa de Royan.
Mais sa position dans le creux de la conche a toujours posé un problème pour les éditeurs de cartes postales.
A la fois un rien isolée des constructions du Royan urbain très typé, entourée d'anciennes villas, manquant de visée sur la ville déjà un peu loin et trop dans le creux pour sortir de la conche, elle resta jusqu'à cette carte postale miraculeuse comme impossible à trouver sur une carte postale.
Car le point de vue est ici aérien, pris d'avion en rase-motte.
D'ailleurs s'il ne s'agissait pas de voir et de trouver cette villa sur cette carte postale du boulevard Garnier, je crois bien que cette carte postale aurait un intérêt très relatif...
Regardons par exemple des cartes postales qui furent pour moi toujours et encore frustrantes parce que justement Ombre Blanche n'y était pas visible :
Vous voyez ?
Vous comprenez ?
Il s'agit donc bien pour ma collection de la seule et unique carte postale montrant cette villa Ombre blanche de manière... euh... lisible !
Comme vous avez été sages et que vous avez pris le temps comme moi d'user vos yeux sur ces cartes postales, je vous donne quelques vues bien plus réjouissantes. Elles sont tirées d'un ouvrage indispensable pour les amateurs de Royan : l'invention d'une ville, Royan années 50 éditions du Patrimoine.
Superbe non ?
Je vais donc ranger ma carte postale avec soin en n'oubliant pas de remercier enore et encore le donateur de cette clef de voûte de ma collection : Monsieur Claude Lothier.
6 commentaires:
Oui, superbe ! d'autant que j'ai bien connu Royan au milieu des années cinquante, enfin en tant que bébé qui allait rendre visite à son grand-père architecte. Hélas il n'a pas trop laissé d'ombres significatives car il est décédé très jeune..
Superbe !
Sait-on d'où vient ce magnifique nom d'ombre blanche ?
pour ma part je ne sais pas d'où vient ce nom.
il faudrait avec courage aller à Royan, sonner à la porte, parler aux propriétaires et exquisser une demande.
je le ferais à ma prochaine visite.
cela reste une belle question en effet.
Merci David, j'attends avec impatience d'en savoir plus.
J'ai tourné un film dans cette très belle propriété il y a 9 ans si voulez la voir mieux et de l'intérieur... "c'était pas la guerre" livre et DVD chez actes sud junior.
Les supputations autour des explications du nom sont diverses mais l'actuel propriétaire n'est pas celui qui l'acommandée à l'architecte.
Bonnes recherches et merci pour cette belle vue.
un film sur Ombre blanche ? Génial ! je veux voir ça !
merci.
Enregistrer un commentaire