lundi 1 octobre 2007

Royan Royan Royan





J’ai fait une folie.
J’ai acheté une carte postale très chère chez un marchand, chose que je me suis toujours interdit de faire estimant qu’une carte postale semi voire moderne ne doit pas excéder les 50 centimes...
Pingrerie sûrement...
Mais voilà Royan, Royan, Royan.
Que vous dire d’autre.
Alors lorsque je tombe sur une carte représentant le chantier de la reconstruction de ma ville, je cède et dépense l’équivalent outrageux d’un paquet de cigarettes pour une image et fébrile l’œil humide la main tremblante je regarde ce que je ne suis pas censé avoir vu (bien trop jeune). A l’aide de mon compte-fil (loupe) je me promène au-dessus de ce chantier.
Le plan est déjà posé et le boulevard Aristide Briand nous conduit vers la mer. La grande conche est ceinturée et rapidement on pourrait penser que Royan est construit.
Mais il manque quelques chefs-d’œuvre. D’abord en bas de l’image le marché (achevé en 1956) n’existe pas encore, le beau coquillage blanc n’abrite pas les forains. Puis si on remonte le boulevard aux arbres bien minces et un brin freluqués, le portique qui réunira les deux corps de bâtiment de la grande conche n’est pas construit ce qui, étonnement, nous ramène à aujourd’hui puisqu’il fut détruit par la bêtise.
A sa gauche, et le rejoignant dans son destin, le casino n’est lui non plus pas construit, à la place un bâtiment provisoire prend la place mais avec infiniment moins d’allure que le casino qui sera construit bientôt (inauguré en 1960). Ce casino sera pendant une trentaine d’années une merveille d’architecture légère et colorée des années cinquante avant qu’à nouveau la bêtise...
Encore un peu plus à droite l’îlot de l’église Notre-Dame est boisé et rien ne laisse penser à l’érection d’un grand vaiseau audacieux de béton. Un peu plus loin, le Palais des Congrès est lui aussi absent et il ouvrira sa grande fenêtre sur la mer quelques années plus tard.
C’est étonnant pour moi de penser Royan ainsi et je me promène un peu avec ma mère évoquant la visite de sa ville natale au tout début des années cinquante comme un grand champ laissant apparaître les sols carrelés des maisons bombardées et l’invasion des plantes dans les ruines. Une tristesse infinie...
Mais elle se relèvera fièrement la ville aidée par de grands architectes dans une émulation un peu brésillienne et puis les années 80 l’ont à nouveau éreintée.
Aujourd’hui il semble que les choses aillent un peu mieux. Surveillons les maires et leurs ambitions et le populisme et sa bêtise...
Si vous aimez Royan comme moi ou si vous ne comprenez pas pourquoi nous l’aimons visitez également ce site, l’hiver loin de ma ville j’y passe un peu de temps :
http://www.foudroyan.com/
Deux ouvrages à lire :
Guide Architectural Royan 1950 de Antoine-Marie Préault édité chez les éditions Bonne Anse
Un excellent ouvrage, un vrai guide, un beau livre, une mine d’informations qui vous donne envie de prendre la bicyclette et de rendre visite à toutes ces merveilles.
L’invention d’une Ville Royan année 50
numéro 65 des cahiers du patrimoine sous la direction scientifique de Gilles Ragot.
C’est la référence. A lire absolument.
La carte postale est une édition Tito et c’est un cliché Grafoulière. J’aurais aimé être dans ce petit avion qui faisait des clichés...
La carte a été envoyé en 1955.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

bonjour
je pense q'un royannais comme fou vous d'sa ville et la connaisant si bien ne peut être que contre le port méthanier ? Avez vous signé la pétition ? J'espère que c'est utile? J'habite près de la plage de Foncillon, rés. secondaire depuis 2 ans, je vis et travaille à Paris. Et suis horrifiée des projets visant à faire de Royan une ville martyre, pour la 2e fois.
cordialement