lundi 19 octobre 2009

j'aime, Seigneur et la cathédrale

Je viens à l'instant et avec près d'une semaine de retard d'écouter l'émission de François Chaslin : Métropolitains.
Il recevait François Seigneur et Mario Botta.
Comme d'habitude j'essaie de coller à l'émission avec ma collection.
Pour François Seigneur c'est raté. Rien. Mais à l'écoute de l'émission j'apprends qu'il a travaillé sur... le centre commercial de Sens lorsqu'il était employé par Monsieur Parent. Il nous apprend entre autres choses passionnantes qu'il dessina le logo G. E. M des magasins.
Alors je vous donne ça :


C'est un cliché d'époque qui provient de la magnifique collection d'archives de Goulet-Laurent Leroy.
J'en profite aussi pour faire un point sur la demande de classement du centre commercial. Nous devrions avoir au moins une réponse pour sa labellisation au titre du "Patrimoine du XXème siècle" les 26 ou 27 octobre prochain.
Pour ce qui est du classement au titre des monuments historiques, il nous faudra attendre le mois de janvier 2010.
Ne baissons pas les bras et continuons à nous manifester.

Pour Mario Botta je trouve ça dans ma collection :



Il s'agit bien entendu de la Cathédrale d'Evry. Ici dans une édition de la Boissière avec une photographie de Serge Gloagen. La carte postale fut envoyée par Serge (le photographe ?) en 1996 et il nous dit qu'il trouve la cathédrale affreuse... Pauvre Serge...
Nous ne discuterons pas avec lui et nous profiterons de cette image prise d'un peu en dessous et qui écrase, c'est vrai, un peu le cylindre. Et puis je l'aurais peut-être préféré ainsi :



Encore de béton, dans une allure de centrale nucléaire sans son revêtement de brique, un objet industriel.
Cette carte postale promotionnelle servait à récolter des fonds pour l'achèvement de la cathédrale. Voici le verso avec la signature de Monseigneur Herbulot :


C'est une carte de grand format, à la limite d'une carte postale. Mais un beau document, non ?
Regardez comme la pose du toit est spectaculaire et comme encore une fois l'appareil photographique écrase, cette fois par le haut, le cylindre. C'est daté dans l'image du 28 4 93.
Autre pièce de ma collection :


On retrouve Monseigneur Herbulot, plan à la main devant le chantier. Mais qui est l'autre personne ? Là également c'est à peine une carte postale mais plus certainement une carte-réponse en remerciement d'un don car Monseigneur Herbulot souhaite un Joyeux Noël et meilleurs vœux à son correspondant dont je ne sais rien.
Le chantier est à son début, les fondations sont posées. Voyons le plan :


Vous connaissez d'autres cathédrales représentées en cartes postales par leur chantier et par leur plan ?
la Sagrada Familia, oui, peut-être.
Et avec son architecte ? Plus dur non ? Eh bien regardez là :

Sur cette autre carte postale géante qui célèbre le sacrement de la cathédrale et la pose à la fois des cloches et des briques qui voyons-nous ?


Mario Botta si je ne me trompe !
Et c'est bien normal qu'il soit présent en ce jour si important. Être l'architecte d'une cathédrale tout de même... Cela doit être quelque chose...
Je vous conseille vivement de télécharger l'émission de Monsieur Chaslin car les témoignages de ces deux architectes sont fort intéressants.


dimanche 18 octobre 2009

la même promenade

Je vous propose la même promenade dans Hansaviertel mais cette fois avec des photographies de votre serviteur.
Voici donc des images de Saint Ansgar :

les portes de Saint Ansgar par l'architecte Kreuer.



Maintenant la barre de Gropius. Voici le dos, invisible sur la carte postale et si différent de l'autre façade :
On repasse du côté carte postale :



Voici maintenant des images de la barre de monsieur Vago. Sur la carte postale elle est juste derrière celle de Gropius. La carte postale ne lui rend pas hommage car c'est un bâtiment d'une très grande beauté. Voici la façade visible sur la carte postale :

Et voici l'autre façade :


Le travail que l'architecte Vago a réalisé au niveau de la prise au sol est superbe, ainsi que la superbe géométrie de la façade dont les balcons réalisent un jeu d'ombres et de volumes magnifiques. Sans aucun doute, à Hansaviertel l'un de mes coups de cœur. C'est aussi un immeuble qui n'est pas sans m'évoquer Royan.




Voici enfin l'œuvre de l'architecte Lemmer avec une vue assez semblable à la carte postale de son église Kaiser-Freidrich :

Là aussi, un travail sur les portes, magnifique, qui rompt et met en scène la froideur du mur.

berlinois

Retour à Berlin.
Parce que :
j'ai des nouveautés à vous montrer.
C'est inépuisable.
C'est beau.
Je dois tenir des promesses.
Alors on commence :



Berlin Hansaviertel chez Defot éditeur, (verlag).
Cette très belle carte postale nous montre le quartier si célèbre et en particulier au premier plan la barre dessinée par Gropius.
Celle-ci est très belle, surtout les pignons. Il faudrait pouvoir visiter les appartements pour ne pas rester sur un jugement de peau extérieure. Elle forme en tout cas une belle courbe très ouverte au curieux balcons de métal.
Je vous mets les autres architectes :

Et puis à Hansaviertel il y a aussi ça :



Cette très belle carte postale nous montre l'église St Ansgar par l'architecte Willy Kreuer. En fait aujourd'hui elle est très dissimulée par les arbres mais elle est là. La photographie est de Harry Wagner dans une édition Defot. J'aime l'encadrement des deux très beaux lampadaires et le ciel nuageux, le clocher est un peu surdimensionné peut-être. Mais la succession des décrochements des volumes et le beau dessin de la façade en font un bel édifice d'art sacré qui date de 1955, 1959.
On y trouve même quelques cartes postales. D'un peu plus près, voici la façade derrière les arbres :


On devine les portes en cuivre de l'édifice. La carte postale est une édition VHL.
Voici l'intérieur :



Une courbe finalement apparaît au fond et la lumière vient de la gauche. Le fidèle, l'œil en butée sur la blancheur du mur, perçoit le calvaire du Christ.



On doit cette sculpture a Ludwig Gabriel Schreiber.
Une autre carte postale :


Bon, c'est moche mais cette image à l'intérêt de réunir deux église du quartier : Saint Ansgar et Kaiser-Freidrich Gedächtnis Kirshe dont l'architecte est Professor Ludxig Lemmer.
Voici une belle carte postale de cette église :


Superbe non ?
On doit ce beau cliché à Arthur Köster.
Ici le clocher est l'élément important et fort, offrant un escalier tournant semblant se visser dans le ciel. J'aime beaucoup ça !


samedi 17 octobre 2009

Monsieur Székely en série

Aimer les architectes, finalement cela permet de mieux les connaître et de faire de belles rencontres.
Je viens en effet de recevoir une belle série de cartes postales du Carmel de Saint-Saulve que l'on doit à Monsieur Székely.
Très gentiment en effet sa fille me les envoie et je vous en fais profiter. On connaît bien, si on est fidèle à ce blog l'œuvre de Monsieur Székely.
Son travail de sculpteur lui a valu la confiance des architectes à une période où la synthèse des arts était encore une réalité. On pouvait en effet parfois sculpter des architectures, habiter des sculptures et le plus possible inventer des relations étroites entre les deux arts. Aujourd'hui les artistes contemporains semblent retrouver cette nécessité de regarder l'architecture, de la compléter, de l'interpréter et c'est étrange qu'un travail comme celui de Monsieur Székely ne soit pas plus souvent cité.
En attendant voici des cartes postales :



N'est-ce point là une image mystérieuse ? Qui en effet pourrait dire le programme architectural d'une telle forme blanche dans un paysage ? Comment penser que ces volumes blancs aveugles et massifs sont des lieux pour la prière et le recueillement ?
La bâtisse semble vouloir se protéger de l'extérieur comme pour mieux peut-être lui offrir un écran. Le blanc dessine l'arbre et coupe le bleu du ciel.
Un poids énorme appuie sur la terre fraîchement retournée. Si la photographie ne nous offre pas d'ombres, la construction n'en porte pas moins une volumétrie imposante et rigoureuse. On peut facilement suivre les décisions, les lignes tranchées et polies. C'est un volume que l'on a fendu, ouvert et qui s'offre nu à la lumière du nord.
C'est bien le carmel de Saint-Saulve, sa chapelle.
Cette autre :

Toujours Saint-Saulve. Magnifique.
Il faut évoquer les volumes et l'image ensemble. La lumière qui baigne le bâtiment est un rien acide et irréelle. Voyez la solarisation autour de l'arbuste et le vert du gazon. Une ligne blanche découpe les volumes dans le ciel. Un effet photographique pour redéfinir la forme. Aujourd'hui sous Photoshop on dirait "contours plus nets".
L'emprise du bâtiment sur le sol est ferme donnant la sensation que l'ensemble finalement n'est que l'émergence d'un iceberg de béton. Le volume basculé de droite me fait penser à Monsieur Parent et le cube ouvert formant un carré sombre à un Malévitch pénétrable. On peut aussi sur cette image saisir les liaisons des volumes toujours surlignées de noir.
Les ouvertures ne semblent pas donner sur l'extérieur mais au contraire, nous offrir à nous un minimun de visibilité sur l'intérieur, cela nous rassure. En même temps il s'agit aussi du vocabulaire défensif et de protection. Un refuge ?
Puis:


Cette carte postale Combier nous propose une bien différente ambiance. Toute bleue.
Triste aussi.
L'arbre a bien poussé et cache un peu trop le jeu des volumes. Le chemin a perdu ses rondins au profit d'un bitumage. Un peu glacial non ?
La carte postale nous indique que le photographe est Monsieur Poutry. Elle nous donne aussi le nom des "réalisateurs : P. Szekely et C. Guislain".
Mais le point de vue nous donne à penser que l'ensemble est enfoui, caché. Je crois que le photographe a eu peur des volumes !
Mais non ! Regardez :



Toujours Monsieur Poutry au cadrage. le nord est donc bleu et les ombres ici arrivent enfin en nappe presque violette.
Seule la lame prend la blancheur d'un soleil un peu bas. L'œil est noir. J'aime particulièrement la succession des volumes sur la droite et on perçoit le petit escalier qui oblige à passer dans le carré. C'est vraiment une belle et étrange image. C'est un lieu étonnant qu'il me tarde de visiter.
Marie Székely m'annonce aussi une exposition à Saint-Lô sur l'œuvre de son père. Dès que j'ai plus d'informations je vous les communique.


mercredi 14 octobre 2009

premier jour de Givors

Il existe chez les collectionneurs des cartes postales qui ne sont éditées que pour permettre un entier philatélique, une carte maximum.
Cela veut dire que le timbre, la carte postale et l'oblitération "premier jour" (premier jour d'émission du timbre) sont à l'unisson sur un même document.
Voici un exemple :



La carte postale Combier porte le même titre que le timbre "Architecture contemporaine Givors" sans d'ailleurs nommer l'architecte !
On trouve le nom de Monsieur Renaudie sur le timbre et sur l'oblitération datée du 20 avril 1985.
La carte postale est belle, met bien en avant l'architecture spectaculaire de Monsieur Jean Renaudie. Le point de vue place les étoiles dans la ville à la même hauteur que son environnement. On sent bien le creux sur le devant et les balcons sont déjà bien verts et plantés.
Il s'agit donc bien du premier jour du timbre et non du premier jour de l'architecture !
Mais pourquoi la Poste avait-elle pris le pari d'un timbre représentant ce bâtiment ? Etait-il suffisamment fort pour que l'établissement public fasse ce choix ? Appartient-il à une série sur l'architecture contemporaine ?
Le timbre est très beau et son dessin sobre reflète bien la construction. On le doit au graveur de timbres Monsieur Gauthier.
Sur cette autre carte postale du même type on voit cette fois une représentation picturale !



L'image est vraiment étrange et les effets d'aquarelle un peu déplacés. Mais c'est aussi une manière de lancer l'image certainement dans une tradition du pittoresque au sens étymologique du terme : qui mérite d'être peint.
Je crois que Givors comme Ivry méritent la peinture !
Mais peut-être pas celle-ci.
Finalement elle n'est pas si mal cette représentation, elle est signée de Gauthier, l'auteur du timbre, une édition CEF cette fois.
On peut comparer avec la seule "vraie " carte postale de Givors que je possède, une carte multiple aux éditions Cellard.




Pas de nom d'architecte, ni même de mention de ce que chaque image propose. Un choix en double diagonale, le Givors moderne, le Givors ancien et le blason qui dit la lignée et l'histoire de la ville. On s'ennuie un peu mais finalement les étoiles de Renaudie sont là, acceptées comme faisant intégralement partie de la cité comme le reste et au même niveau. Chaque habitant de la ville y trouvera la représentation de son quartier.
C'est je crois une modestie qui aurait plu à Monsieur Jean Renaudie, celle d'une intégration du modèle sans pastiche. Un quartier qui a trouvé sa place et son image. Cette carte postale fut expédiée en 1984.
A noter, dans le numéro de septembre de la revue AMC un excellent article de Bénédicte Chaljub sur Givors et Jean Renaudie.
Vous pouvez aussi vous souvenir ici.


la petite gare de Colombes

Presque la carte postale !

Si, à chaque fois que je poste une carte postale sur ce blog, au moins un des lecteurs allait sur place voir ce que le lieu de cette carte postale est devenu, cela nous donnerait à peu près cela :
Merci à Claude d'avoir fait le voyage jusqu'à Colombes ?
Qui ira à Metz et au Cap d'Agde (je fournis la serviette de bain) ?
En tout cas, on voit que rien n'a vraiment changé et la couleur tout de même rend l'endroit bien plus sympathique, moins isolé. Il semble même que la vie y soit trépidante. C'est assez rare des lieux qui finalement de bougent pas. Pourtant la banlieue est l'expérience même de ces changements.



"chair et le béton"

Décidément la question du contact du corps à l'architecture passionne les lecteurs...
Voici un document envoyé par Stéphane Degoutin :


L'image est certes bien pauvre mais, comme l'indique Stéphane cela ne fait qu'ajouter à l'ambiance très particulière...
Mais est-ce toujours au Cap d'Agde ?
Je pense que oui, c'est, je crois le seul lieu de ce type, entièrement construit autour de l'idée de naturisme même s'il se pourrait que l'Allemagne de l'Est possède quelques lieux de ce type. Mais trop luxueux ici non ?
D'ailleurs c'est assez beau. Et cela devait (doit ?) être bien singulier une ville moderniste voire futuriste dans laquelle les corps sont nus et bronzés.
Oui Stéphane a raison cela fait très science fiction. Imaginons qu'avec NOGO voyages au détour de la banlieue parisienne, niché entre Puteau et Courbevoie, là sur la dalle de la Défense on tombe sur un lieu aussi étonnant !
Oh oui !
Vive l'E.P.A.D naturiste !