vendredi 13 août 2010

Hansjörg Schneider nous envoie

Notre correspondant ami et artiste Hansjörg Schneider nous envoie ces quelques cartes postales allemandes.
Commençons par une carte postale contemporaine d'un bâtiment plus ancien, l'Hôtel de Ville de Wolfsburg :


La carte postale est datée par l'éditeur inconnu de 1998. Seule un logo fait d'une tête de hyène hurlante fait référence à cet éditeur !
Sinon nous avons bien le nom de l'architecte Titus Taeschner ( 1905- 1997) et le nom du photographe Heinrich Heidersberger.
Celui-ci met parfaitement en valeur la tour éclairée durement et qui nous offre sa grille.
Sur le toit une casquette bien typique de ce genre de construction de l'époque.
On regardera le joli carillon et le traitement très différent des volumes de la tour et de ceux de la construction allongée qui la rejoint, belle opposition qui fonde le collage et détermine sûrement les fonctions.
Les deux silhouettes devant l'entrée finissent l'ambiance de cette image un rien cinématographique. Pour l'édition, le bord blanc signe une carte postale d'exception, une carte postale d'artiste.
Wolfsburg est une ville riche en constructions contemporaines avec notamment un musée de Alvar Aalto et une construction de Zaha Hadid (je vous aime) absolument remarquable : le Musée des Sciences.
Prenons le train :


Nous sommes à Berlin devant la Bahnhof Zoo.
L'animation de la rue, les autos, les bus et la petite pancarte ZOO qui dit bien la proximité de l'attraction.
Passons à la clinique :


Installée comme en pleine nature par le photographe de la carte postale Defot, la Steglitz Klinikum des architectes Franz Mocken, Curtis et Arthur Q. Davis.
D'ici on peut dire qu'on irait bien voir...de plus près !
Mon regard tombe sur le porte-à-faux superbe et débordant du bâtiment d'enceinte.
C'est un peu loin mais on devine tout de même la beauté du traitement des façades. Pour le plan, il faut vraiment aller sur Google Earth et voir les deux ailes brisées se faisant face et débordant bien d'une construction faisant enceinte.
Merci Hansjörg pour ces belles images.


fausse manipulation

Comme j'ai effacé par erreur le commentaire qui suit je l'inscrit directement dans un article car il comporte beaucoup de pistes de visites sur Dijon pour les passionnés d'Art Sacré contemporain.
Merci Valérie !


herran a ajouté un nouveau commentaire sur votre message "Sainte Bernadette de Dijon, de Joseph Belmont" :

Etonnant, j'ai les mêmes cartes postales présentées en couleur en N&B ou vice-versa, je vous les scan-mail dans les prochains jours !! La revue mensuelle "L'art sacré" a consacré son n° 11-12 de Juillet Aout 1964 à l'église Sainte Bernadette : l'église d'un grand ensemble.
Dijon, la ville aux 100 clochers !
De très belles églises modernes...
Eglise Ste Bernadette visitée en groupe en octobre 2009, ainsi que le magnifique Centre Decourtray, l'église du Sacré Coeur
, St Just de Bretenières à Talant, La Visitation à Quetigny... mais il y a aussi St Bernard, Ste Jeanne d'Arc, St François d'Assise...
Il vous faudra assurément, David, revenir à Dijon !!!

jeudi 12 août 2010

la réponse, la bulle

Je vous sens trépigner.
Submergé hier par vos réponses, le site Blogger a du fermer pendant deux heures...
Alors bravo à Janvier et à Claude pour leur excellente réponse.
Il s'agit bel et bien d'une bulle six coques de Monsieur Maneval à Gripp.
Voici la carte postale Rex en entier.


Au verso on peut lire que nous sommes au centre de vacances CCE-SNEA (P) à Gripp, Ste Marie de Campan.
On sait que c'est M. Graux qui a fait la photographie mais rien sur l'architecte, Monsieur Maneval.
Pour revoir les bulles six coques dans leur environnement, vous pouvez retourner à cet article ou pour Monsieur Maneval et le reste de sa production aller en gare de triage à droite de cet article en cliquant sur son nom.

mercredi 11 août 2010

une case sur quatre

Et si je ménageais le suspens...
Si, avant de vous donner l'objet du désir architectural publié sur une carte postale multiple, je vous faisais attendre avec les vues inutiles, celles qui ne semblent pas, a priori, avoir d'intérêt architectural ?
Cela donnerait ce qui suit et vous attendrez jusqu'à demain pour savoir ce qui accompagne (de si passionnant pour nous) ces vues champêtres.
Les plus fidèles (et chanceux ?) d'entre vous trouveront.
Un indice : plastique...
A vous de jouer !




mardi 10 août 2010

la Sainte, le voile et le béton

Hier nous avons vu que parfois entre la maquette et la réalisation, il pouvait bien y avoir quelques écarts.
Grâce aux commentaires de Janvier nous avons eu des explications sur ces différences dues semble-t-il a des questions financières. Mais nous avons aussi lu la radicalité de Le Corbusier et son intransigeance.
Reste qu'il y a des constructions qui passent l'examen de la maquette avec succès. Du moins c'est ce que les cartes postales pour le moment laissent croire.
Vous allez être bluffés par les cartes postales qui suivent. C'est impossible autrement.
Elles nous présentent une église (oui encore...) moderne mais surtout elles nous montrent comment cet enjeu programmatique a su jouer d'une question technique : le voile de béton.
Nous sommes à Belfort et l'église est pour Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus.
Voici deux magnifiques cartes postales de la maquette :


Déjà...
Étrangeté de ces images aux contrastes très durs où la présence du noir fait une nuit permanente sur le futur projet d'église. Nuit qui pourtant n'arrive pas à éteindre la lumière sur le campanile isolé et surtout sur la coquille du toit. La maquette est peu précieuse, on la sent un rien pauvre.
Mais c'est vrai qu'il est difficile de lire avec ce noir. Ici en tout cas pas de tentative de représenter le réel dans ces images, pas d'effet de modéliste de chemin de fer, pas de faux ciel.
Une sorte d'expressivité de la forme de la future construction, une radicalité de l'éclairage qui construit un jeu de cartes postales extrêmement fort et presque inquiétant.
Nous n'avons malheureusement aucune information d'éditeur, de photographe, d'architecte. Je peux seulement vous dire qu'il s'agit de papier photographique et non d'une image tramée. le dos est bien divisé comme une carte postale et l'ensemble est bien nommé.
Et alors...


Comment vous allez ? Je vous avais prévenu...
Magnifique image, magnifique carte postale qui rassemble plein de belles choses. D'abord l'objet architectural tout entier dans la suspension de ce voile de béton semblant flotter dans les airs et disparaissant sous le trop blanc du ciel. Le voile est comme tendu par les bords mêmes de la carte postale. Cette fois nous avons un éditeur : Lapie. Et nous avons le nom de l'architecte Pierre Dumas.
Le voile mince se fond donc au ciel et les traces du coffrage strient sa surface interne. On devine à peine les deux points d'appui.
La grille des ouvertures au fond offre en contre-jour les silhouettes des constructeurs. Le moment du chantier est toujours un moment beau et rare dans les cartes postales et que les éditeurs aient pensé que cet état ici à Belfort méritait une édition prouve que la beauté du geste technique pouvait être aussi d'un intérêt fort pour les visiteurs.
C'est tellement vrai que sur les deux cartes postales Lapie il est bien indiqué : le voile de béton après décoffrage. J'aurais beaucoup aimé voir le coffrage !
Voici la deuxième :


Oui.
Je sais. Inouï.
La grande surface noire et sombre du voile de béton sert déjà d'abri, sous sa visière le curé et un constructeur regardent le photographe.


Au pied toutes les chutes de bois du coffrage finissent entassées contre le mur.
On lit sur ce cliché un peu mieux l'épaisseur du voile. Celui-ci semble déborder énormément du socle et partir bien en avant. Illusion d'optique, déformation de l'objectif photographique. En fait, la vue depuis le satellite nous montre bien que l'église Sainte Thérèse n'est pas symétrique. Nous sommes donc devant l'auvent le plus grand.
Ce genre d'architecture mise tout sur l'expressivité technique et j'aime beaucoup ça.
Pour finir une vue de la maquette à nouveau nous montrant cette fois l'intérieur et ses aménagements.


On devine bien l'autel et les orgues. Et on comprend que la messe a lieu devant le pan de verre ouvrant l'église à la vie extérieure. On voit aussi que finalement la coque n'est qu'un des éléments de l'ensemble architectural, on devine un grand mur faisant étrangement une limite et occultant un rien le pan de verre mais on devine aussi à gauche des pièces et une chapelle plus petite dans un plan carré.
N'oublions pas le beau campanile qui ne manque pas de grâce.
Ne me reste plus qu'a dénicher une carte postale de l'église Saint Thérèse de l'Enfant jésus de Belfort mais nous montrant celle-ci terminée.

lundi 9 août 2010

une question d'échelle

Depuis deux cartes postales on peut s'amuser au jeu des erreurs.
Pour cela il vous faut une carte postale de la maquette d'un bâtiment puis la carte postale du bâtiment construit.
Comme dans le cas qui suit je ne sais pas qui a suivi l'autre, je ne sais pas s'il s'agit d'un manque d'attention au plan ou un manque d'attention au réel !
Mais...
Certains détails de la maquette me font pencher pour un réalisme de la maquette et des erreurs du réel !
Comment les modifications ont eu lieu, je ne sais.
Les Aficionados du Corbu nous le diront certainement.
Mais voyez, d'abord la maquette :


Nous la connaissons bien mais pas sous cet angle. Je vous entoure ici des détails qui diffèrent de la réalisation.


Si vous en voyez d'autres...
La carte postale de cette maquette est une carte postale de soutien à la construction et on nous donne l'adresse pour envoyer des dons. Cela pourrait signifier une sorte de concordance temporelle entre l'objet et le bâtiment. La maquette était-elle visible sur le chantier ?
On a aussi le nom du Père Sage qui réalisa la maquette, du photographe de la carte postale Monsieur Récamier et le nom de l'imprimeur M. Lescuyer.
Mais pour ce couvent dominicain d' Eveux pas de date ni de réalisation ni d'envoi. On admirera le dégagement du ciel totalement blanchi par retouche, le bord du plateau soutenant la maquette maintenu dans le cadre !
le réel :


Passionnant !
Regardez bien, le couvent est encore en construction.


On voit également que le blanc de Meudon est encore sur les vitres !


Quelle image !
L'angle de prise vue permet de bien saisir le travail de l'architecte sur la prise de pente du terrain. Le coin de sol au devant de l'image à droite dit bien cela. La lumière vient de la droite, de l'est. (le matin ?)
Monsieur A. Caillon le photographe de cette carte postale auto-éditée par le couvent des dominicains a bien travaillé. Il a su dire la masse et la puissance de cette architecture. On rêverait bien de voir les autres clichés sur la pellicule...
Là aussi, il s'agit d'une carte postale de soutien à la construction ici bien avancée. Malheureusement, là aussi pas de date d'envoi.
En tout cas pour moi, l'un des sommets du brutalisme architectural.
Pour retrouver cette maquette et cette construction vous pouvez aller à rebours ici, ou ici, ou encore et puis .

dimanche 8 août 2010

légèrement flou, tremblant

Je reçois parfois de mes lecteurs de belles surprises que j'aime à vous faire partager.
Le généreux donateur aujourd'hui est Monsieur Perreaudin de la Bibliothèque de la Cité de l'Architecture et du Patrimoine.
(oui).
Et je reçois pour commencer cela :


Cette carte postale Iris pour Théojac nous montre ce qui est encore un chef-d'œuvre de la ville la plus belle du Monde : Royan.
Non, je ne me lasserai pas de le dire, oui vous devrez donc encore l'entendre, Royan est la plus belle ville du Monde avec sa grande sœur latino-américaine Brasilia.
Et c'est grâce à ce type de construction qu'elle porte ce titre.
Le Palais des Congrès offrait une volumétrie superbe jouant totalement de la lecture de son plan et de sa projection en façade.
Un parfait parallélépipède, une boîte ouverte sur le devant, se creusant, se sculptant en suivant les utilités de ses fonctions et dégageant ainsi un espace ne sachant s'il est interne ou externe.
Aujourd'hui occulté par un an de verre qui enferme ce trésor spatial, nous espérons tous, dans un rêve fou de considération architecturalle qu'on rouvre cette façade. Mais c'est une autre histoire.
Ici, le photographe fait fuir dans une perspective accélérant la construction. On peut tout de même saisir le jeu de claustra percée de la salle oblongue avec son alternance de panneaux bleus et blancs.
J'aime aussi les beaux drapeaux, les deux personnages qui donnent l'échelle. On peut aussi remarquer que le bâtiment n'est pas posé sur le sol mais dégagé par le bas. La boîte est ainsi comme flottante et l'ombre sur son socle dit bien comment l'architecte a su ainsi alléger la masse.
On admirera la gémellité des 4cv Renault.
La carte postale fut envoyée en 1960. Les architectes sont messieurs Ferret, Bruneau, Courtois et Marmouget.
Autre merveille :


Ici deux grands personnages se retrouvent. Le premier c'est facile c'est l'architecte Le Corbusier.
Le second c'est moins facile...
Le photographe... alors... cherchez bien... on en a déjà parlé...
Il s'agit de Lucien Hervé.
Effectivement le grand photographe a aussi été publié en carte postale. Au moins pour ce qui est de Ronchamp. Je n'ai effectivement pas encore trouvé de cartes postales signées du photographe représentant d'autres bâtiments.
Pris à ras du sol pour faire monter le bâtiment, l'élancer, le photographe sert la construction dans son cadre et laisse ainsi le dessin parler tout seul, sans effet photographique, sans finalement tirer l'architecture vers la photographie plus personnelle. Lucien Hervé se met directement au service de l'objet et tente, réussit simplement, à le donner à voir. On remarquera le choix de l'éclairage doux mais tout de même accentué qui détermine des valeurs de gris et d'ombres sculptant la construction.
Il faut aussi l'avouer c'est légèrement flou, tremblant.

Merci Monsieur Perreaudin.