mardi 27 décembre 2011

Les Linandes en couleur

J'avais entrepris de rechercher des cartes postales du groupe de logements Les Linandes sur la demande du Pavillon de l'Arsenal.
J'avais trouvé ça et ça :



Les deux cartes postales des éditions Lyna sont des photographies de Ralf Walter, un incontournable de ce blog.
Il choisit de nous montrer la ville nouvelle bien implantée et prise dans son espace vert déterminant toujours au premier plan des espaces libres, de jardins ou de jeux. Finalement il ne fait rien d'autre que de rendre compte de la réalité du lieu, et je m'excuse, mais oui, il arrive à la photographie de dire le réel. Il ne faut pas en avoir honte...
Ce qui saute aux yeux c'est bien évidemment la polychromie de l'ensemble qui travaille le jeu des volumes en soulignant et aussi en même temps en brouillant parfois la lecture des façades. C'est simplement superbe comme travail mais je n'ai pu trouver aucun renseignement sur ce travail fin de peinture sur l'architecture. Pourtant, il semble que cela fut bien une "mode" si on regarde le travail de Jacques Kalisz, Emile Aillaud ou même dernièrement sur ce blog le travail des gradins-jardins de messieurs Andrault et Parat.
La couleur se pose souvent soit comme un mode de liaison au paysage, sorte de passage entre le sol et le ciel, soit comme affirmation d'une réminiscence des volumes. C'est, je crois, le cas ici et les couleurs chaudes de terres de Sienne, d'ocre et d'ombres brûlées peuvent à l'envi jouer de l'architecture de terre ou des façades vénitiennes...
Pourrait-on dire qu'aujourd'hui la couleur revient par l'intermédiaire des sérigraphies sur nos façades contemporaines, sérigraphies parfois cache-misère architecturale et solution un rien Artie pour faire dans le coup...
Mais on préférera ça à cette mode du rose saumon qui monta sur nos ravalements de façade à la fin des années 80 début des années 90...
Reste que cet ensemble des Linandes est très beau, sophistiqué même et que la ville de Cergy possède là un héritage moderne dont elle se doit de préserver l'originalité, la qualité et la polychromie.
Cet ensemble des Linandes serait (pas d'affirmation certaine) du grand architecte Roland Simounet, excusez du peu...
Ironie des images et des mots, au dos de la deuxième carte postale expédiée en 1987, la réponse à un jeu nous dit : " Celui qui aime bien, jamais n'oublie."
Pas de doute que l'ensemble des partenaires municipaux, urbains et patrimoniaux de Cergy aiment les Linandes. (Enfin on espère.)
un collage :




3 commentaires:

profdartp a dit…

Je lis votre blog et j'aime bien ... mais souvent je m'interroge sur les habitants de ces immeubles passés au crible de votre analyse formelle et plastique de haute volée .. il fait toujours du soleil dans les cartes postales et cela fait du bien .. mais le réel est pluvieux souvent , l'odeur des cages d'escaliers peut être âcre, les résonnances des appartements peuvent s'avérer obsédantes , les balcons trop petits et en plein vent .. bref l'écrin architectural est souvent décevant à vivre car étriqué. L'idéal communautaire ne tient pas à l'épreuve du réel ... c'est dommage mais l'archi flirte avec l'utopie et c'est souvent beau ... MAIS l'habitant est le dindon de cette farce.Humeur sombre...

Liaudet David a dit…

les architectes ne sont pas responsables de la météorologie, de l'entretien des parties communes à la charge des bailleurs et de la civilité de chacun. Pour les balcons trop petits parfois ils sont même absent et regrettés et souvent aussi encombrés de choses inutiles. Pour le vent...il faut aussi demander aux anticyclones.
Et si la déception est toujours de mise, je suis sûr que certains vivent mal aux étoiles de Mr Renaudie. A l'impossible nul n'est tenu. A l'éthique d'une réflexion du mieux vivre les architectes si. Certains font cet effort, le vivent comme une nécessité à leur profession. (René Gailhoustet, Jean Renaudie, Andrault et Parat, Le Corbusier et tant d'autres...) Et le communautaire doit être possible si le privé l'est aussi. C'est toute la pensée moderne, tenter l'expérience des deux pour lutter contre la désespérance de l'isolement, des chemins de grues.
Mais il faudra encore et encore accuser les architectes aussi des dépressions, du malaise économique et de l'incivilité...les architectes ont cette chance terrible de faire un art visible de tous et vécu par tous. Ils sont en première ligne, ils sont souvent les premiers à tomber...

Lorraine K a dit…

Bonjour,
Les architectes concepteur des Linandes (500 logements) sont Jean-Paul Viguier et Jean-François Jodry autrefois associés.
Le travail sur "la théorie de la couleur dans l'architecture" a été mené en collaboration avec Jean Philippe Lenclos.